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par une appendice recouverte par un lobule affez épais; les yeux étoient petits & oblongs; les trous des tempes étoient auffi oblongs, médiocres ; & un peu au-deffous des yeux, on voyoit cinq évents de chaque côté, dont les deux derniers étoient les plus rapprochés; les nageoires pectorales étoient arrondies, noirâtres dans le milieu, & grifes fur les bords; les abdominales, femblables à celles de la poitrine, étoient fituées autour de l'anus & avant le milieu du corps; la première nageoire du dos étoit fituée au delà de l'aplomb de l'anus, ayant poftérieurement une légère échancrure & deux taches noires au bord antérieur ; la feconde dorsale étoit un peu plus petite que la première, de même forme, & ayant les mêmes taches; la nageoire de derrière l'anus étoit très-rapprochée de celle de la queue ; celle-ci étoit échancrée vers fon extrémité; le corps étoit alongé, légèrement chagriné, gris-moucheté: on obfervoit de chaque côté, après les évents, une tache ronde, noire, avec une aréole blanchâtre; le deffous du corps étoit d'un gris verdâtre ; la tête ne préfentoit point de taches; il étoit long de 2 pieds & demi. Nous l'avons décrit dans la Collection de M. le Chevalier Banks.

11. Le Marteau. Ce chien de mer devient quelquefois très-gros; il fe plaîr fur les fonds vafeux ; il attaque les plus gros poiffons, même les raies, C'eft, au rapport de Forskal, l'efpèce la plus vorace de ce genre: il fait dix ou douze petits à la fois.

La forme fingulière de fa tête le diftingue effentiellemenr de tous les autres; fa peau eft prefque liffe: on en pêche dans l'Océan & dans la Méditerrané; on le trouve auffi dans les mers des Indes; fa chair eft dure & de mauvais goût; on la mange quelquefois après avoir été falée.

Cetre espèce est trop connue, & les caractères qui la diftinguent trop bien marqués pour que nous croyions qu'il foit néceffaire d'en donner une defcription détaillée.

Squalus (Zygana) capite latiffimo tranfverfo malleiformi. Linn. Syft. Nat. tom. I, pag. 399, 5. Arted. Syn. pag. 96,7.

Zygana, Rond. Hift. Pifc. I, pag. 389; figure très-mauvaise.

Libella, Salvian. Hift. Pifc., pag. 128-129; figure affez bonne. Willugh. Ichth. pag. 55, tab. B, 1; figure copiée de Salviani, defcription iucomplète, prise de différens Auteurs.

Le marteau. Du Ham. Hift. des Pêches, part. 11, fect. IX, pag. 303, Pl. XXI, fig. 3-8; figures bonnes, faites fur des individus féchés.

pan

12. Le Pantouflier. Il a beaucoup de reffemblance avec le marteau. La fituation de leurs nageoires eft la même; mais ils different entre eux par plufieurs caractères effentiels. Le diamètre longitudinal de la tête du touflier eft prefque égal au tranfverfal; dans le marteau, au contraire, l diamètre tranfverfal furpaffe de beaucoup le longitudinal. Si on tire une ligne du milieu de l'ouverture de la gueule au bout du museau, elle fe

trouvera

trouvera plus courte qu'une autre ligne tirée du même point jufqu'aux yeux. La même opération, faite fur le marteau, donnera un résultat con

traire.

Le pantouflier paroît habiter feulement les mers de l'Amérique méridionale. Nous n'avons jamais entendu dire qu'il ait été pêché dans les mers des grandes Indes; ceux que nous avons vus dans la Collection de M. le Chevalier Banks avoient été pris fur la côte du Bréfil.

Gronovius a confondu ce chien de mer avec le précédent; & il paroît que Willughby, d'après Marggrave, en a parlé deux fois fous le titre de Cucuri & de Tiburonis fpecies minor.

Squalus (Tiburo) capite latiffimo cordato. Linn. Syft. Nat. tom. I, pag. 399, 6.

Tiburonis fpecies minor. Marcgr. Hift. Brafil. lib. IV, pag. 181; figure mauvaise.

Zigana affinis, capite triangulo. Willugh. Ichth. pag. 55, tab. B.9, fig. 4 defcription & figure copiées de Marggrave.

