Page images
PDF
EPUB

en je vous parle, il doit être entrepris de manière à ne plus fe mêler des cabales.

» Adieu! adieu! nous avons bien fouffert, nous fouffrirons bien; mais l'horizon s'éclaircit. Louange à l'auteur de tout bien! » Je vous embraffe de tout mon cœur,

[ocr errors]

24 juillet 1791.

Faites, je vous prie, mettre ce billet a la petite pofte; je vous en ferai obligé

[ocr errors]

Autre lettre.

Ce 7 août 1792.

Monfieur, pénétré de ia plus vive douleur, du plus fcélérat. des outrages commis contre le plus refpectable des rois, de la part de la fection de Mauconféil, ma fection, fi j'ai la douleur de demeurer fur une telle fection, j'ai la confolation de pouvoir me dire que jamais je ne me fuis trouvé dans les affemblées de tels monftres; mais que je volerai par-tout où il fera néceflaire pour me joindre parmi les vrais sujets du meilleur des rois, pour verfer jufqu'à la dernière goutte de notre fang, pour lui conferver fes précieux jours & le conferver dans tous les droits. J'aurois défiré, Monfieur, en me jetant à fes pieds, lui témoigner ces fentimens qui partent d'un cœur le plus pur; mais comme cela est impoffible, daignez, je vous fupplie, m'honorer de votre protection, en lui faifant part de mes fentimens, qu'un tel crime ne peut être pardonnable ferions-nous que cent contre mille, lorsque l'on combat pour une fi bonne caufe, en ne ceflant d'adreffer nos Voeux au feigneur, pour en obtenir le fuccès & la confervation des précieux jours de ce bon roi & de notre bonne reine, & de toute la famille royale, & des vôtres, notre efpérance ne peut pas être vaine contre tous ces impies jacobins qui veulent détruire le plus jufte des rois.

Ce font les fentimens avec lefquels j'ai bien l'honneur d'être, avec autant de refpect que de vénération, Monfieur, votre trèshumble & obéiffant ferviteur. Ainfi figné, GEORGE LAROCHE. Moa adreffe eft rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, no. 39.

Autre lettre.

20 avril 1792.

Ce pauvre roi de Suède eft-il mort? eft-il vivant? Je vous le demande, mon cher Pouteau. Les gazetiers me donnent la quefAon.

Les démagogues circonftancient fa mort à la rendre croya ble; mais ils ont un grand intérêt à perfuader au peuple que les Jacobins peuvent, en trois mois, détruire toutes les têtes cou ronnées de l'Europe, afin de l'engager à fe livrer à tous les excès auxquels l'efprit de fanatifme & de brigandage les porte. Durofoy dit: Le roi fait mieux. Fontenay, qui bat, pour rendre fa feuille marchande, tantôt fur la caiffe, tantôt fur le tambour, dit: il étoit en danger le 6 d'avril.

[ocr errors]

» Il n'étoit donc pas mort le 29 de mars, comme l'annonçok le Moniteur & les autres pamphlets de la même clique. Nous fommes ici torturés; car nous prenons grand intérêt à un prince qui le déclare fi bon ami du nôtre; & nous aimerons à voir le crime malheureux dans fon fuccès, & puni par celui même fur lequel il avoit attenté.

Un mot de vous, mon cher ami, une ligne; je vous promets quatre pages en revanche. Je gage que la banque Vauvineux va toujours fon train, & paie en belle monnoie; mais pour que je fois affuré que cela ira jufqu'au bout, il faut que les gens que je vous ai nommés foient quelque part derrière. Si on ne les voit pas chez Vauvineux, on doit les avoir apperçus à la Monnoie. Faites, faites, faites votre enquête, & après cela je me fais fort de faire avoir le fond du fecret au roi, quand il pourra agir par lui-même, & engagez ceux que vous mettrez en mouvement, au filence. Vous en connoîtrez l'importance par la fuite.

» Je fuis d'un humeur,, de chien: cela ne m'empêche pas de vous aimer de tout mon cœur ".

Autre lettre.

Thierri, juin 1792.

