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solennité littéraire avait attiré une grande affluence de curieux. Le premier des deux récipiendaires, connu par quelques ouvrages de morale, couronné par l'Académie, n'avait pas fatigué les cent voix de la renommée; à peine était-il connu hors du cercle des gens de lettres. Il n'avait pas eu de ces proueurs infatigables, qui font des réputations si difficiles à soutenir; aussi le choix que l'Académie venait de faire avait-il soulevé quelques vanités littéraires : mais il n'en était pas moins bien fondé sur des ou vrages empreins d'une philosophie éclairée, d'un style élégant et correct, et son discours de réception l'a pleine meat justifié. Il roulait en partie d'après l'usage obligé sur la vie et les ouvrages de son prédécesseur ( M. Lacretelle aîné) dont l'orateur a judicieusement apprécié le mérite et le caractère philosophique. Il a saisi cette occasion pour montrer que la littérature n'est point un futile amusement, et que le premier devoir d'un écrivain est d'être utile. M. Auger, qui occupait le fauteuil, a mêlé dans sa réponse quelques critiques aux éloges donnés à la mémoire de M. Lacretelle.

On croyait arriver au discours du second récipiendaire, lorsque M. Andrieux se présenta pour lire une pièce de vers ou épître sur la perfectibilité humaine: c'était une bonne fortune qu'on n'attendait point. M. Andrieux a traité cette question avec la grâce, le goût et l'indépendance qu'on lui connaît, et l'a terminée par une allocation touchante aux deux récipiendaires, l'un son vieil ami, l'autre son jeune élève. ↑

Enfin est arrivé celui pour qui devait être, on le sent bien, le juste empressement du public. Il n'y avait guère d'analogie de talant ou d'opinion, entre lui et sou prédécesseur (M. le comte Ferrand); mais il loua justement cette fermeté de caractère et de principes d'attachement à la cause de la monarchie qui se manifeste dans les écrits de M. Ferrand, et passant de ce panégirique à des considé rations élevées; il fit voir que la conscience de l'écrivain pouvait seule inspirer le talent et faire vivre ses ouvrages.

M. Auger a encore répondu à ce discours, au défaut de M. Villemain, qu'une indisposition empêchait d'assister à la séance, et son discours écrit avec un goût pur et une élégence soutenue, a terniné dignement une séance qui doit briller dans les fastes académiques.

Mer le duc d'Orléans a houoré de sa

présence la réception du jeane poëtë, son protégé.

10. Paris. Industrie nationale. - n vient de se former sous les auspices des hommes les plus distingués dans l'etat, et dans la banque une Societe commanditaire de l'industrie dont le but est de s'associer, de porter des secours pécu niaires à toutes les entreprises nouvelles qui lui paraîtront mériter d'être soutenues. Elle doit réunir un capital de 50 millions, divisé en 50,000 actions, dont la plupart sont déja prises, et qui seront doublées à ce qu'on assûre. Le prospec tus de ce grand établissement vient d'être soumis au gouvernement (on sait qu'il n'a point reçu son approbation). II. Londres. Spectacles. Ceux de nos compatriotes qui n'ont pas assisté au sacre de Charles X, peuvent satisfaire leur curiosité, sans passer le détroit. Le théâtre de Covent Garden vient, à l'exemple de Drury-Lane, d'en donner le tableau, qui est dit-on fidèle sous beancoup de rapports

Le théâtre représente l'extérieur de la cathédrale de Reims, avec la façade sous laquelle passe le cortège. On avait place dans le parterre et autour de l'orchestre des planches couvertes de tapisseries, ce qui formait une galerie circulaire que parcourt le cortège pour se rendre à la cathédrale. Les costumes sont en général de la plus grande beauté. C'est l'excellent acteur Charles Kemble qui a représenté, avec beaucoup de noblesse et de dignité, le roi de France.

L'auguste cérémonie est précédée d'une petite intrigue amoureuse, qui, malheureusement, ne répond guère à la dignité du sujet. La famille Ramsbatton se rend à Reims pour voir le couronnement de Charles X; leur fille, Lavinia, est l'objet des soupirs de plasieurs galans; mais, comme il est d'usage, un capitaine Irlandais obtient la préférence et la main de la demoiselle. Le Courier reproche à cette intrigue d'être d'une absurdité immoderée. Le spectacle s'est terminée par une vue des Tuileries illuminées, le charmant quadrille de Cendrillon, dansé dans le jardin de ce palais, et, un feu d'artifice. Ce dernier tableau a décidé le succès.

