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ture royale; il représente le tribunal de Diane.

19, Paris. Opéra-Buffa. -La troupe italienne a voulu apporter sou tribut à la solennité du sacre et vient de douner le Voyage à Reims (il Viaggio a Reims) opéra en un acte; paroles de M. Battochi, musique de M. Rossini: c'est le premier de ce grand compositeur dont la France ait eu les prémices. On y a reconnu des morceaux dignes de ce grand compositeur et trop de réminiscences de ses autres œuvres; mais le talent de Mlle Pasta et la présence de S. M. et de la famille royale ont donné à cette représentation l'éclat d'une fête nouvelle.

20. Paris. Cour royale. Question de librairie.-M. Firmiu Didot avait imprimé en langue espagnole un ouvrage destiné aux républiques de l'Amérique méridionale; les ballots contenant ledit ouvrage allaient être embarqués, quand la police s'en saisit, attendu une prétendue contravention aux lois sur la librairie, qui imposent à tout éditeur l'obligation de déposer à la direction de la librairie deux exemplaires de l'ouvrage avant de le publier. Eu première instance, Me Renouard avait soutenu que le texte de la loi était inapplicable aux productions lit téraires qui, comme dans l'espèce, devaient être publiées sculement en pays étrangers. Dès lors en effet commençait la publicité; mais cette publicité etant étrangère à la France, elle n'était plus soumise à ses lois. La sixième chambre du tribunal avait néanmoins repoussé ce système, en condamnant M. Firmin Didot à une légère amende, et en confirmant la saisie. Me Renouard a reproduit le même système devant la Cour royale, qui, par arrêt, a déclaré nulle et de nul effet la saisie pratiquée sur ledit ouvrage, et en a en conséquence ordonné la restitution au profit de l'appelant.

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Id. Cour de Cassation.-Contrainte par corps. - MM. Ouvrard et Vanderberghes avaient été poursuivis devant le tribunal de commerce de Paris, pour diverses dettes par eux contractées au profit du sieur Seguin. M. Seguin sollicitait coutre ses débiteurs l'exercice de la contrainte par corps, comine moyen sûr et efficace de parvenir au recouvrement de près de 3 millions par lui réclamés.

MM.Ouvrard et Vanderberghes avaient x cipé de leur qualité de débiteurs faillis, et comme tels ils avaient soutenu que la contrainte par corps ue pouvait être contre eux prononcée. Ce système,

accueilli d'abord par le tribunal de com merce, avait été infirmé par la Cour royale de Paris, qui avait condamné par corps les deux associés à payer an sierr Seguin 1,670,434 fr. Aussitôt M. Seguia s'était empressé de l'exécuter, et le munitionnaire de l'armée d'Espague avait été, comme chacun sait, écroué à SaintePélagie.

MM. Ouvrard et Vanderberghes, ou plutôt les ayant cause de ce dernier, avaient déféré cet arrêt à la censure de la Cour de Cassation, qui, après de longues plaidoiries et le réquisitoire de M. Marchangy, qui avait conclu au rejet du pourvoi, a prononcé ce matin sou arrêt, et a rejeté le pourvoi des demandeurs.

21. Paris. Institut. Distribution de

prix. - L'Académie royale des sciences a tenu aujourd'hui sa séance anuuelle cu voici les résultats intéressans à recueillir.

Elle avait proposé en 1823 pour sujet du prix qu'elle devait décerner dans cette séance: « De déterminer, par une série d'expériences chimiques et physiologiques, quels sout les phénomènes qui se succèdent dans les organes digestifs dnrant l'acte de la digestion. »>

Aucun des mémoires n'a entièrement satisfait aux vues de l'Académie. Toutefois, il en est deux qui ont été jugés dignes d'être mentionnés honorablement, et aux auteurs desquels l'Académie attribue, à titre d'encouragement, une somme de quinze cents francs. Les auteurs du premier Mémoire sont MM. François Leuret, élève interne de la maison royale de Charenton, et Louis Lassaigne, préparateur du cours de physique et de chimie à l'école royale d'Alfort. L'auteur du second Mémoire n'a point fait connaître son nom, et il est invité à déclarer son intention au secrétariat de l'Institut.