«Je ne me rappelle point, mon ami, ce que contenoit ma dernière lettre, mais je fouhaite faire paffer dans votre cœur les abondantes confolations que nous avons reçues depuis l'héroïque journée du mercredi. Ah! que nous avons pleuré dans ma maifon, en apprenant les circonstances de la paffion de notre fets gneur! mais c'étoit avec foi dans fa réfurrection, & la confiance qu'il feroit le fauveur de notre pays, comme celui dont il étoit ici en tout fens l'image, l'a été de tous les hommes. En voyant ce que nos juifs lui ont fait fouffrir, vous voyez ce que nous avons lieu d'en efpérer; car il ne fe fera pas rendu inutilement anathème pour le falut de fon peuple. Il faut, mon cher, voir cette mlaireci toute en Dieu, comme voyoit Malebranche. Depuis plus de deux cents ans, Satan avoit réfolu, par la ruine entière de la maifon de Bourbon, celle de la religion de la France & de toute l'Europe; il n'y a point de machine qu'il n'ait mife en œuvre pour cela. Il avoit trouvé le moyen de s'emparer de la volonté des trois quarts des hommes de cette malheureufe monat chie, & la poffeffion qu'il avoit prife d'eux eft encore viable dans les regards de tous ces malheureux. Entre autres il avoit attité en Angieterre le duc d'Ori.... pour lui faire trouver la les moyens d'en venir au but auquel il lui avoit fuggéré de prétendre. Ces moyens furent montrés à de bonnes ames , pour qu'ils en arrêtalent l'effet par leurs prières; & quand le porteur, le croyant affuré du fuccès, fe préfenta, muni d'eux, au milicu de la chambre de la noblefie, pour la décider à le fuivre, it tomba los quatre fers en Pair. Les pauvres ouvriers de Dieu reconnurent à certe feale marque, que leur travail avoit eu du fuccès, & perfévérèrent. Depuis ce temps, ils n'ont donné aucun relâche à l'ennemi démarqué. Je ne parle pas jer du trifle due, qui n'étoit qu'un inftrument, mais bien dangereux, puifque

[ocr errors]

aveuglément, & fans le favoir, en croyant faire lavantage de fa. propre race, il livroit toute fa maifon: je paric du promoteur en chef de toutes les difgraces de l'homme, ici & ailleurs. Depuis ce temps, notre impitoyable adverfaire a vu chaque jour décroitre fa puiflance par le défarmement fucceflif des créatures humaines vivantes, employées par lui à l'exécution de fes coupables defeins, & l'impuifiance à laquelle ont été réduites celles qui étoient ou fraichement ou anciennement entre les morts. 1! en a redoublé de rage, & de là les crimes partiels qu'il fait commettre par ceux dont il s'eft rendu maître ici bas. Mais les attentats décififs lui font interdits, & entre autres ceux qu'il infpirercit fur les perfonnes royales. La garde célefte qui les entoure eft la même qui environnoit les rois d'Ifraël qui marchoient dans la voie du feigneur. Voltaire s'est bien moqué de cette garde: l'armée de Xerxès ne lui étoit pas comperable. Une foi vive, qui a fes points d'appui, me dit que mon roi en eft entouré: tous les impies qui approcheront de lui feront forcés de courber la tête, au lieu de pouvoir, lever fur lui leurs bras facriléges. Il n'y a rien de fi beau & de fi vrai que ce que je vous dis ; &, dans un cas d'émeute, Louis XVI peut en faire l'efici. Qu'il fe porte rapidement, avec vingt-cinq gardes, à cheval comme lui, au lieu de la fermentation: tout fera forcé de plier & de fe profterner devant lui. Le plus fort du travail eft fait, mon ami; le roi s'eft résigné & mis entre les mains de fon créateur: jugez à qual degré de puiffance cela le porte, puifqu'Achab, pourri de vices, pour s'être humilié devant Dieu, par un feul acte d'un moment, obtint la victoire fur fes ennemis. Achab avoit le cœur faux, l'ame dépravée; & mon roi a l'ame la plus franche qui fuit fortie des mains de Dieu; & l'augufte, la celefte Elifabeth a fur le front l'égide qui pend au bras de la véritable fagefic. Ne craignez rien de la Fayette: il eft lié comme fes complices: nous l'avons va coiffé comme il doit l'ètre un jour. 1 eft, comme fa cabale, livré aux efprits de terreur & de confufion; il ne fauroit prendre un parti qui lui réuffiffe, & le mieux bar lui eft d'être mis aux mains de fes ennemis par ceux en qui i croit pouvoir placer fa confiance. Ne discontinuons pas cependant d'élever les bras vers le ciel; fongeons à l'attitude de Moise, tandis qu'lfrael combattoir. Il faut que Phomme agilfe ici, puifque c'eft le lieu de fon action, le bien & le mal ne peuvent y être faits que par lui. Puifque prefque toutes les églifes foat fermées, ou par l'interdiction ou par la profanation, que toutes nos maifons deviennent des oratoires. Le moment cit bien décifif pour nous; ou Satan continuera de régner fur la terre comme il fait, jufqu'à ce qui fe préfente des hommes pour lui faire tète, comme David' à Coliath, ou le règne de Jéfus-Chrift, fi avantageux pour nous & tant prédit par les prophètes, s'y établira. Voilà la crife dans laquelle nous fommes, mon ami, & dont je dois vous avoir parlé coafulément. Nous pouvons, faute de foi, d'amour & de zèle, laiffer échapper l'occation, mais nous la tenons. Au reste, Died ne fait rien fans nous, qui fommes les rois de la terre; c'est à nous à amener le moment prefcrit par fes décrets. Ne fouffrons pas que notre ennemi, qui ne peut rien fans nous, continue de tout faire, & par nous. La belle étoile que celle de Louis XVI! S'il perfévère, & nous n'avons pas le maitieur de l'abandonner, i! effacera la gloire de Salomon, Aétric par fes prévarisations; i)

