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culierement à cœur elles l'avoient communiquée au Miniftre de Sa Majesté Brittannique & que pour la même raison, fans attendre qu'il puiffe recevoir des ordres là-deffus, elles ont cru devoir confidemment re-* prefenter au dit Ambaffadeur pour en faire raport au Roi fon Maitre que L. H. P. font fachées de voir que la fufdite Reponse ulterieure leur paroit très générale & pas beaucoup plus claire que la precedente, qui les obligea d'infifter fur une reponse plus Latisfaifante: Que le projet de paix, que Sa Majefté Brittannique & L. H. P. ont presenté aux parties belligerantes au mois de Fevrier dernier & fur lequel elles ont demandé la reponse ulterieure fusdite, n'y eft pas feu lement nommé, bien loin qu'on y puiffe voir fi la France & fes Alliez recoivent le dit projèt comme un Plan fur lequel on puifle entrer en négociation: Que l'Armistice dont il eft fait mention dans le plan de pacification, eft en effet accepté dans la reponse fufdite, mais pas autrement qu'à condition qu'il fera général & bien garanti, & que, pendant fa durée les affaires refteront in ftatu quo; trois conditions qui certainement meritent reflexion, furtout parce qu'il n'y a pas beaucoup moins que cinq mois, que l'armiftice a été propofé, pendant lequel tems il y a eu des changemens confiderables, qui font arrivés. Que notoirement, l'armistice n'a pas été propofé par Sa Majefté Brittanniqne & cet Etat à d'autres Puiflances qu'à celles qui font entr'elles en guerre, pour prevenir par là les changemens que les operations de la Campagne qui étoient toutes prêtes à commencer,

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auroient pû caufer au Plan de Pacification par confequent l'armiftice, a été proposé à l'Empereur d'un côté, & à la France & à fes alliez de l'autre côté, & à perfonne d'autre ainfi il n'eft pas à comprens dre, après tant de mois écoulez, ce qu'on doit entendre par armistice général, au moins on ne peut s'imaginer que cela puifle regarder le Royaume de Pologne, & d'autres Puiflances que la France & les alliez de cette Couronne, vû que d'un côté ni l'Empereur ni la France & fes alliez n'ont point des Troupes en Pologne & par confequent ne peuvent pas commettre des Hoftilités l'un contre l'autre, & que de l'autre côté Sa Majefté Brittannique & L. H. P. n'ont point offert l'armistice à d'autres Puiflances qui auroient part aux affaires de Pologne, ni fe font mêlez de leur conduite. Que la condition d'une garantie, & furtout d'une garantie qui eft exprimée par le mot d'armistice bien garanti eft nouvelle & remplie des difficultés; même faisant seulement attention au tems, qu'il faut pour en convenir: & que touchant la condition que tout doit refter pendant l'armistice in ftatu quo, il est survenu tant de changemens au defavantage de P'Empereur depuis que l'armistice a été pro pofé, au mois de Fevrier dernier, fans que la France & fes Alliés paroiffent accepter la propofition ulterieure faite dans la refolution de L. H. P. du 7. Juin pour aplanir les difficultés fur le dit armistice; que cela pourra aparemment rendre l'armistice fort difficile. Comme ces reflexions & d'autres pareilles fe 113

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présenteront indubitablement dans la délibé→ ration & concert à prendre fur la dite reponse ulterieure entre Sa Majesté Brittannique & L. H. P. & qu'il ne tient rien tant à cœur à L. H. P. que de reta blir le repos & la paix entre les parties belligerantes; c'est dans cette vûë qu'elles voudroient bien applanir toutes les difficultés qui pourroient retarder un ouvrage fi falutaire, & que L. H. P. requierent pour cela Mr. l'Ámbaffadeur de procurer le plutôt poffible les éclairciffemens neceffaires fur les points fufdits, pour qu'elles puiffent avec une entiere connoiffance de l'affaire, travailler à obtenir le but pour lequel elles ont offert leurs bons offices aux Puiffances qui font en guer

