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DANS L'ÉTENDUE DE L'ÉLECTION DE LIMOGES.

DE PAR LE ROI, ET DE L'ORDONNANCE DE MONSEIGNEUR L'INTENDANT. TARIF des droits que le Roi, en son conseil, veut et ordonne être payés aux couretiers des vins, cidres, eau-de-vie et liqueurs, créé par édit du mois de juin 1691 dans l'étendue de l'élection de Limoges, arrété au conseil le 25 septembre de la présente année 1691.

ÉLECTION DE LIMOGES.

6 s.

3 s.

Pour chaqu'une barique de vin qui sera vendue dans la ville bourg de la ville élection de Limoges, il sera payé six sols; ci Pour chaque barique de cidre, il sera payé trois sols; ci Pour chaque barique d'eau-de-vie contenant vingtsept à vingt-huit veltes, quinze sols; ci................

Pour chaque barique de liqueur qui sera vendue, trente sols; ci..

15 s.

4 1. 10 s.

Et pour les autres vaisseaux à proportion, lesquels droits seront payés par les vendeurs lors de la vente.

Fait et arrêté au conseil royal des finances, tenu à Versailles le treiziéme jour de novembre mil six cens quatre-vingt-onze. Collationné, scellé et signé DELESTRE.

Collationné à l'original par nous écuyer, conseiller et secrétaire du roi, maison, couronne de France et de ses finances, signé Noblet.

ANDRÉ JOUBERT DE BOUVILLE, chevalier marquis de Bise, conseiller du roi en tous ses conseils, maître des requêtes ordinaire de son hôtel, intendant de justice, police et finance en la généralité de Limoges.

Vu le présent tarif arrêté au conseil royal des finances le treize novembre dernier, nous ordonnons que ledit tarif sera exécuté selon sa forme et teneur dans l'étendue de l'élection de Limoges. Fait à Angoulême le troisiéme janvier mil six cens quatre-vingt-douze. Signé JOUBERT.

Vu par nous, maire et prévôts-consuls en charge de la présente année, le Tarif des droits que le roi ordonne être payés aux couretiers et commissaires, des vins, eau-de-vie et autres liqueurs, arrêté au conseil le 25 septembre 1691. Fait dans la chambre du conseil de l'hôtel commun, ce 9 novembre 1706.

Signé DE VILOUTREIX, maire. DORAT, prévôt-consul; Deloménie,
BENOIT, JEAN GRELET, REYMON GARAT et FARNE, consuls.
DORSONVAL, procureur du roi. GRAMAGNACT, Secrétaire-greffier
de l'hôtel commun.

FRAGMENTS DU POÈME DE SAINT MARTIAL.

ARTICLE SECOND.

Codex Petri Scholastici de apostolo Christi sanctissimo viro Martiale, rebusque ad ipsum pertinentibus (1).

Au mois de juillet 1855, nous avions découvert, dans un manuscrit latin de la Bibliothèque impériale (mss. lat., ancien fonds, no 5365), le commencement du poème de Pierre le Scolastique. Mais, comme nous ne songions pas alors à publier ces fragments, nous avions négligé de les transcrire. Nous avons écrit à M. Claude, conservateur de la Bibliothèque impériale, et cet habile et érudit paléographe, avec une bienveillance dont tous ceux qui le connaissent ont à se louer, a bien voulu nous transcrire, et nous adresser les deux pièces suivantes, c'est-à-dire l'invocation du poète et le poème premier du premier livre :

INVOCATIO POETÆ, SEU HYMNUS.

Christe, rex regum, quia Martialis
Gloria dignus manet, ac perhennis
Laus tuum sanctum decet, ora nobis
Laudibus imple.

Laudibus dignis celebremus omnes
A Deo lectum, Dominoque doctum,
Quo Deum verum didicit colendum
Gens aquitana.

(4) Dans le mss. de la Bibliothèque impériale, ce titre est précédé des paroles suivantes: Hoc metrum liricum dicolon tetrastrophon est. Primi enim tres versus sunt quibus nomen est safici, quod genus metri constat trocheo, spondeo, dact lo et duobus trocheis. Quartus vero, qui adonius dicitur, dactilo et spondeo pedibus terminatur.

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O Christ, o roi des rois ! puisque Martial est toujours digne de gloire, puisqu'il convient de le louer par un hymne éternel, remplis notre bouche de ses louanges. Célébrons dignement celui qu'a choisi le Seigneur, celui que le Seigneur a instruit, celui qui a appris à l'Aquitaine à honorer le vrai Dieu.

· Formé

C'est le Messie qui a élu Martial; c'est ce divin maître qui l'a enseigné ! à son école, et le cœur plein de Dieu, il fut donné pour guide aux peuples de l'Aquitaine.

Que Dieu nous accorde le pardon de nos fautes, lui qui nous a donné d'honorer ce grand saint; et qu'ainsi nous puissions glorifier son nom par des hymnes sans fix.

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Sorte duxerunt socii legendum

Qui loco Judæ foret ordinandus :
1pse Judæa sacra seminavit
Dogmata Christi.

Hujus an quæris regione terræ
Corpus exstinctum queat inveniri :
Consulant gnaros, quia forte notas
Liquerit oras.

Nos fidem tandem dubiis habere,
Ni prius fiant ratione certa :
Non decet ne qui facilem refutet
Credulitatem.

Nempe Messias, Rimiam (sic), Johannes
Dictus est olim per opinionem :

Quamdiu de se volitare famam
Non toleravit.

Ceterum, si quis similem Johanni
Quærat, Helian adhibere debet :
Ast Petro Paulus simuletur idem
Quo referantur.

Ecce qui possunt bene comparari,
Cum pares hi sint sibi sicut illi,
Ut fiat proportio dignitatis

Equiparatæ (1). .

Non enim quamquam sit apostolatus
Particeps, Paulum duodenus ordo
Continet neque (2) quoque Martialis
Continet illos.

Vos tamen celsis meritis haberi
Compares illis proceres beati,
Astruit plane rata magnitudo,
Vos decus orbis.

Vos, quibus sanctus ducibus Geraldus,

Spiritu membris nitidis soluto,

Scandit in cœlum patriæ lucernam
Contuleratis.

(1) Mss. equiperaæi.

(2) Mss. neclc.

Almus Austremonius hic fuisset,
Quem ferunt primum docuisse gentem ;
Si tibi compar simul extitisset,
Inclite pastor.

Ipse plantaras: alii rigarunt :
Pro quibus stulti modo te repellunt:
Provehens auctor geminum laborem
Increpet illos.

Nec suo Petrus sine fratre venit,
Cui suæ messis cumulum placere
Noverat tu cum reliquis duobus
Nos docuisti.

Herveus princeps Turonensis urbem
Scit suo fretam (1) patre Marciale :
Ante quem Burdegala nescit ullum (2)
Se docuisse.

Gascones Gothique Deum per ipsum
Nosse cœperunt, et habere patrem :
Constat Ursinum domitos adisse

Bituricenses.

Nam Saturninum fera quem Tolosa

(Cætera desunt.)

COMMENTAIRE.

Certains lecteurs trouveront sans doute qu'un commentaire n'est pas de trop pour pénétrer le secret de ces vers énigmatiques : nous allons essayer d'en éclairer quelques obscurités.

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Are strophe. « Le sort donna à Mathias la place de Judas : quelques-urs prétendent que Mathias était le même que saint Martial. >>

Cette opinion fut en effet mentionnée, et réfutée au second concile de Limoges, en 1034. Le savant clerc d'Angoulême, qui avait accom

(4) Mss. fretram.

(2) Mss. illum.

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