8. Paris. Vols dans des églises. — La Cour d'assises de Paris s'est occupée aujourd'hui d'une affaire relative à des vols nombreux et considérables commis dans plusieurs églises, mais qui ne donnaient point lieu à l'application de la nouvelle

loi sur le sacrilége, parce que tous les faits sont antérieurs a cette loi, et que d'ailleurs aucun vase sacré n'a été ni soustrait ni profané.

Autoine Guyard, âgé d'environ trente ans, ancien sous-officier dans la garde royale, convient d'être le seul auteur de tous ces vols au nombre de dix-sept, qui ont été commis tous dans le courant de l'année 1824, pendant la nuit, et avec les circonstances aggravantes d'escalade, d'effraction et de fausses clefs, dans la capitale et aux environs, etc Des témoignages nombreux établissaient l'évidence des vols. Guyard lui-même n'essayait point de les nier; mais voilà ce qu'il crut devoir ajouter à sa défense:

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Appartenant à une famille honorable et ruinée par la révolution, je n'étais pas, dit-il, né pour le crime; plein de religion, quoi qu'on en puisse dire, je fréquentais les églises. Tombé dans un affreux dénůmeut, je me rendis un jour à l'église Notre-Daine-des-Victoires: la vue d'un crucifix doré me tenta; je succombai à la séduction de l'esprit malin, et je m'introduisis la nuit dans l'église. Je résistai long-temps, je tombai évanoui sur les marches de l'autel... Enfin la fatalité m'entraîna, et je consommai mon forfait. Depuis ce temps, je commis tous les vols que vous connaissez, et dont j'ai moi-même révélé une partie après mon accusation. Jamais je n'ai porté la main sur les vases sacrés, quoique j'en aie trouvé vingt fois l'occasion, et que j'ai eu à lutter contre la cupidité. Etranger au vol de Surène, je fus ramené à moi par le Mandement tonchant de Mer l'archevêque de Paris... C'est alors cependant que la main de Dieu s'est fait sentir, et que j'ai été livré à la justice.» Guyard a été condamné à dix aus de travaux forcés.

9. Cour royale. Interdiction. Le Sr D*** épris depuis plus de dix ans d'une passion violente pour Mile More (actrice de l'Opéra-Comique), la poursuivait et l'obsédait de son amour, à tel point qu'elle se vit obligée de porter contre lui une plainte d'après laquelle il avait été condamné à trois jours de prison, et 15 fr. d'amende. Mais il n'avait pas cessé ses persécutions: vainement s'était-elle ensuite mariée à M. Pradher; cet incident n'avait point arrêté le poursuivant, ce n'était à ses yeux qu'un mariage de comédie; il était le seul préféré aussi chaque soir, posté aux troisièmes galeries de Feydeau, pour être mieux vu,

disait-il, il étalait un mouchoir blane sur la balustrade pour se faire remarquer. La passion de sa dame pour lut perçait, à ses yeux, dans les regards, qu'a l'entendre, elle lui lançait, par les mots qu'elle ajoutait à dessein à ses rôles, enfin par le choix des pièces qu'elle faisait jouer. Il ne voulait pas croire que Mme Pradler eût une famille; ses poursuites prenaient chaque jour un caractère plus grave. Sur une seconde plainte de la dame Pradher, il fut condamné à 25 fr. d'amende. La demande en interdiction formée contre lui par son frère, accueillie par le tribunal, avait été rejetée par la cour sur appel. Une seconde demande en interdiction fut formée par Mme D... sa mère, contre son fils. D... fut arrêté le 22 mai 1822, et envoyé à Charenton.

Ce dénoùment n'éclaira pas le malheureux D... Toujours occupé de l'objet unique de ses pensées, il le voyait à Charenton, le cherchait dans les greniers et jusque sur les armoires. Un rapport de M. le docteur Esquirol constate que D... était atteint de monomanic.

Dans leur impartialité, les magistrats ne voulurent point prononcer sur le sort de cet infortuné sans l'avoir entendu. Il fut amené dans la chambre du conseil. Là il mit le plus grand ordre dans ses réponses; il donnait à toutes les demandes les explications les plus raisonnables et les plus méthodiques. Le procès-verbal était clos, et D... allait se retirer, lorsqu'il demanda à ajouter quelque chose à ses déclarations. Mais déjà sa raison avait disparu, et les plus extravagantes idées avaient pris la place de l'éclair de raison qu'il venait de faire briller aux yeux de ses juges.

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D... fut placé dans une maison de santé, et son interdiction fut prononcée. C'est sur son appel que la Cour royale a eu à prononcer. Sur les conclusions de M. l'avocat-général Joubert. Elle a confirmé le jugement de première instance.

