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faite à vingt milles de Prome, sur le village de Wattygoon, où les Birmans s'étaient retranchés dans l'intention de harasser l'armée anglaise sur son flanc gauche, ou de couper ses communications avec Prome. Le major-général y avait envoyé des détachemens de cinq à six régimens indiens, sous le colonel M'Dowal. Il comptait n'avoir affaire qu'à 2 ou 3000 hommes, mais arrivés à cette position ils y trouvèrent plus de 5000 hommes bien retranchés dont le premier feu enleva le commandant M'D'owall, plusieurs officiers et 170 soldats tués ou blessés, et ce ne fut qu'avec peine que le major Evans commandant la réserve de cette division put effectuer sa retraite et en empêcher la destruction totale.

Cet avantage rendit la confiance aux Birmans qui étaient alors réunis au nombre de 74,000 hommes, et ils osèrent eux-mêmes attaquer le général Campbell dans une affaire qui dura trois jours, (2, 3 et 4 décembre) dans laquelle ils perdirent 12 à 1500 hommes, poursuivis et dispersés à la suite de leur défaite sur la rive occidentale de l'Irrawaddy, ils furent successivement chassés des positions retranchées qu'ils avaient prises jusqu'à Malloon, où ils se retranchèrent sur une chaîne de hauteurs fortifiées, au nombre de 10 à 12,000 hommes. L'armée anglaise se disposait à les y attaquer, lorsqu'il se présenta ( 28 décembre) des parlementaires qui demandèrent à entrer de nouveau en négociations. Les deux parties avaient un égal besoin d'en finir. On convint d'ouvrir les conférences sur un bateau, au milieu de la rivière entre Malloon et Patanagoh. Le Kee Woungée et Kelien Menjee, autre ministre de l'empereur des Birmans, s'y rendirent ainsi que les généraux anglais Campbell et Cotton, et après deux jours de conférences fort animées (30 et 31 décembre) il fut conclu un traité de paix dont voici les clauses principales :""

Les quatre provinces d'Arracan et celles de Merguy, Tavoy et Zea seront cédées à perpétuité à l'honorable compagnie.

« Le gouvernement birman s'engage à payer à l'honorable compagnie un crore (10 millions) de roupies (environ 24 millions de fr.) à des époques fixées par une convention annexée au présent.

Les provinces ou royaume d'Assam, de Cachar, Zeatung et

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CHAPITRE XII.

AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.

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Dis.

ETATS-UNIS.—Election d'un nouveau président, M. J. Quincy Adams. cours d'installation. - Résolutions du congrès. Troubles dans l'état de Géorgie. Difficultés avec les Indiens. Départ du général La Fayette.Incendies.. Ouverture de la nouvelle session. Message du président.— Etat des finances et des partis, — HAÏTI. - détails sur la reconnaissance de l'indépendance. - Conspiration. — Mesures d'administration. — MEXIQUE. Ouverture de la session du congrès. Discours du président de la fédération. Actes du congrès Budget. Discussion du traité de commerce avec l'Angleterre. Clôture de la session. - Evénemens divers. · Session extraordinaire du congrès.-Psise de Saint-Jean d'Ulloa. - GUATIMALA. Etat du pays. COLOMBIE. Convocation du congrès de Panama. Ouverture de la session législative de la Colombie. — Objets divers.

-

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ÉTATS-UNIS.

UNE grande affaire occupait tous les esprits dans les État-Unis au commencement de l'année; c'était l'élection de son président. On a annoncé le résultat des élections particulières faites le 1o décembre (voyez Annuaire historique pour 1824, page 556); sur les 261 voix affectées aux vingt-quatre états de la fédération américaine, le général Jackson en avait obtenu 99; M. Jonh Quincy Adams, secrétaire d'état, 84; M. Crawfurd, vice-président, 41, et M. Clay orateur (président) de la chambre des représentans, 37 (1).

Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des voix électorales, le choix du président êtait dévolu pour la première fois et en vertu de la constitution à la chambre des représentans, entre les trois candidats qui avaient obtenu le plus de voix. Dans l'intervalie qui s'écoula jusqu'à cette élection, l'opinion publique fut vivement agitée, par les partisans ou les adversaires des deux pre

(1) Voyez, à la page suivante, le tableau des votes des divers états de l'Union, tel qu'il a été publié par les journaux du temps.

miers candidats, l'un distingué par ses services militaires, l'autre par ses talens civils.

Suivant les amis de M. Adams, le résultat des élections particulières représentait malheureusement les grands élémens de discorde et de schisme qui avaient menacé l'union d'une séparation en plusieurs fédérations indépendantes... Le Nord, plus intelligent, plus civilisé, plus religieux, se montrait opposé au Midi où l'esclavage et l'irréligion s'alliaient cordialement à des opinions démocratiques extrêmes. Le Nord voulait M. Adams, fils du successeur de Washington, et comparable lui-même par ses connaissances, ses manières et ses vues aux hommes d'état les plus distingués de l'Angleterre. Le Midi préférait le général Jackson devenu célèbre par quelques heureux exploits, mais qui alliait à des principes démocratiques la violence et les habitudes du despotisme militaire. Suivant les par

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paru; il est l'œuvre de nos ancêtres. Mis à exécation par quelques-uns des personnages les plus marquans qui aient contribué à sa création; au milieu d'une période remplie des plus grands événemens, an milieu des vicissitudes de la paix et de la guerre, incidentes à l'état de l'homme en société, il n'a pas trompé les espérances de ces illustres bienfaiteurs de leur siècle et de leur natiou; il a favorisé la prospérité de ce pays qui nous est si cher; il a assuré au peuple an bonheur et une liberté qui surpassent de beaucoup le partage ordinaire des hommes. Nous le recevons maintenant comme un héritage précieux de ceux auxquels nous devons son établissement, et nous sommes doublement engagés, par les exemples qu'ils nous ont laissés, à le transmettre intact à la génération qui s'élève.

