DE PARIS, , DÉDIÉES A LA NATION. à l'époque Publiécs per L. PRUD HOMME , du 12 juillet 1789. RUE DES MARAIS F. S. G. No. 20. DU 22 S AV 29 SEPTEMBRE 1792. De la république française. CITOYENS! félicitons - nous. L'an 4 de nötre ré. ! volution est aujourd'hui l'an premier de la république française. Le décret en est porté ; nous nous conftituons républicains. Quelques-uns d'entre vous s'effarouchent encore de ce mot, long-temps anathématisé, & que l'aîné des Mirabeau au lit de mort, & la Fayette dans la fuite, ont voulu flé, trir en le donnant pour synonyme de fa&ieux, de pertura bateurs & même de brigands, Onvous a dit que le régime républicain est un gouvernement anarchique, un corps monstrueux compose d'autant de têtes que de bras. On vous 'menace déjà d'autant de maitres que vous aurez de représentans & d'administrateurs. L'un ajoute qu'il vaudroit beaucoup mieux obéir à un seul tyran, fût-ce Charles IX ou Louis XVI, que d'avoir affaire à plus sieurs autorités constituées, ne fussent-elles confiées qu'à des Aristides ou à des Fétions. On vous a dit encore que le mode républicain est toujours orageux ; qu'il faut combattre sans cesse , sans cesse dénoncer & punir.... Citoyens ! ne croyez pas tout cela. Tout cela n'est point la république. Gardez-vous de juger de l'avenir , d'après l'histoire de nos quatre premières années ; le passage de la servitude monarchique à la liberté républicaine est néces fairement bordé d'écueils , & sujet aux tempêtes, mais enfin on arrive au port, & nous у touchons. On ira plus loin. On vous soutiendra peut-être que même la topographie de la France s'oppose à l'admission & au succès de ce régime politique; comme si la nature , qui à fait tous les hommes libres, leur eût assigné pour l'être certains climats préférablement ou exclusivement à d'autres ! Mais on infifte: la république ne convient qu'à de petits états , à des pays de montagnes , à des îles; & encore les fruits qu'elle y donne sont-ilsamers. Voyez, vous dira-t-on, . la Hollande & la Suisse; ils ont le mot de liberté écric sur toutes leurs enseignes de guerre , sur la proue de tous jes vaisseaux : poffedent-ils la skose? & peuvent-ils y prés |