Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

sont, dans ceux des mâchoires, quatre dents, et vingt autres ossements ou environ, qui étoient parmi les autres, lesquels nous avons pliés dans quelque taffetas ou drap violet. Pius nous y avons trouvé quelques os de l'épine et des côtes, etc., avec une lame de plomb où sont gravés ces mots : Hoc corpus est de monasterio virginum; le tout plié, comme le précédent paquet, dans de la toile et puis dans quelque drap rouge, sur lequel est écrit: Hoc corpus virginis et martyris dedit Ecclesiæ Grandimontis abbatissa monasterii Virginum Coloniæ.

Le catalogue en fait mention ainsi : « In ista capsa sunt sequentes reliquiæ cum sequentibus titulis: Corpus unius virginis et martyris quod dedit Ecclesiæ Grandimontis abbatissa monasterii Virginum Coloniæ. Item, corpus sanctæ Essentiæ, virginis et martyris, quod dedit Ecclesiæ Grandimontis Philippus, archiepiscopus Coloniensis ».

L'inventaire de 1639, nombre 5, en parle de cette sorte : « Une autre châsse du même côté, c'est-à-dire de l'Evangile, joignant à la susdite, où fut trouvé le corps de sanctæ Essentiæ, virginis et martyris, avec ce billet Hoc corpus dedit Ecclesiæ Grandimontis Philippus, archiepiscopus Coloniensis. Plus il fut trouvé un autre. corps d'une des vierges et martyres de Cologne, avec ce billet : Học corpus dedit Ecclesiæ Grandimontis abbatissa monasterii Virginum Coloniæ. »

VI. — Sainte Panafrète et autres Vierges et Martyres de Cologne (1).

Une autre châsse semblable aux autres, où est au devant l'image de la Vierge, est à Grandmont, et de trois autres saintes avec des couronnes à leurs mains, et par dessus un Sauveur et six autres figures aux côtés; par derrière sont au haut neuf vierges tenant chacune un lis en la main, et au bas est dépeint leur martyre. Elle est du côté de l'Epitre, la plus proche du tabernacle. Nous y avons trouvé douze grands os des bras et jambes et non pourtant entiers, seize autres des côtés et un de l'épine, tous dans un sachet de toile sur lequel est ce billet: Sancta Panaphreta, quæ fuit una magistra sanctarum virginum. Par-dessus est un autre sachet de taffetas ou drap rouge, avec cet écriteau Sancta Panaphreta, quæ fuit una magistra sanctarum virginum Coloniæ, quam dominus Theobaldus, rex Navarræ, Campania et Briæ, comes Palatinus, attulit in Grandimontem VII idus aprilis anno Domini 1269. *

Plus une petite boîte de bois, avec un billet par dedans Atte

(1) « Il y avoit aussi des reliques de saint Astier, martyr. » (Note de Legros, 1790.)

stante Domino priore Sanctæ Resurrectionis. Plus, dans un sachet de toile, trois grands os longs et un autre assez long de quelque jointure. Plus un petit os plié de toile, avec cet écrit par-dessus : Sancti Asterii, martyris. Plus quelques petits drapeaux dans une bourse de toile. Plus une pierre pliée dans de la toile, sans écriteau. Sur le sachet où sont ces reliques est attaché ce billet: Reliquiæ virginum quas dedit decanus Apostolorum et canonici Sanctæ Mariæ in Gradibus. Plus un paquet de toile assez gros, avec cet écriteau dessus : Intus est pannus lineus in quo sanctæ reliquiæ involutæ fuerunt.

Le catalogue en dit ceci : In quarta capsa, id est in illa quæ est in eodem latere Epistolæ dicti altaris, scilicet in cornu Epistolæ, sunt sequentes reliquiæ: sancta Panaphreta, quæ fuit una magistra sanctarum virginum Coloniæ, quam dictus Theobaldus, rex Navarræ, etc., attulit in Grandimontem VII idus aprilis 1269. Item, reliquiæ virginum quos decanus Ecclesiæ Apostolorum et canonici Ecclesia Sanctæ Mariæ in Gradibus dederunt. Intus est pannus lineus in quo sanctæ reliquiæ involutæ fuerunt.

