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ne puis attribuer qu'à son respect pour vos volon tés. Je cherche très-vainement à deviner par quelle action j'ai pu m'attirer un procédé qui paroît si contraire à votre caractère et aux mouvemens que vous avez eu la bonté de vous donner pour vaincre les obstacles que mon père apportoit à un mariage qui combloit tous mes voeux. Non, je n'ai point mérité ce procédé; je le dois à quelque calomnie qu'il me sera facile de détruire. La crainte de vous déplaire m'engage à vous demander si vous voulez m'accorder un quart-d'heure d'entretien. G.....

Réponse.

Tout entretien seroit superflu, MONSIEUR. Vous allez le voir, et vous savez que je me pique d'être franc. M. votre père s'est opposé à votre établissement avec ma fille, tant qu'il a cru que la noblesse recouvreroit ses prérogatives. Vos sollicitations ne l'ont point vaincu, mais la certitude qu'il a eue, de Paris, qu'une contre-révolution n'auroit point lieu. J'apprends de mon côté que, pour être admis aux places honorables, il faut être propriétaire et payer un marc d'argent. M. votre père n'est point dans ce cas, puisqu'il ne possède qu'une médiocre rente viagère; il mettoit un grand prix à sa qualité, quand elle étoit une monnoie courante; permettez que j'en mette un à ma fortune Je suis faché que ces dispositions vous contrarient 3 comptez toujours sur mon estime.

Je suis, etc. D***,

Voilà, sans doute, le premier mariage que le marc d'argent a fait manquer. Tous les députés qui ont attaqué ce décret si justement odieux à tous les amis du bien public, n'ont pas pensé à cet inconvénient; il nous étoit aussi échappé. Le marc d'argent doit naturellement former une ligne de démarcation très sensible entre les fortunes, et faire manquer beaucoup d'établissemens.

No. 30.

D

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Au reste, nous croyons pouvoir consoler M. G. et tous ceux qui seroient comme lui dans le cas d'être victimes du décret du marc d'argent. Nous ne serons pas long-temps sans le voir modifier d'une manière qui en rendra l'influence presque nulle.

Le Roi à l'Assemblée Nationale.

Le 4 février doit être un des jours les plus mémorables de la révolution française. Il doit avoir une grande influence sur le sort de la nation; notre devoir sera d'en observer et d'en décrire les effets.

Nous ne pouvons dans ce moment mieux faire connoître le but que le monarque s'est proposé en se rendant sans cérémonie, suivi seulement de M. Necker et du garde-des-sceaux, au milieu des représentans de la nation, qu'en présentant une analyse fidelle et les traits les plus frappans du discours qu'il prononcé.

MESSIEURS,

« La gravité des circonstances où se trouve la France m'attire au milieu de vous. Le relâchement progressif de tous les liens de l'ordre et de la subordination, la suspension ou l'inactivité de la justice, les mécontentemens qui naissent des privations particulières, les oppositions, les haines malheureuses qui sont la suite inévitable des longues dissensions, la situation critique des finances et les incertitudes sur la fortune publique, enfin, l'agitation générale des esprits, tout semble se réunir pour entretenir l'inquiétude des véritables amis de la prospérité et du bonheur du royaume».

« C'étoit, je dois le dire, d'une manière plus douce et plus tranquille que j'espérois vous conduire au but qui se présente à vos regards, lorsque je formai le dessein de vous rassembler et de réunir, pour la félicité publique, les lumières et les volontés

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Au reste, nous croyons pouvoir consoler M. G. et tous ceux qui seroient comme lui dans le cas d'être victimes du décret du marc d'argent. Nous ne serons pas long-temps sans le voir modifier d'une manière qui en rendra l'influence presque nulle.

Le Roi à l'Assemblée Nationale.

Le 4 février doit être un des jours les plus mémorables de la révolution française. Il doit avoir une grande influence sur le sort de la nation; notre devoir sera d'en observer et d'en décrire les effets.

Nous ne pouvons dans ce moment mieux faire connoître le but que le monarque s'est proposé en se rendant sans cérémonie, suivi seulement de M. Necker et du garde-des-sceaux, au milieu des représentans de la nation, qu'en présentant une analyse fidelle et les traits les plus frappans du discours qu'il prononcé.

MESSIEURS,

« La gravité des circonstances où se trouve la France m'attire au milieu de vous. Le relâchement progressif de tous les liens de l'ordre et de la subordination, la suspension on l'inactivité de la justice, les mécontentemens qui naissent des privations particulières, les oppositions, les haines malheureuses qui sont la suite inévitable des longues dissensions, la situation critique des finances et les incertitudes sur la fortune publique, enfin, l'agitation générale des esprits, tout semble se réunir pour entretenir l'inquiétude des véritables. amis de la prospérité et du bonheur du royaume».

« C'étoit, je dois le dire, d'une manière plus douce et plus tranquille que j'espérois vous conduire au but qui se présente à vos regards, lorsque je formai le dessein de vous rassembler et de réunir, pour la félicité publique, les lumières et les volontés

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