fera le modèle & le flambeau de l'Europe. Je verrai le commencement de cela, & chanterai en m'en allant le nunc dimittis. Vous & mes enfans vous jouirez ici, tandis que je bénirai ailleurs. Pour vous fortifier, lifez les faintes, écritures feul contre- poifon de toutes les rêveries philofophiques par lefquelles nous avons été égarés. Adieu, mon cher ami je configne ma lettre aux gar-. diens incorruptibles des correfpondances des chrétiens entre eux pour que le fecret n'en foit pas violé.

»Je vous embrale de tout mon cœur »..

Le Journal patriotique.

« La Chronique de Paris, & toute cette horde d'affaffins qui empoifonnent le peuple & entretiennent la fermentation. Si le procureur du roi, provoqué par des députés, ne faifoit pas fon devoir, il faut alors le dénoncer à l'affemblée; & lorsqu'on prend un tel parti, il faut en venir à la délibération, malgré l'oppofi tion de la minorité, mais fans tumulte, fans clameurs, en fe levant en allez grand nombre pour que le préfident ne doute pas que le vœu de l'altemblée fe manifefte, & qu'il faut lui obéir.

faut tendre à la prompte expédition des affaires fans précipitation, & pour cela imprimer les articles à difcuter, & nommer quelques membres pour portor la parole.

[ocr errors]

»Il faut avoir foin de remarquer & de rendre fenfibles toutos les fupercheries, tous les faux principes à l'aide defquels on trompe le peuple en l'excitant à la licence, & la perfidie avec faquelle on lui préfente fes intérêts bleflés, là où il n'y a que la vanité & l'intérêt perfonnel de certaines gens compromis. Par exemple, dans la grande queftion de l'éligibilité, il eft inconcevable que perfonne n'ait fu dire: Bonnes gens, ouvrez les. yeux; ceux qui parmi vous paient 54 liv. d'impofition, & il y "en a un très-grand nombre, ne font pas tous en état de défendre » les intérêts de la nation dans le corps légiflatif ». Mais ceux qui, ne paient pas cette tomme d'impofition, les pauvres artifans, les pauvres payfens feroient-ils plus capables d'être représentans ? Ceux dont toute l'occupation, toute l'inquiétude eft de pourvoir à leur fubfiftance, ont-ils le défir & les moyens d'arriver à la re préfentation nationale? Ce n'eft donc pas la cause du pauvre. peuple, mais celle des gens d'une clalle moyenne. qui, avec quelques connoitances acquifes, manquant de propriétés, de for tane, ont un défir ardent d'en obtenir, & veulent ainfi s'ouvrir la porte des emplois politiques.

