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SCIENCES MORALES.

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que vous sentez que ce n'est pas vous, payer à l'état telle propriété, telle indusque ce n'est qu'un pied du fauteuil où trie, ou telle province. C'était assez pour vous êtes assis. Quel est le corps que l'économiste de ramasser quelques faits vous pouvez nommer moi ? quel est son isolés pour établir des généralités, d'où âge? peut-être avez-vous du grand-mo- il ne résultait adcun fruit pour la sogol apporté par les vents. Socrate, con- ciété, aucune lumière pour la science. Si damné à mort, répondait à ses disciples, l'administration dédaignait les conseils qui lui demandaient quelle sépulture it de l'économiste, celui-ci ne voulait acvonlait qu'on lui donnât : Croyez-vous corder à l'administration que la plus pequ'alors vous tiendrez encore Socrate? Je tite part possible dans la direction des vous assure que, dès qu'il sera mort, il moyens, il ne lui demandait que la provous échappera...

tection... Enfin, on s'est aperçu que, faute d'étude d'une part, et de réflexion de

l'autre, l'état, le travail, l'industrie et le Ici se trouvent plusieurs ouvrages commerce allaient au hasard. Le gouverqui auraient eu plus de succès chez un nement de la Grande-Bretagne s'est ollpeuple porté à des études sérieuses. vert de meilleures voies; il a créé un bu

Physiologie des passions ou Nouvelle reau de commerce; il a recueilli une foule doctrine des sentimens moraux, par de faits et de renseignemens pour établir M. J.-L. ALIBERT, premier médecin or- un nouveau système... L'administratiou dinaire du Roi, etc. (2 vol. in-8°. Mai.) française non plus n'est pas restée indif

Du perfectionnement moral ou de l'éc férente au mouvement général des es. ducation de soi-même, par M. le baron prits ; on le voit par les statistiques de DEGERANDO, membre de l'Institut ( 2 v. plusieurs de nos departemens, et surtout in-8°. Janvier).

dans les recherches publiées récemment Applications de la morale à le politie sur la capitale, par M. le comto de Chaque, par J. Droz (in.8o. Novembre). brol. L'ouvrage de M. le comte d'H***

L'industrie et la morala dans leurs en est une nouvelle preuve: son but est rapports avec la liberté, par DUNOYER, de donner aux jeunes gens qui se des(un vol. in-80. Novembre).

tinent à l'administration publiqne et à Dans le système des trois premiers l'administration elle-même, une méthode écrivains, toutes les vertas qui concou- de recherches qui embrasse l'universalité rent à l'amélioration de l'état social, con- des intérêts publics et privés... tribnent au bonheur de l'homme. La Le savant auteur admet qne

l'éconopratique de ces vertus est la voie la plus mie politique doit fonder ses règles sur sûre d'arriver au bonheur individuel. un certain nombre de théories; mais il Dans celui de M. Dunoyer, les vices de veut qu'elles s'établissent sur d'incontesl'organisation politique, les abus même tables principes, que ces principes se de l'autorité sont presque toujours l'effet forment sur un tel ensemble de faits, du caractère national et la faute des peu- que leur vérité no puisse être l'objet ples presqu'autant que celle des gouver. d'aucun doute. Ces théories, dit-il , Demens : la corruption politique précède sont dans l'ordre de l'enchainement qui quelquefois le corrupteur : la société ne les lie, celles du travail, de l'argent, de peut se soutenir et s'améliorer que par le la propriété, de l'industrie, et enfin celle travail. La liberté ne peut être solide- de l'impôt qui est le complément et le ment fondée que chez un peuple labo- but de toutes les théories qui la précèrieux;

CG

il faut faire du travail et de l'in- dent. dustrie chez un peuple avant de songer à Ici , certains économistes pourront lui donner de l'indépendance.

être scandalisés de voir l'impôt considéré ÉCONOMIE POLITIQUE.

sous un rapport si nouveau à leurs yeux,

Mais M. le comte d'Hauterive va bientôt Considérations générales sur la théorie les réconcilier avec son système. « Parde l'impôt et des dettes, formant, dans « tout, dit-il, on asseoit et partout on une nouvelle édition, l'introduction d'un prélève toutes sortes de tributs sans ouvrage intitulé : Notions élémentaires « s'être assuré de l'influence que le trad'économie politique, par M. le comte « vail exerce sur les lois de la propriété, D'H***, (vol. in-8° Paris, chez Thoisnier- « sur la marche de l'industrie, sur l'acDesplaces).

a tion du système monétaire, et on ne C'était assez , jadis, pour un adminis- a s'est pas plus occupé d'observer l'intrateur , de savoir ce que pouvaient a fluence réactive que ces trois puissaqs.

