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il devient tout fimple de penfer que l'état du phyfique doit influer beau coup fur notre moral, & réciproquement; influence que l'expérience prouve évidemment, mais que l'on ne reconnoît que lorfqu'elle a fon plus grand. effet, par le peu d'attention que l'on porte aux différens états des malades: car, en général, on ne remarque cette influence que lorfque, par un dérangement violent, elle a caufé, ou la folie, ou des morts fubites, ou des tremblemens univerfels & périodiques que l'on attribue aux nerfs, mais fars y réfléchir davantage.

Je pourrois peut-être, en devenant Métaphyficien, prouver, d'après cette fuite de raifonnemens, que la connoiffance de ce fluide univerfel peut conduire à l'explication phyfique de quantité de phénomènes inexplicables jufqu'à préfent, qui arrivent dans les hommes; à définir d'une manière claire & précife les différentes qualités morales, leurs effets; à faire voir comment différentes affections doivent fe fuccéder & fe détruire; enfin à donner une explication phyfique de toutes les qualités morales, & à en démo trer le mécanifine dirigé par l'action de ce fluide univerfel fur tous les organes.

J'ajouterai encore que je ne crois pas que la connoiffance du fluide, appellé proprement Electricité, puiffe conduire à l'explication de tant de phénomènes & de propriétés. Ce n'eft pas que je ne regarde ce fluide comme pouvant devenir très-utile: mais je fuis convaincu que le plus fouvent il n'eft d'aucune efficacité, quoiqu'il puiffe, dans certaines circonstances, faire difparoître les effets extérieurs de plufieurs maladies.

J'ai l'honneur d'être, &c.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

JOSEPH

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OSEPHI CALANDRELLI, in Collegio Romano Mathefeos Profefforis, Equilibrii demonftratio. Romæ, ex Officinâ Salomonianâ, 1780,

in-8°.

Il eft peu de principe de Mécanique auffi ancien, auffi connu, auffi utile que celui de l'équilibre du levier; cependant les Géomètres les plus célèbres n'ont pas dédaigné d'en chercher la démonstration. M. l'Abbé Calandrelli tire la fienne d'un autre principe de mécanique, négligé ordinairement par les Géomètres, mais qu'il croit, avec M. d'Alembert avoir befoin de démonftration. Le résultat de deux forces égales, appliquées perpendiculairement aux extrémités d'un levier, eft égale à leur fomme, & palle par le point du milieu du levier; de forte qu'en y appliquant, dans une

direction perpendiculaire & oppofée aux premières, une force égale à leur fomme, il pourra y avoir équilibre entre les trois forces. La propofition générale, dont M. d'Alembert fe fert pour démontrer ce principe, ne paroît pas fuffifante au favant Italien; il lui en fubftitue une qu'il croit plus fimple & plus claire, tirée du principe de la rafon fuffifante. Après avoir démontré avec la plus grande exactitude l'évidence de fon principe, l'Auteur en déduit encore plufieurs corollaires, & entr'autres celui ci, que la plupart des Géomètres ont pris pour un axiome: Un levier in flexible étant animé par un nombre quelconque de forces, dont les directions paffent par le point d'appui fuppofé immobile, le levier reftera en équilibre. La démonstration rigoureufe de ce Théorème fait tout le mérite de celle que M. l'Abbé Calandrelli publie aujourd'hui relativement à la loi de l'équilibre.

Physikalisch- Metallurgifche abhandlungen, &c., ou Mémoires phyficométallurgiques fur les Montagnes & les Mines de Hongrie, par M. FERBER, avec une defcription des Fonderies de fer & des Fabriques d'acier de la Styrie, par un Anonyme. A Berlin, chez Nicolai, 1780, in - 8°. de 328 pages.

L'Auteur de ces Mémoires, déjà fi avantageufement connu par fes Lettres fur l'Italie, entre dans le plus grand détail fur l'hiftoire des mines de Hongrie, leurs veines, les machines qui en facilitent le travail, fur ce que chacune rapporte en or, argent, cuivre, plomb, fer & antimoine, foit au Fife, foit aux Propriétaires & aux Entrepreneurs. La mine royale de Schemnitz eft fort riche, & celle de Kremnitz a fourni, depuis 1749 jufqu'en 1759, en or & en argent, la valeur de 42,498,009 florins, c'eft-à-dire, plus de 84 millions de notre monnoie. Depuis 1648, celle de Falfoebania fournit par an environ 100 marcs d'or, 3000 d'argent, 3000 quintaux de plomb, & 1500 quintaux de litharge, fans compter les mines de cuivre & autres. L'Appendice de l'Anonyme décrit avec beaucoup d'exactitude la conftruction des fourneaux & ufines propres à la Fonderie & aux préparations du fer & de l'acier en Styrie.

