OCTOBRE 1785. EXPÉRIENCES Sur le Pourpre minéral obtenu par le moyen du gaz de l'Etain & de fa chaux; I. Par M. le Comte DE MOROZZO; Traduites de l'Italien, par M. BST, de Dijon. tire 1. DANS le tems où nos Chimistes & nos Phyficiens font particulièrement occupés de l'examen des différens fluides aériformes, je ne crois pas me livrer à un travail infructueux en faifant part au Public de quelques nouvelles expériences que j'ai faites fur le gaz tiré tant de l'étain que de fa chaux; & en prenant de-là occafion d'en décrire quelques autres qui tirent leur origine des chaux métalliques. Il n'eft pas douteux que pour affurer le progrès des Sciences, il ne faille recueillir & réunir une grande quantité de faits bien examinés, & multiplier les obfervations avant que de paffer à établir des théories brillantes qu'un feul fait peut détruire quelquefois, tandis que l'auteur qu'elles féduifent & qui s'y complaît, fait tous fes efforts pour les produire & les mettre dans le jour le plus favorable, au rifque même de bouleverfer les premiers élémens de la nature. De pareils fuccès, loin d'augmenter nos connoiffances, tendent à les diminuer & à les envelopper de nuages qui s'épaiffiroient de jour en jour. J'espère que les expériences que je vais décrire n'auront point ce défaut, puifque les conféquences que j'en déduis & que je ne préfente que comme de fimples conjectures, peuvent, toutefois, par l'examen & le rapprochement de beaucoup d'autres faits, acquérir le degré de certitude qu'on peut exiger, & qui fait le caractère de la vérité dans de telles matières. re 2. Avant d'en venir au détail des expériences, je crois qu'il est nécessaire de jetter un coup-d'œil fur l'appareil dont je me fuis fervi, (voy. la fig. 1, planche 1'.) A, eft un matras, B, une caraffe avec un tube recourbé pour pouvoir être introduit dans le matras. On peut aifément difpofer plufieurs de ces caraffes l'une fur l'autre, de manière que le tube de l'une s'introduife dans le col de l'autre, en paffant par le trou fait au liège dont on le |