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« ressorts de l'organisation des sociétés dans ce double but un prix extraordi. * exercent sur les facultés productives, vaire qui fut proposé par l'académie de « sur les droits, les intérêts et les fruits Marseille pour la meilleure solution des « du travail. Mais c'est pour cela que, questions suivantes : « partout, la propriété, l'industrie, le sys- ro Quelles sont les véritables causes « tème monétaire et le travail souffrent des pertes dont le commerce se plaint « de l'action déréglée autant qu'irrésis- aujourd'hui ? tible de l'impôt, et réagissent ensuite 2° Quels sont les moyens les plos eff. « avec le même dommage sur cette im- caces de leur procurer les avantages qui parfaite législation... »

lui sont nécessaires ? Mais dans l'opinion de M. le comte

Ce problème important, remis deux d'H***, les plus belles théories , l'obser- fois au concours, donna naissance à l'ouvation des faits isolés ne peuvent plus vrage de M. Moreau de Jonnès, qui fut faire avaucer ni profiter la science de couronné en 1824, mais auquel il ajouta l'économie politique. Il faut un plan, un ensuite une immense quantité de renseibut général, et comme l'organisation gremens, de faits, de calculs et de cosindustrielle doit être mise à décou- sidérations qui ne pouvaient entrer dans vert tout entière, il faut enfin que tous

un mémoire académique. les rapports, tous les moyens, tous les

L'Académie royale des sciences, an produits du travail soient observés, combinés, appréciés dans une étendue, une

jugement de laquelle M. Moreau de

Jonnés soumit ensuite son travail, jugea mesure et une durée indéfinie. Le gouvernement seul, en un mot, peut entre quelle ne pouvait le comprendre dans le preodre de former une organisation pa

concours de statistique ; mais elle rendit rallèle à l'industrie.

par l'organe de son secrétaire perpetuel

(M. le baron Fourrier) une pleine justice Il est facile de voir que M. le comte

aux savantes recherches de l'auteur et au d'Hauterive avait en vue une institution soin avec lequel il avait réuni une multianalogue à celle du conseil de commerce tude de faits épars dans beaucoup d'ouet des manufactures, mais sur des bàses vrages français et étrangers qu'il avait plus larges qu'il n'existe aujourd'bui.

coordonnés babilement, et dont il avait Le commerce au dix-neuvième siècle, su faire un ensemble fécond en résnltats état actuel de ses transactions dans les précieux. Les commissaires avaient peuse principales contrées des deux hémisphères, que cet ouvrage était digne de fixer l'alcauses et effets de son agrandissement et tention des savans et des hommes d'état de sa décadence, et moyen d'accroître et

La critique n'a plus de prise sur ab de consolider la prospérité agricole, in- ouvrage jugé si favorablement par le dustrielle , coloniale et commercialo de la premier corps savant de l'Europe. Os France ; par ALEXANDRE MOREAU DE

n'éprouve qu'un regret après l'aroir la Jonnès. etc. (2 vol. in 80)

et profondément médité, c'est de se « Eo 1822, dit l'auteur, au commence- pouvoir en recueillir une foule de details ment de la crise dont le commerce de curieux à joindre à ceux que nous avons l'Europe continentale éprouve encore donnés, (voy. chap. de l'Angleterre, les pernicienx effets, S. Ex. le lieutenant- pages 543, 545, 557, 560). Nous n'en général baron de Damas, alors gouver- rapporterons qu'un extrait, c'est le tas neur de la division militaire de Marseille, bleau par lequel il termine trois paraconçut le dessein généreux d'instituer graphes où il a tracé l'esquisse du comune enquête pour aprofondir les causes merce des trois grandes puissances comde cette crise, et chercher les remèdes merciales du monde; voici les termes de qu'il est possible de lui opposer ; il fonda cette curieuse comparaison :

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Commerce intérieur.

- extérieur.

Grande-Bretagne.

France. 8,601,800,000 6,476,160,000 1,894,275,000 847,450,000

États-Unis. 2,493,000,000

786,990,000

Totaux.

10,496,075,000 7,323,610,000 3,299,991,000

Les exportations de ces grandes puissances commerciales sont composées ainsi qu'il suit :

Grande-Bretagne.

