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de la croix de Notre-Seigneur, qui est longue de demi-pied, enchâssée dans de l'argent doré, où il y a des vers grecs qui sont gravés au derrière de ladite enchâssure, laquelle enchâssure d'argent doré est encore enfermée dedans une autre, aussi d'argent doré, qui s'ouvre à deux battants, au premier desquels est gravée au dedans une image de saint Pierre, apôtre, et, en l'autre, une de saint Paul ».

IX.

-

De la vraie Croix de Notre-Seigneur et de saint Pierre et de saint André.

Une croix double, dont le montant ou l'arbre, qui est du bois de celle de saint André, est long de demi-pied et quatre travers doigt, et large d'un doigt; le travers d'en haut, qui est du bois de la vraie croix, est long de trois travers doigt, et l'autre, qui est de celle de saint Pierre, de quatre travers doigt, tous deux de mêmes largeur et grosseur que le montant.

Cette croix est enchâssée entre deux piliers hauts d'un pied, garnis tout autour d'argent doré et très-curieusement travaillé, ой sont enchâssées quantité de petites pierres.

Ces piliers sont joints ensemble par les deux bouts, au haut et au bas de ladite croix, avec quelques traverses de même matière et de même travail que le reste, et ont chacun une forme de petit clocher au bout, en l'un desquels est attaché cet écrit en parchemin: Crux illa tribus pretiosissimis lignis coalescit; arbor namque est de cruce divi Andreæ, superiora brachia de cruce Christi, inferiora de cruce divi Petri. On met cette croix sur un pied de cuivre doré rond, où sont attachés deux serpents qui ont sur le dos quelque petite turquoise et plusieurs autres petites sur la pomme ou le nœud du pied. Il y avoit aussi une figure de serpent qui ne s'y trouve plus.

Les inventaires de 1495 et 1515 en parlent ainsi, nombre 1: « Une croix qui a trois pièces : l'une de la vraie croix, l'autre de saint André, la tierce de saint Pierre; en laquelle croix y a trois tournelles au haut ».

On voit par là qu'il y a eu une troisième touraille au haut de ce reliquaire; et, de fait, on y voit encore la place vide au milieu des deux dont nous venons de parler; de sorte qu'il y a apparence qu'elle s'est perdue, à moins que ce ne soit le même qui est aujourd'hui au bas de cette croix sur le pied.

Celui de 1566, nombre 14: « Une grande croix double entre deux piliers, ayant trois petits clochers à la sommité, et du bois de la croix de saint Pierre et de saint André ».

Il ne parle point qu'il y ait du bois de la vraie croix; mais il ne

faut pas s'en étonner, car il n'exprime quasi jamais que les reliquaires il suffit donc que les précédents l'assurent.

:

Celui de 1567, nombre 4 : « Une croix de saint André, double, garnie de pierreries, qui est toute d'argent, entièrement hors le reliquaire >>.

Cet inventaire, avec quelques suivants, ne fait mention que de saint André parce que l'arbre qui est de saint André est la principale partie de cette sainte croix. Il dit aussi que ce reliquaire soit tout d'argent, mais mal à propos, puisqu'il est de cuivre au dedans; et, par ces mots hors le reliquaire, il entend excepter la relique.

Celui de 1575, nombre 4 : « Une croix de saint André toute garnie de petites pierreries, fors le reliquaire qui est au milieu, et le reste est d'argent bien ouvré enrichi comme dessus ».

Celui de 1611, nombre 4: « Une croix qui est du bois de saint André, apôtre ( quelqu'un a ajouté par dessus Notre-Seigneur et saint Pierre). Elle est d'argent, fors le reliquaire, et garnie de pierreries, et ouvragée fort artistement et subtilement »>.

Celui de 1639, nombre 26: « Une grande croix de celle de saint André, longue environ d'un pied, à deux travers, garnie d'argent doré artistement travaillé, avec des pierreries.