14. Saint Cloud. Fête de la saint Henri. Depuis huit jours des ouvriers travaillaient à embellir le Trocadéro, promenade habituelle des Enfans de France.

Cinq grandes tentes de la plus grande élégance, avaient été dressées sur la pelouse : la plus grande, destinée pour la salle du bal, une autre pour les rafraichissemens, et les autres pour les besoins du service. Un théâtre était élevé

près la grande tente, et les acteurs du Vaudeville ont eu l'honneur de jouer devant l'auguste assemblée Une Journée à Passy et Fleurette.

On vovait plusieurs boutiques de marchandes de bonbons et autres friandises, que chacun pouvait aller chercher, et pavait avec des billets tirés à une loterie. Des jeux de toute espèce, chambre noire, jeux de bague, etc., et deux mâts de cocagne. Douze jeunes gens de Saiut Clond, de l'âge de dorze à quinze aus, ont monté pour gagner les prix.

MADAME, duchesse de Berry, a douné, dans la galerie de Diane, un dîner de cinquante couverts, où se trouvaient LL. AA. RR. M. le prince de Salerne, Mgr le dne, Mme le duc, Mme la duchesse et Mlle d'Orléans, M. le prince de Castelcicala, ambassadeur de Naples, et autres personnes de distinction.

A la nuit le bal a commence, les élèves de l'Opéra ont exécuté différens divertissemens, entre autres une polonaise qui a fait le plus grand plaisir. L'illumiuation, en verres de couleur au nombre de plus de quarante mille, était d'un effet magique.

Cette fête a été honorée de la présence du Roi et de LL. AA. RR. Mer le Dauphin et Mme la Dauphine.

La commune de Saint-Cloud était illuminée et décorée de drapeaux blancs. 15. Paris. Duel entre les généraux de Ségur et Gourgaud. Malgré tout son mérite, et sans doute à cause de son mérite, l'ouvrage de M. de Ségur (Histoire de Napoleon et de la grande armée en 1812, etc.) avait excité beaucoup de mécontentemens et de critiques. Le géneral Gourgaud le regardant comme un outrage à la mémoire de Napoléon, venait de publier un examen critique de cet ouvrage, examen dans lequel il se livrait à des personnalités injurieuses dout M. de Ségur a cru devoir lui demander satisfaction. Ces deux officiers s'étaient donné rendez-vous hier à la Sablonville, auprès du bois de Boulogne; l'autorité prévenue avait empêché leur rencontre en les faisant arrêter à leur sortie des barrières : mais aujourd'hui elle a eu lieu près de la barrière du

Maine.

M. le général Gourgaud avait pour témoins 3. le général Pajol et M. le colonel Duchamp, officiers de l'ancienne a. mice; M. le général Ségur était accom pagné de MM. les généraux de Loban et Dejean, anciens aides-de-camp de Na

poléon. M. de Ségur a d'abord reçu m coup d'épée au bras, et M. le général Gourgaud a reçu ensuite une blessure dans le corps. Alors les témoins ont décidé que le combat était terminé, et que cette affaire ne devait pas avoir d'autre suite.

25. Orléans. Information juridique centre un prétre.-Le dimanche 12 juin der nier, M. Bergeron, curé de la commune de Saint-Sulpice, canton de Blois, département de Loir-et-Cher, après avoir donné en chaire une simple lecture du mandement de Mgr l'évêque, qui prescrit des prières en actions de grâces da sacre de S. M., avait dit à ses paroissiens:

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Aussitôt les deux tiers des assistans, au nombre d'environ deux à trois cents,

s'étaient levés en signe d'adhésion. Mais l'adjoint de la commune, présent à cette scène, avait signifié bautement au curé que sa conduite était odieuse et une provocation directe à la révolte, et qu'il allait dresser son procès-verbal. Ce fouetionnaire ayant remis lui-même ce procès-verbal à M. le procureur du Roi, celui-ci en a d'abord informé M5′ l'évêque, qui a suspendu le curé de ses fonctions.

Aujourd'hui, M. le procureur-général, les chambres assemblées, a dénoncé a la Cour royale la conduite de ce curé comme prévenu par la voie publique d'avoir tenu, dans l'exercice de son ministère, et en assemblée publique, un discours contenant, soit la censure du gouvernement, soit une provocation à la désobéissance aux lois, La Cour faisant droit sur le réquisitoire du ministère pu- « blic, a ordonné l'apport des actes qui peuvent servir à l'instruction, et une information pour laquelle elle a nommé un commissaire pris dans son sein. (Foy. art. du 30 août.)