Le prix de statistique, fondé par M. le baron de Monthyon, a été décerné a l'ouvrage intitulé: Statistique du dépar tement de l'Hérault, par M. Hippolyte Creuzé de Lesser. Une mention honorable a été accordée à une notice fort étendue sur le règue animal, et divers autres articles insérés dans cette statistique du département de l'Hérault, par M. Marcel de Serre.

L'Académie a donné le prix de mécanique, foudé par M. le baron de Monthyou, et consistant en une médaille d'or du prix de mille francs, au Mémoire de M. Poncelet, capitaine au corps royal du génie. Ce Mémoire contient la descrip

tion d'une nouvelle espèce de roues verticales à aubes courbes, principalement applicables aux petites chintes d'eau. L'anteur a donné la théorie de ces roues, et fait des expériences qui ont confirmé le résultat de la théorie, et constaté les avantages que l'on pouvait attendre de cette invention.

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Le prix de physiologie expérimentale, fondé par M. le baron de Monthyon, a été remporté par M. Chossat de Genève, auteur d'un mémoire sur l'analyse des fonctions urinaires. Le travail de M. le docteur Flourens, ayant pour titre: Expériences sur l'encéphale des poissons, sur la cicatrisation des plaies du cerveau et la régénération de ses parties tégumentaires, sur les conditions fondamentales de l'audition, et sur les diverses causes de la surdité, » aurait partagé le prix avec le mémoire de M. Chossat, si l'on n'eût considéré que les questions traitées par M. Flourens, quoique nouvelles en ce qui concerne les faits particuliers, sont toutefois une continuation d'anciens travaux couronnés dans les derniers concours.

L'Académie a décerné, pour la première fois, les prix légués par M.le baron de Monthyon à ceux qui, conformément aux géné. reuses intentions du testateur, ont le plus contribué à la perfection de la médecine et de la chirurgie, ou dont les ouvrages et les découvertes ont fourni de nouveaux moyens de prévenir ou de diminuer l'insalubrité de certaines professions. En conséquenc elle a accordé, savoir :

Une médaille d'or de la valeur de 3,000 fr. à M. le professeur Roux, pour avoir inventé et exécuté un procédé opératoire à l'aide duquel il réunit les parties séparées du voile du palais et de la luette; infirmité grave, qui gêne la déglutition des liquides, et qui surtout cause une altération notable de la voix et de la prononciation; une récompeuse de 2,000 fr. à M. le docteur Lassis, qui s'est occupé, avec un zèle ardent et désintéressé, de recherches sur les causes des maladies épidémiques, et qui s'est rendu en Espagne, à ses frais, durant l'épidémie de Barcelone; une mention honorable à MM. Amusat, Leroy, d'Étioles et Civiale, dout les recherches et les travaux ont eu pour objet une opération qui consiste à briser et à détruire dans la vessie les calculs qui s'y forment et s'y développent; à M. Labarraque, pharmacien à Paris, un prix de 3,000 f., pour avoir démontré, parun grand nom

bre d'expériences, qu'on peut employer avec succès, économie et facilité les solutions de chlorure de chaux et de soude dissous dans l'eau, pour détruire tout à coup les odeurs infectes des matières animales qu'emploie l'art du boyaudier, et celles des cadavres en putréfaction, ainsi que pour assainir les lieux où l'air est corrompu. ( De nombreux applaudissemens ont accueilli le lauréat lorsqu'il s'est présenté pour recevoir le prix); une récompense de 2,000 fr. à M. Massuyer, de Strasbourg, qui a proposé depuis long-temps de substituer, et a substitué en effet le chlorure de chaux au chlore, pour purifier l'air des salles des bópítaux: une récompense d'une pareille somme de 2,000 fr. à M. Parent du Chatelet, auteur d'un mémoire sur les cloaques ou égouts de la ville de Paris, considérés sous les rapports de l'hygiène pablique et de la topographie médicale.

