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cédents, les chefs des Vierges de Cologne, dont nous parlerons plus bas, ce qui nous fait dire qu'il ne restoit plus rien de tout cela de leur temps. De savoir maintenant que ces croix et coupes sont devenues, c'est un peu difficile : on dit néanmoins que, dans les troubles que M. de Saint-Germain suscita au temps de l'élection de feu M. de Lavaurd, elles furent emportées par ledit sieur de SaintGermain avec le plomb dont le couvent étoit tout couvert, ainsi que l'église l'est encore aujourd'hui, et une partie des titres de l'abbaye. Les inventaires de 1495 et 1515 en mettent encore une au nombre 59 qui ne se trouve plus : « Une croix double de laiton doré, derrière laquelle est un cristal rond, et y a du fût de la vraie croix »>.

Celui de 1566, nombre 11, parle aussi d'une autre croix double garnie de quelque pierre.

L'inventaire de 1611, nombre 13, met deux autres croix ainsi : << Deux petites croix de cuivre, une double et l'autre simple, de cuivre doré et émaillé ».

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Le chef d'argent de notre bienheureux père saint Etienne, qui s'ouvre depuis la couronne en haut, où il y a un petit trou rond qui ferme avec une grille d'argent doré, à travers laquelle on peut voir la tête du saint, que nous avons trouvée dans une bourse tout entière, excepté quelques os depuis les yeux en bas et quelques autres du côté droit de la tête, dont il y en a deux assez grands pliés à part d'un double taffetas rouge, où il y a aussi un œil du saint qui est de la grosseur d'un gros pois plié de quelque étoffe rouge avec un autre paquet où sont quelques petits ossements pliés dans du taffetas jaune, et un paquet des cendres de la grosseur d'une noix, pliées de taffetas rouge. Il y a aussi un billet de parchemin qui contient ces mots Toutes ces particules sont du chef de saint Etienne je l'ai écrit afin que personne n'en doute. F. H. B.

Ce chef se porte sur un corselet d'argent fait exprès, et qui, par le bas, a cinq pieds de tour ou environ, et un grand pied et demi de

hauteur. Autour sont douze figures d'émail, dans quatre desquelles sont les armes du cardinal de Saint-Malo, donateur de ce corselet, comme dit cet inventaire, et onzième abbé de Grandmont. Les autres figures représentent quelques actions remarquables de la vie, mort et translation du saint. On lui attache au cou, avec une chaîne d'argent, une croix d'or pectorale que portoit révérend père en Dieu dom Georges Barny, abbé de Grandmont.

Les inventaires de 1495 et 1515, au nombre 12, mettent le chef de saint Etienne avec les chefs des Vierges de Cologne en cette manière « Huit chefs, l'un desquels est de M. saint Etienne, patron, et les sept autres, des onze mille Vierges, tous enchâssés en argent ».

Celui de 1566, nombre 1 : « Le corps de M. saint Etienne avec un soubassement, le tout d'argent doré et émaillé. Sous le mot de corps il comprend le chef, ainsi que les précédents, sous celui de chef, comprennent le corps ou corselet »>.

Celui de 1567, nombre 8: « Le chef de M. saint Etienne, qui est d'argent, tant soubassement que le chef, en habit de diacre ».

Celui de 1575, nombre 8 : « Le chef et figure de M. saint Etienne, patron de Grandmont, en façon d'un diacre, où repose le chef dudit saint, qui est tout d'argent, avec le soubassement, qui est tout argent émaillé, où est partie de la figure de la vie dudit saint, et les armoiries de feu, de bonne mémoire, M. le cardinal de Saint-Malo, onzième abbé de céans, donateur dudit joyaux et reliquaire ».

Celui de 1611, nombre 16 : « Le chef du très-glorieux confesseur saint Etienne de Muret, notre fondateur, enchâssé en argent doré »; et ensuite, au nombre 47: « Le corset dudit saint Etienne, châsse en argent doré ».

