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II

PRÉSENTATION A LA SOCIÉTÉ DE DEUX PIÈCES ANCIENNES

A la dernière séance, un membre de la Société a présenté deux pièces de monnaie faisant partie de celles, au nombre de 800, que des terrassiers trouvèrent, dans un pot en grès, il y a environ deux ans, sur la ferme de la Motte, commune du Mesnil-Gilbert, en travaillant à l'établissement du tramway de Sourdeval à Granville,

Ces pièces, très minces, portent d'un côté un écu avec trois fleurs de lys et les mots Carolus Francorum; `de l'autre côté, une croix pattée, entre les bras de laquelle sont deux couronnes et deux fleurs de lys, et les mots Sit nomen Domini benedictum.

Ce sont probablement des pièces de Charles VI.

III

Règlement pour la Procession du jubilé de 1745

Du dixième jour de juillet mil sept cent quarante-cinq à Avranches, dans la chambre du conseil du siège du baillage dudit lieu, devant nous Nicolas-Joseph Badier, sieur de la Bunollière, conseiller du Roy, lieutenant particulier, civil et criminel au dit siège, pour l'absence de M. Vivien lieutenant général civil et criminel du même siège :

S'est présenté le Procureur du Roy de ce siège qui a remontré que dimanche dernier quatre de ce mois à la procession en généralle qui se fist pour l'ouverture du jubilé où se trouvèrent les six paroisses exemptes qui y sont sujettes, et entre quelques-unes desquelles il s'éleva touchant le rang de leur croix de sévères contestations, que quelques unes de ces croix furent démanchées et emportées par quantité d'hommes armés de bâtons et prêts à se battre et qui réellement se seraient battus, si justice n'avait mis la maréchaussée après eux et les huissiers, ce qui causa bien du scandale et interrompit longtemps la procession, mais comme il est à propos pour le bon exemple et la tranquillité publique de prévenir les accidents fâcheux qui peut-être naîtraient de pareilles disputes et qui pourraient encore s'élever le dix-huit de ce mois à la procession de la clôture du jubilé où les paroisses exemptes doivent encore se trouver, pourquoy requiert le dit Procureur du Roy qu'il soit fait un règlement pour statue lequel ordre les d. paroisses doivent marcher à la d. procession et que l'ordonnance qui interviendra sur le présent réquisitoire soit exécutée par provision sans préjudice du droit des parties et signiffiée à sa requeste à chacun des curés des d. paroisses avec sommation d'y garder état et d'en faire lecture aux prônes de leurs grandes messes le d. jour dix-huit du présent mois et que deffenses soient faites aux portes croix et à tous parroissiens de chaque parroisses de troubler l'ordre qui sera arresté sous peine de punition corporelle ce qu'il a signé. Le Maréchal, faisant droit sur le réquisitoire

du Procureur du Roy: Nous de l'avis des sieurs officiers soussignés, avons ordonné que les parroisses de la ville et les six parroisses exemptes et leurs croix marcheront en procession, suivant l'ordre cy-après : la pse du Val Saint Père la première, ensuite celle de Sainct Quentin, Sainct Senier, Sainct Jean de la Haize, Sainct Martin, Ponts, St Saturnin, St Gervais et notre dame des Champs, et sera le présent règlement exécuté sans préjudice du droit des parties et par provision et signifié à la requeste du Procureur du Roy à chacun des curés des d. parroisses, pour par eux en faire lecture aux prônes de leurs grandes messes le d. jour dix-huit de ce mois afin que eux et leurs parroissiens ayent à s'y conformer et faisons deffenses aux portes croix et paroissiens des parroisses de troubler l'ordre cy dessus fixé à peine de punition corporelle et d'amande.

Signé : BADIER; de Verdun ; Guelhez; Arondel.

(Extrait du registre du bailliage d'Avranches pour 1745).

Albert LE GRIN.

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Puis..... en parfait ordre range,
Léger comme la mousseline,
De cette beauté tant divine,
Délicatement ouvragé,

Les bords soulignés de dentelle,
L'écrin..... le linge..... aérien...........
Nuageant discret de son rien
Ce corps qu'eût rêvé Praxitèle.

Aujourd'hui, des tiroirs déserts
Qu'un triste néant seul habite,
Nul parfum n'embaume les airs.
A peine, affairé, quelque mite
Qui vit là modeste en son trou,
Les anime en flânant. C'est tout.

On peut, ò pauvre corps inerte,
Te retaper. Mais le vernis
Te badigeonne en pure perte
Sans raviver les temps finis.
Du passé retomba la porte
Sur la joyeuse époque morte
Où ta maitresse, morte aussi,
Ignora l'actuel souci.

Seras-tu, mon cœur, aussi vide
Quand la vieillesse trop stupide
Eloignera de moi chacun ?
Baume à mes dernières années,
Sauras-tu garder le parfum
Des anciennes amours fanées ?
Triste meuble devenu vieux,
Le sauras-tu, faute de mieux ?

PAUL BOUVATTIER.

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