France. États-Unis. Produits naturels indigènes. 75,725,000 149,050,000 248,955,000 Industriels indigènes. 810,850,000 260,000,000 13,036,000 étrangers. 253,875,000 52,000,000

142,000,000 TOTAUX. 1,140,450,000 461,050,000 403,991,000

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Nous laissons au lecteur le soin de ti- prix, sujets d'exultation un jour et de rer de ce tablean des conclusions peu désespoir le lendemain, ont été au détrifavorables à l'état comparatif de notre ment des classes productives par la dicommerce. L'auteur de cet ouvrage ne minution successive du salaire de leur dissimule pas son infériorité relative, di travail; que les bénéfices faits dans l'inmême celle de notre industrie, mais il dustrie comme dans les opérations de ne se contente pas de plaintes stériles, il finances ont enrichi quelques individus ; cherche et indique les moyens de rega- mais que l'emploi des machines a déguer les avantages que nous avons per raugé toute l'économie intérieure du dus, soit pour accroitre les productions pays, amené la dépréciation du travail, de l'intérieur, soit pour améliorer la cul. et que leur application toujours plus ture de nos colonies, qui lui paraissent étendue doit être considérée sinon comme même dans l'état actuel pouvoir suffire la seule au moins comme une des causes à nos besoins...

de détérioration dans l'existence des D'ailleurs, tout en rendant justice à classes inférieures. Ainsi on serait tenté l'étendue de ses recherches et de ses de croire que cette prospérité si vantée vues, il nous semble qu'il s'exagère un cache des dangers imminens et que le peu les avantages d'un système industriel plus riche pays du monde est celui où la poussé à l'excès. L'Augleterre vient d'en population laborieuse est en effet la plus éprouver les dangers. On voudrait pou- misérable. voir rapporter à cet égard, quelques fragmens d'un ouvrage publié dans le

POLITIQUE. même temps à 'ondres ( 1 ) et qui contient L'éloquence politique de nos écrivains en plusieurs tableaux tout ce qui peut ayant pour se révéler la tribune, le barservir à faire connaitre l'état moral de reau et les journaux, il n'en reste que l'empire britannique. L'auteur, considé. peu de publications à citer. M. de Pradt rant l'état artificiel de la société, est est le seul qui ne laisse pas passer un bien loin de partager l'admiration qu'on événement sans le marquer par une proa communément et que l'adah pistration duction nouvelle. Ainsi sont encore sortis affecte, sur l'énergie et l'été Jue ou le cette année de sa plume ingénieuse et fédéveloppement d'un travail sans parallèle conde deux écrits dont il nous suffit dans aucun siècle et dans aucune partie de citer les titres pour en constater le du monde. Il observe que tous les succès. moyens d'aisance (comfori) et d'ordre Congrès de Panama , par M. de Pradt social se sont multipliés autour des fabric ancien archevêque de Malines (in-8° de cans, que le paupérisme et le crime se six feuilles, octobre ). Traduit en espasout multipliés en proportion (2), que les gnol aussitôt que publié. progrès du commerce, marqués depuis Du Jésuilisme ancien et moderne , par trente-cinq ans par des variations de le même (in - 8° de trente feuilles). Ou

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(1) Statistical Illustrations of the territorial extent and population, commerce, taxation, con sumption, insolvency, pauperisen and crime of the British empire. - In-8°, London, J. Miller, 1825.

(2) D'après un document présenté dans la dernière session au parlement, il y avait dans les diverses prisons du royaume-uni, En 1812

6,576 individusEn 1822

21,025 En 1823

22,099 Aussi, dit l'auteur des Illustrations, le commerce d'esportation - doublé, mais le pombre dea crimes est quadruplé.

vrage qui demanderait un examen plus nation; mais, quot qu'il prétende, il est difcomplet qu'on ne peut le faire ici. ficile de marquer cette séparation d'une

manière aussi tranchante, aussi excluHISTOIRE.

sive qu'il veut le faire. Le siècle de Quelque soit l'intérêt que l'esprit de parti Charlemagne et celui de Louis XIV doune aux brochures politiques, il passe seront toujours des époques historiques avec les circonstances qui les ont enfan- plus faciles à saisir que les divisions tées. Un goût plus décidé porte la géné- souvent idéales des révolutions qui ration actuelle vers les études bistoriques. s'opèrent dans les mæurs des nations: On ferait cette année une liste plus un historien court risque en se dégalongue que celle de l'année dernière des geant des limites ordinaires, de rompre bous ouvrages qu'il a produits, et nous la chaine des faits, de s'égarer daus regrettons d'ètre obligés de commencer des digressions où l'auteur ne saisit uotre liste par un article d'importation. que ce qui est favorable à son sys.

