Jacques Crétineau-Joly: sa vie politique, religieuse et littéraire, d'après ses mémoires, sa correspondance et autres documents inédits. Ornṕe d'un portrait dessiné et gravé à l'eauforte

Front Cover
Firmin-Didot, 1875 - 541 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 483 - ... pertinemment. Ce fut alors que , d'un air confus et d'un ton embarrassé, il balbutia qu'il ne pouvait nier la vérité de mes paroles et la différence des concordats qu'on proposait à signer; mais que le Premier Consul l'avait ainsi ordonné, et lui avait affirmé qu'on est maître de changer tant qu'on n'a point signé. Ainsi, continua Bernier, il exige ces changements, parce que , toute réflexion faite , 'il n'est pas satisfait des stipulations arrêtées.
Page 222 - J'ai fait arrêter et juger le duc d'Enghien, parce que cela était nécessaire à la sûreté, à l'intérêt et à l'honneur du peuple français, lorsque le comte d'Artois entretenait, de son aveu, soixante assassins à Paris. Dans une semblable circonstance, j'agirais encore de même.
Page 137 - ... pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement sous l'inspection de deux ou trois censeurs.
Page 460 - Je ne puis m'empêcher d'ajouter ici une réflexion. La Providence a permis une seconde chute du gouvernement pontifical, onze ans après son rétablissement. Si cette Providence permettait une seconde résurrection, il serait à désirer que le nouveau pouvoir, en trouvant tout changé et détruit derechef, profitât de ce malheur pour en recueillir plus de fruits qu'on n'en avait tiré lors de la première restauration.
Page 483 - ... et à la mauvaise humeur, je lui dis que nul mieux que lui ne pouvait attester la vérité de mes paroles; que j'étais très-étonné du silence étudié que je lui voyais garder sur ce point, et que je l'interpellais expressément pour qu'il nous fit part de ce qu'il savait si pertinemment.
Page 18 - Romains, peuple-roi qui accumule sur sa tête toutes les ingratitudes du trône et de la rue ; et il disait la blessure incurable. — Triste et pâle, mais s'occupant toujours des autres avec les attentions les plus affables, il ne parla que du petit nombre d'amis restés fidèles à son souvenir. Il nous entretint des douces vertus de Pie VII, des vastes desseins de Léon XII, que sa foi de plus en plus vivace saluait comme le maître de la parole et de la conduite ; puis il discourut sur la mort,...
Page 461 - ... de l'expérience, la différence des temps, des caractères , des idées et des habitudes. Il est permis de formuler ces vœux à celui qui ne les exprime point par mépris des choses anciennes, par amour de la nouveauté ou par singularité d'idées, mais qui ne souhaite tout cela que pour le plus grand bien du gouvernement pontifical, dont il est si fier d'être membre, malgré son indignité, Gouvernement auquel il reste si profondément attaché qu'il sacrifierait pour lui jusqu'à son existence.
Page 524 - Si demain on ouvrait les portes de ma prison en me disant : « \ous êtes libre, venez avec nous vous asseoir comme citoyen au foyer national ; la France ne répudie plus aucun de ses enfants ; » ah! certes, alors un vif mouvement de joie saisirait mon âme. Mais si, au contraire, on venait m'offrir de changer ma position actuelle pour l'exil, je refuserais une telle proposition, car ce serait à mes yeux une aggravation de peine. Je préfère être captif sur le sol français que libre à l'étranger.
Page 481 - On mit la main à l'œuvre, et j'allai prendre la plume. Quelle fut ma surprise, quand je vis l'abbé Bernier m'offrir la copie qu'il avait tirée de son rouleau comme pour me la faire signer sans examen, et qu'en y jetant les yeux, afin de m'assurer de son exactitude, je m'aperçus que ce traité ecclésiastique...
Page 480 - ... lui-même, comme avait fait l'abbé Bernier : « Nous en finirons vite, n'ayant rien autre chose à faire que de signer, puisque tout est déjà terminé. » Assis autour de la table, on consacra un moment à la question de savoir qui signerait le premier. Il semblait à Joseph Bonaparte que cet honneur lui était dû comme au frère du chef de l'Etat.

Bibliographic information