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dans celles de Paris; on y trouva une fabrique de faux affignats; on en tua fans rémiffion tous les complices. Les prifonniers pour dettes, ou par jugement de la police correctionnelle, furent élargis, & s'en allèrent fains & faufs. Le fameux Lamothe, mari de la comteffe de Valois, & retiré volontairement à Bicêtre, fe nomma; le peuple le prit fous fa fauve-garde. Beaucoup de citoyens que la mifère avoit relégués là ne coururent ausun danger; mais tout le refte tomba fous les coups de fabres, de piques, de maffues du peuple-Hercule nettoyant les étables du roi Augias. Il y eut beaucoup de monde de tué.

Il y en eut beaucoup moins à la Salpêtrière. On compte à peine 45 femmes jugées à mort par le peuple. La Defrues fut l'une des premières; fa parure ne fléchit pas fes juges. Le complot étoit tellement mûr, que dans ces deux hôpitaux, Bicêtre & la Salpêtrière, quand on appela les galbanums, tous ceux qui en fortirent, crièrent

fortant: vive le roi, donnez-nous des armes. La réponse du peuple ne fe fit pas attendre; de l'aveu des guichetiers du châtelet, les fcélérats d'entre leurs prifonniers crièrent auffi dans la nuit du premier au 2 fep tembre, vive Condé, vivent les Autrichiens à bas la nation!

Il reste encore une prifon à vider. Le peuple fut tenté un moment de couronner fes expéditions par celleJà, puifque fous le règne de l'égalité, le crime refte impuni parce qu'il a porté une couronne. Mais le peuple en appelle & en réfère à la convention.

Etat de nos armées.

Il s'élève depuis quelques jours un murmure prefque général contre l'impénétrabilité du fecret des frontières; les opérations de la campagne ne font prefque pas connues du peuple, & le peuple a sûrement bien le droit de s'en plaindre; fa réclamation eft jufte, elle eft légitime:, mais ce qui ne l'eft point autant, ce qui n'eft au contraire qu'un acte de perfidie incroyable, c'eft que de' malheureux intrigans profitent de ce mouvement pour égarer les bons citoyens, & pour ravir au confeil exécuif, fur-tout à Danton, la confiance que ce magiftrat a fi

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Le 37!** 1792 des hommer ivres du ana verse dans toutes les Prisons de Paris,allerent à l'Hopital de la Salpeinere,se firent representer les ) prisonnieres au nombre de quarante-cing et d'apres la lecture de cerone, les assommerent sur la place, la femme De rrues fut une dos, victimes. Ces malheureuses ne trempoient aucunement dans la conspiration des prisons.

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bien méritée, & fans laquelle fes talens &fes vertus devien nent inutiles à la chofe publique..

Parifiens! nous convenons avec vous de la légitimité de vos inquiétudes: fi vous n'étiez foupçonneux, vous ne feriez pas dignes de la liberté; mais auffi que vos foupçons aient une règle; ne les laiffez pas fervir de prétexte à l'intrigue & à l'orgueil. Quand vous foupçonnerez un citoyen qui remplit des fonctions publiques; par exemple, Pétion, Danton, Robespierre; affemblez-vous dans les places publiques, le vrai domicile des hommes libres; envoyez au magiftrat fufpecté quelque organe de la multitude; faites-lui dire que vous défirez l'entendre fur telle ou telle inculpation; mandez-le, fi vous le voulez, au milieu de vous; interrogez-le; faites qu'il s'explique en votre présence; ne vous en rapportez qu'à vous-mêmes fur tout ce que l'on vous dit de vos magiftrats: `mais fi vous prêtez une oreille facile aux vociférations du mier énergumène, alors vous tombez néceffairement dans l'un ou l'autre des piéges qu'il vous tend. Ou cet énergumène eft payé par ceux qui ont intérêt de divifer les citoyens, ou il n'eft pouffé que par l'aiguillon d'une vanité infenfée; & dans l'un comme dans l'autre cas, ce n'eft pas le peuple qu'il veut fervir; c'est lui-même, ou c'est un parti d'intrigans & d'opprefleurs.

