Page images
PDF
EPUB

Le mouvement fous une traction de 21 liv. a été lent, mais à-peu-près uniforme à raifon d'un pied en "

Cinquième expérience. Le traîneau chargé, tout compris, de 250 th. Avec une traction de 13 liv. & demie, il prend une vitelle uniforme d'un pied en 60".

Avec une traction de 20 liv. il s'accélère d'abord, puis prend une vîtesse uniforme d'un pied en

[ocr errors]

Sixième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 50 lb. Avec une traction de 6 liv. & demie, il prend une vîtesse uniforme d'un pied en 15".

Avec une traction de 13 liv. il s'accélère rapidement, & après une marche de trois pieds, paroît parcourir les deux derniers pieds avec une viteffe uniforme d'un pied par feconde.

Dans les trois dernières expériences où les preffions font peu confidérables, l'on apperçoit une augmentation de frottement à mesure que les vitelles augmentent; car en augmentant les forces de traction au-delà de celles qui font néceffaires pour vaincre le frottement dans les vîreffes infenfibles, l'on produit bientôt une viteffe uniforme, & non pas une vitesse uniformément accélérée. L'on retrouve ici la même marche que lorfque nous avons fait gliffer des furfaces d'une grande étendue l'une fur l'autre. La cohésion des furfaces nous avoit paru produire une résistance due à la vîteffe, & abfolument indépendante des preffions. La cohésion du fuif produit ici le même phénomène d'une manière plus marquée. Pour qu'il ne reftât aucun doute, comme j'avois remarqué que le vieux-oing avoit une cohésion beaucoup plus confidérable que le fuif, je répétai les expériences avec le même traîneau.

L'on a enduit avec une couche abondante de vieux-oing le madriet dormant, ainsi que le traîneau des expériences précédentes. En pouffant le traîneau on lui donnoit une vîteffe primitive à-peu-près d'un pied par feconde. Lorsque le traîneau avoit parcouru deux ou trois pieds, certe viteffe fe rallentiloit, & devenoit à-peu-près uniforme, mais plus ou moins grande fuivant le degré de traction. Les expériences faites avec le plus grand foin ont prouvé que le vieux-oing ad uciffoit le frottement moins que le fuif; mais elles ont prouvé d'une manière encore plus sûre que la réfiftance produite par l'augmentation des viteffes étoit abfolument indépendante des preffions, puifque fous trois degrés de preflion très différens, favoir, 50 tb, 250 & 450, lorfque les tractions étoient telles que le traîneau prenoit une viteffe uniforme d'un pied en 3", une augmentation de traction conftante & égale à 6 liv. donnoit, quelle que füt la preffion, la même vîtelle uniforme d'un pied en "; ainfi la réliftance due aux augmentations de vîreffe dépend uniquement de la nature des furfaces & de la cohérence des enduits, & elle eft absolument indépendante de la preffion, L'on peut dans la pratique la négliger lorfque les vîteffes ne

paffent

paffent pas 4 ou 5 pouces par feconde, & que chaque pied quarré de urface de contact eft chargé de trois ou quatre milliers. Elle peut à-peu-près être eftimée de 6 à 7 liv. par pied quarré, pour les furfaces enduites de fuif mues avec des viteffes d'un pied par feconde.

Frottement du bois de chêne enduit de fuiflorfque les furfaces de contad font nulles.

L'on a placé, à l'ordinaire, fous le traîneau deux règles taillées en coin, & qui ne touchoient le madrier dormant que par leurs angles arrondis. Soit qu'on enduisît de fuif le madrier dormant à chaque eflai, foit qu'on l'effuyât & qu'il reftât feulement luifant & onctueux, à caufe du fuif qui dans toutes les opérations précédentes avoit pénétré dans les pores du bois, les résultats fe font toujours trouvés les mêmes; en forte que le plus ou le moins de fuif ne diminue point le frottement, & le mouvement a été accéléré uniformément. Cette accélération étoit toujours due à l'excédent des tractions qui la produsfoit fur les tractions néceffaires pour donner un mouvement très-lent. L'on doit cependant remarquer que dans ces expériences le traîneau ne part pas fous un fimple ébranlement lorfque les preffions font très- confidérables. Mais il faut lui imprimer une vîreffe primitive d'un ou deux pouces par feconde, & pour lors il continue à fe mouvoir d'une vîteffe uniformément accélérée.

[ocr errors]

L'on trouve toujours le même rapport entre la preffion & le fro: tement. Et ce rapport moyen fe mefure par celui des nombres 16 & demi à 1. Ce rapport n'a pas été différent fous les grandes & les petites preffions.

Des métaux gliffant fur les bois enduits de fuif.

Lorfque les métaux gliffent fur des bois enduits de matières graiffeufes, le frottement en paroît très-adouci, & l'on produit des viteffes infenfibles avec des degrés de traction moins confidérables que dans toutes les autres efpèces de frottement. Mais pour peu que l'on veuille augmenter les viteffes, l'on retrouve comme dans la première Section, lorsqu'on a fait gliffer fans enduit les métaux fur le bois, que le frottement augmente beaucoup avec la vîteffe; & l'on a pour le rapport de l'augmentation des viteffes & du degré de traction qui produit cette augmentation à-peu-près les mêmes loix que nous avons cherché à déterminer dans le frottement des métaux gliffant à fec fur les bois. Mais fi l'on ne renouvelle pas les enduits à chaque expérience, ils fe coagulent, changent de nature, & le frottement augmente fucceffivement: c'eft ce que prouve bien l'expérience Luivante.

Cuivre & chêne. Surface de 45 pouces.

