Lacepède, il ne faut pas y penfer; ne l'enlevons pas à l'hiftoire naturelle. S'il n'y fait point de découvertes, ou des obfervations neuves, du moins eft-il laborieux & affez exact. Il nous faut un continuateur à Buffon, fi ce n'eft pour la diction, du moins pour compléter & finir le beau monument qu'il a fi bien commencé. Les fautes. qu'y fera Lacepède y feront moins graves que fes chutes dans la convention. D'ailleurs, il vaut mieux que Paf toret. Celui-ci eft pourtant beaucoup moins à craindre depuis qu'il n'y a plus de lifte civile. comme Lacretelle convoite une place à la convention il en convoitoit une à la légiflature; mais ne nous y laiffons pas prendre une feconde fois; il nous a donné la mefure de fon patriotisme & de fes principes. C'en eft affez; Lacretelle ne fera plus un de nos législateurs. Lafond-de-Ladébat eft au niveau d'une comptabilité; mais il n'eft pas de force pour une convention. Ne futor ultra crepidam. Pour Laureau, ce nom eft devenu un fobriquet injurieux. Lecointre de Verfailles, ainfi que Santerre, feroient mieux aux frontières fous les ordres de Dubois de Crancé. Lequinio; dans une difette, on pourroit avoir recours à ce patriote. Merlin eft un peu plus fort; mais il eft encore novice pour les grandes queftions qui vont être agitées. : Muraire peut être nommé; mais fans le perdre de vue. Vergniaud, Thuriot, de même. Saladin a moins de principes, mais il est plus ar'dent. Quatremer. Voyez Laureau. Ramond, idem. Celui-ci à lui feul eft plus rufé que tous les royalistes & fayétiftes enfemble. Mais un écrivain révolutionnaire qu'il ne faut point oublier, & que la fection des Quinze - Vingts n'auroit point dû paffer fous filence dans les remercimens folennels qu'elle vient de voter aux principaux journalistes patriotes (1), Gorfas, Carra, Desmoulins, &c. c'est (1) Voyez à la fuite de cet article. Marat Marat, l'Ami du Peuple. Qui! Marat doit être nommé des premiers à la convention, puifqu'il a été l'un de ceux qui ont le plus puillamment influé fur l'opinion publique, tendante à une prochaine convention. Marat a tout prévu, & a eu le courage de ne rien taire. Depuis deux ans il provoquoit chaque jour la journée du 20 juin, & fur-tout celle du 10 août. Marat ne fera point le plus fage, le plus profond de nos légiflateurs mais il faut lui réserver une place parmi eux, quand ce ne feroit que pour qu'il tienne fans ceffe fufpendu fur leur tête le glaive du peuple prêt à frapper fes reprélentans parjures ou modérés, Marat dois être de la convention nationale, comme on jette un morceau, de levain dans la pâte pour en faire de bon pain, SECTION DES QUINZE-V IN GITS. Extrait du registre des délibérations de la fection des Quinze Vingts, du 21 août; 1792, l'an 4 de la liberté, le Premier de l'égalité. Sur la propofition d'un membre, la fection a adopté en fon entier Parrêté fuivant b La fection des Quinze-Vingts, faubourg Saint-Antoine, confiderant que pendant la révolution, les écrivains patriotes ont préparé au peuple strançais le chemin de l'é galité & de la liberté, qu'ils ont oujouts donné l'éveil au moindre danger de la patrie, qu'ils ont hardiment annoncé les complors des confpirateurs & les trames Infernales qui s'ourdifloient auk Tuileries à l'ombre d'un ealme trompeur.. Confiderant que leurs écrits ont répandu dans, l'empire le feu électrique qui va nous donner une, conftitution digne d'un peuple roi; déclare à toute l'Europe que Gorlas, auteur de Courrier des 83 départemens, Carra, auteur des Annales patriotiques,. Prudhomme, auteur des Révolutions des Haris, Desmbulins, auteur des Révolutions du Brabant, Ont bien mérité de la patriem 91199 9b 9 L'affemblée générale