Histoire d'Angleterre , depuis la pre- tème et sacrifie l'intérêt qui s'attache miére invasion des Romains, par le doc- aux persounages dans l'histoire comme teur John LINGARD, traduit de l'anglais dans le roman : c'est ce qui arrive à sur la deuxième édition, par M. le che- M. de Sismondi. Les trois derniers covalier de Roujoux, ( tome I, II, III, sep- lumes embrassent les événemens d'un tembre, décembre ).

siècle depuis l'avénement de SaintL'Angleterre ne croyait avoir rien à Louis jusque celui de Philippe de Valois comparer aux ouvrages de ses trois his. ( 1226. 1328). toriens favorisés, et voilà qu'un écrivain,

Histoire de la conquéte de l'Angleterre prêtre catholique d'origine française, par les Normands, de ses causes et de ses encore peu connu par quelques ouvrages suites jusqu'à nos jours, en Angleterre, d'érudition, entreprend de refaire 1 bis

en Ecosse, en Irlande et sur le continent; toire du célèbre Hume; il fouille des par AUGUSTIN THIERRY, (3 vol. in-8°) sources nouvelles, les chartes du moyen age trep négligées par son devancier, il érudition et sur l'iutérêt de la narration

Il n'y a eu qu'une voix sur l'immeuse rétablit des faits oubliés ou mal repré- de cet ouvrage, supérieur aux yeux sentés, il refait des portrait et des renommées historiques, et il prend place de beaucoup de gens de goût à tous parmi les plus éminens historiens anglais,

ceux de l'époque ; mais le système dans suivant un des oracles du goût britanni- lequel il parait avoir été conçu et comque ( la revue d'Édembourg), a son style posé a soulevé beaucoup de controverorné, comme celui de Gibbon, a plus

ses. L'auteur a considéré l'invasion norde clarté et de naturel; sa narration

mande sous un poiot de vue nouveae. « offre la netteté de celle de Robertson, Il suit avec une rare sagacité de critique « avec plus d'aisance et de vivacité, et

ces races tour à tour fixées par la con« sous le rapport de la recherche et de la quête dans les champs qu'elles defris a critique des faits , Hume doit lui céder chest, et conservant entre elles dans le « la palme. » Il n'en fallait pas tant pour

cours de plusieurs siècles une vive eméveiller le zèle de nos traducteurs : M. le preinte de leurs diversités d'origine et chevalier de Roujoux s'est chargé de faire de leurs longues bostilités. Il débroaille connaitre le chef-d'auvre à la France,

avec une lucidité merveilleuse le cbaos et les trois premiers volumes ont justifié de la formation des langues, des meurs les éloges qui avaient précédé leur puc de l'Angleterre, si elles venaient à per

et des lois... Toutes les familles illustres blication ; l'ouvrage doit avoir dix volumes.

dre leurs titres les retrouveraient dans Histoire des Français, par J.-C.-L.

cette histoire, et les peuples conquis, SIMONDE DE SISMONDI ( tom. VII, VIII

les traces de leurs haines. L'auteur est et 1x). Cet important ouvrage covçu toujours, comme Caton, pour le parti dans un système nouveau est malheu- vaincu; mais le sentiment le plus géné reusement de ceux que chacun jugereux a ses écarts : on regrette que l'aa. dans l'esprit de son parti. M. de Sis.

teur s'y laisse entraîner avec une facimoudi prétend donner un histoire de la lité qui ôte à l'histoire l'autorité de ses pation française et uod plus de ses rois, jugemens. et il trace ses divisions historiques d'a- Histoire de Sardaigne ou la Sardaigne près les époques les plus mémorables ancienne et moderne, considérée dans ses de l'existence morale et civile de cette lois, sa topographie, ses productions et

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ses moeurs, par M. MIMAUT, ancien format in-12. On leur a reproché l'abconsul de France en Sardaigne. 2 v. iu-8. sence de toute critique et la naïve simpli