X. Croix sans reliques, qu'on croit avoir été faite par saint Éloi.

Une croix de cristal, toute d'une pièce, haute de plus d'un demipied, large de deux travers doigt, épaisse environ d'un travers doigt, garnie d'un petit tour d'argent doré, de pierres vertes et perles. Au milieu de ce cristal est attaché un crucifix d'argent doré très-bien travaillé; d'un côté, la Vierge, et, de l'autre, saint Jean, de mêmes matière et travail que le crucifix. Le pied est carré, porté sur quatre petites figures: deux de lion, et deux de bœuf; le tout d'argent doré et fort bien travaillé. Sur le pied.sont enchâssées trois pierres que quelques-uns prennent pour des agates, où il y a en bosse les images de la Vierge, de saint Pierre et de saint Paul. Il est certain, comme nous verrons ci-après, qu'il y en a eu une quatrième, qu'on ne trouve pas aujourd'hui, non plus que quantité d'autres pierres et perles dont il étoit orné ; le tout haut d'an pied et demi à peu près.

Suivant la tradition, cette croix est un ouvrage de saint Eloi. II est représenté au pied de la croix avec les ornements d'un évêque (1). Les inventaires de 1495 et 1515, nombre 5, en parlent ainsi :

(1) Ces deux lignes sont d'une écriture plus récente que le reste de l'inventaire.

« Une croix large, de cristal, à pied, sur les figures des quatre évangelistes, garni ledit pied de deux manières d'entaillure et d'autres perles et pierres; d'un côté et d'autre, la Vierge, saint Jean. Le pied n'est pas porté sur les figures des évangélistes, comme ils disent, mais sur des lions et des bœufs, comme nous avons dit. » Celui de 1566, nombre 6: « Une croix de cristal, le pied d'argent surdoré avec un grand nombre de perles et autres pierreries, et une croix avec un crucifix, le tout d'argent surdoré, ayant le fût de la vraie croix »>.

Ces derniers mots donnent sujet de croire qu'il y a de la vraie croix dans celle dont nous parlons: toutefois nous n'y voyons point d'endroit où il y en puisse avoir, outre qu'il n'en est fait aucune mention autre part.

Celui de 1567, nombre 6: « Une croix où il y a un crucifix, une Notre-Dame et saint Jean, où il y a une grande pierre de cristallin derrière, où il y a une image de Notre-Dame, et l'autre de monsieur saint Jean, et au pied d'icelle sont les quatre évangélistes, toute garnie de pierreries ».

On pourrait croire qu'il y a deux images de la Vierge et de saint Jean à cause qu'elles sont exprimées deux fois dans les inventaires; mais il est clair que ce n'est qu'une répétition, les autres n'en faisant pas d'autre mention que d'une image de la Vierge et d'une de saint Jean, outre qu'il ne paroît pas y en avoir eu davantage.

Celui de 1575, nombre 6 : « Une croix où est un crucifix, NotreDame, saint Jean, où est derrière une grande pièce de cristal fort beau, et le pied d'icelle est carré, et les figures des quatre évangélistes où sont quelques agates ouvrées et petites perles ».

Celui de 1611, nombre 5, en dit ceci : « Une grande croix double de cristal, au milieu de laquelle il y a un crucifix; par les deux côtés, Notre-Dame et saint Jean, et ladite croix montée sur un beau pied de cuivre doré, sur lequel sont les quatre évangélistes relevés en bosse, ouvragés d'une façon bien riche et hardie ».

Il n'est pas trop aisé de connoître ce que cet inventaire veut dire par croix double; car ce mot nous montre une croix à double travers, ce qui ne peut convenir à celle dont il est question, n'ayant que deux bras il faut donc qu'il se soit trompé, ou bien il entend une croix à deux faces, ou qui a la forme de croix par devant et par derrière, et c'est en ce sens qu'il semble prendre le même mot en parlant de quelques autres croix. Il dit aussi que le pied n'est que de cuivre doré quoique en effet il soit d'argent doré. Il ajoute que sur ce pied sont les quatre évangélistes relevés en bosse; en quoi il se

trompe aussi, car il n'y a, comme nous avons dit, sur ledit pied, que les figures de la Vierge, de saint Pierre et de saint Paul; et, s'il entend par dessous, nous y avons déjà répondu qu'il n'y a que celles de lions et de bœufs.

