Le mérite des femmes

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Librairie des bibliophiles, 1881 - 128 pages
 

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Popular passages

Page 13 - C'est elle qui, neuf mois, dans ses flancs douloureux Porte un fruit de l'hymen trop souvent malheureux, Et, sur On lit cruel longtemps évanouie, Mourante, le dépose aux portes de la vie. C'est elle qui, vouée à cet être nouveau, Lui prodigue les soins qu'attend l'homme au berceau.
Page 28 - O femmes ! c'est à tort qu'on vous nomme timides : A la voix de vos cœurs vous êtes intrépides. Pourquoi de vils bourreaux, dans l'empire thébain , Dévouant Antigone aux horreurs de la faim , La plongent-ils vivante en une grotte obscure ? C'est qu'à son frère mort donnant la sépulture , Sa main religieuse à la tombe a remis Ces restes qu'aux vautours la haine avait promis. Elle savait la loi qui la mène au supplice ; Mais elle n'a rien vu que son cher Polynice, Qui, privé du tombeau,...
Page 28 - Éponine à l'échafaud conduite? Dans un obscur réduit, où, dérobant sa fuite, Sabinus d'un vainqueur trompa dix ans les coups, Elle vint partager les périls d'un époux : De l'amour conjugal ô mémorable exemple ! Par elle un souterrain du bonheur fut le temple. Aux yeux de Sabinus elle sut, chaque jour, Embellir par ses soins le plus affreux séjour; Des plus sombres échos...
Page 15 - est le premier qu'elle l'enseigne à dire. Elle est son maître encor, dès qu'il s'essaie à lire ; Elle épelle avec lui dans un court entretien, Et redevient enfant pour instruire le sien. D'autres guident bientôt sa faible intelligence ; Leur dureté punit sa moindre négligence.
Page 22 - Notre gloire est souvent l'ouvrage d'un sourire. Quel homme, pour charmer la beauté qui l'inspire Se livrant aux travaux qu'un regard doit payer, S'il possède un talent, ne souhaite un laurier? Ce désir est surtout l'aiguillon du poète. Sitôt que l'amour parle à son âme inquiète, Dévorant nuit et jour les écrivains fameux, II ne respire plus qu'il ne soit grand comme eux. Dans ce cirque imposant où règne Melpomène, II soumet un ouvrage aux juges qu'elle amène : Quelle chaleur, quel...
Page 39 - Ces mots, où le mensonge avec art se déguise, D'Eve trop attentive augmentent la surprise; Curieuse, elle dit : « En flattant ma beauté, Tu me défends de croire à cet arbre vanté. Je doute que les fruits qui forment sa parure Aient toute la vertu que ta bouche m'assure. Mais où s'élève-t-il dans ce vaste jardin...
Page 29 - Son époux était mort; et, près d'elle érigée, Chaque jour une tombe a reçu sa douleur. Bassane cependant cède au fer du vainqueur. Parmi les flots de sang que verse sa vengeance, Jusqu'au palais de Blanche Acciolin s'avance : II la voit, il l'adore, il tombe à ses genoux, Et, vainqueur, il réclame un triomphe plus doux. Elle veut résister; il frémit, il menace; Au respect de l'amour a succédé l'audace. Blanche, près de subir l'horreur de ses transports : « N'insulte pas, dit-elle,...
Page 15 - II commence l'essai de ses forces naissantes. Sa mère est près de lui : c'est elle dont le bras Dans leur débile effort aide ses premiers pas; Elle suit la lenteur de sa marche timide ; Elle fut sa nourrice, elle devient son guide. Elle devient son maître...
Page 45 - Ordonne cependant qu'aux plus lointains climats La paix éteigne enfin la fureur des combats. Tu peux seule imposer silence au bruit des armes. Souvent ce dieu si fier qui préside aux alarmes Repose dans tes bras ; là , d'amour consumé , Mars, penché sur ton sein, palpitant, enflammé , Et l'âme suspendue aux lèvres qu'il adore, Repaît de volupté son œil qui te dévore.
Page 20 - Tu démêles déja ce qu'il doit être un jour, Et te plais, de son âge oubliant la faiblesse, A pressentir dans lui l'honneur de ta vieillesse! Et si l'hymen, donnant une sœur à ton fils, De ton cœur paternel double les droits chéris, Dans quel enchantement tu vois près de sa mère Cette enfant rechercher d'autres jeux que son frère, Chaque jour se former par tes soins vigilants, Croître...

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