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contraires à tout enfantement, et les septièmes le favorisent. Les signes du zodiaque en sont ennemis quand ils se rencontrent avec les constellations qui président aux douze maisons célestes. Si la destinée de l'enfant est dirigée par une de ces constellations, sa vie est malheureuse et courte. Les signes du zodiaque contraires à l'enfantement sont tous les huitièmes, à compter depuis tel signe jusqu'à celui qui est le septième après. Ainsi le bélier est ennemi du scorpion, le taureau du sagittaire, les gémeaux du capricorne, le cancer du verseau, le lion des poissons, et la vierge du bélier. Voilà pourquoi les enfants nés à sept et à dix mois vivent ordinairement, et ceux de huit mois périssent par l'effet de l'inimitié des

astres.

CHAPITRE XIX.

•Comment les animaux sont engendrés, et s'ils sont corruptibles.

Les philosophes, qui soutiennent que le monde a été créé, croient aussi à la création des animaux et à leur destruction. Les épicuriens, qui admettent l'éternité du monde, prétendent que la production des animaux n'est que le changement des uns dans les autres, car ils sont des parties du monde. Anaxagore et Euripide ont été du même sentiment. Rien, disent-ils, ne périt; les êtres ne font que changer de forme. Anaximandre dit que les premiers animaux naquirent de la substance humide, enveloppés d'écorces épineuses; qu'avec le temps ils devinrent plus secs, et que, leur écorce s'étant rompue, ils moururent bientôt après. Empédocle croit que les premières générations des animaux et des plantes furent très imparfaites; qu'ils furent formés de parties qui n'avaient point de liaisons entre elles; que, les secondes générations ayant rapproché ces parties séparées, il en résulta

des images informes; que, dans les troisièmes générations, les espèces naquirent les unes des autres; que les quatrièmes ne produisirent plus des êtres formés de substances honfogènes, comme de terre et d'eau, mais des animaux qui se reproduisaient successivement, parcequ'une nourriture plus abondante dans les uns, la beauté des femelles dans les autres, excitaient le desir de la génération; que les différentes espèces d'animaux furent distinguées par une constitution propre à chacune d'elles. Il y eut des animaux qui eurent une inclination décidée pour l'eau, comme l'élément qui leur convenait le plus ; d'autres aimèrent à respirer au milieu des airs, à proportion de ce qu'ils avaient de substance ignée. Les plus pesants se fixèrent sur la terre, et ceux dont le tempérament était également composé de tous les éléments, firent entendre des voix articulées.

CHAPITRE XX.

Combien il y a d'espèces d'animaux, et s'ils sont tous sensibles et raisonnables.

Aristote, dans un de ses ouvrages, distingue quatre espèces d'animaux, les terrestres, les aquatiques, les volatiles et les célestes; car il donne le nom d'animaux aux astres, au monde et à Dieu lui-même, lequel, selon lui, est un être intelligent et immortel. Démocrite et Épicure n'accordent l'intelligence qu'aux animaux cé→ lestes. Anaxagore attribue à tous les animaux la raison active, mais non la raison passive, qui est l'interprète de l'intelligence. Pythagore et Platon disent que les ames de tous les animaux, même de ceux qu'on appelle irraisonnables, sont douées de raison, mais que la constitution vicieuse de leur corps et le défaut d'un langage articulé les empêchent d'agir raisonnablement, comme on le voit dans les singes et dans les chiens, qui font bien entendre

une voix, mais non un véritable langage. Démocrite prétend que les animaux brutes participent à la raison, mais que, dans les uns, la densité des humeurs, et leur excès dans les autres, fait qu'ils n'ont point d'intelligence ni de sentiment, et qu'ils sont à peu près comme des furieux, dont l'entendement est dans le désordre.

CHAPITRE XXI.

gens

En combien de temps se forment les animaux dans le sein de la mère.

Empedocle dit que les hommes commencent à se former le trente-sixième jour après la conception, et que tous leurs membres ont reçu leur conformation au quarante-neuvième. Suivant Asclépiade, les embryons mâles, à raison de leur plus grande chaleur, ont déja pris leur forme au vingt-sixième jour, souvent même plus tôt, et, au cinquantième, la conformation est achevée. Dans les embryons femelles, qui ont moins de chaleur, la formation commence à deux mois et s'achève à quatre. Les animaux se forment à différents termes, suivant la proportion des éléments dont ils sont composés.

