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qu'ils feroient obligés par les Traitez, & à la condefcendance que Sa Majefté Imperiale & Catholique, avoit euë pour leurs sentimens & nullement à fa propre conduite, quoique fuivant l'opinion de L. H. P. il étoit plus qu'apparent, qu'on auroit pû prévenir la prefente guerre & les fuites, qu'elle a entrainées, s'il avoit plû à Sa Majefté Imperiale & Catholique de deferer un peu plus aux Confeils fidels & bien intentionez, que L. H. P., comme bons Alliés ont fuggeré à Sa Majesté Imperiale & Catholique dans le tems, que les affaires étoient encore en leur entier; auffi, après que la guer re a été allumée, Sa Majesté Imperiale & Catholique avoit pû trouver bon de faire à tems ufage des bons offices de Sa Majesté Brittannique & de L. H. P. pour moyenner un accommodement au lieu d'attendre, que les evenemens de la Campagne euffent rendu un accommodement plus difficile. Que L. H. P. auroient auffi paffe fans remarque le paffage du dit Memoire ou on a trouvé à redire à ce qu'on a mis dans leur resolution du 7. Juin dernier, qu'il feroit bien difficile de determiner laquelle des deux parties a plus ou moins de penchant à accepter la proposition d'un armistice, & à ce qu'on y a infifté fur une reponse plus fatisfaifante, tant de l'Empereur que de la France & de fes Alliez, s'il ne paroifloit pas par là, que du côté de Sa Majefté Imperiale & Catholique, on pourroit bien avoir en vue de vouloir rejetter entierement la cause de la malheureuse fituation, où se trouvent les affaires, fur les épaules des Al

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liez, fur lefquels Sa Majesté avoit fûrement compté, mais qui auroient manqué à fatisfaire à leurs engagemens. Que L. H. P. étoient très perfuadées, que tous ceux qui font inftruits des affaires, & qui en veulent juger fans partialité, abfoudront L. H. P. de ce blâme.

Que pour le prefent Elles fe contenteront de prier Sa Majefté Imperiale & Catholique de vouloir être aflurée, qu'autant qu'Elles le pourront, Elles continueront de travailler à un accommodement raisonnable entre les parties, qui font en guerre, & qu'Elles ne manqueront pas, confideré tout ce qui eft à confiderer, à leurs obligations, Que là-deflus Elles fe concerteront avec Sa Majefté le Roi de la Grande Bretagne, avec qui Elles fe font concertées dans tout ce qui concerne leur cause commune.

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La Cour Imperiale repondit à cette re» ponce des Etats Généraux dans un Pro Me moria qu'elle fit remettre à leur Ministre à Vienne le 26. Août fuivant.

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Pro Memoria.

A Cour Imperiale a longtems balancé, s'il convenoit de repondre au contenu de la refolution de Mrs. les Etats Généraux du 26. Juillet paffé. Le Memoire prefenté par Mr. le Comte d'Ulefelt, & qui a donné lieu à cette refolution, étoit couçu dans les termes les plus propres à convaincre L. H. P. dès fentimens pacifiques de Sa Majefté Imperiale & Catholique. Cependant fans repondre à l'amitié de ce Prince pour la Republique, fi bien mar

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quée dans le Memoire fufdit & fans avoir au cun égard à fes inftances, ni aux motifs preffants, qui les rendoient indifpenfables, on fe contente de lui faire des reproches & de blamer fa conduite. Et pour en ufer ainsi avec un Prince ami & allié, on choisit le tems, où fes. ennemis par leur reponse ulterieure mettent abfolument hors de doute la verité de toutes les predictions, que contenoit non feulement le memoire en queftion, mais même toutes les reprefentations antecedentes de la Cour Imperiale. L'Empereur voit avec douleur, que par un procedé fi peu attendu on rend les bons offices des Puiffances Maritimes entierement infructueux, étant très naturel, que difficilement par ce moïen on rendra la France & fes Alliez plus traitables. On n'a donc garde de perdre le tems, devenu plus pretieux que jamais, à des difcuffions de cette nature. S'il étoit auffi aifé de mettre des bornes au pouvoir exceffif de la Maifon de Bourbon, que de juftifier la conduite de la Cour Imperiale aux yeux de tous ceux, qui font inftruits des affaires, & qui en veulent juger fans partialité, la liberté de l'Europe ne le trouveroit pas aujourd'hui dans un danger fi imminent. Le Memoire qui a été remis à Mr. Hamel Bruyninx au mois de Fevrier de l'Année paffé, fuffit pour donner à connoitre qu'on n'a rien à fe reprocher au fujet des affaires de Pologne. Et quant aux bons offices des deux Puiffances Maritimes, la Cour Imperiale croit avoir pouffé la complaifance plus loin, qu'on n'avoit lieu de l'attendre. Les Traitez marquent en termes precis tant le tems, auquel eft reftreint l'interpofition de ces bons offices,