Celui de 1639, nombre 4 : « Une croix de cristal, dont l'arbre et le pied sont d'argent doré avec deux branches qui les pendent aux deux côtés, sur une desquelles est la Vierge, et, sur l'autre, saint Jean, et une croix sur celle de cristal, où est un crucifix dessus; le tout d'argent doré, garni et orné de quatre agates au pied et de plusieurs grosses perles.

XI. De la vraie Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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Une croix double d'argent doré par dessus et de bois par dedans, bien travaillée, ornée de toutes parts de perles et pierres précieuses haute environ d'un pied et demi, large de deux bons travers doigt, épaisse d'un pouce, et tous les bouts tant de l'arbre que des travers finissent en façon de fleurs de lis. Il y a au milieu du travers, une petite croix du bois de celle de Notre-Seigneur, couverte d'une autre d'argent doré..

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Les inventaires de 1495 et 1515 en parlent ainsi au nombre 6 : « Une croix assez grande et grand ouvrage, double, garnie de plusieurs perles et pierres, toute d'argent doré, en laquelle au dessus du fût de la vraie croix a un crucifix d'argent, laquelle croix est toute rompue et cassée à l'occasion du bois du dedans, lequel est tout pourri. - Celui de 1515 ajoute ces mots, que l'on a aussi écrits en marge de celui de 1495: « Ladite croix a été habillée par M..... » (et ne nomme pas qui).

Celui de 4566, nombre 4: « Une croix d'argent surdoré, double croison floretée, ayant un croiset garni de pierreries, ayant du fût de la vraie croix ».

Celui de 1567, nombre 3: « Une croix d'argent doré bien ouvrée, double, garnie de pierreries dessus et dessous et de toutes parts, où y a un petit crucifix d'argent »>.

Celui de 1575; nombre 3 : « Une croix, aussi qui est d'argent doré bien ouvrée, qui est double et garnie de pierreries dessus et dessous et de toutes parts, où est un petit crucifix d'argent ».

Celui de 1611, nombre 7 : « Une croix double d'argent doré avec un crucifix, et garnie de pierreries ».

Celui de 1639, nombre 39 : « Une grande croix double d'argent doré fort artistement travaillée, garnie de pierreries et de perles,

avec le pied de même sorte, le tout de la hauteur d'environ deux pieds et demi »,

Il entend parler ainsi par le pied celui qui sert à la vraie croix dont nous avons déjà parlé au nombre 8.

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Une croix semblable à la précédente, de même grandeur, de même travail et de même figure, ornée de fort grosses pierres précieuses, sur lesquelles sont même gravées quelques figures. Au milieu du travers d'en haut il y a un crucifix d'argent doré, et, à l'autre, une petite croix du bois de celle de Notre-Seigneur, comme à la précédente.

Les inventaires de 1495 et 1515 en disent ceci au nombre 7: <«< Une croix double où il y a au haut un crucifix d'argent doré, et au milieu du fût de la vraie croix, garnie de grosses pierres devant et derrière ».

Celui de 1566, nombre 5 « Une autre croix d'argent surdoré, double croison, floretée, ayant un crucifix bien doré garni de pierreries, ayant du fût de la vraie croix ».

Celui de 1567, nombre 2 : « Une autre croix d'argent doré, où il y a un crucifix d'or, est double, garnie de pierreries ».

Cet inventaire se trompe, aussi bien que le suivant, en disant que ledit crucifix est d'or, n'étant que d'argent doré.

Celui de 1575, nombre 2: « Une autre croix d'argent doré, où est un crucifix d'or, qui est double aussi, et toute garnie de pierreries, et fort bien ouvrée ».

Celui de 1611, nombre 6 : « Une croix double d'argent doré, où il y a un crucifix d'argent doré enrichi de pierreries ».

L'original de l'inventaire de 1639 n'en fait point de mention; mais la copie en parle ainsi, nombre 39: « Une autre sans pied, semblable à la première de l'ouvrage de saint Eloi »>.

Mais il y a apparence que ces derniers mots sont de la glose du copiste, n'en trouvant rien autre part.

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XIII. Du Sépulcre de Notre-Seigneur Jésus-Christ; de celui de saint Pierre, des saints Innocents.

Une petite croix double, longue environ d'un pied, couverte d'argent doré, ornée de pierreries, sur laquelle il y a gravé d'un côté :

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