Page images
PDF
EPUB

CHAPITRE III.

Suite du different de Sa Majefté le Roi de Dannemark, avec la Ville de Hambourg, au fujèt du nouvel Argent & de la Banque courante de la Ville, jusqu'à l'année 1734.

§. I.

Connexion avec le Chapitre précedent, & Introduction à la fuite de l'affaire.

[ocr errors]

Omme la Ville étoit très- perfuadée, que fes Ordonnances par rapport à la Monoye, dont nous avons fait voir la connexion dans le Chapitre II. étoient irréprochables; & qu'elle avoit été indifpenfablement obligée de remedier, en vertu de fes Priviléges & Régales, à tous les inconveniens par rapport à la Monoye, qui avoient déja durez fi long-tems, & dont elle avoit reffenti les funeftes fuites plus que perfonne; elle efpera en même-tems avec raison , que par fes foumisfions, & par une ouverture fincére & véritable, elle obtiendroit à la fin de la Cour de Dannemark cette gratieufe faveur, qu'on y leveroit la defense du Commerce entre les fujèts de ce Royaume & les habitans de la Ville.

Elle ne s'étoit éloignée en aucune maniere

G 2

dans

dans fon Edit, de fes anciens principes, ni dans la Fabrique de fon nouvel argent de l'ancien Titre établi, & dont même on étoit convenu au tems paflé avec le Dannemark; elle n'avoit non plus eû la moindre intention de porter aucun préjudice à qui que ce fut de fes Illuftres Voifins; tout au contraire elle avoit plutôt tâché, autant qu'il avoit été posfible, de donner tant à fes voisins, qu'à toutes les Nations, qui font en Commerce avec fes habitans, cette importante fureté & affurance, qu'ils ne peuvent jamais être trompez dans leur Commerce avec les habitans & les Bourgeois de cette Ville, & encore moins perdre dans les payemens, pourvû qu'ils voufuffent feulement profiter du grand avantage, qu'on leur offroit.

2

Cependant la Ville eut le malheur , que toutes fes très-humbles remonftrances, qu'on réitera à differentes fois. ne furent d'aucun effet; quoi qu'elles fuffent accompagnées par une experience réelle de plus de 8 années, qui prouva plus que toutes les paroles du monde la verité du fait, & l'utilité de ces difpofitions, ce qui avoit déja paru dans le Commerce par fa Connexion avec ce nouvel argent, & lui avoit attiré l'approbation de toutes les Nations, qui trafiquent avec la Ville.

S. 2.

La Ville s'adreffe au Roi de Dannemark, Frederic IV. de glorieufe Mémoire, par deux Lettres très-foumifes, en date du 3. Fanvier & du 7. Fevrier 1727. &c. &c. Des Piéces de 6 fols & de leur Agio, contre l'argent de Banque pendant les années depuis 1727. jusqu'à 1734.

A

[ocr errors]

?

,

Uffi tôt que la Patente Royale pour défendre le Commerce entre les fujèts de Dannemark & la Ville dont on a fait mention §. ult. cap. præced. commença à paroitre dans le public; la Ville ne tarda pas un moment, à s'adreffer directement à Sa Majesté Danoife Frederic IV. de glorieufe Mémoire, par une Lettre très-foumife en date du 3. Janvier 1727; où on fit voir, par des raifons évidentes » que toutes les malheureufes fuites n'étoient arrivées dans les affaires des Monoyes, que par les deux raifons, ,, que la Ville avoit pris la liberté de démon»trer par avance l'année 1717, quoique cela lui eut attiré dans ce tems la disgrace Ro"yale, & l'arrêt de fes Vaiffeaux; que néanmoins la Declaration de Sa Majesté pour la Reduction des Efpéces Danoifes déclaroit elle-même ce deux raifons les principaux fondemens de toute la confufion, à favoir que l'ancien Titre de la ,, Monoye avoit été changé, d'où s'étoit enfuivi la hauffe confiderable de l'Agio, &