Celui de 1639, nombre 9: « Le corselet d'argent de saint Etienne, où l'on trouve son chef ».

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Un bras d'argent doré, et la main non dorée, de saint Etienne, où il y a, au doigt au milieu, une bague d'argent doré dont la pierre est perdue. Le bras est orné de quelques pierres et de quelque orfèvrerie en façon de passement au poignet, à l'extrémité du bras, et tout le long de la manche en quatre ou cinq endroits. Vers le milieu du bras est une petite porte en façon de grille, à travers laquelle on voit un os du bras et quelques drapeaux rouges; tout

autour, et plus bas, une petite lame d'argent où est écrit: Sancti Stephani, confessoris; le bras et la main de la hauteur de plus d'un pied et demi.

Les inventaires de 1495 et 4515 en parlent ainsi, nombre 24: « Un bras de saint Etienne, d'argent doré, garni de plusieurs pierres, et a un anel au doigt du milieu ».

Celui de 1566, nombre 2: « Le bras de saint Etienne, d'argent doré, émaillé et garni de pierres, auquel il y a un anneau d'argent garni d'une pierre ».

Celui de 1567, nombre 9: « Un des bras de saint Etienne, qui est d'argent doré, et garni de pierreries, et en un de ses doigts y a une bague dorée ».

Celui de 14575, nombre 9: « Un des bras dudit saint, qui est enchâssé d'argent doré, garni de quelques petites pierres, auquel bras, en un des doigts, est une bague dorée qu'on dit qu'il retint pour tout partage et portion des biens de sa maison de Thiers en Auvergne ».

Celui de 1614, nombre 18: « Le bras du même saint, enchâssé en argent doré, enrichi d'orfèvrerie, avec un anneau au doigt ».

Celui de 1639, nombre 10: « Le bras de bienheureux père saint Etienne, enchâssé en argent doré, et orné de pierreries, avec un anneau que l'on tient par tradition être celui qu'il réserva de tous ses biens pour s'en servir à sa profession, comme il est dit en sa Vie ».

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Un bras d'argent non doré, orné, comme le précédent, de pierreries, et quelques orfèvreries en façon de dentelle, où il y a une lame d'argent, sur laquelle est écrit: Sancti Feliciani, episcopi et martyris; et, par dessus, est une petite porte ronde faite en grille, au travers laquelle on voit l'os dit de saint Félician, couvert de quelque drap vert. Il a au doigt du milieu un anneau où est une pierre, et est de la hauteur du précédent. Il fut envoyé de Thiers à Grandmont par les chanoines dudit lieu en échange d'un autre bras de saint Etienne, enchâssé aussi en argent.

Les inventaires de 1495 et 1515 en parlent ainsi, nombre 15 : « Le bras de M. saint Félician, d'argent, duquel la bordure, qui est d'argent doré taillé, est rompue et séparée, et a un anel au doigt du milieu ».

On a sans doute raccommodé depuis cette bordure, car elle n'est plus ni rompue ni séparée.

Celui de 1566, nombre 16: Un bras de M. saint Félician, évêque et martyr, garni de pierreries, au dedans duquel y a des reliques dudit saint, le tout d'argent, et partie surdoré ».

Celui de 1567, nombre 10: « Le bras de M. saint Félician, d'argent, les bords dorés, avec des petites pierres ».

Celui de 1575, nombre 10, en dit ceci : « Le bras de monseigneur Félician, évêque et martyr, qui est d'argent, et les bords dorés, où est quelque pierrerie ».

Celui de 1611, nombre 20 : « Un bras de saint Félician, enchâssé en argent doré avec des pierreries >>.

Celui de 1639, nombre 14: Un bras de saint Félician, en argent, qui est doré au poignet, à l'extrémité d'en haut, garni aussi de pierreries, et un anneau semblablement au doigt ».

