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INTERROGATOIRE de MM.Merlin, Bazire et Chabot.

Noo p. 331.

Samedi 19 mai 1792, le Juge de paix Etienne Larivière ayant décerné un mandat d'amener MM. Merlin, Bazire et Chabot, depules. à L'assemblée nationale, les interroge après les avoir envoyé prendr chez eux par la gendarmerie nationale à 6 heures du matin.

DE PARIS,

DÉDIÉES A LA NATION

E T

AU DISTRICT DES PETITS AUGUSTINS,

Publiées par

L. PRUDHOMME, à l'époque du 12 juillet 1789.

Avec gravures et cartes des départemens de France. QUATRIÈME ANNÉE

DE LA LIBERTÉ FRANÇAISE.

TREIZIEME TRIMESTRE.

Les grands ne nous paroissent grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous.

PRUDHOMME

PARIS,

RUE DES MARAIS F. S. G. N°. 20.

1

40°. DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGISLATIVE.

RÉVOLUTIONS DE PARIS.

DU 30 JUIN AU 7 JUILLET

Sur la fédération prochaine.

17922

LA PATRIE EST EN DANGER..... Ce cri s'eft fait entendre dans les 83 départemens, & les patriotes n'ont pas attendu le décret & la fanction pour se lever. Ils arrivent, tous en armes, & la plupart avec leurs munitions de bouche & de guerre (1). Ils arrivent au rendezvous fous les murs de Paris; & après avoir frappé de fon veto liberticide un camp de 20,000 hommes, le roi se hâte d'apposer fon nom au bas du réglement pour la marche & le féjour de 50,000, 100,000, peut-être de 200,000 volontaires, qui, de leur propre mouvement, accourent se ranger fur les marches de l'autel de la patrie, autour du corps législatif.

Braves gardes nationales des départemens, venez ! vous êtes défirés, attendus. Venez vous réunir une feconde fois au peuple parifien, plus digne que jamais de la liberté & de votre fédération. Vous ne le trouverez pas le même, il a changé avec les circonstances. Ce n'eit plus ce peuple d'idolâtres, qui, en juillet 1790, vous donna l'exemple de l'adulation la plus ftupide & la plus baffe. Comme vous, vous le trouverez debout & fous les armes. Gardien du feu facré, il ne. l'a pas laiffé éteindre, malgré l'infâme coalition qui s'efforce d'en étouffer la flamme vive & pure.

Vous avez fu tous les mouvemens qui ont agité cette grande ville, foyer immenfe du plus ardent patriotismes

(1) On affure que fur la banne des chariots de campagne que les volontaires de Marfeille traînent à leur fuite, eft écrit: Vivres & munitions qui ne coûtent rien aux Parifiens..

A

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& en même-temps réceptacle immonde de tout ce que l'empire a produit de plus vil & de plus fcélérat. Depuis qu'à pareille époque vous nous avez renvoyé ce Bourbon déloyal, dont peut-être vous auriez dû nous épargner la préfence importune, vous avez fu tous les dangers que nous avons courus, tous les piéges qui ont été dreffés pour furprendre notre bonne foi. Avant de vous appeler, de vous recevoir parmi nous, nous avons purgé la ville du fcandale d'une maifon militaire infolente & perfide. Son chef, plus coupable encore, est allé rejoindre dans les prifons d'Orléans un miniftre prevaricateur. Nos réclamations réitérées, appuyées toujours de vos énergiques adreffes, obtinrent enfin un ministère patriote, mais qui vint trop tard, & ne dura pas aflez pour réparer les momens précieux qu'une cour aftucieufe avoit fait perdre fur la fiontière à nos armées, long-temps incomplètes, & maintenant rétrogrades & fta

tionnaires.

Les derniers événemens ont encore précipité votre marche. Vous avez fu comment en votre nom ainfi qu'au nôtre, nous avons été préfenter à Louis XVI, dans fon château, le miroir fans tache de la vérité, comment nous lui avons fait entendre encore une fois le cri de P'indignation générale fur fes forfaitures conftitutionnelles, démarche commandée par les circonftances, mais dont les incidens fortuits & les alliages impurs ont fervi de prétexte pour nous calomnier auprès de vous. Vous avez u, dans le récit des fuites de la journée du 20, la conduite lâche & le machiavélifme habituel de ce Louis XVI, qui, en retour de nos procédés généreux, s'abouche avec les adminiftrateurs du directoire & nos généraux pour humilier, pour noircir nos magiftrats, & nous peint aux yeux de toute l'Europe fous les couleurs fanglantes d'une horde de brigands & d'affaffins. Vous avez lu la lettre audacieufe du héros-marquis, & fon difcours plus effronté encore qu'il eft venu tout exprès débiter à la barre de l'affemblée nationale contre cette journée du 20 & contre les fociétés populaires. Vous avez été révoltés autant que nous de le voir retourner paifiblement à fon armée, tout fier de fon afcendant fur la grande majorité du corps législatif. Vous avez gémi avec nous de la bonhomie du brave Luckner, qui s'eft rendu, fans s'en douter l'écho complajfant & machinal de Lafayette. Vous arri

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