La Sardaigne avait été jusqu'ici sans cité des récits. L'auteur était en état de historiens, et dans une seule année, elle faire autrement s'il l'eût voulu. Son style vient d'en trouver trois. En même temps harmonieux a le charme des mémoires, que M. Mimant publiait la sienne à Paris, et si ce n'est pas la forme qui convient à le chevalier Albert de la Marmora en fai- l’bistoire, c'est celle qui plait aux lecteurs. sait imprimer une autre dans cette même On a poursuivi cette année avec plus ville, et le chevalier Mauno, secrétaire de zèle que jamais, l'entreprise des Reprivé de S. M. S. en annonçait une troi. sumés : il n'y aura bientôt plus de prosième à Tariu. Celle-ci est conçue sur un vinces qui n'ait le sien. Cette collection, plan plus vaste, à en juger par le pre- qui est bien loin d'offrir l'instruction mier volume, à la fin duquel l'auteur solide des abrégés chronologiques des n'en est encore qu'à l'époque de la domi- Hainault, des Saint-Marc, des Lacombe dation des Romains. M. Mimaut passo et des Pse?fel, est destinée à une classe qui plus rapidement sur l'histoire ancienne n'a guère le temps de lire. Ces Résumés du pays, mais il débrouille avec clarté les sont d'un mérite fort différent, mais événemens obscurs, les détails des con- tous plus ou moins empreints d'm esprit quètes qu'elle a subies et l'influence que de parti tranchant dans les matières les les conquérans ont tour à tour exercée plus délicates et sur les points les plus dousur ses mæurs et ses lois. Assujettie au teux de l'histoire... Au surplus, telle est sur régime municipal sous la domination des nous l'influence des révolutions ; les écris Pisans, elle reçoit, en passant sous celle vains les plus sages, les lecteurs les plus des rois d'Aragon (en 1335,) une con- froids ont peine à s'en défendre, et elle se stitution modelée sur celle de ce royau- fait sentir à l'égard des compositions les me, mais qui réunit toutes les combinai- plus importantes : ce qu'un parti élève sons propres à reprimer les abus de aux pues est décrié dans l'autre; l'un ne l'autorité royale ou de l'aristocratic. Peu veut recevoir une histoire de la révolude temps après, une princesse d'Arborée tion que de M. Lacretelle, l'autre que de (Eléonore), fait rédiger un code complet M. Thiers ; ils ont d'avance leurs pròde lois civiles et criminelles (Carta de neurs et leurs critiques. Le premier nous logu ). Destinée singulière d'un petit a donné dans le cours de cette année les peuplé qui jouissait déjà, dans le tumulte 2 et 3o de son Histoire de la Convention de la conquete, d'une forme de gouver- nationale, le second les 5 et 6° de l'Hisnement et de lois régulières lorsque les toire de la Revolution Française. Il suffit grandes nations de l'europe gémissaient de les annoncer. dans l'oppression et la barbarie des lois Plus heureux sont les historiens miliféodales... L'histoire de M. Mimaut, taires, l'opinion peut se cacher à l'ombre exempte d'esprit de parti, pleine de faits des drapeaux ; le succès qu'avait obtenu, nouveaux pour nous, écrite d'un style à la fiu de l'année dernière, l'ouvrage de rapide et correct, arrive jusqu'à nos jours M. le général comte de Ségur (llist.de Naet se termine par un exposé de l'état poléon et de la grande Armee pendant l'anphysique, géographique et moral du née 1822,) s'est encore accru de six noupays, qui ne laisse rien à désirer. velles éditions dans celle-ci; les gens de let

Histoire de René d'Anjou, roi de Na- tres y ont relevé quelque fautes de style, ples, duc de Lorraine et comte de Pro- et l'abus des figures, dans la narration; vence , par M. le vicomte F. L. de Ville. Les hommes de guerre se sont récriés sur NEUVE-BARGEMONT (3 vol. in-8°, juin). l'inexactitude de quelques récits. Le géOuvrage qui, sous le cadre biographique, déral Gourgaud, ancien aide-de-camp de embrasse et peint d'une manière large Napoléon, a cru y voir des outrages une époque féconde en événemens et en pour son héros, et il a pris sa défense personnages intéressans.

dans un ouvrage (Napoléon et la grande Histoire des ducs de Bourgogne de la Armée en Russie, ou Examen critique de maison de Valois, par M. de BARANTE, l'ouvrage de M. le comte Philippe de Pair de France, tom. v, vi, vil et viii. gur, par le général GOURGAUD, 1 vol. Ces quatre volumes publiés dans le cours in-8°,) où il relevait avec des personnalid'une seule année, out justifie le succès tés injurieuses pour M. de Ségur, les que les premiers avaient merité. Il a fallu erreurs dans lesquelles ce général était pour répondre à l'empressement du pu- tombé. On sait qu'il en résulta un duel blic en faire une seconde édition dans le (voy. la Ckron., p. 224 art. du 15 juillet).

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