Cette châsse était lors du côté de l'Epître, la plus proche de la piscine, mais elle a été mise depuis la plus éloignée et la plus proche du tabernacle, où elle est à présent. •

L'inventaire de 1639, nombre 6, dit ceci : « Une autre châsse du côté de l'Epître, joignant au tabernacle, où fut trouvé un autre corps d'une desdites saintes vierges et martyres de Cologne, avec ce billet : Reliquiæ quas dedit decanus apostolorum et canonici beatæ Mariæ in Gradibus Ecclesiæ Grandimontis. »

Plus il fut trouvé le corps de sainte. Panaphrète, vierge et martyre, avec cet écrit: Corpus sanctæ Panaphretæ, quæ fuit una magistra virginum Coloniæ, quod dominus Theobaldus, rex Navarræ, etc., attulit in Grandimontem VII idus aprilis 1269. (Attestante domino priore Sanctæ Resurrectionis). Ces derniers mots sont dans un billet à part.

[blocks in formation]

Une autre châsse, semblable aux précédentes, où il y a au devant une figure de la Vierge tenant à la main droite un lis et le petit Jésus en l'autre, et à ses côtés six vierges par dessus l'image du Sauveur et trois images à chacun de ses côtés; par derrière est dépeint le martyre de ces saintes vierges, dont il y en a douze en haut qui tiennent en la main un lis, et vers le milieu sont écrits ces mots Hic requiescit corpus cujusdam virginis et martyris quam

dedit Ecclesiæ Grandimontis abbatissa monasterii Virginum. Coloniæ. Elle est du côté de l'Evangile, la plus proche du tabernacle. Nous y avons trouvé dedans un très-grand paquet, plié comme les précédents, sur lequel est ce billet: Hoc corpus virginis et martyris habuit Hermannus, decanus Ecclesiæ Apostolorum, a quodam cellerario cujusdam abbatiæ Cistercii, et dedit illud Ecclesiæ Grandimontis.

Et dans ledit paquet sont les os des bras et des jambes, ceux de l'épine, les côtes et tous les autres os du corps, excepté la tête dont nous n'avons trouvé qu'une mâchoire.

Le catalogue en dit ceci : In sexta capsa quæ est in inferiori dicti lateris, nempe Evangelii, et respicit cornu Epistolæ, jacet unum corpus virginis et martyris, quæ corpora virginum et martyrum dedit nobis Hermannus, decanus Ecclesiæ Apostolorum.

L'inventaire de 1639, nombre 7, dit ainsi : « Une autre châsse joignant à la susdité, c'est-à-dire à celle qui est la plus proche du tabernacle du côté de l'Epître, où fut trouvé un corps d'une desdites vierges et martyres de Cologne, avec ce billet: Hoc corpus virginis et martyris Coloniæ habuit Hermannus, decanus Ecclesiæ Apostolorum, a quodam cellerario cujusdam abbatiæ Cistercii, et dedit illud Ecclesiæ Grandimontis ».

*

[ocr errors]

CROIX..

VIII. De la vraie Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ (1).

[ocr errors]

Nous avons trouvé dans les armoires qui sont derrière le grand autel, qu'on appelle ordinairement le trésor, une croix double ou à deux travers qui forme quatre bras (car c'est ce que nous entendons dans cet inventaire par ce mot de croix double), faite de bois de la croix de Notre-Seigneur, longue d'un demi-pied moins deux pouces, quasi d'un travers doigt, et aussi épaisse que large. Le travers d'en haut est long environ de trois travers doigt, et celui d'en bas un peu plus long.

Elle est dans un reliquaire d'argent doré, carré, où il y a gravés derrière seize vers grecs, dont on peut voir l'explication avec les choses remarquables de cette croix dans le savant livre qu'en a écrit M. Ogier à la prière de révérendissime P. en Dieu dom

(1) « Elle est à la cathédrale de Limoges, où elle a été transférée le 4 avril 1790 » (Note de Legros.) - Hauteur de la pièce, 15 centimètres; largeur, 10 centimètres ;' hauteur de la croix, 12 centimètres.

Anthoine de Chavaroche, abbé de Grandmont et général de l'ordre. Ce sacré bois est enchâssé dans ledit reliquaire avec une certaine composition d'une odeur très-douce tout autour, qui occupe tout ce qui reste d'espace dans ledit reliquaire. On couvre de plus ledit bois d'une plaque d'argent où est figuré un crucifix au milieu, deux anges au dessus de ses bras, la Vierge et saint Jean aux côtés, et aux pieds une petite figure d'un homme avec les mains jointes, le tout en bosse.