Le traîneau chargé, tout compris, de 1650 liv. l'on a enduit de fuif au premier effai. Mais cet enduit n'a pas été renouvellé dans les effaís qui

ont fuccédé. Le traîneau pouvoir parcourir 5 pieds de longueur. On lui imprimoit une vîteffe primitive qu'il perdoit en partie dans le commercement de fa course, & il marchoit les trois derniers pieds d'un mouvement uniforme.

La force de traction a été constamment dans tous les effais, de 100 liv.

Premier effai, trois pieds ont été parcourus uniformément en "

[blocks in formation]

Seizième effai, le traîneau s'eft arrêté à tous les inftans, quelque viteffe primitive qu'on lui imprimât.

Il paroît réfulter de cette expérience, que lorfque les furfaces de contact font enduites de fuif à chaque opération, elles adouciffent bear coup le mouvement, fur-tout dans les petits degrés de viceffe. Mais Jorfqu'elles doivent fe mouvoir long-tems fur le même enduit, cer enduit eft plus nuifible qu'utile.

le

Mais lorsque les furfaces font feulement onctueuses, mais non enduites, rapport de la preffion au frottement fe trouve une quantité conftante. Ce genre de frottement qui eft analogue à celui de toutes les machines où des axes de fer tournent dans des boîtes de bois, rentre dans la claffe de tous les frottemens que nous avons déjà examinés, où nous avons trouvé que le rapport de la preffion au frottement étoit toujours conftant, & où le plus ou moins de viteffe n'influoit que d'une manière insensible.

SECTION I I I.

Du frottement des métaux.

Comme les métaux font d'un grand ufage dans toutes les machines deftinées à foulever de grands poids, comme d'ailleurs ils forment une claffe particulière, j'ai cru qu'il étoit néceffaire de raffembler dans une même Section toutes les expériences relatives à leurs frottemens. L'on a employé des règles de fer & des règles de cuivre polies avec le plus grand foin, & fixées fous le madrier & fous le traîneau.

4

Du frottement du fer contre le fer fans enduit.

Surface de contact de 45 pouces.

Première expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 53 tb. Il faut toujours une force de traction de 15 liv. pour donner un mouvement continu au traîneau. Mais foit qu'on l'ébranle, foit qu'on lui imprime une vîteffe quelconque, le frottement paroît conftamment le

même.

Seconde expérience. Le traîneau chargé, tout compris, de 453 tb. Le traîneau s'eft arrêté fous toutes les fortes de tractions au-deffous de 125 liv. Avec une traction plus confidérable, il s'accélère uniformément avec une vîteffe due à cette augmentation de force.

Nota. Les règles de fer fe font rayées, & il n'a pas été possible de continuer les expériences fous de plus grandes preffions.

Du frottement du fer & du cuivre fans enduit.
Surface de contad de 45 pouces.

Troifième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 52 15. Une traction de 12 liv. & demie met le traîneau en mouvement. Il n'eft pas néceffaire de l'ébranler : il part feul avec ce degré de traction, qui ne peut pas être moindre pour que le mouvement foit continu, quelque vîteffe primitive que l'on donne au traîneau.

Quatrième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 452 tb.

Une traction de 110 liv. met le traîneau en mouvement avec les mêmes circonftances que dans la dernière expérience.

Nota. Les règles commencent à fe rayer, & l'on ne peut pas continuer Les obfervations en employant de plus grandes preffions.

On peut conclure de ces expériences que dans les métaux gliffant fans enduit l'un fur l'autre, le frottement eft indépendant de l'étendue des furfaces & des viteffes. Il eft encore indépendant du tems de repos.

Frottement du fer contre le fer avec enduit de fuif renouvellé à chaque effai.

Surface de contad de 45 pouces.

Cinquième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 53 thi Une traction de 8 liv. & demie fuffit pour donner un mouvement continu au traîneau.

Sixième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 453 tb.. Avec une traction de 40 liv. fi on donne au traîneau une vîreffe de 7 à 8 pouces par feconde, il continue à fe mouvoir, & même paroît s'accélérer. Il s'arrêté fous un moindre degré de vîteffe. Mais fi on ne fait qu'ébranler le traîneau ou même lui imprimer une vîreffe d'un pouce par feconde, il ne continuera à fe mouvoir qu'avec une traction de 45 liv. Frottement du fer & du cuivre enduits de nouveau fuif à chaque effai. Surface de conta de 45 pouces.

Septième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 52 tb. Avec une force de traction de 6 liv. & demie, le traîneau fe'meut d'un mouvement incertain; mais en l'ébranlant, il s'accélère toujours trèsrapidement s'il est tiré par un poids de 7 liv. & demie.

Huitième expérience. Le traîneau chargé, fon poids compris, de 452 tb. Avec une traction de 42 liv. en imprimant au traîneau une vitelle infenfible, il continue à fe mouvoir, & s'accélère rapidement; mais fi on lui imprime une vîteffe de 7 à 8 pouces par feconde, il ne faut qu'une traction de 30 liv. pour qu'il continue à fe mouvoir fans être retardé. L'huile adoucit beaucoup plus le frottement que le fuif, parce qu'elle

a moins de confiftance.

CHAPITRE II I.

Effai fur la théorie du frottement.

Avant de chercher les caufes phyfiques du frottement, nous allons raffembler les principaux réfultats de nos expériences.

1°. Le frottement des bois gliffant à fec fur les bois, oppofe après un tems fuffifant de repos une réfiftance proportionnelle aux preffions. Cette réfiftance augmente fenfiblement dans les premiers inftans de repos ; mais après quelques minutes elle parvient ordinairement à fon maximum ou à fa limite.

2o. Lorsque les bois gliffent à fec fur les bois avec une viteffe quelconque, le frottement eft encore proportionnel aux preffions; mais fon intenfité eit beaucoup moindre que celle que l'on éprouve en détachant les furfaces

« PreviousContinue »