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une fupériorité de courage & de lumières qui les recommande à l'eftime éternelle de leur pays: ce font eux qui nous ont placés sur la voie de l'organisation sociale la plus parfaite; tout ce qu'il y a de bon dans leur ouvrage, indique ce but & y conduit; tout ce qu'il y a de défectueux & en éloigne, appartient visiblement aux circonftances difficiles qu'ils avoient à furmonter, & aux hommes plus difficiles encore qu'ils avoient à éclairer ou à vaincre.

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Malheureusement ces défectuofités réfultantes de la difficulté des tems, ne font que trop apparentes, que trop nombreuses, & pourroient bien nous préfager encore des troubles dans l'avenir.

Selon nous, le premier vice de la conftitution de l'an 3 se trouve placé dans sa base elle-même, dans l'organisation des affemblées politiques. Tout homme né & réfidant en France qui paye une contribution directe, foncière ou perfonnelle, quelconque eft citoyen français, & à ce titre, a droit de fuffrage dans les comices.

Ce n'est point affez; l'étranger peut acquérir & le titre & le droit dont il s'agit, par fept années confécutives de réfidence (1) en France, pourvu qu'il y paye une con

(1) Dans les Etats-Unis d'Amérique, le droit de citoyen s'acquiert également par un laps de tems peu confidérable. Mais cette faculté, qui eft un très-grand mal chez nous, ne peut préfenter chez eux que des inconvéniens très-éloignés. D'abord, les Etats-Unis, dans le moment où ils ont fait leur conftitution, avoient befoin de popula tion, ils en ont befoin encore pour meubler leurs immenfes poffeffions; trop de rigueur à l'égard de l'étranger les eût privés de bras pour défricher leur fol; en fecond lieu, éloignés du Continent, ils n'ont pas douze potentats intéreffés à troublet leur harmonie politique. Mais nous, dont la population eft affez confidérable, & qui ne fommes entourés que de puiffances intéreffées à nous fufciter des troubles intérieurs, nous ouvrons, par cette maxime conftitutionnelle, la porte à tous les intrigans, à tous les émiffaires falariés qui voudront jeter parmi nous des fermens de difcorde. Ce qui convient à un pays, fait fouvent la ruine

d'un autre.

tribution directe, fans détermination de quocité, & qu'il y possède en outre une propriété foncière quelqu'exigue qu'elle soit, ou un établissement foit d'agriculture foit de commerce ou qu'il ait épousé une Française.

Ce n'eft pas tout encore : tout individu qui, n'étant point compris aux rôles des contributions directes, fe trouvoit exclus par-là, des droits de citoyen, peut acquérir la faculté de les exercer par une contribution volontaire, égale à la valeur locale de trois journées de travail agricole, c'estd'environ 30 fols.

à-dire,

Que doit-il réfulter d'une latitude auffi imprudemment donnée à l'exercice des droits de citoyen, & furtout du droit de fuffrage, le premier & le plus important de tous ? L'invafion de la république par les prolétaires, & le renversement de la conftitution, qui leur met une arme à la main contre elle. C'est l'anarchie conftitutionnellement organisée, & la base fondamentale du systême représentatif, je

tée fur un terrein mouvant & volcanique. La France, par fon étendue, fa population, la nature de fon territoire, fes richeffes foncières & induftrielles, ne peut fubfifter fous quelque forme de gouvernement que ce foit, qu'autant que ce gouvernement y protégera de toute fa force, y garantira de toute fa puiffance le droit de propriété; qu'il l'environnera de faveurs, de prédilection, & d'une inviolabilité religieufe; & en fondant un gouvernement nouveau, à la fuite d'une révolution profonde, qui a déplacé tous les intérêts l'on a précisément commencé par méconnoître le droit de propriété, par faire perdre toute espèce d'influence aux propriétaires; on a commencé par livrer cette claffe attachée au fol, & comme telle la plus intéreffée au bon ordre, à la claffe à laquelle le bon ordre eft le plus indifférent, qui peut même entrevoir dans le défordre un bonheur éventuel, & qui. n'ayant rien, ou prefque rien, , peut partout ailleurs comme en France.

vivre

Que réfultera-t-il de là? que dans les

affemblées primaires, la multitude naturellement jalouse se liguera contre les véritables citoyens, & les accablera par le nombre; que cette influence défaftreufe se prolongera néceffairement dans les affemblées électorales, & avec d'autant plus de facilité, que la charte conftitutionnelle, n'exigeant pas même pour garantie de la part de celui qui y eft appelé, une propriété quelconque, le premier intrigant deviendra éligible aux fonctions les plus importantes. Ainsi, dans la hiérarchie des emplois publics, les choix les plus ineptes, dans plufieurs localités, les plus honteux, & dans quelques-unes, les plus effroyables. De là, les mauvaises loix, les mauvaises mefures administratives; de là, les propriétaires, la force & les véritables foutiens de l'état, réduits à la condition d'ilotes, & végétant dans une forte de profcription ou d'interdiction civile. De là, le découragement de l'agriculture, du commerce, de l'induftrie, l'éloignement de

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