Nous avons dépeint ici cette plaque assez exactement parce que M. Ogier n'en fait pas de mention dans son livre, quoiqu'elle ne soit pas moins ancienne que le reste du reliquaire, lequel s'emboîte dans un autre d'argent doré, différent seulement du premier en ce qu'il se termine par le haut en pointe ou en pyramide, et se ferme à deux battants, au dedans desquels sont gravées deux figures où il est écrit, sur la tête de l'une: Sanctus Petrus, et sur l'autre, sanctus Paulus; et au dehors de ces battants sont gravés ces mots :

Qui semper vivit, cum mortem sponte subivit,

Mors vitam genuit, mors necetrita fuit.

Lux caligavit, pax vera crucem toleravit.

Nox sua nostra dies, crux sua nostra quies.

Et plus bas :

Crux plamatoris, via pacis, meta laboris,
Mors Salvatoris, mors mortis, culmen honoris,
Crux pretiosa, vale, mundi pretium speciale;
Crux reverenda, vale, populi decus imperiale.

Et sur le derrière dudit :

Rex Amalricus sit summi regis amicus.
Propter dona crucis donetur munere lucis.
Quando crucem misit, nos Christi gratia visit.
Hinc jocundemur, vigilesque Deum veneremur.
Regia miremur; regem pro rege precemur.
Christo jungatur quicumque crucem veneratur.
Nec pars nec tota sit Grandimonte remota.

Qui scelus illud aget, Deus hunc anathemate plaget.

Voilà à peu près comme est fait ce reliquaire, que l'on porte sur un pied de cuivre doré, carré, large par le bas de chaque côté d'un

demi-pied, haut environ d'un pied, et orné de toutes parts d'un bon nombre de pierres précieuses.

Voyons maintenant ce qu'en disent les inventaires, et commençons par le premier, qui est de l'an 1495, et qui en parle ainsi dans le nombre 2 : « Une croix en façon d'un tableau fermé, auquel il y a une grande pièce de vraie croix fermée d'une pièce plate d'argent, où il y a un crucifix d'argent, le tout fermé à deux portes d'argent »>.

2. Celui de 1515 en parle en mêmes termes et dans le même nombre, comme il fait de tous les autres reliquaires : c'est pourquoi nous ne le citerons plus que deux ensemble.

3. Celui de 1566 rapporte ainsi dans le nombre 26: « La grande vraie croix, ayant du bois envoyé par Amalricus, roi de Jérusalem, faite en forme de tableau garni de taffetas, avec le pied de cuivre doré émaillé et grande quantité de pierreries ».

On ne trouve point dans les autres inventaires le taffetas dont parle celui-ci, sur lequel on a mis, depuis quelques années, un voile à fond d'argent doublé de taffetas rouge, et bordé d'une grande dentelle d'argent fin, qui est attachée sur le haut, et pend en façon de bannière.

Quant au pied dont parlent cet inventaire et les suivants, il est vrai qu'il a servi et sert encore aujourd'hui comme nous avons dit : toutefois il n'est guère moins certain que c'est celui d'une autre croix dont les inventaires de 1495 et de 1515 parlent dans le nombre 3, comme nous dirons plus bas.

4. Celui de 1567, nombre 22 : « Une vraie croix, où il y a un tableau d'argent doré et pied de cuivre doré, carré, tout garni de pierreries >>.

5. Celui de 1575, nombre 28 : « La vraie croix, qui est dans le tableau d'argent que bailla feu, de bonne mémoire, le très-illustre prince Alméric, roi de Jérusalem, et fut envoyée par l'empereur de Constantinople en l'abbaye de Grandmont par le vénérable évêque de Liddence, et laquelle croix est du tout entièrement garnie comme vouloit être anciennement, avec le pied d'icelle croix de cuivre doré garni entièrement de plusieurs et grand nombre de pierreries pré

cieuses ».

6. Celui de 1644 en parle ainsi au nombre 2 : « Une vraie croix, enchâssée en argent doré, où il y a pour vitre un grand tableau d'argent, sur lequel sont les images du crucifix, de la Vierge et de saint Jean; le tout relevé en bosse sur un pied de cuivre doré tout garni de pierreries, et ouvragé fort délicatement ».

7. Celui de 1639, nombre 9 : « Une croix à deux travers de bois

« PreviousContinue »