Nous avions laiffé voir à l'Infulaire ardent L'emblême de fes trois royaumes, Dans les trois pointes du Trident. Le moment est venu : tu faifis cet instant A ta voix, fur nos bords, magiquement s'acheve: Pour nous, fur les deux mers, un plus beau jour fe leve; Et nos vaiffeaux indépendans, Vogueront déformais fous d'autres Miltiades, Où font ces vains efprits, dont l'indifcrete audace Il foutint, d'un bras éprouvé, Le fardeau qu'une main commune Auroit à peine soulevé. Toi qui, du code maritime, Viens d'effacer, par d'heureux changemens, La rouille que le tems imprime Aux plus utiles monumens: Un autre, en un plus long ouvrage, Errant de rivage en rivage, Eût chanté, de nos ports, les honneurs renaiffans, Non fur le prix de tes fervices, Puiffe, de la paix floriffante Puiffe, l'heureux Trident, où notre espoir se fonde, Par M. LE MIERRE. É PIGRAM ME. CEr Auteur fi connu, Monfieur de Boniface, Ayant enfin fini deux Odes à la glace; Court chez un Gentilhomme, & d'un ton doucereux, Le preffe de juger la meilleure des deux. Mon cher, dit celui-ci, pareil choix m'embarraffe; AUTRE A UN AVOCAT. EN N plaidant une Cause, un jour Maître Chopin L'avez-vous jamais lue, ami, dit un Robin? La Coutume, Meffieurs, elle est là, je vous jure: Dit un plaifant, elle eft en veau. Par M. A. L..... VERS A Madame la Princeffe DE MONACO CHAQUE HAQUE Divinité jadis eut fon partage : Junon eut la grandeur, le rang, la majesté; Minerve les talens; & Vénus la beauté. A la Reine du Ciel chacun rendit hommage; Mars oublia Bellone, Apollon les neuf Sœurs; Plus d'Amans que d'Adorateurs. Ainfi la Fable, en fes rians inenfonges, Embelliffoit la vérité: Mais pourtant la réalité L'emporte aujourd'hui fur les fonges Aujourd'hui la beauté, les talens, la noblesse, Dans un même fujet réunis, Dans ce portrait, peu digne d'elle, D'être au-deffous de leur modele. Par M. DREUX. LA FEMME SAVANTE. LA prude Eglé, favante fanatique, Se nourriffoit des bons Auteurs anciens, Tu dors Brutus, & Rome eft fans vengeur!" Par M. P***. LE LION MOURANT. FABLE. LE Roi des animaux, accablé par les ans, Voyoit de fes sujets fa caverne remplie: On juge bien qu'en dignes courtisans, Ils prodiguoient la flatterie. Un Renard près de lui s'écrioit :,, Dieux puiffans! Aux dépens de mes jours prolongez fes années. “ Emu de ces regrets touchants, Le moribond leur dit : Il faut céder aux deftinées, Vos hurlemens ne me guériront pas. 99. ,, Que vous caufera mon trépas; n Escortez-moi dans l'autre monde, |