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blanches calcaires, dont l'intérieur eft rempli du plus beau bleu martial, parfemé de fchorl bleu.

La mine d'antimoine terreufe, jaune, eft foluble fans effervescence, dans l'acide nitreux; expofée au feu fur des charbons ardens, elle ne répand point d'odeur fenfible, elle y devient d'un brun rougeâtre, & produit des globules vitreux en rapport avec le crocus metallorum.

Si l'on expofe cette mine au feu du chalumeau, dans le creux d'un charbon, elle y change de couleur, fe fond, produit une petite décrépitation, & fe réunit en un globule d'antimoine, brillant à fa furface; pendant cette expérience, une portion de l'antimoine s'exhale en fleurs blanches qui fe fixent en partie fur les bords du charbon.

LETTRE

ECRITE A M. DE LA METHERIE,
PAR M. SAGE;

SUR L'INFLAMMATION DE COPEAUX DE FÉR,

Vous avez fait connoître le premier, Monfieur, que la limaille de fer produifoit, par la diftillation, de l'air inflammable; vous avez auffi fait obferver que l'eau concouroit à fa production : le docteur Demeste avoit indiqué que la limaille de fer plongée fous l'eau ne tardoit pas à s'altérer, & qu'il s'en dégageoit de l'air inflammable; l'expérience dont j'ai l'honneur de vous rendre compte fait connoître que le fer peut prendre feu par le concours d'une petite quantité d'eau.

M. Charpentier, artiste célèbre, qui a monté la grande loupe de l'Académie des Sciences, ayant mis environ deux cens livres de copeaux de fer mouillés dans un baquet, un mois après le feu y prit: ayant fait jerer ces copeaux fur l'aire d'un plancher, ils offrirent un hémisphère lumineux & brûlant; ayant jeté de l'eau deffus, il s'en élança des. flammes vives & légères d'une couleur verdâtre ; quelques parties de ces copeaux éclatèrent avec bruit; les douves & le fond du baquet s'étoient charbonnés.

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MÉMOIRE

Sur du Phofphore retiré de la mine de plomb-verd d'Hoffsgrund;

Par M. DE LA METHERIE, D. M.

M. GAHN avoit annoncé la préfence de l'acide phosphorique dans certaines mines de plomb. Malgré toute la confiance que méritent les travaux de ce Savant, on défiroit encore quelqu'expérience décifive, qui démontrât dans le règne minéral un acide qui n'avoit été trouvé que dans les êtres organifés (1).

M. T***, gentilhomme anglois, membre de la Société Royale, traitant au chalumeau différentes mines de plomb, avoit obfervé qu'il y en avoit dont le globule, lorfqu'il avoit été en parfaite fusion, se crystallifoit par le refroidiffement, en polièdres à plufieurs facettes (2), & que ces mines étoient irréductibles au chalumeau. Il foupçonna qu'elles pouvoient être minéralifées par l'acide phofphorique.

Je lui propofai pour nous en affurer, de tâcher d'en retirer du phofphore. Nous primes un beau morceau pefant fept onces de la mine de plombverd d'Hoffsgrund, près de Fribourg en Brifgaw, qui cristallife au chalumeau. Nous le pulvérisâmes & le fimes diffoudre dans l'acide nitreux. Nous ajoutânies enfuite de l'acide vitriolique qui précipita le plomb en vitriol de plomb. La liqueur repofée & décantée, nous la fimes évaporer au bain de fable. Il refta une matière d'un verd d'émeraude & en confiftance de firop, à laquelle nous ajoutâmes du charbon pulvérifé. Nous mîmes ce mêlange dans une cornue de verre lurtée, & donnâmes le feu à l'ordinaire. Nous obtînmes environ deux gros d'un trèsbeau phosphore.

M. T. effaya pour lors de faire une pareille mine artificielle. Il prit de l'acide phosphorique pur, ou combiné avec l'alkali volatil (car le fel microfcomique qui tient du natron ne réuffit pas). Il y ajouta du minium, qui doit toujours y être en excès, & au chalumeau il en obtint un petit globule à facettes comme celui de la mine d'Hoffsgrund. Cette expé

(1) M. Meyer a retrouvé l'acide phosphorique dans la fidérite.

