Gers. Gironde. à la Rochelle. à Vierzon. à Brive. à Oletta. à Saint-Jean-de-Lône, à Dinan. à Aubuffon. à Sarlat. à Quingey. à Romans, à Bernay. à Dreux. à Brest. à Beaucaire. à Rieux. à Lectoure. à Libourne. à Beziers. à Saint-Malo. à Iffoudun. à Amboife. à Vienne. à Dôle. à Saint-Sever. à Vendôme. à Brioude. à Ancenis. à Langres. à Lunéville. à Gondrecourt. à Auray. à Longwi. à Saint-Pierre-le-Moutier. Le Nord. Paris. Pas-de-Calais. Le Puy-de-Dôme. Rhône & Loire. au Quesnoy à. Chaumont, à Domfront. à Calais. à Orthez. à Ceret. à Altkirch, à Haguenau. à Meaux. à Saint-Maixent. à Lavaur. à Graffe. à Lachataigneraye. à Mirecourt. Liberté de la preffe en Suède. Feu Guftave, roi de Suède, voulant détruire certaines impreffions, donna un édit en faveur de la liberté de la preffe, à l'époque de la révolution fuédoise de 1772, laquelle, comme on fait, tourna toute à fon profit; mais il eut foin de révoquer cet édit dans la même année. Le régent, fon fucceffeur, inftruit par les fautes de fon frère, vient de publier fur le même fujet une ordonnance digne de figurer à quelques égards dans le code d'un gouvernement libre. En voici les principaux motifs. On n'a pu tout-à-fait y déguifer la crainte d'une révolution que femblent préfager les honneurs furtifs rendus par le peuple aux reftes de l'infortuné & courageux Ackafirom (1) on veut aller au-devant, comme Necker & Louis XVI voulurent aller au-devant de la révolution française, en invitant tous les citoyens à faire part de leurs lumières à l'affemblée des notables. « Nous nous empreffons, dit le régent de Suède, avec » d'autant plus de fatisfaction, de corriger ce qu'il y a de défectueux dans les édits précédens fur cet objet, » que nous trouvons par-là une occafion defirée de don»ner à nos fidèles fujets une nouvelle preuve de nos » tendres foins pour leur bien être, ainfi que de notre refpect Spontané pour leurs droits & pour ceux de » l'humanité dont la légitimité fe fait doublement fentir » à une époque où la plupart des princes de l'Europe » font occupés à élever des barrières nouvelles entre leur » trône & leur peuple ». Ce texte n'a pas besoin de commentaire. Le féréniffime régent n'ignore pas que tôt ou tard nôtre révolution comme une tache d'huile, doit s'étendre dans toute l'Europe; il fait qu'il n'eft pas de barrière capable d'intercepter le mal français, & il prend le parti prudent de s'exécuter lui-même, pour éviter une fecouffe trop violente. « C'eft la liberté de la preffe, dit-il, qui nous fait con»noître & obferver les vrais devoirs envers la patrie & » le roi ». On fe doute bien que cette licence d'écrire & d'imprimer n'eft accordée qu'avec des restrictions. «Il eft permis à tous Suédois de faire ufage de cette » liberté fans aucun empêchement, pourvu que l'auteur » figne fon nom ». En conféquence, à compter de ce jour, toute espèce » de cenfure & toute autre ordonnance ancienne & nou» velle, publiées fur cette matière, ceffent & font abolies, » à l'exception des ouvrages qui traitent des principes » de la religion, qui demeurent, comme il a été d'ufage jufqu'ici, fous l'inspection & le jugement des » confiftoires ». (1) Son corps avoit été coupé en morceaux, & chacun d'eux expofé fur un pieu autour de la ville. Ces précieux reftes ont été tous enlevés dans une même nuit on ignore encore par, qui, Quoi qu'il en foit, c'eft un grand pas de fait vers la liberté du Nord, que la publication de cette ordonnance, qu'on ne révoquera pas impunément. Le defpotifme entre en compofition; il capitule; c'eft qu'il a peur : il offre ce qu'il voit prêt à lui échapper. Contre l'intention du régent de Suède, la refponfabilité des écrits fera une foible digue au torrent des lumières qui va inonder tous les empires, & renverser tous les préjugés qui