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pettes, quatre cents tambours, & un flageolet (1). Schott indique d'autres efpèces d'amulemens harmoniques, & il confacre fon feptième & dernier livre à l'expofition des moyens de compofer toute forte de mufique, tant pour ceux qui favent, que pour ceux qui ignorent les principes de cette Science.

Le tome III du livre qui nous occupe, roule tout entier fur la Magie mathématique; c'eft-à-dire, fur les chofes rares, fingulières & prodigieufes que préfentent les Mathématiques; en forte que ce volume (comme l'Auteur l'obferve lui-même) peut s'intituler Thaumaturgus Mathematicus, le Thaumaturge Mathématicien. Dans fon Prologue, il parle d'une ftatue fort, ancienne & trés-fingulière, trouvée en 1556 en Ethiopie, au rapport de Pigafette. A la main droite elle tenoit un livre, & à la gauche un gnomon; fur fa poitrine étoit gravé un heptacorde, & fa robe étoit couverte de figures de mathématiques. L'infcription en Langue éthiopienne étoit, Lika Zarabtalam, qui fignifie l'Architecte du Monde.

Ce tome eft divifé en neuf livres ; dans le premier, Schott traite du centre de gravité, de la nature, des propriétés, & des effets de cette loi, & il réfout plufieurs problêmes curieux. Pourquoi un homme, près de tomber d'un côté, prévient-il fa chute en étendant le bras ou la cuiffe du côté oppofé? pourquoi un Danfeur de corde marche-t-il & fait-il fes évolutions fans tomber? pourquoi certaines tours, telles que celles de Pife, de Bologne & de Cologne, penchent-elles fans effondrer? pourquoi, en nous levant de deffus un fiége, penchons-nous en avant la tête & la poitrine, en tenant les pieds en arrière? &c. &c.

Le 2o livre roule fur la Magie mécanique, c'est-à dire, fur la puiffance merveilleufe qu'ont les machines de remuer & élever des maffes énormes. Après des notions générales fur les principes de la Mécanique, l'Auteur paffe en revue le levier & fa force étonnante, la vis, le coin, &c.

Dans le livre 3o, il décrit plufieurs machines admirables par leur conf

(1) L'encyclopédie, à l'article Chant, donne en fubftance la relation d'une proceffion bizarre faite à Bruxelles en 1549, où marchoit un chariot fur lequel un ours touchoit de l'orgue; au lieu de tuyaux, cet orgue renfermoit des chats dans des caifles étroites, où ils ne pouvoient remuer; leurs queues fortoient en haut, & étoient liées au registre; de façon qu'à mesure que l'ours preffoit les touches, il tiroit les queues des chats, & leur faifoit miauler des tailles, des deffus, & des bailes. Peut-être Kircher avoit-il imaginé fon clavecin de chats d'après celui là. Quoi qu'il en foit, nous avons eu à Paris, à la Foire Saint-Germain, il y a une vingtaine d'années, un pareil concert de chats, exécuté par le mécanisme de Kircher. Un de mes amis étant allé à ce spectacle, s'y trouva précisément le jour que le Bateleur, pour faire allufion à une foufcription récemment ouverte en faveur d'un célèbre Chanteur de l'Opéra, qui étoit malade de la poitrine, vint propofer, fur fon tréteau, une foufcription pour un de fes Acteurs qui avoit befoin de mou pour rétablir fa fanté. Ce groffier perfifflage contre un homme eftimable, fut puni par quelques jours de prifon.

truction, telles que la ftatue de Memnon tonnant & chantant, les voitures qui marchent fans le fecours des hommes & des animaux, la sphère d'Archimède, le pigeon volant d'Archytas, l'aigle de Regiomontan (1), les horloges à roues, &c. Parmi ces machines, celle d'un Hollandois nommé Adam Wibe, mérite d'être diftinguée; elle fervit pour tranfporter une montagne du dehors de Dantzick dans la Ville même. Il y est aussi question fort en détail des machines mifes en ufage chez les Anciens pour le trait & le tranfport, tant fur terre que fur l'eau, de fardeaux énormes. L'Auteur n'oublie pas celle que Dominique Fontana employa, fous le Pontificat de Sixte V, pour relever l'obélifque du Vatican; après quoi il donne une defcription de la belle machine faire à Augfbourg en 1655 par ordre de l'Empereur Ferdinand III, pour l'Empereur de la

Chine.

Le quatrième livre eft confacré à la Magie ftatique; c'est-à-dire, aux moyens curieux de fixer le poids des corps. Elémens ou principes ordinaires de la ftatique, de la balance ordinaire, du crochet; moyens de pefer les maffes confidérables avec des balances d'un petit volume, &c.; expériences curieufes pour découvrir les vices d'une balance qui paroît jufte; moyens d'eftimer le degré de percuffion d'un marteau, d'une hache, &c.; d'évaluer la force attractive d'une pierre d'aimant; de vérifier la lenteur & la vîteffe du pouls; de pefer l'air, le feu, la fumée, d'affigner la quantité de fel qui fe trouve dans de l'eau falée; de deux coffres pleins, l'un d'or & l'autre de plomb, ou de tout autre métal, juger au poids lequel contient l'or, &c. &c.

La fuite au Mois prochain.

CORRESPONDANCE de la Société Royale, relativement' au magnétifme animal, par M. Thouret, imprimé par ordre du Roi.

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Cette correfpondance renferme l'extrait d'un très grand nombre de lettres adreffées à la Société Royale de la part des Médecins de plufieurs Villes de France; on y voit les malheureux fuccès du magnétifme ani mal dans les Provinces. Excepté deux ou trois Villes où l'enthousiasme a jeté fon voile fur les efprits; voile qui fe déchire de plus en plus dans toutes les autres ; ce nouveau remede univerfel, tant préconifé, a été bientôt rejeté comme inutile & quelquefois comme dangereux. On doit louer le zele du favant Rédacteur de cette Correfpondance, qui, ne cherchant que la vérité & le bien public, s'eft fervi de la preuve par les faits toujours concluans, plutôt que de celle des raifonneinens, i fouvent fpécieux.

(1) Dans le Journal des Savans du mois d'Octobre derniér, pag. 672, édit. in-4o, on donne l'extrait d'une Differtation de MM. Bair & Buerius fur cet aigle volant, im

TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER.

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