CHAPITRE XXII.

De combien d'éléments se compose chacun de nos membres.

Empedocle croit que les chairs se forment du mélange des quatre éléments dont notre corps est composé : les nerfs, de la terre et du feu amalgamés dans une proportion double; les ongles, du refroidissement que les nerfs éprouvent par l'impression de l'air; les os, de la terre et de l'eau qui sont en nous. De quatre parties de terre et de feu combinées ensemble se forment la sueur et les larmes.

CHAPITRE XXIII.

Quelle est la cause du sommeil et de la mort.

Suivant Alcméon, nous tombons dans le sommeil quand le sang se retire dans les veines voisines du cœur, et nous nous réveillons lorsque le sang reprend son cours accoutumé; la retraite entière du sang cause la mort. Empédocle attribue le sommeil à un rafraîchissement modéré de la chaleur du sang; la mort est l'effet d'un refroidissement total. Diogène dit que lorsque le sang répandu dans la masse du corps remplit les veines, et chasse dans la poitrine et dans l'estomac l'air qu'elles contiennent, la poitrine acquiert plus de chaleur et le sommeil vient; si tout l'air sort des veines, sa retraite cause la mort. Platon et les stoïciens croient que le sommeil est causé par le relâchement de l'esprit sensitif; non qu'il s'affaisse vers la terre, mais au contraire il s'élève vers l'intervalle des sourcils, siége de la partie principale de l'ame. Lorsque ce relâchement est total, il cause la mort.

CHAPITRE XXIV.

Quand et comment l'homme commence à atteindre sa
perfection.

Héraclite et les stoïciens en fixent l'époque vers quatorze ans, temps où les germes productifs se séparent des autres humeurs. Car, selon eux, les arbres commencent à acquérir leur perfection lorsqu'ils donnent leurs premières semences. Ils sont, au contraire, imparfaits et n'ont pas atteint leur maturité tant qu'ils ne portent pas de fruits. De même l'homme est parvenu à toute sa perfection quand il est dans sa puberté. C'est aussi à cet âge qu'il commence à discerner le bien et le mal, et qu'on lui apprend à connaître l'un et l'autre 1.

1 Dans l'histoire philosophique de Galien, Aristote fixe le discernement

CHAPITRE XXV.

Si le sommeil et la mort appartiennent au corps ou à l'ame.

Aristote croit que le sommeil est commun à l'ame et au corps, et qu'il est causé par les vapeurs humides qui s'élevent de la poitrine et des aliments de l'estomac vers la tête, et par la diminution de la chaleur du cœur ; que la cessation totale de cette chaleur cause la mort; que la mort ne fait périr que le corps, et non pas l'ame, qui est immortelle. Anaxagore dit que le sommeil n'est qu'une opération corporelle, car il est une affection du corps et non de l'ame, et la mort est la séparation de l'ame d'avec le corps. Suivant Leucippe, le sommeil n'affecte que le corps; il est produit par l'épaississement de ses parties les plus subtiles; et l'évaporation trop abondante de la chaleur naturelle cause la mort. Or, ces diverses affections appartiennent au corps seul et non à l'ame. Empédocle prétend que la mort est la séparation des parties de feu qui se trouvent dans les éléments dont le corps humain est composé, et que par cette raison elle est commune à l'ame et au corps, mais que le sommeil n'est qu'une légère séparation de ces parties ignées.

CHAPITRE XXVI.

Comment les plantes prennent leur accroissement, et si elles sont animées.

Platon et Empedocle prétendent que les plantes sont des animaux; cela se voit manifestement, disent-ils, puisqu'elles ont du mouvement, que leurs branches sont tendues, qu'elles cèdent quand on les courbe, et que lâchées ensuite elles reprennent avec force leur première situa

du bien et du mal pour l'homme vers l'âge de sept ans, et ce terme est plus conforme à la raison et à l'expérience.

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