(2) Ces facettes, qui paroiffent planes au premier coup-d'œil, font compofées de ftries concentriques qui partent du centre de la facette & s'étendent jusqu'à la circonférence d'une manière très-régulière.

rience lui donna lieu de s'affurer d'un phénomène que préfentent ces petits globules. Lorfqu'ils ont été fondus plufieurs fois, ils ne criftallifent plus, & à chaque fufion le charbon eft tapiffé d'une chaux de plomb jaunâtre. M. T. foupçonnant alors que dans ces circonftances le globule tient excès d'acide phofphorique, y ajouta du minium, & le petit globule cristallifa de nouveau; ce que l'on peut répéter autant de fois que l'on veut. Souvent auffi le plomb fe trouve en excès, foit dans la mine naturelle, foit dans le mêlange d'acide phosphorique & de minium. Pour lors il faut faire fondre plufieurs fois le petit globule. Le plomb se calcine, s'évapore, & la criftallisation a lieu.

La présence de l'acide phofphorique dans les mines nous offre un nouveau rapport de cet acide avec l'acide arfenical. L'un & l'autre font fixes au feu; l'un & l'autre s'y vitrifient; l'un & l'autre ont l'odeur d'ail (certe odeur eft fur-tout bien fenfible dans le foie de phofphore); l'un & l'autre font minéralifateurs; l'un & l'autre, combinés avec l'air inflammable, font combustibles, à différens degrés de chaleur, il est vrai. Mais l'un a le facies metallica, & l'autre ne l'a pas.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

ESSAI

SSAI météorologique fur la véritable influence des Aftres, des Saifons & changemens de tems, fondé fur de longues obfervations, & appliqué aux ufages de l'Agriculture, de la Médecine, de la Navigation, &c. par M. JOSEPH TOALDO VICENTIN, Prévôt de la Sainte-Trinité à Padoue, Membre des Collèges de Théologie & de Philofophie de cette Ville, Profeffeur d'Aftronomie, de Géographie & de Météorologie, Membre des Académies des Sciences de Padoue, de Bologne, de Berlin, de Pétersbourg, de Londres, de la Société Météorologique de Manheim, des Sociétés Economiques & Agraires d'Udine, de Spolette, de Montecchio, Correfpondant de la Société Royale de Montpellier, de l'Académie Royale de Naples, de la Société patriotique de Milan, & de celle de Harlem.

Nouvelle Edition, rendue meilleure, & beaucoup augmentée; traduit de l'Italien, par JOSEPH DAQUIN, Dodeur en Médecine de la Royale Univerfité de Turin, Médecin de l'Hôtel-Dieu de Chambéri, Bibliothécaire de la même Ville & Membre de l'Académie des Sciences & Belles Lettres de Lyon.

On y a joint la traduction Françoife des Prognoftics d'Aratus, traduits du Grec en Italien, par M. ANTOINE-LOUIS BRICCI, de Verone.

Qui enim temporum mutationes, aftrorumque orrus & obitus, ut horum quæque eveniant tenuerit, is utique futurum anni ftatum prævidere poterit. Hippocrat. de aere, locis & aquis.

Chambéri, de l'Imprimerie de M. F. Gorrin, Imprimeur du Roi, & à Paris, chez Cuchet, Libraire, rue & hôtel Serpente, un vol. in-4°. Prix 9 liv. broché.

Les Ouvrages météorologiques du célèbre M. Toaldo font connus de tous ceux qui cultivent les Lettres. Nous nous contenterons de rapporter ce qu'il appelle Aphorifmes météorologiques. Ce font les résultats de la comparaifon d'une foule d'obfervations.

Aphorifme 1. Les périgées tiennent le premier rang. Il eft fix fois plus probable quand la lune paffe par le périgée, qu'il fe fera un mouvement dans le tems, qu'il ne l'est que ce mouvement ne se fera pas.

2. Les nouvelles lunes font les plus efficaces après les périgées pour changer le tems. Il eft fix fois plus probable qu'une nouvelle lune amenera un changement dans l'air, qu'il ne l'eft qu'elle ne l'amenera pas.

3. Les pleines lunes ont la troifième place. La probabilité qu'elles changeront le tems eft à la non-probabilité comme cinq à un.

4. Les apogées ont le quatrième degré de force. Il eft quatre fois plus probable que la lune dans fon paffage par l'apogée amenera un changement de tems que le contraire.