ASSIER PERICA, Ingénieur & Conftructeur d'Inftrumens de Phyfique pour le Roi, & Breveté de Sa Majesté le 26 Juillet 1780, qui demeure à Paris, rue Saint Antoine, au coin de celle Geoffroy l'Afnier, s'étant engagé, chez M. Mellier, Membre de l'Académie Royale des Sciences, à conftruire un Baromètre à surface plane, femblable à celui qui eft dans fon Obfervatoire, fait par le fieur Caron, cet Artifte vient de l entreprendre & d'y réuffir. Cette méthode, dont on a voulu faire un fecret, n'eft fondée que fur une pratique fort fimple, qui dépend de la conftruction du tube & de la manière dont on le purge d'air. a maintenant deux de ces inftrumens en obfervation; mais il n'y trouve aucun avantage, en ce que la colonne de mercure n'eft ni plus haute ni plus bafle que celle des anciens tubes, qui font bien purgés d'air.

Par une obfervation faite le 21 Juin 1781 à midi, les deux inftrumens à furface plane étoient à 27 pouces 10 lignes, & plufieurs autres Baromètres à tubes ordinaires étoient à la même hauteur, & le Thermomètre à 19 degrés de température. Il en donnera un détail plus ample, d'après les expériences qu'il en aura faites. Les Obfervateurs & autres qui voudront le procurer de ces inftrumens comparables, c'est-à-dire, un tube de la nouvelle méthode, avec un autre de la méthode ordinaire, s'adrefferont au fieur Affier Perica, qui conftruit toutes fortes d'inftrumens concernant la Chymie & la Phyfique expérimentale. On peut dire avec justice qu'il eft le feul de fon état qui exécute avec autant d'adreffe & de précifion tous les travaux en verre. Il tient auffi des Eudiomètres, dont l'ap-. pareil ne coûte que 60 liv., quoique la divifion y foit de la plus grande exactitude. Le fieur Affier Perica fe difpofe à donner au Public un nouvel Hygromètre de fa compofition, pour remédier à toutes les imperfections obfervées jufqu'à ce jour fur ces inftrumens.

L'Académie Royale des Sciences, Infcriptions & Belles Lettres de Toulouse, ayant propofé pour le Prix triple de 1780, « D'affigner les » loix du retardement qu'éprouvent les fluides dans les tuyaux fermés, »fur-tout pour les cas où les tuyaux font des contours & des angles » ;

Trois concours de fuite n'ayant rien produit de fatisfaifant fur cette queftion, elle y renonce, & propofe pour 1783 deux nouveaux fujets, à chacun defquels elle destine un Prix de cent piftoles.

Le premier eft L'influence de FERMAT fur fon fiècle, relativement » aux progrès de la haute Géométrie & du Calcul, & l'avantage que les Mathématiques ont retiré depuis, & peuvent retirer encore de fes Ou

» vrages >>.

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се

Le fecond eft « De déterminer les moyens les plus avantageux de conduire dans la Ville de Toulouse une quantité d'eau fuffifante, foit des fources éparfes dans le territoire de cette Ville, foit du fleuve qui baigne fes murs, pour fournir en tout temps, dans les différens quartiers, aux befoins domeftiques, aux incendies & à l'arrosement des rues, des places, » des quais & des promenades ».

Les Auteurs joindront à leurs projets le plan des Ouvrages à faire, avec les élévations, les coupes & les eftimations néceffaires pour conftater la folidité & la dépenfe de l'entreprise. Ils donneront auffi un apperçu des frais de conftruction des tuyaux de dérivation & de conduite pour amener les eaux dans les maifons particulières. Ils feront libres de faire usage, à leur gré, des eaux de fource & des eaux de la Garonne, relativement aux quartiers de la Ville qui pourront être plus aifément & plus abondamment fournis de ces diverfes eaux, même de ne propofer que propofer que les unes ou les autres pour tous les objets de fervice.

L'Adminiftration municipale de cette Ville, pénétrée de l'importance de ce dernier fujer, & du peu de proportion qui fe trouve entre les tra

vaux qu'il exige & une fomme de mille livres, a délibéré d'y ajouter cent louis, de manière que le Prix total fera de trois mille quatre cents livres. L'Académie communiquera, à ceux qui fe propoferont de concourir pour ce Prix, les renfeignemens qu'elle a déjà, & ceux qu'elle efpère fe procurer

encore.

