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M. Desfontaines, homme d'un rare mérite, fe charge de tout le détail du corps, pour en rendre compte à M. l'intendant de la lifte civile; je demande les ordres de votre majesté. Dans le cas où cette propofition ne conviendroit pas à votre majefté, que tout fonds foit remis à celui qui fera indiqué par M. de la Porte.

Projet du comité des miniftres, concerté avec MM. Lamuth & Barnave.

1°. Refufer la fanction.

20. Ecrire une nouvelle lettre aux princes, d'un ton fraternel & royal.

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3. Nouvelle proclamation fur les émigrans, d'un ftyle ferme, & marquant bien l'intention de maintenir la conf

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4. Réquifition motivée aux puiflances, de ne fouffrir fur leur territoire aucun raffemblement , armement, ni préparatifs hoftiles.

5. Etablir trois cours martiales, & faire, s'il eft néceffaire, de nouvelles difpofitions relativement aux démiffions, défertions, remplacemens, &c.

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Le ministre de la juftice portera à l'affemblée, & remettra lui-même au préfident le décret revêtu de la formule, le roi examinera.

It expofera enfuite, en parlant en fon propre nom, que le roi auroit accueilli quelques difpofitions de la lor; mais que la fanction étant indivifible, &c. Il dira que le roi n'a jamais perdu de vue cet objet; il rappellera d'une manière générale ce qui a été fait, telle que fa proclamation fur les émigrations, la lettre que le roi a déjà écrite aux princes fes frères; il lira la nouvelle lettre qui fera écrite; il annoncera les difpofitions tant anciennes que nouvelles, dont chaque miniftre rendra immediatement compte.

Le miniftre des affaires étrangères rappellera les précédentes difpofitions, & fera valoir le bon effet qu'elles ont produit auprès de l'empereur, en faifant connoître les ordres qu'il a donnés dans les pays-Bas. Il fera part de la nouvelle réquitition.

Le miniftre de la guerre rendra compte de ce qui le

concerne.

Le miniftre de l'intérieur dira que les décrets déjà rendus relativement aux paiemens de penfions, traitemens, &c. font foigneufement exécutés.

On estime qu'enfuite le roi feroit une chofe extrêmement utile, en demandant à chaque département un certain nombre d'hommes pour être placés dans fa garde.

Billet des princes renfermé dans un porte-feuille trouvé dans les appartemens du roi.

Je vous ai écrit, mais c'étoit par la pofte. Je n'ai rien pu dire. Nous fommes ici deux qui n'en font qu'un : mêmes fentimens, mêmes principes, même ardeur pour -vous fervir. Nous gardons le filence: mais c'eft qu'en le rompant trop tôt, nous vous compromettrions; mais nous parlerons dès que nous ferons sûrs de l'appui général; & ce moment eft proche, Si l'on nous parle de la part de ces gens-là, nous n'écouterons rien. Si c'est -de la vôtre, nous écouterons, mais nous irons droit notre chemin.. Ainfi, fi l'on veut que vous nous faffiez dire quelque chofe, ne vous gênez pas. Soyez tranquille fur votre sûreté. Nous n'exiitons que pour vous fervir; nous y travaillons avec ardeur & tout va bien. Nos ennemis mêmes ont trop d'intérêt à votre confervation, pour commettre un crime inutile & qui acheveroit de les perdre. Adieu. Signé, L. S. X., Ch, P. (1),.

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"Note trouvée avec des lettres adreffées à M. de Montmorin, ex-miniftre, dans fon appartement aux Tuileries.

1. Si l'on fait partir les gardes fuiffes, il y a lieu de le craindre.

2 La déchéance doit avoir lieu, ce que l'on pourra favoir à l'avance.

3°. Si un mouvement populaire fait craindre pour les jurs du roi, que fon inviolabilité ne feroit plus autant refpectée par le peuple.

(1) Lous-Stanlas-Xavier, Charles-Philippe.

4. Si la garde nationale, toujours infouciante & timide, ne laifoit elpérer aucun fecours réel.

Voilà quatre queftions probables fur l'affirmative, & qui déterminent la néceffité d'aviser à un parti.

Le roi continueroit-il à demeurer expofé à tant de dangers, ou bien profiteroit-il de l'affiftance encore poífible des gardes-fuiffes, qui, une fois partis, ne pourroient être remplacés par aucun corps armé?

On peut croire que dans le cas où le roi fe détermineroit à quitter Paris pour ne pas dépaffer, la diftance prefcrite par la conflitution, il feroit fuivi par la minorité de l'affemblée. Les proclamations néceffaires pour la sûreté du roi, de fa famille & de l'ordre public, pourroient être faites par cette fection de l'affemblée, de concert avec le roi.

Les conftitutionnels défirent que le roi fe conduife par eux. Il ne faut cependant pas les confondre tous enfemble. Une converfation que j'ai eue ce matin avec deux députés ne m'a pas rendu plus tranquille fur la fuite des

événemens.