vote des remercimens à tous les écrivains de l'empire qui ont prêché la diberté & l'é galité: Arrête en outre que les préfent arrêté fera porté par des commiffaires aux quatre auteurs qu'elle vient de dé fighter. Pour copie conforme, RENEL, fecrétaire-greffier om i No. 164. Tome 13. D Lyon. Extrait d'une lettre de cette ville, en date du Les étrangers fufpects, entaflés depuis quelque temps dans nos murs, partent en foule. Au milieu de la nuit dermière, on a arrêté un régiment de dragons qui partoit fans ordre, & prenoit la route du ci-devant Dauphiné; on s'eft affuré des chefs. Les nouvelles de l'armée du midi annoncent que le tyran farde ne paroît pas vouloir croifer fes lances avec nous; des déferteurs piémontais nous affurent qu'il a retiré deux régimens de la Savoie. Le général, écrit-on, nous jouera quelques tours de fon métier. Il eft auffi rufé, aufli faux que Lafayette; comme Judas, il aime beaucoup à tenir la bourfe de la compagnie; on n'a peut-être pas ou blié fes gentilleffes financières lorfqu'il étoit président du comité de ce nom. Il en est une autre qui a fon mérite, Lous prétexte que les départemens mettoient trop de lenteur à l'équipement des volontaires; il fe fit adjuger l'entreprife, & trois millions à fa difpofition; il s'eft conduit en véritable fourniffeur & entrepreneur. Ces obfervations ne font pas inutiles: l'avarice fut toujours le trait caractérifque des traîtres. On n'eft point dupe du patelinage, des grimaces patriotiques & des fermens de ce général; on fe rappelle de for voyage précipité à Paris pour aller annoncer infolemment à l'aflemblée nationale qu'il n'y auroit plus ni généraux, ni armée fi l'on prononçoit la déchéance du roi. Diverfes autres lettres de Lyon nous parlent de l'ar zivée des commiffaires de l'affemblée nationale le 16 août en cette ville, du discours de M. Saint-Michel fur la place des Terraux, au comité central, point de réunion de tous les braves fans-culottes, de la deftitution du département & du diftrict. Le procureur-général-fyndic vouloit argutier, protefter, &c. mais la fermeté & le laconifme du maire l'ont atterré. Les fans-culottes ont battu la caiffe, & fommé au nom de la nation fouveraine d'illuminer en figne de réjouiffance de cettte mémorable & falutaire expulfion. C'eft ainfi, adminiftrateurs infidèles, s'écrioit le peuple, c'est ainsi qu'en partant je vous fais mes adieux. D'autres lettres enfin nous annoncent que la ftatue équestre de Louis XV a été enlevée proprement, & qu'on fe propofe de la conferver comme un monument précieux, des arts. Qu'elle foit réduite en poudre à la voix fulminante du peuple. Ne laiffons point le nourrir au fond da CO cœur des pervers le coupable espoir de voir de pareille horreurs fe réériger! Brifons, britons tout ce qui peut nous rappeler le douloureux fouvenir de nos chaînes craignons que la tyrannie n'en raffemble les chaînons épars! Extrait d'une lettre de Stokelm, en date du 6 août 1792, adreffée à L. Prudhomme, éditeur des Révolutions de Paris. Vous ferez pendu, monfieur, haut & court, lorfque Pilluftre duc de Brunfwick aura fait fon entrée à Paris, & ce fera au plus tard à la mi-feptembre. Ce ne font point de vaines terreurs que je prétends vous infpirer; mais une crainte falutaire qui vous amène à réfipifcence & vous ouvre enfin les yeux fur le bord du précipice où vous ont conduit vos erremens démocratiques. Les difpofitions de nos féréniffimes princes, à l'aide des puisfances alliées, leurs intelligences avec l'intérieur de la France, tout promet & affure le plus grand & le plus prompt fuccès à leurs armes. Que deviendront alors, pensezy bien, ces jacobins & clubiftes, premiers