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Neque te ut miretur turba, labores

Contentus paucis le&oribus. Hor. Sat. 10, 1. s.

A MAESTRICHT,
Chez FRANÇOIS CAVELIER, Imprimeur-
Libraire, fur le Vrythof.

Et fe trouve à LIEGE,

Chez J. F. BASSOMPIERRE, Imprimeur-
Libraire, vis-à-vis Ste, Catherine,

2

PUBLIC LIBRARY 309615A

ASTOR, LENOX AND

TIL EN FOUNDATIONS

R

1927

L

3

JOURNAL

HISTORIQUE

ET

LITTERAIRE.

1. Mai 1789.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Vie de M. d'Orléans de la Motte, évêque d'Amiens, dédiée à Mgr. l'archevêque de Sens, principal miniftre; par M. l'abbé Proyart, de plufieurs académies nationales & étrangeres. A Paris, chez Berton, à Liege, chez Lemarié & Demazeau, 1788. vol. in-12 de 346 pag. Prix 2 liv. 15 f.

́ous avons déjà fur la vie de ce célebre

NOU

prélat des Mémoires très-bien écrits, où l'on trouve les détails de fes actions & de fes principes présentés d'une maniere qui attache & inftruit, & qui fait autant d'honneur au discernement qu'à l'orthodoxie du rédacteur *. L'ouvrage de M. Proyart eft 1 Juillet moins étendu, il y a moins de dignité & de 1785, p. nerf, mais les matieres y font plus fondues, 331. ♣ compofent un tout plus lié, plus uni. Il

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fera bien accueilli par ceux à qui tous les tableaux des grands hommes font chers quoiqu'exécutés d'une maniere différente. On appelloit M. d'Orléans de la Motte, de fon vivant, le St. évêque d'Amiens : c'étoit le nom que lui donnoit Louis XV. Il a vécu quatre-vingt-onze ans ; il a été quarante ans évêque. Jamais vie n'a été plus pleine, ni mieux employée; il a été conftamment le modele des prélats du royaume. Nous ajouterons avec plaifir quelques traits à ceux que nous avons raffemblés en rendant compte des mémoires, & qui achevent de montrer à quel point le vertueux prélat réuniffoit la piété avec la gaieté & l'esprit de fociété.

"

Le cardinal de Fleury, auquel M. de la Motte faifoit une vifite en paffant par Versailles, lui demandoit s'il venoit de bien loin: fans faire beaucoup de chemin, répondit-il, j'ai vu en deux jours les deux bouts du monde, la Trappe & la cour.,

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Greffet lui ayant demandé à quelle caufe il falloit attribuer l'efprit irréligieux des écrivains du fiecle: c'eft le cœur, dit-il, qui leur fait mal à la téte.

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Il demandoit un jour à un prédicateur s'il faifoit fes fermons. Celui-ci parut furpris, & en quelque forte offenfé de ce que le prélat fembloit le foupçonner de prêcher les fermons d'autrui. Je vois bien, mon cher abbé, lui dit alors M. de la Motte, que vous ne prenez pas ma pensée; je demande fi vous faites ce que vous dites? Voilà ce que j'appelle faire fes fermons. „,

Le faint évêque, dans fa vieilleffe, avoit la tête fort chauve. Un jour qu'il dinoit

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