Certracion capite cordis figurâ vel triangulari. Klein. Miff. 3, pag. 137 n°. 2, tab. 2, fig. 3-4; defcription nulle, figures affez bonnes.

13. Le Grifet. Une feule nageoire fur le dos, & fix évents de chaque côté, diftinguent effentiellement cette efpèce: on la trouve dans la Méditerranée; mais elle n'y eft point commune. Aucun Auteur, à ce que nous Croyons, ne l'a décrite.

La tête étoit applatie & obtufe; l'ouverture de la gueule étoit grande & arquée, ayant à chaque angle de fon ouverture un finus affez grand, & traversé par une membrane pofée verticalement ; la mâchoire inférieure étoit armée de plufieurs rangs de dents très-larges, comprimées, prefque carrées, avec des dentelures dirigées vers le fond de la gueule; la mâchoire fupérieure étoit garnie fur les côtés d'un feul rang de dents; il У en avoit un grand nombre à la partie antérieure ; elles étoient toutes alongées, aiguës, fans dentelures, s'élargiffant à leur bafe, & totalement différentes de celles de la mâchoire inférieure. Celles qui étoient placées à la partie antérieure étoient plus étroites, plus pointues, & plus petites que les latérales. On voyoit derrière les dents une membrane large, dont les bords étoient légèrement frangés; le palais & la langue étoient rudes, les narines étoient placéee près du bout du museau, & un peu latéralement; elles étoient fermées en partie par un lobule prefque carré; les yeux, plus rapprochés du bout du mufeau que des angles de l'ouverture de la gueule, étoient grands & ovales; les trous des tempes étoient très-petits & éloignés des yeux; il y avoit fix évents de chaque côté; ils étoient trèsgrands & fort rapprochés; leurs membranes fe recouvroient les unes, les autres; on voyoit les ouies attachées aux deux faces de chaque mem→ brane.

Les uageoires pectorales étoient grandes & horizontales; celles de l'ab domen, placées vers le milieu du corps, étoient médiocres, oblongues, formant chacune un demi ovale; la nageoire de derrière l'anus étoit petite, obtuse antérieurement, & terminée en pointe; elle étoit également éloignée de l'extrémité des nageoires de l'abdomen & de la base de la nageoire de la queue: on voyoit fur le dos une feule nageoire, fituée un peu en avant de l'aplomb de la nageoire de derrière l'anus, ayant la même forme, & feulement un peu plus grande; la queue avoit en deffous une nageoire formant un lobe à fa bafe, & dilatée à fon extrémité; la ligne latérale étoit prefque effacée; la peau étoit liffe, & ne paroiffoit point chagrinée fur le poiffon frais: on diftinguoit fur l'individu féché de trèsDetites écailles, marquées dans le milieu d'une petite ligne faillante; sa couleur étoit d'un gris de fouris clair. Nous avons fait cette defcription fur un individu femelle frais, au mois de Mai, dans le port de Cette. Nous en avons vu au Cabinet du Roi un autre individu mâle féché; fa longueur étoit de 2 pieds & demi.

14. Le Renard marin. Linné n'a point connu cette espèce, il avoit rapporté, nous en ignorons la raifon, la fynonymie d'Artédi à un poiffon bien différent de celui-ci, & qu'il a nommé chimara monftrofa. Le nom de renard lui a été donné, à caufe de la mauvaise odeur de fa chair, que les Auteurs ont cru pouvoir comparer à celle du renard quadrupède.

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On ne comptoit point au nombre des productions minéralogiques des Pyrénées, le fchorl violet; cette fubftance n'avoit encore été trouvée que près de la Balme d'Auris en Oifan, dans le Dauphiné; cependant, d'après T'obfervation que M. Romé de l'Ifle a faite dans fa Criftallographie, pag. 355, vol. II, que cette efpèce de fchorl étoit criftallifé fur une roche qui avoit un grand rapport avec celle qui eft près de Barège, dans

les Pyrénées, on devoit bien efpérer de l'y découvrir un jour: auffi ai-je vu avec plaifir, dans un des morceaux que je viens de recevoir de Barège; le fchorl violet criftallifé fur une roche analogue à celle du bourg d'Oifan en Dauphiné. La cristallisation eft abfolument la même que celle qu'on remarque dans les fchorls violets du Dauphiné, & on n'y trouve d'autre différence qu'une légère teinte un peu fombre, que n'ont point ceux du Dauphiné. J'ai cru que cette obfervation pourroit intéreffer ceux qui font des Collections; elle leur fervira à ajouter foi aux morceaux qu'on pourroit leur vendre comme venant de cet endroit. J'en ai déjà vu chez M. Blonde, à qui nous devons les premiers morceaux de fchorl violet du Dauphiné.

