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PIÈCES DE MONNAIES ANCIENNES

J'ai pu me procurer six pièces de monnaie, recueillies chez différentes personnes habitant le Mesnil-Gilbert, provenant du trésor découvert il y a deux ans environ, sur la ferme de la Motte, par des ouvriers travaillant à l'établissement d'une tranchée sur la ligne de Brecey à Sourdeval.

Ces pièces se trouvaient au nombre de près de trois mille et étaient contenues dans un vase en terre.

Elles ont malheureusement été disséminées et vendues de côtés.

tous

du

Des six que j'ai l'honneur de présenter, quatre présentent côté de l'écu fleurdelisé l'inscription: KAROLUS: FRANCOR UM : REX: ++; de l'autre la devise: SIT: NOMEN: DOMINI: BENEDICTUM †, autour de la croix pattée entre les branches de laquelle se trouvent deux couronnes et deux fleurs de lys.

D'après notre collègue, M. Mauduit, ce sont des pièces Charles VII.

Deux autres sont des pièces du duché de Bretagne.

Dr R. DE TANQUEREL DES PLANCHES.

de

X

LA MER

A voir ta nappe immense à la frange d'écume Quel charme nous enchaine, étrange, impérieux, Quand déborde du cœur un torrent d'amertume, En larmes dans les yeux ?

Ecoutant, anxieux, ta voix retentissante,
J'interroge, éperdu, tes immenses rumeurs,
O mer, que nous dis-tu, terrible, menaçante,
Dans tes larges clameurs?

Veux-tu nous raconter les étranges chroniques,
Barde à voix de tonnerre, aux accents inconnus,
Des êtres monstrueux, effrayants, titaniques
En toh sein contenus?

Aurais-tu recueilli dans cette âpre harmonie,
En gigantesques choeurs aux accords enragés,
Les derniers cris d'effroi, d'angoisse et d'agonie
Des pauvres naufragés ?

Ou Celui dont le Ciel dit la gloire et la terre
Proclame la bonté, la puissance à la fois,
Chargea-t-il aux humains d'annoncer sa colère
Ta redoutable voix ?

Ou bien viens-tu mugir, impuissante et sauvage,
Ecumant follement contre Lui, qui prit soin
De dire à ta fureur menaçant le rivage:

Tu n'iras pas plus loin!

P. GIBERT.

XI

LES CHEVAUX DE BOIS

(Souvenir de Foire)

Eh oui ! j'aime les vieux chevaux de bois,
Quand de Barbarie

Le vieil orgue crie,

Lançant les éclats de sa rauque voix.

Ils sont laids, crasseux, peints en vert pistache,
Jaune ou violet,

Crinière en balai,

Avec de grands yeux ronds faits d'une tache.

Pour queue ils ont du crin noir, blane, bleu, roux.
Mais par là très chauves,

Tous ces crins se sauvent

Au vent, ne laissant que de vilains trous.

"

Allons, prenez vos places, l'on commence!
D'un tas de gamins,

Leur sou dans les mains,

Joyeuse, la bande en un bond s'élance.

Ça tourne d'abord assez lentement
Puis un peu plus vite;

Pas un seul n'évite,

Des gais chevaucheurs, l'étourdissement.

Mais l'orgue se tait, soudain tout s'arrête.
D'attendre lassé,

Un groupe pressé

S'élance à son tour; à d'autres la fête.

De ceux après, qui les remplaceront
Dans le vieux manège,

Long est le cortège;

C'est très amusant de tourner en rond.

N'est-ce pas un peu ce que fait en somme,
Sur terre jeté,

Sans sa volonté,

Ce pauvre animal qu'on appelle un homme.

Il naît, le voilà, vit, puis il s'en va
Sans laisser de trace;

A d'autres la place,

Une âme de plus devant Jéhovah.

Pour faire sur terre un rond, nous convie,
Rond toujours égal

Un destin banal;

Il n'en reste rien, et c'est ça la vie.

A ces choses j'ai pensé maintes fois,

Vieille mécanique

Au cercle rythmique,

Vous voyant tourner, vieux chevaux de bois.

PAUL BOUVATTIER.

XII

L'AMANT FIN DE SIÈCLE

Par Henri DATIN

Pour 1909, notre vice-président d'honneur pour Mortain, M. Henri Datin, a publié en feuilleton, son nouveau roman: l'Amant fin

de siècle.

Mlle Juliette Lemarinel, fort riche, épouse sans amour M. de Valréas, ingénieur électricien, dont les découvertes font grand bruit. Pendant six ans, le ménage sans enfants paraît heureux; mais Mme de Valréas qui mène assez grand train, pendant que son mari est occupé de ses travaux scientifiques, s'éprend d'un rastaquo uère se faisant appeler le comte Danielo Scona; elle ne tarde pas à devenir sa maîtresse. Danielo voudrait bien faire divorcer Juliette aux torts de son mari pour l'épouser ensuite : il jouirait alors de son immense fortune. Cette combinaison ne réussit pas. Une lettre anonyme écrite à M. de Valréas, mais que sa femme peut détourner, montre à celle-ci le danger. La malheureuse a écrit à son amant : elle lui demande ses lettres qu'il lui refuse. Son intrigue est connue ; et elle charge René Maugeron, son cousin, qui l'a aimée autrefois, de tâcher de ses lettres. Le mari entend la conversation, mais ne dit rien. Maugeron va réclamer les lettres à Danielo qui déclare qu'il ne les donnera qu'au mari; à ce moment apparaît de Valréas. Danielo lui donne les lettres après avoir toutefois empoché trente mille francs que Maugeron lui avait déjà comptés sur son bureau.

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On pourrait croire que de Valréas va se fåcher, demander sa séparation; pas du tout, il remet tranquillement sans en prendre connaissance les lettres à sa femme, qui les brûle. Cet excellent mari fait seulement observer à celle qui l'a si odieusement trompé, qu'elle a agi légèrement et l'engage à ne pas recommencer. Il veut bien croire qu'il s'agit d'une correspondance littéraire ! Cinq mois après Juliette, qui, parait-il, aime beaucoup son mari maintenant, lui écrit, alors qu'il est à Bruxelles, qu'il va être père !!! Tout est pour

le mieux.

Notre excellent confrère me permettra une remarque: pourquoi

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