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FEUILLE VILLAGEOISE,
ADRESSÉE, CHAQUE SEMAINE,

A TOUS LES VILLAGES DE LA FRANCE,

POUR LES INSTRUIRE

Des Lois, des Evénemens, des Découvertes qui intéressent tout Citoyen:

SECONDE

ANNÉE.

A VINGT-QUATRE PAGES D'IMPRESSION PAR No.

Et à neuf livres de souscription par an.

Heureux le pays où l'on ne trouveroit, ni un seul champ! ni un seul esprit inculte !

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AVIS DU LIBRA IR E.

Quelque's Souscripteurs n'ont pas renouvelé encore leur abonnement, ne sachant pas, disent-ils, si je recevrai des assignats au lieu d'argent mais comment peuvent-ils penser que je rejetterai un papier qui est la monnoie de la constitution? La distance des lieux a peutêtre empêché l'abonnement de quelques autres Souscripteurs de me parvenir à temps. N'importe, je leur envoie le premier numéro de la seconde année, mais non les numéros suivans, à moins que je ne reçoive leur souscription.

Printed in France.

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'EST à vous, peuple vertueux des campagnes, que notre Feuille est destinée. Considérant que les villes avoient assez de professeurs habiles, mais que les villages en manquoient, nous avons entrepris de vous. instruire Vous instruire, c'est défricher la meilleure terre du royaume.

:

La difficulté de l'entreprise consistoit, 1o. dans votre peu de fortune, qui ne vous permettoit pas un abonnement dispendieux : nous avons abaissé le prix de la souscription autant que notre propre fortune le permettoit; 2°. dans le peu de temps que vos travaux laissoient à vos lectures: nous avons partagé nos leçons en semaines, et abrégé l'instruction, en la bornant aux objets les plus importans ; 3°. dans votre peu de connoissances préliminaires qui nous obligeoient de remonter aux élémens des idées et à la grammaire des Troisième Partie.

A 2

mots: nous avons suivi une méthode moins ennuyeuse; en ramenant les mêmes termes, en répétant les mêmes idées, nous avons accoutumé vos esprits à les comprendre.

Le ministère n'auroit pas demandé mieux que de nous fournir des secours; mais nous aurions par-là reçu des liens, et nous voulions être indépendans de tout pouvoir. Des clubs et des sociétés s'offroient pour faciliter notre travail; mais en facilitant notre travail, ils auroient voulu le diriger, et nous voulions être indépendans de tout parti et de toute opinion.

Le zèle patriotique nous a servis à notre gré: une foule de bons pasteurs et d'honnêtes propriétaires, résidant à côté de vous, et adoptant notre plan, se sont chargés de vous expliquer nos leçons, d'en éclaircir les passages obscurs, et d'ajouter enfin leurs lumières voisines à la clarté éloignée que nous cherchions à répandre sur vous.

Ils nous rendoient compte de vos progrès; ils nous suggéroient les articles sur lesquels vous aviez le plus de besoin d'être instruits. Combien de fois nous avons regretté que le court espace de notre Feuille ne nous permît pas d'insérer leurs lettres et leurs observations!

Graces à leurs soins, nous avons vu croître dans les campagnes les premiers germes des connoissances utiles; graces à leurs soins, nous avons réussi à extirper quelques erreurs, qui, pour être anciennes, n'étoient pas moins funestes.

Nous allons commencer un second cours d'études. Nous espérons qu'il réussira comme le premier. Rien me sora négligé pour la perfection de notre Feuille,

Bons et utiles Villageois, votre bonheur a été le principal objet de la Constitution française; votre principal intérêt est de la connoître à fond, de l'observer religieusement, et de la maintenir avec courage; et si quelqu'un s'arme contre elle, vous devez le regarder comme votre principal ennemi : quiconque veut blesser la Constitution, veut tuer le peuple.

Hélas! que de mauvais citoyens, ou de faux pc• litiques s'affligent de vous voir sortir de l'ignorance! Nous en avons entendu plusieurs condamner notre Feuille, pour le bien même qu'elle vouloit vous faire. "Comment, s'écrioient-ils, vous allez attenter à l'heu" reuse simplicité des paysans; soulever sur leur front "le voile salutaire qui leur cache la moitié de leurs " peines; leur apprendre à disputer avec leurs maîtres; " les affamer de nouveautés et de nouvelles; les dé

goûter enfin de leur vie monotone et de leurs plaisirs » rustiques! Tant de discussions politiques convien"nent-elles à ces hommes agrestes, et rendront-elles ", leur condition meilleure? Voici comme nous avons répondu à cette objection misérable : Nous prions, et nos censeurs, et nos souscripteurs, de peser attentivement notre réponse ou nos maximes.

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Lorsque dans un Etat la servitude politique est " abolie, on y retrouve encore deux servitudes natu"relles et terribles, la pauvreté et l'ignorance.

"Un peuple misérable est au premier tyran qui » l'achète : un peuple idiot est au premier fourbe "' qui le flatte.

"Ne pouvant semer la richesse dans les hameaux,

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