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des assemblées, ainsi que pour l'organisation de fa milice, lequel réglement fut imprimé dans la nuit, et envoyé le lendemain à tous les quartiers. La municipalité, fachée d'avoir été prévenue, a cherché à mettre le désordre dans toutes les assemblées : mais le réglement provisoire a passé, et 21 quartiers ont nommé leurs officiers, et se sont organisés en milice nationale; il en reste encore 7 quartiers qui entourent la municipalité et qui lui sont dévoués en partie, voulant suivre l'ancien régime; mais il y en a déjà deux qui réclament pour être organisés comme les 21 ci-dessus; de sorte, qu'en dépit de la municipalité aristocratique, nous aurons bientôt nos milices organisées en gardes nationales, en vertu de la fermeté et intelligence qu'a manifesté l'assemblée générale des Jacobins ; mais nous réprouverons les volontaires qui sont diamétralement opposés à l'esprit de patriotisme qui règne dans les décrets de l'assemblée nationale. Un capitaine d'une desdites compagnies de volontaires vient de partir pour Paris, à dessein d'aller faire approuver sa compagnie de volontaires par l'assemblée nationale; mais elle saura éviter le piége qu'on cherche à lui tendre de tout côté pour atténuer la force et l'exécution de ses décrets.

Au nom du plus pur patriotisme, efforcez-vous de confondre nos ennemis, et vous vous couvrirez de gloire. Les bons patriotes vous aimeront bien; courage! courage! que notre amour pour la patrie s'augmente à la vue de tant de forfaits sous. tant de formes. O mon Dieu! où en sommes nous ? quelle infame ville que celle-ci! Ville ingrate, ville perfide, qui renferme plus que toute autre dans. son sein les ennemis jurés de la plus heureuse, comme la plus étonnante des révolutions. Redoublons de patriotisme, afin de triompher plutôt de cette vile race des ennemis du bien public. CHALIER, négociant.

Lyon, 27 Janvier 1790.

Valenciennes, le 30 janvier 1790.

Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien insérer dans votre prochain numéro ma pensée, qui est celle de mes camarades, sur la brochure incendiaire intitulée: Ouvrez donc les yeux,

Page 48 et suivantes.

"O vous! braves et généreux militaires, vaillans soldats, ouvrez les yeux ». L'auteur a les mains pleines de poussière.

« Vous fûtes toujours l'honneur et l'appui du trône ». Ouvrez les yeux, et tendez encore une fois les fesses, qu'on vous échine de coups de plat de sabre.

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Voyez tous les grands empires, les soldats y sont des héros que l'on respecte.... » à coups de trique. Ouvrez les yeux, et voyez ceux de Joseph IL

On veut faire de la France une république, où tous les états seront confondus. On veut bien y conserver une ombre de roi. » Ouvrez les yeux, et voyez, page 73 de la même brochure, le roi d'Angleterre le plus grand roi du monde.

« Vous serez aux ordres du plus petit juge de village.... Ouvrez les yeux, et voyez, ce que l'auteur n'a pas vu, que cette subordination est restreinte à un seul cas, et ne sera que momentanée.

« On cherche à vous suborner..... » L'auteur est un lâche que nous méprisons. « C'est donc de toute évidence qu'ils sont armés contre vous (1) .... » Effectivement, ils ont égorgé nos frères, les gardesfrancaises.

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Suivez donc aveuglément les ordres de vos officiers..... ....... ». Auteur mercenaire, ouvre les yeux, et tu verras que tous nous inspirent l'amour. de la patrie et le mépris pour les aristocrates.

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« Mes amis, mes camarades..... » Veux-tu les trouver ? Ils sont à Aix-la-Chapelle.

(1) Les Parisiens.

Ouvre enfin les yeux, et tu verras que les malheurs qu'entraîneroit ton projet exécrable ne pourroient jamais être réparés.

LA FIDELITÉ,

Soldat au régiment d'Orléans infanterie. Lettre d'un Angiais à son compatriote à Paris, pour remettre à M. Prudhomme.