L'Académie avait proposé pour sujet du prix qu'elle devait décerner dans cette séance: « De comparer anatomiquement la structure d'un poisson et celle d'us reptile, en tout ou en partie, les deux espèces au choix des concurrens. » La commission nommée pour l'examen des pièces du concours, à reconnu que les intentions de l'Académie n'avaient point été remplies, et en conséquence l'Académie propose le même sujet de prix pour l'année 1826. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 450 fr.

Enfin, l'Académie a décerné le prix d'astronomie fondé par feu M. de Lalande, à MM. John Herschel et James South, membres de la Société royale de Londres, pour leurs observations sur les distances apparentes et les positions de trois cent quatre-vingts étoiles doubles ou triples, faites en 1821 et 1823, et comparées avec les observations des au

tres astronomes.

Après la proclamation des prix décernés, et des sujets des prix proposés, divers mémoires ont été lus, savoir: Un mémoire sur le traitement, par la ligature, de quelques espèces d'auévrysmes, ordiuairement traitées par l'amputation des membres, par M. le baron Dupuytren; l'éloge historique de M. Richard, par M. le baron Cuvier, secrétaire perpétuel; des observations faites sur un sourd-muet de naissance, guéri de son infirmité à l'âge de nenfans, par. M. Magendie, et enfin un éloge historique de M. Thouin, par M. le baron Cuvier, se crétaire perpétuel.

22. Théâtre-Français.-Première représentation du Roman, comédie en 5 actes et en vers, par M. Delaville, auteur du Folliculaire. Brillant succès qui mérite une mention distinguée dans nos fastes dramatiques.

22. Bayonne. Incendie du château de Marrac. -« Le château de Marrac, si célèbre par les conférences de 1808 entre Napoléon et la famille royale d'Espagne, n'existe plus que dans l'histoire; ce bel édifice a été entièrement dévoré hier par les flammes. Le feu a commencé dans une cheminée du pavillon du château, près de l'appartement qu'avait occupé Napoléon. La chambre où communiquait cette cheminée était habitée par un garde du génie, avec sa femme et son enfant; cette cheminée a crevé, et le feu s'est répandu avec une telle violence dans les combles du château, que dans moins d'un quart d'heure il a été embrasé dans toutes les directions, et que toute la toiture s'est écroulée en même tems.

Les autorités de cette ville s'y étaient portées avant cinq heures, ainsi qu'une partie de la garnison, avec les pompes, etc.; mais les secours, que l'éloignement de la rivière aurait d'ailleurs rendus fort lents et fort difficiles, furent jugés inntiles, et le foyer fut abandonné à lui-même. Tout a donc été consumé; il ne reste que les murs extérieurs, mais tellement calcinés qu'ils ne peuvent plus servir.

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24. Paris. État des prisons. La Société royale pour l'amélioration des prisons, s'est réunie hier dans les appartemens de Mgr le Dauphin son président. Le prince a ouvert la séance par un dis cours où il s'est plu à assurer l'assemblée de la sollicitude du Roi pour les travaux dont elle s'est occupée. M. Billecocq, secrétaire a lu le procès-verbal de la dernière séance.

M. le ministre de l'intérieur a fait un rapport, d'où il résulte que dix-huit prisous centrales sur dix-neuf, et cent quarante-une maisons d'arrêt sur deux cent soixante-seize, ont déjà reçu les amé liorations indiquées.

M. de Chabrol, préfet de la Seine, a annoncé que sept à buit millions sur lesquels l'administration s'est déjà procuré cinq millions, sont nécessaires pour exécuter les plans relatifs aux prisons de Paris. Deux prisons-modèles, où l'on espère perfectionner encore les résultats obtenus en Angleterre, et dont M. de Chabrol a été témoin lors de son voyage,

seront incessamment construites, et serviront à désencombrer les maisons de Saint-Lazare et des Madelonnettes.

