fur cette canaille de tous les points du château; & » puiffiez-vous détruire ju qu'au dernier habitant de cette ville rebelle qui préfère la liberté à fon roi. Soldats » de la monarchie I point de quartier, exterminez cette engeance républicaine; faites main baffe fur Paris: » quand donc n'en exiftera plus que la place & le fou Я venir ! Peuple tu as pu entendre ces paroles de fang; les mo fres, certains du fuccès, ne s'en cachoient presque pas. Sois done indulgent, humain, généreux envers cette horde effrénée de fcélérats de toute efpèce; piêtres, nobles, valets, foldats, financiers, parlementaires, car il y avoit de tout cela dans cet antre de Cacus. Il eft certain que le plan de la cour étoit d'abord de fe venger & de ramener l'ancien régime, mais enfuite de donner dans la perfonne des Parifiens une leçon ter rible aux autres villes de France, & en même temps aux nations voisines tentées de marcher fur nos traces. Eh bien! à notre tour donnons dans la perfonne des Bourbons & de tous leurs complices un exemple éclatant qui faffe pâlir les autres rois; qu'ils aient toujours devant eux & préfent à leur penfée le fer de la guillotine tombant fur la tête ignoble de Louis XVI, fur le chef alțier & infolent de fa complice; frappons après eux tous ceux dont on lit les noms fur les papiers trouvés dans le cabinet des Tuileries; que tous ces papiers nous fervent de liftes de (1) Un témoin oculaire nous a adreffé la lettre fui vante: Monfieur, j'étois domeftique dans le château des Tuileries, je mé fuis caché fitôt que le roi a été parti; j'ai vu tous les chevaliers du poignard habillés de gardes nationales & en fuiffes, & des aristocrates en tous genres au nombre de plus de douze cents; ils ont lâché pied après avoir excité à tenir ferme; ils ont abandonné les fuiffes, & & fe font fauvés par le mufæum ; & font venus defcendre à côté de la falle des tableaux fur la place du Louvre. Beaucoup avoient l'habit uniforme, & fe font fauvés en criant: vive la nation & les fans-culottes! DORMIER. Ce 15 août 1792. profeription. Faut-il encore d'autres pièces juffificatives? Qu'attend-on? Mais inconfequens & légers que nous fommes, nous pallons notre colère fur des bronzes, des marbres inanimés. Nous effaçons de nos murailles & de notre monnoie l'effigie d'un affaflin couronné, & l'original n'est pas encore effacé du livre des vivans. C'est par-là qu'il falloit commencer. Le premier jour du règne de legalité devoit être fignalé par la punition légale du crime, quel que toit le criminel: & pourquoi un roi traitre & affáflin, pris fur le fait, n'a-t-il pas fubi fon châtiment de compagnie avec fes fuiffes, avec Carles, --Mandat, Suleau, Clermont - Tonnerre, dep compagnie avec les cent voleurs exécutés à mort & fur place par le peuple?ouis-Néron & Médicis-Antoinette n'étòlentils pas plus 'coupables à eux deux que tous leurs complices enfemble? Plufieurs départemens du Midi ont ouvert avant la Saint-Laurent une foufcription de près de 3 millions pour être diftribués aux tyrannicides qui délivreroient l'Europe d'une douzaine de maîtres brigands, à commencer par T'empereur François 'II; on n'y avoit pas compris Louis XVI & fa femme. Avant la Saint-Laurent, c'étoit déjà une mauvaife mefure. Eft-ce qu'il faut mettre à prix une stelle action? Fallut-il ouvrir une foufcription pour des Céfar & Guftave? Tout l'or du monde peut-il faire un Brutus La journée de Saint-Laurent geût été plus fatale aux ́fcé→ lérats couronnés qu'une foufcription, fût-elle de la valeur de feue la lifte civile, fi on l'eût terminée par le fupplice de Louis XVI, condamné dans un jury de 56 cent mille Français forts de l'affentiment de tous leurs concitoyens. fur Il en eft encore tremps,mais il ne faut plus tarder: nous n'avons pas befoin de la convention nationale, ni de la déchéance de Louis XVI pour exercer lui un grand acte de juftice, & nous le devons aux manes de nos frères morts à la bastille, à Nancy's fur les frontières, au champ de Mars & au château des Tuileries. Nous le devons à nous-mêmes; c'eft un hommage à rendre aux loix de l'égalité ; c'eft ute mesure dapable d'en imposer à nos ennemis; que la tête de Louis XVI;& de fa complice tombe en présence de fa famille, que nous obligerons à changer de nom, afin qu'il ne refte pas plus de traces de la dynaftie régnante jufqu'au 10 août, qu'il n'en refte de la royauté, que cette exécution folennelle, urgente & nécetfaire foit fuivie de celle de tous les complices & agens du feu roi, tels que les anciens miniftres Montmorin & Duport da Tertre à leur tête, tels que les membres de plufieurs directoires, Rhoederer & Blondel à leur tête; tels que les officiers-généraux & autres volontaires de ligne Lafayette & d'Afri à leur, tête ; tels que les députés ré•vifenrs de la conftitution, Barnave & Lameth à leur tête; tels que les députés royalistes de la nouvelle legis-. lature, Ramond & Jaucourt à leur tête. Mais fur-tout gardons-nous de fufpendre plus longtemps ou d'arrêter le cours de la justice; c'est encore du fang à répandre, mais ce fang impur ne tarderoit pas à remettre la patrie en danger s'il circuloit encore dans fes veine... Citoyens après les orages de 14 fiècles de royalifme & de fervitude, nous touchons enfin au port de la liberté, dont nous ne connoiffions encore que le mot, depuis 4 ans. Prenons l'attitude qui convient à des hommes bres. - Délivrés de nos: Capet: & de nos Bourbons, montrons à P'univers que l'empire des loix eft le feul qui convienne aux nations éclairées. no pinot simplerde bu Nous confignons ici les pièces fuivantes trouvées dans le fecrétaire du roi, comme titres de conviction au grand procès qui va fe juger; elles attesteront à nos neveux la longuanimité du peuple & la perfidie de fon ancien styran. 