- Paris. Explosion dans une fabrication de poudre, à la fabrique d'amorces fulminantes située dans la plaine d'lery; il y périt trois ouvriers qui s'étaient gély néreusement dévoués pour y porter des secours; huit autres y sont grièvement

blessés, et on n'a pas d'autre malheur à déplorer.

26. La Basse-Terre (île de la Guadeloupe). Ouragan. - Aujourd'hui le vent soufflant du sud-est, il a éclaté, à 9 heures du matin, un ouragan le plus terrible qui de mémoire d'homme ait ravagé les Antilles. Les deux gouvernemens (la résidence du gouverneur et l'hôtel de ses bureaux) ont été renversés. La grille en fer, qui entourait le corps de bâtiment du champ d'Arbaud, a été rompue et pliée comme une faible liane. L'hôpital, les casernes neuves, celles du fort, le greffe, la salle du conseil, le magasin général, ne présentent plus que des amas de décombres. L'église a été entièrement renversée. Le nombre des victimes est porté à deux cents. La plus grande partie des maisons de la ville se sont écroulées; les autres ont eu au moius les combles enlevés. Il y avait plusieurs pieds d'eau dans toutes les salles basses; et si la plus grande violence du vent eût duré une demi-heure encore, toutes les maisons eussent subi une destruction complète.

Les arbres du Cours ont été cassés ou déracinés. La petite rivière aux herbes, dont les eaux, en temps ordinaire, couvrent à peine les roches qui en garnissent le fond, a débordé de cinq pieds audessus du pont, dont l'élévation était immense pour une si faible rivière. Cette dernière est devenue en quelques minutes un torrent impétueux qui a entraîné à la mer le beau corps-de-garde en maçonnerie, ainsi que toutes les maisons voisines du pout, avec leurs malheureux habitans, maîtres et domestiques.

Les quartiers de Bouillante, les habitans de Saint-Louis, Matouba, les Palmistes, les Trois-Rivières, la Capesterre et la Goyave, sont presque entièrement dévastés: maisons principales, bâtimens d'exploitatin et cases de nègres, tout est renversé. Il n'y a plus sur pied ni cannes, ni café: toutes les plantations ont été arrachées ou brisées. Grand nombre de nègres ont été tués, et la plupart des bestiaux ont péri. La destruction est générale dans ces malheureux quartiers. (Cet ouragan s'est fait sentir le même jour et dans la nuit suivante à la Barbade, à Sainte-Lucie, dans toutes les îles du vent, surtout à Porto-Ricco, où une partie de la population a été ensevelie sous les ruines des maisons on engloutie par le débordement des rivières. Un Ann. hist. pour 1825. App.

grand nombre de navires ont été jetés à la côte et se sont brisés.)

27. Incendie de Salins. - Ce jour marquera entre les plus funestes. A une heure après midi, le feu s'est mauisfesté par une cheminée lézardée dans des greniers couverts de tavaillons, d'où il s'est propagé avec une telle rapidité par les autres toitures qu'en moins d'un quart d'heure trente maisons furent enflammées. Le canon d'alarme ayant été tiré, les pompiers de tous les environs sont accourus, ainsi que les habitans, les autorités constituées et la force publique. M. le sous-préfet de Poligny est arrivé à franc-étrier, avec tous les gendarmes d'Arbois et de Poligny; mais la sécheresse excessive, là comme partout ailleurs, n'a pas permis de se rendre maître du désas · treux élément. Les prisonniers ont été élargis pour éviter qu'ils ne fussent brûlés sous les verroux. Il a péri des vieillards, des infirmes, des enfans.

28.- Salins n'existe plus. A partir de la maison, joignant la maison Ferroux jusqu'à la porte Bracon, il ne s'en trouve pas une seule. La maison Ferroux est un peu avant sur la place de Notre-DameLibératrice, en venant depuis Poligny. A droite et à gauche tout est anéanti, sauf l'Hôtel-de-Ville et la portion des bâtimens de Salins, servant à l'exploitation, car ceux des administrateurs sont détruits. L'hôpital cependant est préservé. Il reste aussi des maisons canoniades de Saint-Anatholie. La ville proprement dite est détruite.

On a renoncé à arrêter le feu; tous les efforts ont été superfias, malgré hommes, pompes et eau: l'excès de la chaleur a forcé de s'éloigner; il n'y a plus de ruc. On ne circule que par le lit de la rivière, à peu près à sec d'un côté, et par le rempart de Saint-Anatholie de l'autre. Plus de cinq mille habitans sont sans asile et n'ayant absolument rien. Aucun d'eux n'a pu retirer la moindre chose des ruines de Salins. On évalue la perte générale à 6,680,000 fr. (Voyez l'Hist., p. 285.)

