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de celle de la reine & de la famille royale. 2. Les maisons des princes, freres de sa majesté, y compris les enfans de M. le comte d'Artois 3. Les affaires étrangeres & ligues suisses. partement de la guerre. 5. Marine & colonies. 6. Ponts & chaussées. 7. Arras. 8. Pensions. 9. Gages du conseil & traitemens particuliers de la magistrature. 10. Gages traitemens & gratifications à diverses personnes. 11. Intendans des provinces & leurs bureaux. 12. Police de Paris. 13. Guet & garde de Paris. 14. Maréchaussée de l'Isle de France. 15. Pavé de Paris. 16. Travaux dans les carrieres sous Paris. 17. Remises en moins imposées, décharges & modération sur les impositions. 18. Traitemens, aux receveurs, fermiers & régisseurs généraux, & autres fraix de recouvremens. 19. Administrateurs du trésorroyal, payeurs des rentes, &c. 20. Bureaux de l'administration générale. 21. Traitemens & dépenses de la caisse de commerce, de celle des monnoies, & de la liquidation de l'ancienne compagnie des Indes. 22. Fonds réservés pour des actes de bienfaisance. 23. Secours aux Hollandois refugiés en France. 24. Communautés, maisons. religieuses & entretien d'édifices sacrés. 25. Dons, aumônes, secours, hôpitaux & enfans- trouvés, 26. Travaux de charité. 27. Destruction du vagabondage & de la mendicité. 28. Primes & encou

ragemens pour le commerce. 29. Jardin royal des plantes, & cabinet d'histoire naturelle. 30. Bibliotheque du roi. 31. Universités, académies, colleges, sciences & arts. 32. Passeports, exemption, droit. 33. Entretien, réparations & reconstructions des bâtimens pour la chose publique. 34. Diverses dépenses de plantations dans les forets. 35. Dépenses de procédures criminelles & de prisonniers. 36. Dépenses locales & variables. dans les provinces. 37. Dépenses imprévues. »

le

M. l'abbé Maury est monté à la tribune pour exprimér son étonnement de la réduction que comité des finances annonçoit dans les économies. M. Anson, dans son premier rapport, nous faisoit entrevoir une économie de 100 millions, aujourd'hui on la réduit à 60. Je pense, s'est-il écrié, que la premiere espérance qu'on nous donnoit étoit trop consolante pour ne pas nous en occuper. M. de Montesquiou a répondu dans les 100 millions d'économie annoncée par M. Anson, étoient compris 36 à 40 millions affectés aux dépenses d'administration particuliere, qui, au lieu d'être payés comme auparavant par le trésor royal, le seront à l'avenir par les départemens ; il n'est donc pas possible de porter comme déduction cette somme. M. d'Epremesnil a demandé lecture de l'état des réductions annexées au projet de décret. M. Duport en a fait lecture, & a proposé pour

amendement de charger le comité des finances de présenter incessamment un mode de remplacement pour l'impôt de la gabelle, de la partie des aides, connue sous le nom des aides à service. Cet amendement a été combattu dans sa derniere

partie, & l'assemblée n'a admis que ce qui regardoit le remplacement de la gabelle.

M. de Mirabeau. Je ne puis qu'applaudir aux vues du comité des finances. Une économie de 60 millions fait espérer de l'amélioration dans la chose publique... Mais on nous parle sans cesse des comptes rendus. Je ne doute nullement de leur fidélité; mais au moins est-il permis de douter, ou dumoins d'examiner, sur-tout lorsqu'on réfléchit qu'en derniere analyse, tout se réduit à dire : j'ai tant, il me faut tant, sans entrer dans aucune explication; mais l'assemblée nationale n'at-elle pas le droit de dire: comment avez-vous tant, & pourquoi vous faut-il tant? C'est au ministre seul à qui le devoir de nous éclairer incombe. Nul ne connoît comme lui le besoin de l'année. Nous ne savons rien positivement; nous savons seulement que le mal-être politique de la France est effrayant.... Il est temps de nous reveiller sur le bord du précipice où nous ne dormons avec sécurité, que parce qu'on dort aux pieds du MontVesuve; mais telle est la fatatité des choses humaines, que l'homme fait des traits qui ne parois

sent incroyables à la postérité, que parce qu'elle n'en pas été témoin. Cette idée est due à un de nos grands politiques, qui dit : le cheval de Caligula nommé consul ne nous étonne, que parce que nous n'en avons pas été témoins. Nous sommes entourés de malheur; Paris est dans l'état le plus déplorable; il n'y a plus de circulation, le numéraire est disparu ou enterré; le commerce est anéanti; encore quelques momens d'engourdissement, & nous serions peut-être les témoins de la ruine de cette cité. Le nouvel ordre des choses doit nécessairement changer la face de la capitale; dans l'ancien ordre elle avoit une foule de ressources qui vont lui manquer. Déjà la misere frappe plus d'un sixieme de ses habitans; chaque district, d'après le récensement, fait nombre de 2 mille pauvres. Une pareille masse de population réduite à la misere est effrayante; ne seroit-il pas de votre sagesse de porter un œil prévoyant sur le mal qui s'annonce, pour faire réfluer insensiblemont la population, là où s'ouvriront des ressources. Lors

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que vous avez voulu être libres, vous n'avez pas voulu, sans doute, vous livrer à un seul être... La constitution peut organiser les finances; mais les finances seules peuvent achever la constitution. Point de dictature en finances, quand même on opéreroit des miracles, & à plus forte raison

quand on ne fait qu'accumuler sur la France calamités sur calamités.... Que le ministre des finances vienne nous présenter ses ressources & ses moyens sur la position critique où nous nous trouvons & ว que nous ne pouvons pas nous dis

simuler.

M. Dupont. Votre comité des finances ne s'est point borné à vous présenter des réductions de dépenses, il s'est mis à portée de vous fournir des vues qui co-incidassent avec celles du premier ministre & les articles constitutionnels. Sans doute il faut faire le bien, mais il faut choisir le moment; & avec des soins & de l'exactitude il est possible de faire de vos finances, l'état de finances le plus florissant de l'Europe. Votre comité a conféré avec le premier ministre & avec les administrateurs des différentes compagnies, & il vous proposera, sous peu de jours, le remplacement de la gabelle : alors rien ne s'opposera à ce que vos dépenses ne soient de niveau avec

Vos revenus.

M. Barnave s'est attaché particuliérement à combattre M. de Mirabeau, & à effacer l'impression noire qu'il avoit laissé dans l'ame, par le tableau effrayant de notre situation. Il a fait entrevoir une perspective prochaine de bonheur & de félicité, dès que le nouvel ordre des choses sera fixement établi, les départemens organisés & la

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