fervoient de rempart aux administrations. C'en eft fait, le régne du mystère & des ténèbres eft paffé; des 4 coins du globe un orage fe forme fur la tête des tyrans; ils calent les voiles; c'eft en vain qu'ils conjurent la tempête à laquelle ils ne fauroient réfifter. Nations de l'Europe levez-vous; rassemblez-vous autour de l'arbre de la fcience du bien & du mal, & portez hardiment la main à fon fruit défendu qui doit vous rendre femblables à vos demi-dicux. Quant il n'eft pas permis de dénoncer à l'opinion publique les crimes du defpote régnant, il faur bien que le poignard faile l'office de la plume, & délivre tour à fait la patrie du monftre contre lequel on ne peut fe mettre autrement en garde: il eft vraisemblable que la mort violente de Guftave a valu aux Suédois l'ordonnance qui leur accorde la liberté de la preffe. M. Girault, fculpteur, membre de l'académie de peinture & de fculpture de Paris, réfidant à Rome depuis le mois de feptembre 1789, & propriétaire d'une maison fife place Vendôme, n°. 24, avoit été réputé émigré, & fa maifon étoit mife fur la lifte des biens des émigrés. M, Bouchot, fondé de pouvoir, vient de réclamer au nom de M. Girault; il a prouvé que l'abfence de ce dernier ne pouvoit paffer pour émigration; que fa feule intention, en reftant à Rome, étoit de fe perfectionner dans fon art; que même il a envoyé ici plufieurs marbres, qui tous font dépofés chez lui, rue de Vendôme; qu'au furplus, il a payé à Paris toutes fes contributions & neuf mille livres de dons patriotiques. Le directoire de département, d'après ces divers renfeignemens, a rayè la maifon de Girault de la lifte des biens des émigrés. ASSEMBLÉE N. B., On trouvera dans l'affemblée nationale le récit exact de tout ce qui s'y cft paffé depuis le 9 jufqu'au 17, toutes les motions qui ont été faites & tous les décrets qui ont été rendus. Ce tableau rapproché ne peut manquer d'intéreller les lecteurs, fur-tout ceux des départemens. ASSEMBLÉE NATIONAL E. Séance du jeudi 9 août 1792. Les grands procurateurs de la haute cour ont écrit que M. Delatre vient d'être acquitté par le haut juré.. Des lettres de plufieurs députés, entre autres, mef fieurs Vaublanc, Girardia, Brunet, Frondière, Lacretelle, Quatremer, Calvet, &c. annonçoient à l'affemblée qu'ils avoient été injuriés, menacés, violentés même par le peuple pour avoir énoncé la veille leur opinion en faveur de Lafayette; une autre lettre du miniftre de la juftice a appris que plufieurs citoyens avoient été pourfuivis aux environs de l'affemblée & jufque dans fon enceinte, & que le commandant de la garde natio nale avoit été fabré; fur ce l'affemblée nationale, après d'affez longs débats, en rejetant la motion faite par M. Vaublanc d'éloigner de Paris les fédérés, a mandé à la barre le maire de Paris & le procureur-généralfyndic du département. M. Rhoederer paroît à la barre ; il prévient que le département eft inftruit que le tocfia doit être fonné & la générale battue à minuit, afin de former un raffemblement qui fe portera fur les Tuileries, & que la municipalité en a été avertie. M. Pétion eft venu enfuite; il a engagé l'affemblée à ufer des moyens de douceur pour rétablir le calme qu'il a dit n'être trouble que par des bruits d'enlèvement du roi; au furplus, a annoncé que le commandant général avoit pris les difpofitions les plus urgentes pour affurer la tranquillité de la capitale. La féance s'eft terminée par la lecture qu'a faite M. Condorcet d'une inftruction au peuple fur l'exercice légal du droit de fouveraineté. Séance du vendredi 10. Le tocfin ayant fonné à minuit, l'affemblée s'eft formée. (La féance eft déclarée perma nente). On lui a appris que M. Pétion étoit au château retenu comme en otage; elle l'a mandé à la barre, N°.162. Tome +3. E |