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des

dépendent, tant de Saint-Germain-des-Prés Saint-Martin-des-Champs, que des Jacobins, Augustins & des Carmes, les jardins lorsque leur grandeur permettra de les réduire, seront réunis à la masse des biens dont la nation disposera.

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Quant aux ordres qui n'ont que deux maisons, ce sont les Prémontrés que l'on peut réunir à la Croix-Rouge, en supprimant ceux de la rue Haute - Feuille; les Minimes, que l'on peut transférer aux Bons-Hommes de Chaillot; les Peres de Nazareth, l'on , que peut faire passer à Picpus; & même, si l'asemblée le jugeoit convenable, on pourroit y porter également & les Récolets & les Cordeliers, puisque tous ces religieux sont des Franciscains. Les Feuillans ont une maison dans la rue d'Enfer où peuvent se retirer ceux qui resteront dans cet ordre, en laissant libre & disponible l'emplacement qu'ils ont dans la rue Saint-Honoré; emplacement d'autant plus avantageux, qu'il est contigu à celui des Capucins, terrein précieux & par sa position & par son étendue, qui permet une infinité de dispositions d'utilité pour le trésor public, & d'embellissement pour le quartier.

En supprimant ces maisons, on pourroit quelquefois conserver les églises, suivant la nécessité du quartier & l'avantage de ceux qui l'habitent.

Quoique quelques-unes de ces vues ne soient pas renfermées dans le décret dú 5 février, elles - nous ont paru utiles, & nous les soumettons à la sagesse de l'assemblée; &, soit qu'elle les adopte ou les rejette, elle y verra une preuve de notre zele pour l'avantage public. Les mêmes idées d'utilité nous engagent à parler de quelques religieux dont les ordres n'ont qu'une maison à Paris, mais dont la suppression actuelle seroit cependant facile. En exposant ces idées, nous croyons ne pas nous éloigner des intentions d'un nombre des religieux qui ne demandent pas mieux que d'abandonner cet état, & entrer dans les vues de l'assemblée, qui sont de parvenir un jour à la suppression absolue de tous les ordres religieux. Nous croyons que les Théatins ne répugneroient pas leur sécularisation ; & les Chartreux, en conséséquence de leur institution, pourroient être transférés dans les campagnes où ils ont eu leurs premieres habitations.

La suite une autre fois.

LE HODEY DE SAULTCHEVREUIL.

à

De l'Imprimerie du RÉDACTEUR, place du Palais-Royal, au coin de la rue Fromenteau.

ASSEMBLEE NATIONALE

PERMANENT E.

Séance du 15 mars.

LA séance ouverte, on a fait lecture du procèsverbal de la séance du dimanche. M. Bouche même n'a trouvé rien à redire à la rédaction.

M. l'abbé de Montesquiou a proclamé le nouveau président. La majorité absolue s'est réunie en faveur de M. Rabaud de Saint-Etienne. M. l'abbé de Montesquiou a fait le discours d'usage, & M. le président a répondu avec son éloquence ordinaire, & en la maniere usitée.

La promotion de M. Rabaud de Saint-Etienne est un exemple frappant que la dignité des droits de l'homme est profondément gravée dans l'ame des représentans de la nation. Plus de superstition; elle est pour jamais anéantie chez une nation, qui éleve indifféremment un prêtre de Rome & un prêtre de Luther à la place de président de l'assemblée nationale, dès qu'elle reconnoît en eux de la vertu & du mérite. Le contraste est frappant, mais il est beau, il est grand; c'est parler par les faits. La promotion Tome IX. No. 20.

V

I

de M. Rabaud de Saint-Etienne sanctionne, pour l'éternité, le décret sur les opinions religieuses.

M. Gautier de Biauzat a fait lecture du procèsverbal de la séance du samedi soir. Point de réclamation.

M. Muguet a observé que les décrets qui ne demandoient que la sanction, en avoient été revêtus, mais qu'il n'en étoit pas de même de ceux qui n'exigeoient que l'acceptation, dont la plupart n'étoient pas encore revêtus. Il a cité pour exemple le décret sur l'armée. Il a fait la motion expresse, que le président fût chargé aujourd'hui de se retirer par devers le roi, pour solliciter vivement l'acceptation de ce décret.

M. Bouche Je promis à ma patrie, à mon devoir de poursuivre imperturbablement l'acceptation & la sanction des décrets Voilà déja plusieurs fois que je représente que deux décrets très-essentiels n'ont point encore été sanctionnés, celui du 7 janvier, concernant le serment civique des troupes en présence des municipalités, & celui qui ordonne que les directeurs des monnoies feront connoître, par des comptes exacts, la quantité de. vaisselle d'or & d'agent qui a été portée à la monnoie. Cette répugnance ou cette résistence que l'on met à la sanction du décret du 7.janvier, démontre visiblement qu'on n'est pas

bien disposé dans le ministere pour les nouvelles municipalités. Il semble, par la lenteur & par les délais que l'on met à sanctionner le décret relatif aux comptes des directeurs des monnoies qui veulent nous dérober la connoissance du numéraire provenant des sacrifices des citoyens, & se débarrasser de nous rendre compte de l'emploi des fonds qui en sont provenus. Ma sollicitation sera aussi opiniâtre que la constance de ceux qui ont intérêt à temporiser.

Je fais la motion expresse que M. le président soit autorisé, non pas avec simple décision, mais par un décret ad hoc, de se retirer aujourd'hui par devers le roi, pour solliciter sa majesté de sanctionner lesdits décrets, & de recommander à nos commissaires de surveiller l'envoi.

ces,

M. Bouche a demandé encore que le président renouvellát ses instances pour que l'assemblée, dans les personnes de ses commissaires des finaneût enfin communication de ce fameux livre rouge. C'est un mystere, mais aujourd'hui on n'en veut plus : tout doit être clair & palpable. M. Bouche a le défaut de vouloir tout connoître. On pourroit lui répondre : c'est un mystere dont votre femme se fâcheroit ; mais je gage qu'il répondroit par une sentence d'Horace, per vetitum

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