دو

دو

[ocr errors]

"

"

"

D

G 3

comme

› en

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]

دو

[ocr errors]

دو

"" enfuite la perte, & la fonte de tout le bon » argent, ce qui n'avoit pu manquer de caufer enfin la ruïne entiére du Commerce; on en tira les confequences néceffaires pour la Ville, qu'elle avoit été indifpenfablement ,, obligée de publier fon nouvel Edit pour la » Monoye; de donner un Agio certain & ,, perpetuel à fon nouvel argent, fabriqué fur ,, l'ancien Titre ; & dé le fixer pour toujours » par une Banque courante, fi on ne vouloit attendre la ruïne totale du Commerce & de la Ville, qui, par la confufion dans la » Monoye ne s'étoit déja que trop déclarée; on y prouva l'utilité & la réalité des vuës de la Ville, pour la fureté des Contracts entre les Habitans de la Ville & entre les Etrangers, & qui bien fpecialement en re, fulteroit pour les fujèts de Sa Majesté Da» noife, qui n'avoient pas moins perdu, que les autres, dans le change, par le changement fubit & variable de l'Agio; on y a, jouta au fujèt de la Monoye reduite de Dan,, nemark, qu'on n'avoit absolument pas défendu fon cours dans la Ville, mais qu'on s'étoit contenté de laiffer aux particuliers la liberté la deffus, & de pourvoir seulement à la contrainte dans les payemens, qui ne s'accordoit ni avec les loix ni avec le Commerce libre; que l'Agio par rapport à Piéces de 6 fols s'accommoderoit de foi-même, dès que la prémiere confufion, que cette fubite reduction avoit caufé, feroit paflée, & fi la Ville n'étoit pas comme inondée de l'exceffive quantité de ces ,, Piéces, qu'on y avoit introduit par differentes fortes de moyens, & d'endroits;

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

"

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors][merged small]
[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

رو

[ocr errors]
[ocr errors]

"

"

[ocr errors]

" que ni l'Edit de la Ville pour la Monoye, 55 ni la Banque courante, qui n'avoit de rap5 port qu'à fon propre argent, n'y avoient ,, contribué en rien; parce que leur Agio, étoit déja monté presque aufli haut avant Publication de cet Edict; (vid. c. II. §. 55 6. & §. 10.) au lieu que les Couronnes de ,, Dannemark, qui valent 32 fols de Banque s en argent fin, & qui n'avoient pas befoin de reduction, parce qu'elles étoient reftées fur l'ancien Titre, fe trouverent dans ce tems à un Agio beaucoup plus avantageux, qu'elles ne font à préfent par rapport, à ces Pié,, ces de fix fols, à.caufe qu'elles ne fe trouverent pas en fi grande quantité; ce qui , certainement ne feroit pas arrivée, fi la Banque de la Ville pouvoit contribuer au profit de l'Agio des Efpéces Etrangères; on » y remontra l'impoffibilité de fe conformer ,, aux demandes de Sa Majefté Royale, & » de donner aux 6 fols un cours égale à celui de l'argent courant de la Ville, parce qu'on ,, n'étoit pas Maître de l'argent étranger, ,, comme du fien propre, qu'on ne pouvoit 1 pas recevoir non plus l'argent de Banque » pour les Piéces de 6 fols, comme pour l'ar» gent courant de la Ville; & que par con>> fequent > comme la Banque courante ne fubfiftoit uniquement, que de l'argent, que », les Marchands y portoient, & que la Ville », ne pouvoit pas efpérer avec fureté un en,,gagement reciproque avec les Païs de Sa "Majefté par rapport à leur argent, il étoit auffi impoffible, d'y faire la moindre chofe » autoritate publica en faveur de la Monoye ,, Danoife; c'eft pourquoi on fupplioit très

دو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

G4

כל

hum

« PreviousContinue »