Mais vous, pauvre peuple, eft-il de votre intérêt d'être représenté par des hommes qui ont leur fortune à faire, ou par ceux qui ont leur fortune faite? Ouvrez donc les yeux, & » voyez ce que fignific ces belles phrafes: On outrage le peuple, » on exclut les deux tiers du peuple de la représentation nationale

i el très-important dans de femblables occafions de parler clair & d'écrire, d'imprimer, de publier dans les provinces ces explications, Voilà la conduite à tenir hors de l'affemblée. On enivre le peuple, on l'agite; il faut le calmer, lui montrer les faites de l'onarchie, comment tout petit par la licence, pár Pabfeace de Pordse. Il faut que tous les citoyens pažibles fe réuht

Lent dans toutes les parties du royaume pour contenir les fédi tieux & les brigands; que les gardes nationales reconnoiffent, pour leur propre sûreté, la néceflité de la difcipline, de l'obéiffance au magiftrat, de la foumiflion au roi; car fi le chef du pouvoir exécutif eft fans autorité fur la milice, sa fonction est › nulle, dérifoire. Le gouvernement fe convertit en une démocra tie extravagante.

» Il faut donc tendre, dans l'assemblée & au-dehors, à remettre à leur place tous les refforts de l'adminiftration, à les fubordonner inviolablement à l'autorité royale; à rétablir la difcipline par▾ mi les troupes, & la paix parmi les citoyens.

» Je continuerai un autre jour ".

Autre lettre.

Coblentz, ce 7 mars 1792.

"Monfieur le duc, j'ai l'honneur de vous écrire, pour réclamer un cheval qui m'appartient, qui a été vendu a mon infçu, pour la nouvelle garde du roi, qui nous commande; M. de Liancour, fous-lieutenant de la compagnie de Luxembourg, envoyé d'ici par fes camarades, relativement à nos chevaux; plufieurs en ont fait wenir, & d'autres étant montés, ont confenti qu'ils fuffent vendus. J'étois aux eaux d'Embs, cruellement tourmenté par quatre pierres énormes. Auffi-tôt débarrallé, je vins ici, où j'appris le départ & le retour de M. de Liancour fur le champ j'écrivis an fourriermajor, qui étoit encore à Paris; il fut chez M. d'Aguelleau, redemander mon cheval. Il lui répondit que cela ne le pouvoit pas. Ce cheval étoit à moi; perfonne ne le pouvoit vendre que moi: ferois-je la victime de l'indifcrétion d'un jeune homme ?

"Permettez-moi, M. le duc, de vous expofer ma position. Emigré avec trois enfans depuis deux ans, privé de mes rentes & de mes appointemens, mes terres fous le féqueftre ; &, ponr tout dire, un coquin a profité de mon abfence pour me faire condamner au district fur le champ; il m'a fait failir & exécuter une fomme d'environ deux mille livres, la feule reffource qu'il me reftoit; je fuis à pied, & aucuns moyens pour me remonter, & fous peu de temps, pas de quoi même pour fubfifter. Je vous déclare au jufte mon état; j'en appelle, M. le dac, à votre loyauté & à votre juftice; l'une & l'autre me font trop connues pour douter un inftant que mon cheval ne me foit point rendu; & au cas qu'il foit payé, on en remettra l'argent, & on paiera la nourriture & toute autre depenfe qu'il aura pu occafionner. Je vous fais mille excufes de tous ces longs détails; je vous donne ma parole d'homeur qu'ils ne font point exagérés. Je vous envoie ci-joint le fignálement de cet animal. Je suis avec respect, M. le duc, votre très-humble & très-obéillant ferviteur,

BOSREDONT.

Copie de la lettre de M. Briffac, écrite à M. Bourdon, le 5 avril 17926

Aux Tuileries, les avril 1792.

Je vous aurois fur le champ, Monfieur, non-feulement répondu, mais envoyé votre cheval, nommé Lyon, s'il n'avoit pas

« PreviousContinue »