auteurs de tous les défordres? aucun de ces factieux n'échappera au jufte reffentiment de la cour & de la magiftrature; on les enverra tous aux galères, les préfidens & fecrétaires de cette année exceptés; ceux-ci feront pendus fans rémiffion; il est même tel orateur qui pourroit bien être roué vif..... & les députés républicains, le même fort les attend. Que deviendront... les journalistes & les écrivaffiers démagogues; Carra, Mercier, les auteurs & rédacteurs du père Duchêne, du Patriote Français, de la Chronique de Paris, & Camille Desmoulins? Ils feront fouettés & mis au carcan pendant trois jours, enfuite étranglés jusqu'à ce que mort s'enfuive.... Penfez-vous qu'on vous ait oublié? Je puis vous assurer avoir vu votre nom inscrit au catalogue des bandits de première claffe, dont le rétablissement du bon ordre en France exige un prompt: & exemplaire châtiment. Ouvrez les yeux, il en eft temps; écoutez un ami qui, fi vous n'avez pitié de vous-même, vous conjure au nom de tout ce que la nature a de plus cher, de votre femme, de vos pauvres enfans, de réprimer cette fureur démagogique qui vous perdra infailliblement: il fera bien plus honorable & infiniment plus utile pour Tous de défendre la caufe des princes & des rois & de lour, fidelle noblesse. Si, dans vos trois prochains nume ros vous vous efforce de ramener le peuple égaré à fes devoirs ; fi vous vous appliquez à lui démontrer l'u tilité des deux chambres, & fur-tout à le détourner de l'idée de brûler les chartres mobilières dépofées au cabinet du roi, à celui de la place Vendôme, & à l'abbaye de Saint-Germain-des-Pres, vous pouvez efpérer de vous fouftraire à la jufte févérité des loix, & de trouver grace auprès de nos auguftes princes, en leur préfentant au plus tôt une fupplique, Je dois vous prévenir pourtant qu'il fera néceffaire de vous abfenter pendant quelque temps de Paris lors de leur rentrée en. France; mais arrangerai tout, & je vous obtiendrai des lettres de rappel & de rémiffion. Votre fortune, au refte, ne fouffira aucun dérangement du revirement des chofes bien au contraire............ nous pourrons former une fociété pour l'impreffion de divers ouvrages & brochures propres à égayer les honnêtes gens aux dépends des Jaco bins, fans-culottes, dames de la Halle qui les ont fi cruellement moleftés; vous en trouverez ci-joint le cata logue. Signé GILLOTIN, fils. Réponse. L. Prudhomme, vous eft mal connu, M. Gil lorin de fils; il vous remercie de l'intérêt que vous pre nez de filoin à les affaires & à fa famille. Quant à vos bons ravis,il n'eft point de caractère à pouvoir en ufer, Il fait le fort que lui réserve la contre révolution, fi elle étoit faifable. Depuis quatre années il amafle chaque semaines des charbons ardens fur la tête. Peu de patriotes ont plus de titres que lui au reffentiment de feue la cour de France & des autres cours de l'Europe, La confiance que le peuplerne ceffe d'avoir dans tout ce qui fort de fes preffes eft un grand crime aux regards de ceux qui fpéculoient fur les vantiques préjugés populaires. Vous confeillez à L. Prudhomme d'ouvrir les yeux; mais il ne croit pas les avoir tenus, fermés jufqu'à ce moment. Il n'a que trop vu pour ceux au nom defquels vous lui parlez. Les dangers qu'il a déjà courus n'ont pu le faire dévier de l'épaiffeur d'une ligne, c'est un peu tard que de lui propofer de changer de principes qu'il pro feffe conftamment depuis quatre années ; & d'ailleurs f L. Prudhomme vepoit à dénaturer fon journal, s'il y prêchoit Perablillement de deux chambres, le rappel & le retour de la nobleffe, &c. qui voudroit y ajouter foi? Ceft quelque fourbe, diroit-on, qui emprunte cette cou |