Avec ་་ ET AU DISTRICT DES PETITS-AUGUSTINS. gravures et cartes des départemens de France. QUATRIÈME ANNE E DE LA LIBERTÉ FRANÇAISË. T L E décret de mercredi déchargeant Lafayette de toute, accufation, avoit indigné. Le lendemain, le corps légif-. latif mit le comble au mécontentement général, en paroiffant vouloir trainer en longueur la question de la dé chéance du roi, dans une pofition de chofes où il n'y avoit pas d'inftans à perdre, & en ne tenant pas d'al No. 161. Tome 13. A femblée le foir. La fermentation croiffoit de moment en moment, d'une manière effrayante. Le premier magiftrat du peuple avoit déclaré lui-même aux repréfentans de la nation qu'il ne pouvoit répondre de la tranquillité de la ville que jufqu'à minuit. D'ailleurs perfonne n'ignoroit qu'il y avoit un projet de fonner le tocfin à cette heure-là, & de le porter fur le château des Th leries, qu'une proclamation infidieufe d'une part, & de nouvelles précautions hoftiles de l'autre, rendoient fufpect plus que jamais; car le procès-verbal de l'état intérieur de sce palais n'avoit point raffuré; feulement la municipalité avoit fait fon devoir en le publiant dans répondre de rien; mais on favoit que la cour n'avoit ouvert toutes les portes à la perquifition des magiftrats, que pour mieux cacher fon départ; & c'eft ce départ que le peuple voulut déjouer vendredi. On trouva le château plein de malles, toutes prêtes pour un voyage. A minuit, le tocfin & la générale fe firent entendre fur plufieurs fections à la fois, principalement dans les faubourgs Saint-Antoine & Saint-Marceau, Les Bretons & les Marfeillois, les premiers levés, ne furent pas long-temps les feuls. Beaucoup de citoyens coururent à leurs armes & à différens corps-de-garde, & plufieurs peletons fe rendirent fur la place de la maifon commune, où le confeil-général étoit affemblé. Pétion n'y étoit pas, Louis le faux l'avoit mandé au château pour prendre, dit-on, avec lui, des mesures de sûreté ; mais il n'en revenoit. point, & fon abfence caufoit les plus vives inquiétudes, que les officiers municipaux ne purent calmer. Plufieurs groupes fe détachèrent pour fe rendre à l'affemblée nationale, où déjà fiégeoient plufieurs membres réveillés au bruit du tocfin; on envoya chez les autres. M. Pétion ne fortant point du château, & le nombre requis pour ouvrir la féance étant complet, les tribunes demandèrent & obtinrent un décret pour obliger le château à relâcher fa proie. Le maire parut enfin à la barre; on le ramena à la commune. Les rues étoient encore calmes & prefque défertes, à l'exception de plufieurs fortes patrouilles de baïonnettes & de piques réunies. Une fauffe, de plus de trente hommes, commandée par Carle, fut reconnue & enveloppée; huit foldats & leur chef furent auffi-tôt fabrés, & leurs têtes, dès le matin, promenées au bout d'une pique: leurs ca |