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Le même jour LL. HH. PP. prirent » auffi une refolution en réponce à un Me» moire que le Comte d'Ulefelt Miniftre de » l'Empereur leur avoit presenté le 14. du », même mois pour réiterer les inftances », qu'il faifoit depuis le commencement de », la Guerre pour engager LL. HH. PP. à », fécourir l'Empereur, emploïant ici, pour ,, nouveau motif, les Declarations pacifiques » de Sa Majesté Imperiale & Catholique & २० fon empreffement à concourrir aux vues des Puiffances Maritimes.

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MEMOIRE du Comte d'Ulefelt prefenté à LL. HH. PP. le 14. Fuillet 1755.

HAUTS ET PUISSANS SEIGNEURS.

Ar les differentes Representations qui ont été faites à Mr. Hamel-Bruyninx Envoyé Extraordinaire de V. H. P. auprès de Sa Majefté Imperiale & Catholique & par ce que le fousfigné a eu l'honneur de leur expofer de tems en tems tant par écrit que de bouche, les fentimens pacifiques de l'Empereur ont été mis, dans un tel jour qu'il ne s'attendoit à rien moins qu'aux instances qu'on lui fait pour une reponse plus fatisfaisante.

Dès que les bons offices des deux Puiffances Maritimes ont été offerts aux Princes qui font en guerre, la Cour Imperiale a prévû & prédit tout ce que l'Evenement n'a que trop vérifié dans la fuite, elle n'a pas laiffé de les accepter, fauf neanmoins le droit qui lui étoit acquis par tant de Traitez, de reclamer l'effet des garanties qui y ont été fi folemnellement ftipulées.

Nonobftant l'avantage que fes Ennemis ont tiré de ce qu'elle s'eft empreffé plus qu'ils n'ont fait à fe declarer fur les inftances des deux Puiffances Maritimes elle n'a pas balancé à leur confier fes plus fecretes pensées tant à l'égard du Plan d'accommodement qu'à l'égard de l'armiftice propofé de leur part. Et bien loin de craindre que fa franchise pourroit fervir à faire naitre des pretextes, dont fes Ennemis pour

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roient fe prévaloir pour faire durer plus longtems le danger commun, elle ne doutoit pas qu'on ne lui rendit confiance pour confiance & qu'on ne s'empreffât d'autant plus à concerter & prendre les mesures plus que jamais neceffaires, tant pour remedier aux maux prefens que pour prevenir ceux, que toute l'Europe n'aura que trop à reffentir dụ pouvoir vraiment exceffif de la Maifon de Bourbon.

Tel a été l'efprit, qu'on a fuivi en tant de representations qui ont été faites au nom dé P'Empereur foit à V. H. P. foît à leur Miniftre qui refide à la Cour Imp. même longtems avant que la Reponse de la France & de fes Alliés put être connue à Vienne, de forte que, moins la Cour Imperiale peutêtre foupçonnée, d'avoir reglée fes complaifances & fes facilités fur le contenu de cette reponse, plus la fincerité de fes fentimens pacifiques doit paroitre évidente. Il est vrai que les vues dangereufes & fans bornes de la Maison de Bourbon ne lui étoient pas inconnues. La Cour Imperiale en étoit instruite à fond depuis très longtems, & c'est ce que lui a fait prevoir les fuites des facrifices aux quels elle s'eft laiflé engager pour l'agrandiffement d'un pouvoir qui ne pouvoit pas man quer d'être fatal à toute l'Europe; mais elle fe repofoit fur les garanties qui lui ont été ptomises reciproquement, auffi a-t-on eu foin d'ajoûter à toutes les declarations pacifiques émanêes de fa part, la condition expreffe que 'Empereur feroit fuffifamment raffuré fur l'entier accompliffement de ces mêmes garanties, du moins en cas que l'interpofition des bons

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