24 35 3 ? Pièces trouvées dans, le fecrétaire du roi, n› ¡l SIRE, J'ai l'honneur de remettre à votre majesté les états de recette & de dépenfe de les quatre compagnies des gardes-du-corps, du premier avril 1788 au premier juil let 1791. Votre majesté verra avec quelle économie & quelle fidélité elle a toujours été fervie, fous tous les rapports, rapports, par cette troupe fi cruellement traitée. C'eft faire faigner le cœur de votre majefté que de lui en parler. Ces comptes ont été huit jours entre les mains de M. de la Porte: quand votre majefté les aurà examinés, je la fupplie de mettre fon approbation aux états fignés de nous. Je joins ici un mémoire à peu près femblable au pre-" mier que j'ai remis à votre majefté; je la fupplie d'écrire fes ordres à côté. Je crois que M. de Collinot mérite bien une gratification de 8000 liv. Il refte encore deux gardes au plus de chaque compagnie je les ai retenus, afin de ne pas laiffer dégrader les effets précieux du corps. M. de Flomont eft dans l'intention de partir; & M. de Collinot le fuivroit, s'il ne ve noit de rendre, ce qui regarde fon départ. Quant à M. d'Agueffeau & à moi, fire, nous croyons que notre devoir nous enchaîne à fa perfonne, & nous ne la quitterons que par ordre de votre majefté. Je fuis avec l'attachement & le refpe&t le plus pro fond, Sire, De votre majesté Le très-humble, très-foumis 82 fidèle fujet, PHILIPPE DE NOAILLES DE Poix. Votre majefté trouvera auffi ci-joint un mémoire explicatif des dépenfes du corps, & une lettre que j'ai re que de Coblentz. De Coblentz le 7 octobre 17918 Vous m'avez comblé de vos bontés & de votre térêt; &, en vctre abfence, je me fais un devoir de res connoiffance de vous prévenir de tout ce qui pourroit être agréable & utile au corps. Il appartient à une pers fonne telle que vous de n'attendre aucune follicitation & de vous mettre en avant de la manière la plus mar quée, en difant à M. Desfontaines de dépofer chez MM. Tourton & Ravel, banquiers à Paris tous les fonds de la caiffe du corps en affignats, & de lui demander des lettres de crédit pour pareille fomme fug No. 162. Tame 13. с des banquiers les plus connus de l'Angleterre & de la Hollande, & de les apporter à Coblentz', où, en préfence d'un confeil d'adminiftration, il fera conftater l'état de la caifle de la manière la plus pofitive, en recevra décharge du corps qui fe chargera en totalité des fonds, s'en rendra refponfable, & en donnera décharge valable à tous ceux qui auront coopéré à cette opération. Il fera rendu compte au roi, dans la forme ordinaire, de l'emploi de ces fonds auxquels il ne fera touché que dans des cas urgens, & de la première néceflité, pour le foutien & les opérations du corps. Au cas que, par des circonftances imprévues, les princes fullent gênés pour fubvenir aux frais néceffaires du corps, la folde continuera à être reçue par M. Defcomtré, & envoyée fur le champ au corps, mois par mois, en dépofant la fomme chez MM. Tourton & Ravel, qui donneroient des let-* tres de crédit pour pareille fomme, fur la Hollande ou fur Francfort. Au furplus, le confeil d'adminiftration aviferoit à cette opération dont il dirigeroit le fuccès. Ce feroit compromettre le roi que de l'autorifer de fon approbation; c'est au corps à fe charger de tous les événemens & à s'en rendre refponfable. Vous feul êtes capable de lui rendre un pareil fervice, qui achevera de vous obtenir le fuffrage entier du corps, ce dont je ne celle de m'occuper. J'ai l'honneur de foumettre à votre majefté, de nouveally les propofitions ci-après, fur lefquelles je la fupplie de me doner les ordres.. M. de Collinot a travaillé, fans aucune gratification quelconque, à tous les comptes des compagnies; votre majefté veur-elle bien fixer celle à lui accorder ? Votre majesté veut-elle réunir les chevaux & effets des gardes du corps à Compiègne, Fontainebleau, Veríailles bu Rembouillet. ? Les habits & houffes, chaperons appartiennent aux gardes du corps, ainfi que les chevaux aux officiers; votre majefté ordonne-t-elle qu'ils foient remis à ceux auxquels ils appartiennent? L'intention de votre majesté n'eft-ell pas que le corps foit payé jufqu'au premier janvier 1792, fauf, d'ici à ce temps, à prendre de nouveaux ordres de votre majesté ? Il faut un ordre par écrit de votre majefté pour que |