Page images
PDF
EPUB

4. Sur ces conceftations il est incervenu Arrêc au Grand Conseil le dernier Mars 1705, par lequel le Conseil a maintenu le ficur Chix en la posiession de la Sacriftie donc il s'agissoit. Le fieur de Quailus condamné de payer une portion de 300 livres , fi mieux il n'aimoit remettre audit Chaix tous les biens & titres appartenans à ladite Sacristie, & aux arrerages échus depuis la possession, avec dépens ; ce qui prouve qu'on ne peut aneantir un titre de Benefice, & qu'il peut être donné in defectum Regularium , à un Se. culier. Nous en avons rapporté un Arrêt pour le Prieuré Cure de Cheneraille, rendu sur les conclofions de M. de Lamoignon Avocat General; c'étoit ausli in defectum Regularium, il est rapporcé coutau-long, auffi-bien que ma Consultation dans les questions des gradués. : Il faut prendre garde que ces Offices Clauftraux des Monafteres de la Congrégacion de S. Maur', ont été éteints & fupprimés en faveur de la reforme & que c'est feulement des autres Abbayes , où l'on a conservé ces Offices ; mais il ne seroit pas juste qu'on mit en Commande, ou qu'on donnât ces Offices à des Seculiers à la charge de se faire Religieux ; mais plutôt que de les supprimer, ou faire une union de fait à la manse d'un Abbé ou Prieur.

Qiiij

[ocr errors]

s. Le Pape ne peut pas ausli donner des Provisions des places Monachales, d'autant que ce ne sont pas des Benefices, & les places ne peuvent être resignées, c'est un reste de l'ancien droit pris du Concile de Calcedoine , qui vouloit qu'on doncât le ministere en même tems que

le Benefice, & les moyens de subsister.

[ocr errors]

CHAPITRE XIV.

De la Commande des Cures.

C

No.. Etce maciere merite une dil

sertation : il faut remonter à l'Origine pour en faire comprendre le me. rite. Nous avons fait voir dans quelquesuns de nos Traités, que Charles Martel, Charlemagne, les Empereurs & Rois leurs fuccefleurs avoient donné en fief les Eglises , les Offrandes & les dixmes à ceux qui les avoient assistés dans les guer. res pour la conservation de l'Eglise & de l'Etat; ce qui avoit causé un grand renversement dans la discipline de l'Eglise. M. de Marca en a fait une Note sur le feptiéme Canon du Concile tenu à Clermont du tems d'Urbain II. en 1995. Nous en avons rapporté les autorités , & ce n'est que par des Conciles particuliers & gene

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

uid raux , par les vives remontrances des Peres monat de l'Eglise & l'autorité des Papes, que Bei les Gentilshommes & ceux qui jouissoient

des deux premiers , les ont rendues à moka , mit z l'Eglise , aussi-bien que partie des dixmes.

Mais fi l'on avoit violé les dispositions tes: canoniques avec cant d'autorité, la restibi: cucion n'en fut pas faire aux Eglises, à

qui les fruits & revenus apparcenoient

& ausquelles l'injure avoit été faite ; c'éo Eli toient les Communautés seculieres & re

gulieres qui faisoient des remontrances
& exhorcoient ceux qui les occupoient, à

la restitucion; elle se devoir faire suivant tes les regles de l'Eglise, à ceux quien avoient

été dépouillés , & non pas à des écrande gers. Le droit divin & naturel, ausfi bien os que le canonique & civil , fembloient y CH e porter les détempreurs & ceux qui les ocsi cupoient; mais on aima mieux faciliter le

retour dans l'Eglise en general, que de l'en laisser entre les mains des Laiques , & on fit, pour ainsi dire , un pont d'or à à ceux qui en étoient retentionnaires , pour laisser à leur choix ceux de l'Eglise qui voudroient les rendre, comme nous l'avons vû dans les Conciles , &

que

'E glise en feroit ensuite la restitution anx Ve veritables usufruitiers à qui elle devoit apw parcenir. Mais quelques desintereffées

que 6.5 soient les Communautés feculieres &

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

gulieres, & quelque bien qu'elles ayent, cette concupiscence qui est la racine de tous les maux , leur fournir des

pretextes vains ou apparens pour les retenir ; tant il est difficile de donner la superiorité à ce desinteressement qu'un Chrétien doit regarder.

2. Mais il y eut deux raisons qui paroisloient specieuses, qui produisirent un effet contraire ; la premiere étoit le peu d'attention qu'avoient eu les Pasteurs de second ordre au gouvernement & à l'administration des peuples; leur ignorance dans les dix & onziéme fiécles les avoit rendus méprifables & hors d'état d'y faire leur devoir & aucun fruit dans l'Eglife.

Il est vrai aussi que c'étoit par le fait des Cavaliers qui avoient servi l'Etat , qui les avoient dépouillés de leurs Eglises, offrandes & dixmes , & qu'ils n'avoient pas été en état d'étudier , n'ayant pas les recompenses proportionnées à leur travail, & qu'ils languissoient ; ce qui donna lieu à des Communautés feculieres & reguJieres d'offrir leurs secours aux peuples , pour leur administrer les Sacremens & faire les Offices divins dans les Paroiffes. Ces deux causes ont favorisé la Commande des Cures en faveur des Communautés feculieres & regulieres dont on avoit pris quelques-uns des membres pour instruire

les peuples & veiller sur le troupeau ; cela fuc execucé pendant un tems assez considerable.

3. Urbain II. ayant vû que l'état des Reguliers recevoit beaucoup d'atteinte par la communication qu'ils avoient avec le monde , fic tenir un Concile à Clermont en Auvergne ; il trouva à propos de faire rentrer les Moines dans leurs Cloîtres. Cette retraite coûra bien cher aux Paroisfes , d'autant que les Seigneurs qui étoient pofseffeurs des Çures & des Offrandes, crurent qu'ils avoient droit de choifor ceux qu'ils vouloient gratifier.

Its s'étoient bien trouvés du fecours des Moines & autres du Clergé; ils crurent qu'ils pouvoient indifferemment laiffer à VEglife les biens qu'ils lui avoient ôtés ; & comme les Evêques avoient érigé ces Cures, ils avoient la même autorité pour les faire remettre dans le domaine general de l'Eglife. Nous voyons plusieurs autorités des Conciles , & qui sont dans le titre de jure Patronatus , & en plusieurs autres lieux , que cetce remise des Eglises, offrandes & dixmes fe faisoit aux Communautés, pourvû que ce fût du consentement de PEvêque, & à for refus , du Pape. Telle a été la discipline des onze , douze , treize & quatorziéme siécles pour faise remettre les offrandes, les Eglises,

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
« PreviousContinue »