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Depuis trente-six ans que ce grand pacte national est établi, une population de quatre millions d'individus s'est élevée à douze ; un territoire borné par le Mississipi s'est étendu d'une mer à l'autre ; l'Union s'est augmentée de nonveaux états presque aussi nombreux que ceux qui composaient la première federation; on a conclu des traités de paix, d'amitié et de commerce avec les priucipales puissances de la terre; les peuples habitans des territoires acquis, nʊn par des conquêtes, mais par des traités, ont partagé nos droits, nos devoirs, nos fardeaux et nos avantages; les forêts ont succombé sous les coups de la hache; les hommes de la campagne ont fertilisé le sol; notre commerce a couvert toutes les mers; nos artistes ont étendu le pouvoir de l'homme sur la nature physique; la liberté et la loi ont fait les mêmes progrès; enfin, nous avons rempli le but de la société humaine aussi efficacemeut qu'il l'a été sous tout autre autre gouvernement de la terre; et pendant une génération entière, il n'a pas coûté beaucoup plus que la dépense des autres nations en une seule année.

«Tel est le tableau non exagéré de notre position sous un gouvernement fondé sur le principe républicain de l'égalité des droits. Dire que ce tableau a des ombres, c'est reconnnaître seulement la condition de l'homme sur la terre; nous ne prétendons pas être exempts de maux physiques, moraux et politiques, nous avons souffert, tantôt par des fléaux naturels, tantôt par les maladies, souvent par l'injustice des autres nations, et enfin par des dissensions intérieures; ces dissensions étaient peut-être inséparables de la jouissance de la liberté; plus d'une fois elles ont paru menacer l'existence de l'Union, et par conséquent toutes nos espérances; elles avaient pour cause des spéculations différentes sur la théorie des gouvernemens républicains et sur notre politique avec les nations étrangères, et des jalousies d'intérêts, aggravées par les prejngés que nourissent souvent des hommes étrangers les uns aux autres. Mais enfin l'expérience a été couronnée du plus grand succès. Le gouvernement sous le quel nous vivons a fait régner la concorde, la justice, la tranquillité; il a favorisé la prospérité générale et les bienfaits de la liberté.

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L'honorable président rappelait que les guerres de la révolution, qui avaient embrasé l'Europe, avaient aussi rallumé dans les états de l'Union américaine la fureur des partis et les efforts que le gouvernement avait dû faire pour conserver les bienfaits de la constitution et la guerre qu'il avait eu à soutenir contre l'Angleterre. Mais enfin dix ans d'une paix profonde avait calmé les passions... Il n'existait plus d'autres divisions, d'autres dissentimens en théo

rie politique, que ce qui était nécessaire dans un gouvernement où les intérêts de l'état devaient être soumis à des discussions publiques.

« Aujourd'hui, ajoute l'honorable président, nous sommes tous d'accord en matière de foi politique. Nous pensons tous que la volonté du peuple est la source, et son bonheur la fin de tous les gouvernemens légitimes de la terre; que la meilleure garantie contre l'abus du pouvoir se trouve dans la liberté, la pureté et les fréquentes élections populaires; que le gouvernement général de l'Union et les gouvernemens séparés des Etats sont tous des souverainetés limitées, libres dans leurs sphères respectives, et inattaquables par des usurpations; que la plus sûre garantie de la paix est de préparer pendant cette même paix les moyens de défense en cas de guerre; qu'une économie rigoureuse et la publicité des dépenses publiques doivent empêcher d'augmenter les charges, et doivent même contribuer à les diminuer; que la force armée doit être soumise au pouvoir civil; que la liberté de la presse et des opinions religieuses doit être inviolable; que la politique de notre patrie est la paix, et l'arche de notre salut l'union: tels sont les articles de foi sur lesquels nous sommes tous d'accord. S'il a existé des projets qui tendaient à former des confédérations partielles sur les ruines de l'Union, ils ont disparu; s'il y a en des attachemens dangereux pour une nation et des antipathies contre une autre, ils sont éteints; dix ans de paix intérieure et extérieure ont calmé les animosités politiques et confondu dans le même esprit les élémens les plus discordans.»

En parlant des rapports des états avec le corps fédéral et du corps fédéral avec les états, M. Adams établissait clairement leurs devoirs et leurs droits respectifs. Tous les objets d'administration particulière, et qui n'intéressaient ni les autres états de l'Union, ni l'étranger, étaient du ressort des gouvernemens des états: mais tout ce qui touchait aux droits et aux intérêts de la fédération avec des puissances étrangères, appartenait au gouvernement général : quoiqu'embarrassé dans des difficultés de détails, les devoirs respectifs étaient évidens en principe général : c'était de la part du gouvernement de l'Union de respecter les droits des états, et de la part des états de respecter et défendre les droits de l'Union.

Passant des considérations sur la constitution fédérale aux principes qu'il se proposait de suivre dans son administration, l'honorable président rendait un juste hommage à celle de son prédécesseur. Le caractère essentiel de sa politique d'accord en ce sens avec la volonté de la législature, avait été de conserver la paix, en se préparant à faire une guerre défensive: d'être juste envers les Annuaire hist. pour 1825. 37

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