Votre lettre, mon cher ami, ne m'a pas flatté. La liberté naissante en France conduit naturellement au patriotism.e, son plus ferme appui; nous avons donc a craindre les suites d'un événement nécessairement destructeur de notre commerce. Ne m'opposez pas que le patriotisme ne peut exister long-temps che un peuple léger, avide de nouveauté, esclave de la node; l'esprit qui nous dirige depuis notre heureuse révolution guidera bientôt des hommes que vous jugez si faciles à céder à la ntoindre impulsion. La nation ne verra plus avec indifférence l'immensité de marchandises anglaises échangées contre un numéraire d'une rareté déjà très alarmante. Le Français est extrême, jaloux de gloire, capable de succès lorsqu'il veut entreprendre. Avec quels regrets n'avons-nous pas vu le poli d'Amboise atteindre celui d'Angleterre, qu'il eût peut-être surpassé, sans le traité de commerce fait entie les deux nations?

De là les filatures multipliées sans nombre, anéanties, le dépérissement de cette florissante manufacture de toiles peintes à l'imitation des Indes et des nôtres. . . . les droits sur les cuirs presque nuls. . . . nombre d'établissemens anciens, goûtés de la nation, négligés ou totalenient oubliés.. ces draperies, dout les inventeurs ont mérité des faveurs honorables, restées dans l'inaction; de là enfin la prodigieuse quantité de marchandises exportées d'Angleterre.

Le patriotisme françai, touché des malheurs que notre activité répand dans toute la France, se fera

du

du bien public une loi commune, un décret sacré de l'ame. Comment en effet un peuple humain par sa nature, devenu patriote par sa constitution; pourra-t-il envisager l'innombrable quantité d'ouvriers de tous genres, réduits à l'extrémité, offrant vainement leurs bras et leur industrie pour se procurer un pain dont l'abondance reparoft pour augmenter leur désespoir de n'y pouvoir atteindre. A l'exemple de la capitale, déjà la France entière s'honore de sociétés philantropiques; bientôt, sans rupture du traité, nous en perdrons tous les avantages; forcés dans nos regrets d'applaudir au patriotisme français, c'est à nous d'en connoitre les effets. Notre gouvernement dans sa sage politique n'eût jamais dédommagé nos manufactures proportionnément à la medicité du prix des marchandises, s'il n'eût senti que, pour détruire un long usage de productions nationales, il falloit un immense approvisionnement de tout genre, et le vendre fort au-dessous du prix des marchandises françaises. Les nôtres une fois naturalisées et devenues nécessaires en France, leur augmentation graduelle de valeur devoit multiplier le numéraire que le traité répand parmi nous.

Ne l'espérons plus, la France est libre sous un roi père de son peuple; comme lui, comme ses représentans, elle évitera l'usage de nos marchandises; déjà les boucles de cuivre, au lieu d'argent, semblent défendre l'acier d'Angleterre. Les résolutions prises en diverses provinces de ne porter que les productions nationales, annoncent le patriotisme, et les dons journellement portés sur son autel prouvent qu'il est dans tous les cours:

Sommes-nous trompés, mon ami? on assure que les proneurs de nos marchandises sont partout honnis, ridiculisés, souvent même couverts du Blame public.

Je n'ose vous parler de nos amis C. et T. des avis particuliers les alarment. La faïence anglaise est, dit-on, dans le discrédit; la nation, frappée No. 30.

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de la réflexion de l'un de ses représentans, de clare absurde et même attentatoire à l'intérêt de l'état l'échange de l'argenterie contre des terrons d'Angleterre. Cette faïence d'abord universellement accueillie, maintenant à peine usitée dans ce que l'on nomme à Paris petits ménages, réduite au service des simples auberges, paroît devoir être bientôt proscrite chez tous les patriotes au-dessus de la médiocrité. La confirmation d'une si fàcheuse nouvelle nous est d'autant plus à craindre, que cette faïence exigeant par sa fragilité un fréquent renouvellement que l'économie même ne peut éviter, elle nous assure un numéraire plus multiplié que celui de toutes autres marchandises. J'attends votre retour, mon cher ami; lui seul peut adoucir l'amertume de mes peines.

Ce 5 février 1790.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du jeudi.

Au commencement de la séance, il a été décrété que les octrois, droits d'aides et autres de même nature, continueroient à être perçus comme par le passé, sans exemption, distinction ni privilége, toutefois sans rien innover à ce qui se pratique à l'égard des troupes et des hôpitaux; il a été ordonné que l'augmentation résultante de la suppression des exemptions et priviléges seroitversée dans la caisse des municipalités.

On s'est occupé dans cette séance de la division des départemens de la Champagne méridionale de la Haute Auvergne, de Gascogne et Armagnac.

M. l'évêque d'Autun a rapporté la pétition des juifs portugais de Bordeaux, signée de deux cents quinze chefs de familles juives, réclamant les dreits des citoyens actifs.

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