La prison de Sainte-Pélagie sera ex-® clusivement réservée aux condamnés pour délits; les détenus pour dettes seront transférés dans une autre maison. Il est aussi arrêté que les malfaiteurs enfermés à Bicêtre en seront extraits, et que cette maison sera mise désormais à la disposition exclusive des hospices.

M. Delavau, préfet de police, M. de Barbé-Marbois, M. Bigot de Préameneu, M. Breton, trésorier, M. Jacquinot-Pampelune, M. Delamalle fils, procureurgénéral à Angers; M. le duc de Choiseul, M. le baron Capelle et M. le baron Pasquier ont entretenu l'assemblée de divers objets intéressans.

Mgr le Dauphin a résumé les opinions et les propositious émises dans cette séance, S. A. R. a annoncé qu'elle avait cru devoir, sauf l'autorisation de la Société, disposer de 14 ou 15,000 fr. afin de pourvoir aux améliorations les plus urgentes que réclame l'état déplorable des prisons de Metz et de Besançon.

On a renvoyé au conseil-général des prisons la proposition de M. Bigot de Préamencu, tendant à arracher à la misère, en leur procurant des moyens de travail, les jeunes filles qui, arrivant en foule des départemens, sont bientôt réduites à s'inscrire sur les registres de la police, et vouées à la débauche sans retour.

Idem. Police correctionnelle. Délit de la presse. - Le libraire Barba avait comparu il y a huit jours devant le tribunal de police correctionnelle (sixième chambre), sous la prévention de s'être rendu coupable d'outrages à la morale publique et religieuse et à la religion de l'état, en publiant une nouvelle édition du roman de M. Pigault - Lebrun, intitulé l'Enfant du Carnaval. Le tribunal a rendu aujourd'hui son jugement par lequel il déclare le sieur Barba coupable des délits énoncés dans l'accusation, le condamne à huit jours de prison et seize francs d'amende, ordonne que les exemplaires saisis seront mis au pilon.

25. Pavie. Insurrection.

« Un événement bien funeste a eu lieu dans cette ville. Avant-hier nous vimes arriver dans nos murs huit étudians conduits par des soldats et des gendarmes qui avaient leurs sabres dégaînés, et traînaient ces jeunes gens comme des malfaiteurs. Ce spectacle attira un nombreux concours de citoyens

et d'étudians. Les huit prisonniers furent conduits à l'hôtel de la police, devant le quel s'attroupa une multitude d'étudians qui cherchaient a savoir la cause d'une telle arrestation. Le tumulte et les débats qui s'élevèrent ne servirent qu'à grossir le nombre des curieux. Ou apprit à la fiu que les huit jeunes gens avaient été arrêtés pour s'être baigués et avoir nagė dans un endroit défendu. La frivolité du délit et la sévérité de la police excitèrent une indignation générale. Les cris dehors, dehors, en liberté, en liberté, à bas les infames, se fireut entendre de toutes parts. Le corps-de-garde de la police, les gendarmes, les commissaires, se postè rent à l'entrée de l'hôtel; leur présence et leurs menaces ne firent qu'augmenter l'effervescence et les cris; les professeurs et les employés de l'Université ne purent apaiser l'irritation de la jeunesse exaltée qui demandait à grands cris la mise en liberté de ses camarades arrêtés.

« Le jour baissait, la multitude grossissait sur la place, lorsque les soldats chargèrent leurs fusils en présence de tout le monde. Quelques personnes s'enfuirent; mais les étudians, irrités, au lieu de se laisser intimider, s'avancèrent contre la gendarmerie. Celle-ci se fit jour avec les sabres et les baïonuettes. Les étudians l'assaillirent avec de grosses pierres et les banquettes des cafes voisins qui tombaient sur la garde comme une grêle. C'est alors que les chasseurs Tyroliens, venant au secours des gendarmes firent feu sur les étudians désarmés, dont trois furent tués et un grand nombre blessé. Malgré l'impression que fit cette exécution militaire, la journée du 24 se passa tranquillement, mais aujourd'hui, après les obsèques d'une des victimes du 23, comme les etudians ne cessaient de réclamer leurs droits, les troubles recommencèrent. Un escadron de Hulans, les gendarmes et les tirailleurs tyroliens se répandirent dans les rues sabrant et fusillant tous les jeunes gens qui se trouvaient sur leurs pas. 58 furent arrêtés, ils n'avaient sur eux aucune espèce d'armes et ils ont été mis en liberté à l'exception de deux, retenus pour d'autres faits. Le peuple appelle ces deux journées le Massacre des innocens.