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que celui, ou l'on eft en droit de reclamer, l'affiftance, qui a été reciproquement ftipulée. Cependant lorfque le 17. Juin de l'année paffée ces offices furent offerts, on n'a tardé que jufqu'au 30. du même mois de les accepter, pendant lequel intervalle les evenemens de la Campagne n'ont pas rendu un accommodement plus difficile. Il eft vrai, qu'on s'eft refervé en même tems le droit acquis par les Traitez de reclamer l'effet des garanties,fi fo lemnellement promifes à l'Empereur. Mais on ne s'eft pas moins refervé ce même droit par la déclaration du 8. Novembre, qui neanmoins a paru fuffifante aux Puiffances Maritimes. Et toute la difference entre l'une & l'autre declaration fe reduit à ce que dans la premiere on n'a pas pû se dispenser de predire les fuites, que produiront au prejudi ce des interêts communs, les delais à fatisfaire aux engagemens contractés pour le maintien de l'Equilibre en Europe; fuites, qui n'ont été pas trop verifiées par l'évenement: de forte que puifque ces reponfes de la France & de fes Alliez fervent de preuve convaincainte à tout le contenu de la declaration de la Cour Imperiale du 30. Juin de l'année paffée, on ne peut trouver à redire à fa conduite, que d'avoir predit jufte & d'avoir eu tout le foin, qui luf étoit poffible, pour ne pas laifler empirer le mal jufqu'au point, où il s'eft accouru du de puis. Or comme les mêmes caufes produiffent les mêmes effets, on ne peut pas fe flatter de le voir diminuer, tant que l'on s'en tiendra à la voye, qu'on a fuivi jufqu'ici. Si la premiere reponfe de la France & de fes Alliez a été telle, que les Puiffances Maritimes n'avoient certai Tome X.

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nement pas lieu de s'en louer, la feconde encherit de beaucoup fur la premiere. Ce feroit perdre le tems inutilement, que de faire des reflexions fur fon contenu. On n'en fauroit tant dire, qu'on ne fente davantage les consequences, qui fe prefentent d'elles mêmes à l'efprit, dès qu'on fe donne la peine de la lire avec un peu d'attention. La Cour Imp. croit donc pouvoir s'en rapporter au jugement, que toutes les Puisfances impartiales de l'Europe en ont porté d'avance. Et par cette même raifon Elle ne peut que renouveller avec plus d'empreffement que jamais les inftances très amiables, qui ont été tant de fois faites en fon nom & fpecialement par le dernier Memoire de Mr. le Comte d'Ulefelt. Il eft encore tems de fauver l'équili bre en Europe. Les moïens de le faire ne man quent pas, & l'Empereur eft prêt de les indiquer, dès qu'on voudra concerter avec lui les mefures, qui ne fauroient etre differées, faus expor Jer la Republique au plus grand danger, qu'Elle ait peut-etre jamais couru. En fe prêtant à une demande fi jufte, L. H. P. peuvent être affurées de la reconnoiffance la plus vive, de la part de l'Empereur & du retour le plus parfait d'une amitié fincere & conftante.

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Dans le tems qu'on remit cette Reponce 5, au Comte d'Ulefelt ce Miniftre notifia à LL. HH. PP. ce que Sa Majesté Imperiale penfoit de la Declaration des Alliez du » 20. Juillet, & il leur dit.

Que Sa Majesté Imperiale & Catholique ayant examiné les conditions auxquelles la France & fes Alliez confentent d'accepter un armistice, Elle les avoit trouvées fi vagues & conçues en termes fi obscurs, qu'on n'y com

pre

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