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Princes ont pris à la discipline de PEglife , les moyens de pourvoir aux grands & petits Bénéfices pour les élections , confirmations, collations de plein droit des Collateurs ordinaires , inférieurs & Patrons ; & comment se faisoit la collation par les Supérieurs par dévolution. Après avoir épuisé cette matiere , nous voici enfin arrivés jusqu'à la Cour de Rome , dont nous allons voir les droits, leur origine & leur progrès , ce qui peut être Canonique, & ce qui ne l'est pas, par rapport aux surprises que les impétrans y peuvent faire.

Il y a des causes principales de l'établiffement des droits de cette Cour, fi les Ordinaires ont les droits primitifs & naturels, foit pour conférer les Bénéfi

soit pour confirmer les Elections, donner des Institutions Canoniques & des Vifa, & par

dévolution

par

la faute des Collateurs inférieurs ou Patrons.

2. La Cour de Rome est fondée sur deux ou trois causes pour disposer des Bénéfices. La premiere eft qu'elle a été consultée par les Pasteurs du premier Ordre fur des choses importantes pour la religion & la discipline ; ce qui a relevé son autorité, & lui a donné lieu de demander des graces aux Ordinaires, qu'ils n'ont pû lui fefuser ; c'est la seconde cause

..

ces,

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La troisiéme, c'est que la séparation de l'Ordre & du Bénéfice, a donné occasion aux Papes, pour foulager les pauvres Eco clésiastiques qui avoient été ordonnés fans titre, d'écrire aux Evêques en leur faveur, pour leur donner des Bénéfices pour fubfifter & réparer le mal qu'ils avoient fait par

des Ordinations absolues, sans leur donner de titres , ni aucun moyen de subfifter ; & le premier Siége étant fondé en autorité & en raison, on n'a pas été en état de lui refuser.

Enfin, une derniere raison, ils se font fait un droit de ce qui n'étoit que de bienféance dans les commencemens, & ont eu des titres avec les Princes ; ces trois ou quatre principes ont été suivis nonseulement de la jurisdiction volontaire, mais la même autorité leur a donné la contentieuse, qui dans la fuite a été reltrainte dans certaines bornes plus conformes aux biens de la Nation, suivant lesquelles nous nous réglons, & trouvons que les titres & actes sont réguliers ou non; & quand les graces sont extraordinaires, on prend des Lettres patentes, fuivant l'art. 42. des Libertés de l'Eglise Gallicane, qui font enregistrées dans des Compagnies Souveraines , pour leur donner toute l'autorité, dont il y a eu plufieurs exemples; mais il faut prendre

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y font.

garde qu'il n'y ait ni obreption ni subreption dans les Refcrits de Rome : ce que nous verrois en rapportant les clauses qui

3. Pour preuve de la premiere cause, il y a plusieurs Lettres écrites par les Papes en réponses des demandes faites par le Clergé de France , ou par quelques Evêques en particulier qui ont fervi à établir leur autorité. Il n'y a qu'à parcourir les Conciles & les Lettres des Papes & des Evêques en particulier ou en général pour être persuadé de cette vérité. Nous en avons mis les autorités en plusieurs lieux de cet ouvrage; ce ne seroit qu'une répétition qu'il faut éviter

4. Mais pour fixer une époque plus certaine à la seconde cause , & faire voir quand les Papes ont commencé à mettre la main aux Bénéfices, c'eft principalement après que les Evêques ont contrevenu au Concile général de Calcédoine , & aux autres Corciles particuliers , & que l'Ordre a été déparé des Bénéfices, ceux qui avoient été ordonnés fans titre, s'en plaignirent amérement aux Papes, & d'autres profiterent de plusieurs titres, sans y rélider.

Le premier exemple que nous ayons; eft d'Adrien IV, Prédécefleur immé

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a

diat d'Alexandre III. Ce Pape fit donner plusieurs Bénéfices à Hugues, Chancelier de France, ou bien il le confirma dans les droits qu'il y avoit.

у L'Evêque d'Arras donna à ce Chane celier un Archidiaconé dans son Eglise à la charge que toutes les fois qu'il seroit requis, il résigneroit la Chancellerie dont il étoit pourvû ; ce qu'il promit avec ser

ment.

Le Pape Adrien confirma cette donation

par

fa Lettre à Hugues ; mais le ferment qu'il avoit fait à l'Evêque d'Arras lui déplaisoit , il s'en plaignit au Pa pe, qui lui en donna l'absolution par une Lettre qu'il lui écrivit.

Ce mêine Pape confirma la grace que lui avoient faite les Chanoines de l'Eglise Notre-Dame de Paris, qui avoient donné les revenus entiers de la Prébende, dont le Chancelier étoit pourvû dans leur Eglise, & qu'il y auroit un retour en leur fayeur , tant de la part de ce Chancelier du Roi Louis que du Pape. Les donations étoient motivées ; il y a à la fin de la Lettre ces termes : Ut & ipfe vobis , & Ecclefiæ vestra inde semper existat obnoxius, & nos petitiones vestras libentiùs admittere debeamus.

5. Le Pape ne donnoit point encore des Bénéfices , mais il les confirmoit &-in

pas

terposoit son autorité pour en faire jouir les pourvûs fans condition, & louoit le Chapitre de Paris de la grace qu'il avoit -faite à ce Chancelier , de lui donner. les fruits entiers de la Prébende de l'Eglise de Paris. Ce Chancelier ne s'étant

contenté de ces deux titres de Bénéfice, il obtint une troisiéme Prébende de Sainte Croix d'Orleans ; mais les Chanoines, peut-être plus attachés à la discipline que les autres, lui refusoient les revenus entiers , & ne vouloient lui. en accorder que la moitié à cause de fa non-résidence. Ce Pape leur écrit avec une pleine autorité, de lui donner tout le revenu de la Prébende , encore qu'il de réfidât point ; & que fi dans vingt

; jours ils ne lui restituoient pas le furplus de ce qu'ils avoient retenu, il seroit obligé, à cause du mépris qu'ils ont fait du Saint Siege , d'agir contr'eux avec févérité. Cette fermeté des Chanoines, conforme à la discipline, leur attira ce reproche : Vos autem non folùm Mandatum noftrum in hac parte non curastis effe£tui mancipare , verum etiam, quod deterius eft, in nostrum e Apostolicæ sedis contemptum, cum priùs integrum habuisset post modum ei medietatem,

ficut dicitur fubtraxistis. Tome 10. des Conciles col. 1153 &1154.