Les questions ci-contre ont été le principal objet de cette converfation; ils font difpofés à quitter l'aflemblée, mais ils veulent attendre les derniers événemens, afin d'être utiles jufqu'au dernier moment. Un des deux, avec qui j'ai eu une converfation, défireroit que le roi partit avec un détachement de gardes nationales de Paris, dans l'arrondiffement fixé par la confitution. Il n'a pas pu cependant difconvenir qu'il y avoit de grands inconvéniens & de grands dangers à partir ou à refter. On prétend qu'une grande partie de la garde nationale fuivroit le roi. Je ne le penfe pas ; & on croit ea effet difficilement que les mêmes perfonnes qui ont laiffé entrer dans le château à main-armée puiflent quitter leurs foyers, qu'ils livrent au pillage, pour fuivre le roi.

Je serai inftruit à l'avance du parti que prendra l'alfemblée fur le projet de la déchéance, parce qu'en eft maintenant par députation à recenfer les opinions pour le oui ou pour le non; on cherche même à faire prendre engagement par écrit à ceux qui font pour s'y eppoler, afin de les forcer à tenir à leur opinion.

Précis d'un mémoire écrit à la main, trouvé le ro coût au chateau des Tuileries par un fidéré.

Ce mémoire eft intitulé: Etat de la garde nationale parifienne, fa compofition, fa force, fon efprit de corps. & fon moral.

L'auteur commerce par porter le total à 120,000. Il en diftrat 20,000 qui ne font point enregistrées. Des 100,000 reftans, il les réd it à 60,000, dont 25,000, habillés & armés, mais dont les armes fout en partie mauvaises.

Il faut remarquer que beaucoup fe font remplacer, que les remplaçans font de pauvres gens négligens & mal propres, ce qui répugne aux autres volontaires de faire le fervice; que les corps-de-gardes font peu gardés par cette ra fon; que les grenadiers font des gens fermes & inftruits au rvice; que les canonniers font des jeunes gens bouillans & plein de feu; mais qu'en général il n'y a pas d'ensemble dans le corps de la garde nationale.

Pallant enfuite à fà composition, il dit qu'chie eft compotée de fix legions, compofées de dix bataillons cha

cune.

Il fait des remarques fur chaque légion, en commençant par la première; elles roulent fur Pefprit & la nature des habitans du local de chaq elégion; il fait entrevoir ce que l'on peut efpérer du diffentiment qui règue dans les états & fortunes de chacune defdites divifions ou ce que l'on doit craindre. Par exemple, il dit que le quartier Saint-Antoine & toute la première légion, ce font des têtes échauffées, actifs, étant des ouvriers, &c. Le quartier Saint-Denis & Saint-Martin, que ce font des républicains, &c. Que ceux qui avoifinent les places Vendôme & Victoire font bien difpofés, étant de riches propriétaires & financiers. Que les faubourgs Saint-Marceau & Saint-Jacques font remplis de gros entrepreneurs qui ont du crédit fur l'efprit des ouvriers qu'ils emploient & qui les remplacent. Que la fixième divifion et celle qui eft la mieux exercée & patriotique, qu'elle a donné la configne de ne pas laiffer fortir le roi après 9 heures. Il dit que depuis qu'il y a plus de commandant général, & que chaque chef de légion en remplit les fonctions, il y a plus de place de ralliment & d'enfemble,

il parle de chaque chef de légion & commandant de bataillon. Par exemple, Senterre eft exalté on doit le craindre; Aclocque n'a point de morale, & a peu de confiance; Mandat eft bien intentionné; Pinon connoit les hommes, il aime fon roi, & le fera refpecter.

Le bataillon des Petits-Auguftins, on ne peut pas y compter ceux des Petits-Pères & des Filles Saint-Tho mas preique tout entier à nous; celui de Henri IV, s'en, rapporter à Carle.; en général il fe plaint des canonniers qui font trop patriotes, mais il fait fond fur l'état-major de la gendarmerie : quant aux commandans de la fixième legion i les dit at achés au château; on recommande un des commandans de bataillon qui a demandé à entrer dans la garde du roi. Il obferve qu'en cas d'une attaque, à Paris, le lervice fe feroit par-tout pendant huit jours ou 15 au plus qu'il faut laffer les canonniers par de fauffes écoles qu'en général la garde, nationale n'eft pas com pofée d'hommes à fuir devant 12 mille Allemands; mais auf que ce ne font pas des hommes à faire mettre bas les armes à l'aimée de Burgoine.

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NOUVELLES

DES ARMÉE S.

Paris attendoit avec impatience des nouvelles des ar mées on vouloit favoir, comment les généraux prendroient la fufpenfion du roi & la convocation d'une: convention nationale. Jeudi dernier 16, on apprit que M. Arthur Dillon, commandant en chef fur la frontière du Nord, mal inftruit fans doute des événemens du 10, avoit écrit, du quartier général d'Aymeries, en date du 13 ̊, à M. Dumourier, ea lui enjoignant d'inté-" rer l'ordre ci-joint dans celui qui devoit être donné le lendemain au camp de Maulde..

De grands & finifires événemens ont eu lieu dans la ville de Paris. Le général Arthur Dillon, comman dant en chef. fur la frontière du Nord, ne peut les communiquer à l'armée avant d'en avoir été inftruit d'une manière officielle ou certaine; mais on affure que la conftitution à été violée. Quels que foient les parjures, ils font les ennemis de la liberté françaife. (Le parjure ef Louis XVI.) Le général faifit cette occafion périlleufe de renouveler le ferment de verfer jufqu'à la dernière

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