Agen. Sorcellerie.-La Cour d'assises vient de juger une cause digne de figurer dans les anuales du x11° siècle.—Dans la commune de Bournel vivait, avec la réputation de sorcière, la veuve Chauffour. Cette femme avait pour voisines la veuve

Petit, dont le mari et le fils sont morts presque coup sur coup; la femme Froment, mère de la précédente, atteinte depuis quelques années d'une sorte de paralysie; enfin la femme Tounadre, qui était depuis peu de temps sujète a des douleurs internes d'une grande violence.

Ces femmes s'étaient souvent entretenues de leurs maux, et toujours elles eu avaient accusé la femme Chauffour. Elle avait à sa disposition la mort et les maladies; c'était elle dont le génie diabolique avait jeté des charmes qui avaient cause les malheurs que l'on déplorait. La première pensée avait porté conviction; l'exaspe ration vint à la suite, et bientôt le desir de la vengeance. Eufin le jour fat pris, et le dimanche 12 décembre, pendant les vêpres, elles l'ont jetée nue dans un grand feu de fagots. Elle eut beau protester qu'elle n'avait contribué en rien aux infirmités de la femme Tounadre: elle allait périr dans le supplice qu'on faisait autrefois subir aux sorciers, quand les cris aigus qu'elle poussait forcèrent les assassins d'abandonner leur victime.

Cette cause extraordinaire avait attiré une grande affluence de spectateurs. La veuve Petit et sa mère, Anne Froment, clusion et à l'exposition. ont été condamnées à cinq ans de re

26. Florence. La princesse Pauline Borghèse, sœur de Napoléon, décédée ici le 9 de ce inois, a institué héritiers de ses biens ses frères le comte de Saint-Leu et le prince de Montfort, avec réserve toutefois de la légitime qui revient à sa mère Mme Lætitia Bonaparte. Quant à Lucien, elle lui accorde le pardon des torts qu'il a eus envers elle. Les filles de Mme Murat reçoivent chacune une somme de 30,000 piastres, à l'exception de la comtesse Popoli, mariée à Bologne. Sa villa, près de la Porta - Pia, à Rome, est léguée au fils ainé du comte de Saint-Leu. Son mari a l'usufruit de celle située près de Viareggio, dans le duché de Lueques. Plusieurs cardinaux romains, Pacca, Spina, Rivarola, surtout son oncle le cardinal Fesch, ainsi que plusieurs seigneurs et dames de Rome, sout mentionnés dans son testament pour des sommes plus ou moins importantes. Des legs considérables ont été faits à sa dame de compagnie Mme Dumenil, à son bomme d'affaires Vanutelli, et à celui dn prince Borghèse, à Rome; de plus, ele a légué un capital dont les interêts se

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ront employés chaque année à l'instruction de deux jeunes gens qui doivent étudier la médecine et la chirurgie à Ajaccio, sa ville natale.

27.

Saint Cloud. Séjour du Roi. S. M. est arrivée aujourd'hui à cinq heures du soir à Saint-Cloud, où elle doit passer une partie de la saison. Elle a été reçue par les autorités du département, réunies sous un arc de triomphe élevé au bas de la grande avenue, et a répondu aux discours de félicitation avec sa grâce et sa bouté ordinaires.