XXIV. De saint Apollinaire, évêque et martyr.

Un bras d'argent très-bien fait, long de plus de deux pieds, vers le milieu duquel est une ouverture carrée, à travers laquelle on voit par un verre un os du bras plié d'un taffetas rouge et d'une toile blanche, et au bas est un écriteau de parchemin où il y a en lettres rouges : Sancti Apollinaris, episcopi et martyris. Autour de cette ouverture il y a quelque passement, comme aussi en quelques autres endroits; il y a aussi au pouce une grosse bague d'argent doré avec une pierre. Les inventaires ne parlent pas de ce bras, parce qu'il étoit encore, de leur temps, dans une des châsses sur l'autel d'où M. Barny le fit ôter, et l'enchâsser en la manière que nous avons décrit.

XXV. Des saintes Vierges et Martyres de Cologne.

Les chefs des sept vierges compagnes de sainte Ursule, dans des bourses de taffetas et autres étoffes, dont il y en a deux qui sont encore en leur entier; en l'un desquels on voit du sang, et, sur le haut de la tête, le coup de sabre qu'on croit le coup de son martyre. Sur l'autre de ces deux chefs, il y a au front un autre coup de sabre; les cinq autres sont tous en pièces.

On a mis depuis peu deux chefs des rompus avec leur bourse dans deux belles riches coupes d'argent doré, et toutes parsemées de fleurs de lis et de croissants, dont l'une fut donnée par un père d'un de

nos religieux nommé Doüet, originaire de Tours; et l'autre, achetée par M. Barny. On estime les deux quatre cents écus ou environ. Nous en avons aussi mis un des rompus, où paroît un coup de sabre sur un os du crâne, dans un coffret de cuivre doré et émaillé, et encore un autre dans un coffret d'ivoire.

Les inventaires de 1495 et 1515 mettent ces sept chefs ensemble avec celui de saint Etienne en cette sorte, nombre 12: « Huit chefs, l'un desquels est de monsieur saint Etienne, patron, et les autres sept, des onze mille vierges, tous enchâssés en argent ».

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Celui de 1566, nombre 17: « Sept chefs en façon de coupe, où il y a sept chefs d'aucunes des onze mille vierges de Cologne, le tout d'argent doré ».

Celui de 1567, nombre 11: « Les sept coupes d'argent où sont les chefs des sept vierges qui furent défaites à Cologne sur la mer ».

Celui de 1575, nombre 14: « Sept coupes d'argent où sont les chefs des sept saintes vierges martyres, de celles qui furent martyrisées à Cologne sur le Rhin ».

Celui de 1611, nombre 42 : « Sept chefs des onze mille vierges de Cologne, dans des bourses de taffetas ».

On voit par les inventaires précédents que ces chefs avoient été dans autant de coupes d'argent, et qu'ils n'étoient plus que dans des bourses de taffetas, comme remarque celui que nous venons de rapporter le dernier; ce qui nous fait croire que ces coupes n'y étoient alors, et que ce que l'on dit avoir été ravies par le sieur de Saint-Germain, durant le trouble dont nous avons déjà parlé, nombre 20, est bien probable; car c'est peu de temps après ce trouble que ledit inventaire fut fait.

• Čelui de 1639, nombre 8 : « Sept corselets de bois doré, où se trouva, en celui qui fut le premier présenté, le chef d'une des vierges et martyres de Cologne. qui avoit au devant le coup de son martyre. Dans le deuxième fut trouvé le chef de șainte Albine, vierge et martyre de Cologne. Dans le troisième fut un autre chef d'une autre vierge et martyre de Cologne, avec les marques de son martyre. Dans le quatrième fut le chef d'une autre vierge et martyre avec du sang au devant et le coup du martyre. Dans le cinquième et sixième et le septième furent trouvés trois autres chefs des sept vierges et martyres de Cologne >>..

Les corselets de bois où l'on trouva les chefs des sept vierges et martyres selon cet inventaire se voient encore à présent, et on s'en sert à certain temps de l'année pour orner l'autel; mais on n'y tient

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