Je fuis, &c.

DE

A

LETTRE

M. DE LA MÉTHERIE, D. M.,

M. L'ABBÉ MONGEZ LE JEUNE,

Sur la production d'une liqueur par la combinaifon de l'air pur & du gaz nitreux.

MONSIEUR,

Je crois avoir prouvé, dans les obfervations que j'ai eu l'honneur de vous adreffer (1), que l'eau qu'on obtient par la combustion de l'air inflammable & de l'air pur ou déphlogistiqué, n'étoit pas produite, mais étoit fimplement dégagée de ces airs, qui ne peuvent plus la tenir diffoute, à caufe de la grande diminution qu'ils éprouvent. C'eft ce que confirme encore l'expérience fuivante, que j'ai répétée un grand nombre de fois, & devant des perfonnes éclairées.

Je prends une pinte d'air pur, dégagé du précipité rouge, & deux & demie d'air nitreux, dégagé du cuivre & de l'acide nitreux. Par le moyen de cloches tubulées, plongées dans l'eau, je les fais passer dans un ballon

(2) Journ. de Phyf. Janvier, Mai 1784.

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bien fec, de la contenance d'environ trois pintes. L'abforption de la par tie d'air pur contenu dans l'air du ballon, permet facilement aux deux autres de s'y introduire. Le ballon eft bientôt rempli d'une vapeur extrê mement rutilante; il s'échauffe confidérablement. Un petit thermomètre renfermé dans un tube de verre que j'y avois placé avant l'expérience, s'eft élevé à plus de 20 degrés, quoique dans l'appartement il ne fût qu'à 8. Les vapeurs fe condenfent peu à peu; le ballon eft humecté d'une rofée, comme dans la combustion de l'air pur & de l'air inflammable ; enfin, l'eau s'amasse à la partie inférieure, & j'en ai obtenu quelques gouttes, fans compter ce qui demeure toujours attaché à l'intérieur du ballon. Cette eau eft un acide nitreux très-concentré.

Je fuis, &c.

Ce

4 Janvier 1785.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

T1

ABLEAU méthodique des Minéraux, fuivant leurs différentes natures, & avec des caractères diftinctifs, apparens ou faciles à reconnoître ; par M. Daubenton, de l'Académie Royale des Sciences, Profeffeur d'Hiftoire Naturelle au Collège Royal de France, Garde & Démonftrateur du Cabinet du Jardin du Roi, &c., 1 vol. in-8°. de 36 feuillets, imprimés feulement fur le recto. A Paris, chez Demonville, Imprimeur de l'Académie Françoife, rue Chriftine; Pierres, Imprimeur du Roi, rue Saint Jacques; Debure l'aîné, Didot le jeune, Gogué & Née de la Rochelle, quai des Auguftins.

Cet Ouvrage excellent n'avoit pas encore été publié par la voie de P'impreffion, lorfque nous nous fommes empreffés de le faire connoître dans l'introduction au Manuel du Minéralogifte, pag. liij & fuiv., & pag. lxxix, d'après la communication que M. Daubenton avoit bien voulu nous donner de fon manufcrit. La comparaifon que nous avions faite de cette diftribution méthodique avec celles qui avoient déjà paru dans le même genre, nous avoit dès-lors convaincus de fa fupériorité fur toutes les autres ; & en voyant aujourd'hui l'accueil très-diftingué qu'elle reçoit de tous ceux qui font à portée d'en apprécier le mérite, nous nous félicitons d'en avoir parlé d'avance comme le Public éclairé.

La diftribution dont il s'agit eft divifée en quatre ordres, dont le pre

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