27. Cour royale de Paris. Cause d'interdiction. — Un sieur Schirmer, ancien contrôleur des contributions indirectes, est connu depuis plusieurs années comme le plus infatigable et le plus intrépide des solliciteurs. Posté chaque jour, depuis la session de 1818, dans l'antichambre de la chambre des députés, on l'a vu constamment fatiguer les ministres, les déprtés, de ses importunités et de ses réclamations; on l'a vu même, un jour, poursuivre M. le comte Roy, alors ministre des finances, jusque dans l'intérieur de sa voiture. Chaque soir il était à la porte d'un ministère, et chaque personne reçue clicz le ministre ne pouvait passer sans recevoir de M. Schirmer un des placets accompagnés de notes et même de poésie, qu'il avait fait imprimer à plusieurs milliers d'exemplaires. De nombreuses pétitions adressées par lui à la Chambre avaient été constamment repoussées par l'ordre du jour; Schirmer cependant ue se rebutait pas, et chaque session le retrouvait à son poste, chaque commission des pétitions avait à s'occu per de ses extravagantes doléances.

Dans les derniers mois de la session qui vient de se terminer, Schirmer avait disparu. Son absence se faisait aisément remarquer; on apprit qu'il était détenu à la Force sous la prévention d'attentat à la pudeur sur la personne d'une jeune fille de 10 ans. Le ministère public, dans son impartialité, considérant l'état de démence de Schirmer provoqua son interdiction. Le tribunal de première instance déclara par jugement, surseoir à prononcer cette interdiction jusqu'à ce qu'il eût été fait un rapport sur l'état mental de Schirmer, par les docteurs-médecins de l'hospice de Charenton. L'épreuve devait durer trois

mois.

Schirmer s'est porté appelant de ce jugement. Un avoué et un avocat lui ont été nommés d'office. Extrait de la Force pour paraître à la barre, Schirmer a inter

rompu son avocat dès ses premières paroles, et a lu lui-même des conclusions motivées qu'il a divisées en conclusions subsidiaires et arrière-subsidiaires. Cette lecture a duré plus d'une demi-heure. Dans ces conclusions, il déclare prendre à partie les ministres, les juges de première instance, et conclut contre le ministére public à 300,000 fr. de dommages intérêts.

M. l'avocat-général de Broë a conclu à ce que la Cour, dès à présent, prononçât l'interdiction de l'appelant.

La Cour a rendu aujourd'hui un arrêt conforme à ces conclusions.

28. Théatre-Francais, Première représentation de Belisaire, tragédie en cinq actes de M. Jouy.-Le grand Frédéric a dit que le succès des choses dépend du temps où elles se font. On peut le dire surtout des pièces de théâtre. Il y a quelques années cette tragédie dont la censure avait interdit la représentation aurait fait fureur. Permise aujourd'hui, le public l'a traitée avec l'indifférence qu'il a pour les vicilleries. Les défauts qu'on lui avait trouvés à la lecture ont paru plus sensibles au théâtre; et malgré les applaudissemens qu'elle a reçus, on croit que l'auteur la retirera. Il se débitait pendant la

représentation une nouvelle plus importante que le sort d'une tragédie, c'est que la surveillance du Théâtre-Français toujours divisé par ses petites ambitions, vient de passer des gentilshommes de La chambre, à M. le vicomte Sosthène de la Rochefoucauld, chargé du département des beaux-arts.

JUILLET.

5. Cour royale de Paris. Affaire de Rusé et Delamarre. La première chambre de la cour royale, présidée par M. le premier president Séguier, a prononcé son arrêt dans le procès intenté par les héritiers Dujardin de Rusé à M. Delamarre. La lecture de l'arrêt rendu conformément aux conclusions de M. l'avocat-général Jaubert, cntendu dans une précédente audience, a duré trois quarts d'heure. Le reliquat de compte mis à la charge de M. Delamarre a été fixé à 734,450 liv. 9 s. 4 d., avec iptérêts à partir de 1782 et années snivantes. La cour a en outre condamné M. Delamarre en 50,000 fr. de dom mages-intérêts et en tous les dépens.

6. Académie francaise. Réception de MM. Droz et Casimir Delavigne. Cette

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