Quant au Prix de 1782, qui fera de cent piftoles, l'Académie annonça, l'année dernière, qu'elle propofoit Les avantages en général de l'éra»bliffement des Etats Provinciaux, & en particulier ceux dont le Languedoc » eft redevable aux Etats de cette Province ».

Les Savans font invités à travailler fur les fujets propofés. Les Membres de l'Académie font exclus de prétendre au Prix, à la réferve des Associés Etrangers.

Ceux qui compoferont font priés d'écrire en François ou en Latin, & de remettre une copie de leurs Ouvrages, qui foit bien lisible, fur-tout quand il y aura des calculs algébriques.

Les Auteurs écriront au bas de leurs Ouvrages une fentence ou devise; ils pourront auffi joindre un billet féparé & cacheté, qui contienne la même fentence ou devife, avec leur nom, leurs qualités & leur adreffe.

Ils s'adrefferont à M. l'Abbé de Rey, Confeiller au Parlement, Secrétaire Perpétuel de l'Académie, ou le lui feront remettre par quelque perfonne domiciliée à Toulouse. Dans ce dernier cas, il en donnera son récépiffé, fur lequel fera écrite la fentence de l'Ouvrage, avec fon numéro, felon l'ordre dans lequel il aura été reçu.

Les paquets, adrellés au Secrétaire, doivent être affranchis..

Les Ouvrages ne feront reçus que jufqu'au dernier jour de Janvier des années pour les Prix defquelles ils auront été composés.

Beytrag, &c. Mémoire pour fervir à l'Hiftoire minérale de Tranfilvanie; par M. FICHTEL. A Nuremberg, chez Rafpe, 1780, in-4°., fig.

Les pétrifications & les falines minérales de ce Pays font les deux objets de ce Mémoire intéressant.

De la Pulmonie, de fes fymptômes, de fes caufes, de fes différences, & de
fes curations; par M. JEANNET DES LONGROIS, Docteur-Régent de la
Faculté de Médecine de Paris; in-12. A Paris, chez Méquignon,
Libraire, rue des Cordeliers.

Si tous les Ouvrages de Médecine étoient compofés dans le genre de celui-ci, ils mériteroient avec juftice les éloges que la Faculté de Médecine lui a donnés, & le Public pourroit avec fûreté les lire & y donner fa confiance. Après avoir détaillé les différens fymptômes de la pulmonie, M. des Longrois parcourt les caufes, & s'étend fur la nature du virus tabifique & fur la facilité avec laquelle il fe propage. Il compare enfuite certaines maladies qui y ont beaucoup de rapport; il établit leur différence. Le traitement dans les trois périodes de ce fléau, eft indiqué avec fageffe & fagacité. En un mot, cet Ouvrage annonce les connoiffances médicinales les plus réfléchies, d'après l'expérience fur cette cruelle maladie.

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TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER.

SUITE

VITE d'une nouvelle Conftruction d'Alambics pour faire toute forte de Diftillation en grand, avec le plus d'économie dans l'opération, & le plus d'avantage dans le réfultat, en deux Parties: la première contenant fon application à la diftillation des Eaux-de-vie; la feconde celle à la deffataifon de l'Eau de la Mer à bord des vaiffeaux,

,

Page 86 Obfervations fur le Scorbut; par M. Charles DE MERTANS, Docteur en Médecine,

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Lettre de M. DE MORVEAU aux Auteurs de ce Journal. Expériences faites avec l'acide retiré du Suif de bœuf (ou acide fébacée); traduit de l'Allemand de M. Crell,

Sur la denfité de l'Air; par M. LAMBERT,

110

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Expériences fur l'Air, & de l'effet de différentes espèces d'émanations fur cet Elément; faites à Yorck par Guillaume WHITE, M. D. F.S. A., communiquées par M. Jean FORTHERGILL, M.D. F. R. S., & lues d l'Affemblée de la Société Royale de Londres le 5 Février 1778,

Lettre aux Auteurs du Journal de Phyfique,

Lettre aux Auteurs du Journal de Phyfique,

Nouvelles Littéraires,

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APPROBATION.

J'AI lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage qui a pour titre: Obfervations fur la Phyfique, fur l'Hiftoire Naturelle & fur les Arts, &c.; par MM. ROZIER & MONGEZ le jeune, &c. La Collection de faits importans qu'il offre périodiquement à fes Lecteurs, mérite l'accueil des Savans; en conféquence, j'eftime qu'on peut en permettre l'impreffion. A Paris, ce 24 Août 1781. VALMONT DE BOMARE.

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