28. Paris. Institut.-L'académie royale des inscriptions et belles-lettres a tenu aujourd'hui une séance publique, sous la présidence de M. Raynouard.

M. Raoul-Rochette, en l'absence et comme suppléant de M. Dacier, secrétaire perpétuel, a donné connaissance des sujets de prix proposés pour les années 1826 et 1827, et du jugement porté

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par l'académie sur les mémotres envoyés au concours pour l'année 1825. Un seul de ces morceaux a été jugé digne du prix qui a été délivré dans la séance même à M. Félix Lajard, membre de la société impériale des naturalistes de Moscou. Il s'agissait de rechercher l'origine et la nature du culte mystérieux de Mithra. M. Lajard a reçu une médaille d'or de la

valeur de 1,500 fr.

La question relative aux différences qui existaient entre les doctrines des guostiques et des ophites, n'ayant pas été traitée d'une manière tout-à-fait satisfaisante, a été renvoyée à l'année prochaine.

Plusieurs membres de l'académie (MM. Walckenaër, Raoul-Rochette, Sylvestre de Sacy et Dacier) ont ensuite fait des lectures dont la gravité n'a pas déridé l'auditoire.

29. Orléans. Evasion de Roumage.. On sait qu'après une instruction nouvelle de la procédure, la cour royale d'Orléans avait confirmé (arrêt du 14 juillet) la décision de Paris, sur l'affaire de Roumage. Il s'était de nouveau pourvu en cassation, et l'on attendait la décision de la cour suprême, lorsqu'on apprit qu'il n'avait pas voulu l'attendre. Hier, à huit heures du soir, Mme Roumage et sa nièce se sont présentées à la prison, accompagnées d'un individu dont le costume était a peu près celui d'un ecclésiastique; après qu'ils eurent conféré quelque temps avec le prisonnier, un autre individu, vêtu comme l'ecclésiastique et que les gardiens prirent pour lui, se présenta seul au guichet, on le laissa sortir... C'était Roumage. Environ un quart-d'heure après, Mme Roumage, sa nièce et le prétendu ecclésiastique demandèrent aussi à sortir, ét le malheureux guichetier, soit ivresse, soit qu'il ait été gagné, ouvrit, et toute la famille Roumage se trouva libre. On ne s'aperçut de l'évasion qu'au moment de fermer les portes intérieures. Bientôt, on sut que Roumage était parti en poste par la route de Paris, et qu'arrivé à Chevilly, il se sépara de l'ecclésiastique. Ce dernier partit à franc-étrier, sans doute pour faire préparer des chevaux sur la route. Le postillon a déclaré que Roumage faisait plus de quatre lienes à l'heure. On est sur les traces du fugitif; le guiche

tier a été mis au secret.

30. Paris. Chaleurs excessives. Il arrive de toutes les provinces des observations intéressantes sur les chaleurs excessives qu'on y a ressenties. Les 19 et 20

juillet paraissent avoir été les plus chauds. -A Paris et aux environs, le thermome tre a monté dans le jour, à l'ombre, à 32 degrés de Réaumur, et dans quelques villes du midi de la France à 34.

Le célèbre Herschel pensait que l'apparition d'un grand nombre de taches solaires annonçait des saisons très-chandes à la surface de la terre, comme étant

l'indice d'un redoublement d'activité dans la combustion de la matière gazeuse qui recouvre le corps solide et obscur de cet astre. Le grand nombre de ces taches qu'on a observées pendant le mois de juillet s'accorde bien avec cette opinion. Voici un bulletin astronomique insére daus la Gazette littéraire de Londres:

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1er. Paris. Mortalité des enfans.— On lit dans un rapport fait récemment à l'académie de médecine sur un mémoire relatif à la mortalité des enfans da premier age, les faits suivans qui méritent d'être remarqués:

Il naît à Paris, tous les ans, 22,500 enfans, terme moyen. Les deux tiers ca viron sont envoyés à la campagne pour y être nourris. Sur ces deux tiers, la mor talité est, dans la première année, de trois sur cinq à peu près; tandis que, sur les sept on huit mille enfans elevés dans la ville, il y en a quatre mille qui périssent, c'est-à-dire plus de la moitié.

Cet accroissement de mortalité, qui a lieu malgré les avantages de l'allaitement maternel dont jouissent presque tous les enfans qui restent à la ville, est une preuve frappante de l'influence salutaire qu'exerce la pureté de l'air sur la sante des nouveau-nés. Cette influence est telle, qu'elle triomphe à la fois du défaut

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