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Citoyens! ne négligez pas cet avis; nous ne vous le donnons que parce que nous avons vu un méprifable ambitieux vouloir jeter parmi vous ces germes de difcorde. Nous l'avons déjà dit; le temps eft venu où il ne doit plus y avoir qu'une efpèce de patriotes. Le patriotifme confifte aujourd'hui à chaffer, à exterminer les Autrichiens celui qui affecte un autre patriotifme que celui-là, n'eft point un patriote.

Revenons au fecret qui femble envelopper les opérations miniftérielles relatives à la guerre. Citoyens! en connoiffezvous la caufe? Non. Eh bien! la voici. Tous les agens du pouvoir exécutif royal étoient devenus les complices du roi; tous, jufqu'aux maîtres de pofte, étoient entrés dans la conspiration des Tuileries: à l'approche des Pruífrens, on les avoit payés pour n'avoir pas, ou pour avoir peu de chevaux, & voilà pourquoi le fervice des courriers a effuyé d'auffi inconcevables retaids. Le confeil exécutif avoit pris des mesures qui fembloient devoir affurer la correfpondance la plus rapide; il avoit envoyé

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dans toutes les armées l'élite des patriotes de la capi tale, & ce n'eft que depuis peu de jours que l'on a enfin découvert que ces mêmes patriotes étoient prefque toujours arrêtés par la malveillance des maitres de pofte; mais l'état des chofes eft changé; ce complot eft avorté comme tous les autres. Par fa décifion du 6 feptembre, le confeil exécutif a ordonné que de Paris à toutes les from tières qui fervent de théâtre à la guerre, il feroit établi de quinze lieues en quinze lieues des relais d'hommes & de chevaux qui affureroient invariablement cette partie effentielle du fervice public; fi bien qu'à l'avenir lè con feil exécutif recevra au moins deux bulletins de la guerre par jour, & ces bulletins feront publiés & affichés avec le plus grand foin,

En attendant la publication de ces nouvelles, voici a que nous favons, ce que nous affirmons de l'état actuel de la campagne. L'armée ennemie eft divifée en deux prins cipales parties; celle qui eft occupée dans les Pays-Bas, & celle qui a fait fon invafion par le Luxembourg. L'ar mée des Pays-Bas ne mérite en ce moment aucune attention; elle n'eft que fur la défenfive; nous nous occuperons d'elle, alors que le confeil exécutif aura donné Pordre d'entrer dans le Brabant. Quant à l'armée com mandée par Brunswick, elle eft fubdivifée en trois corps; le premier fous les ordres de Brunfwick lui-même; l'autre fous les ordres du roi de Pruffe, & le troisième fous les ordres de Clerfaït. Ces trois corps s'étoient d'abord raf femblés dans le Luxembourg; ils ont pénétré par Longwy. (On fait comme cette place a été livrée.) De Longwy Brunswick, avec quarante-cinq mille hommes, s'eft avancé fur Verdun, en tournant Thionville & Metz, qu'il a laiffés derrière lui. Le roi de Prufe, avec quarante mille hommes, a fuivi la colonne du duc de Brunfwick, jufqu'à la hauteur de Thionville, où il eft actuellement ; & Clerfait, fur la gauche, s'eft porté vers Stenay, avec une petite armée de quinze mille hommes feulement. On voit que dans un baffin qui n'eft pas d'une très- vaste étendue, les ennemis ont difpofé trois armées d'une manière prefque triangulaire entre Longwy, Thionville, Metz, Landau, Haguenau, Strasbourg, Sainte-Menehould, Saint-Difier, Châlons, Reims, Lechêne, Clermont, Beaufort, Mouzon, Montmedy, Sedan, Carignan, &c. Les ennemis ont à leur difpofition Longwy, Stenay, Verdun,

વર્ષા

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