5. Les quartiers font moins efficaces que les quatre points précédens. On peut cependant parier plus de deux contre un qu'un quartier changera

le tems.

6. Les deux équinoxes lunaires, autant l'afcendant que le defcendant, ont une force plus grande que les quartiers. Il eft deux fois plus probable qu'ils apporteront du changement dans le tems que le contraire.

7. Les luniflices ont moins de force que les équinoxes & les quartiers pour altérer le ciel.

8. Donc en général, lorfque la lune fe trouve ou en conjonction ou en oppofition ou en quadrature avec le foleil, ou dans une de fes apfides, ou dans un des quatre points cardinaux de fon orbite, elle caufe probablement un changement fenfible dans le ciel.

Donc il eft probable que la lune influe fur les changemens de tems. 9. Il eft moralement probable que les nouvelles lunes périgées amènent un grand changement de tems; favoir, ou une grande pluie ou un grand vent, parce que fur trente-quatre de ces combinaisons à peine en pale-t-il une fans que cela arrive.

10. Les pleines lunes périgées ont auffi une force confidérable pour troubler l'atmosphère.

11. Les quartiers & les autres points lunaires deviennent beaucoup plus efficaces s'ils arrivent dans le périgée

12. Les nouvelles lanes apogées acquièrent un peu plus de force par cette union. Car la probabilité qu'elles changeront pour lors le tems eft fept & demi, tandis qu'elle n'eft que fix dans le cas contraire.

13. Les pleines lunes apogées acquièrent prefque le double de force; puifque n'ayant que cinq degrés de probabilité lorfqu'elles font feules, elles parviennent à en avoir huit, lorfqu'elles fe trouvent ensemble.

14. Les quatre principaux points lunaires étant fur-tout combinés enfemble deviennent très-fort orageux aux environs des équinoxes & des folftices d'hiver.

15. Les nouvelles & pleines lunes qui ne caufent point de changement au tems font celles qui font éloignées des apfides.

16. Un point lunaire change le plus fouvent la difpofition du ciel qui a été induite du point précédent; ou ce qui eft la même chose: un tenis dont l'impulfion vient d'un tel point, dure jufqu'au fuivant, fi ces points font encore éloignés. Le tems pluvieux, par exemple, qui arrive avec un apogée continue jufqu'à la nouvelle ou pleine lune fuivante, particulièrement dans les mois d'octobre, novembre & décembre.

17. Si ce n'eft pas le point prochain qui apporte du changement, ce fera le fuivant.

18. Il paroît que les derniers quartiers & les apogées inclinent à amener ou à laiffer le beau tems. Mais je n'ofe en établir un aphorifme.

19. Le changement de tems arrive rarement dans le même jour du point lunaire. Quelquefois il vient avant, le plus fouvent après.

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20. Chaque grande période de pluie ou de féchereffe commence & finit avec quelque point lunaire.

21. En général depuis l'équinoxe d'automne jufqu'à celui du printems les altérations de l'air, ainfi que celles des marées, fe dévancent pour l'ordinaire, & dans les fix autres mois elles viennent après.

22. En général les faifons fe fixent & font affurées ou changent pour trois mois ou quelquefois auffi pour fix; c'eft-à-dire, elles prennent un penchant, ou une fifpofition à la pluie ou au beau dans les quatre points cardinaux de l'année, ou dans les deux équinoxes, ou dans les folftices: ou pour mieux s'expliquer, le tems qui devient beau ou mauvais dans la nouvelle lune équinoxiale, & qui revient tel dans la pleine lune prochaine, dure à-peu-près pendant trois mois ; & s'il ne change pas après les trois mois, il continuera encore pendant trois autres mois. Cet aphorifme doit être modifié par la réduction que j'ai faite de l'année en huit faifons, de fix femaines. Chacune de ces faifons moyennes prend un certain caractère conftant de la nouvelle ou pleine lune prochaine.

23. Les faifons & les conftitutions des années paroiffent avoir un période de neuf années. Cela eft fondé fur la révolution de l'apogée.

24. Il paroît auffi qu'il fe fait un autre période de dix-huit en dixneuf ans; c'eft-à-dire, qui tient à celui des nauds de la lune, & auquel

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