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Nous répéteriez-vous des fleurettes vantées
Du temps d'Hélene & de Pâris ?
Croyez-moi, ces douceurs, des favans refpectées,
Le feroient peu de nos Iris.

Si tu veux, dans nos vers, reffufciter les Grâces,
Confulte l'enfant de Paphos ;

De tes antiques Soeurs, Phébus, remplis les places
Par autant de jeunes Saphos:

Le choix eft important; qu'amour t'aide à le faire,
Prenez tous deux des tendres cœurs ;
Des attraits qu'on pourroit adorer à Cythère,
Charmans, mais généreux vainqueurs.
Qui choisis-tu d'abord? Ifmène. Ah ! tu m'en-
chantes,

Par l'hommage que tu lui rends;

Je ne fuis inquiet que des huit prétendantes, Qui doivent entrer fur les rangs.

Par M. DE***, Capitaine, à Valenciennes.

A M. SAURIN, de l'Académie Françoise, fur fa tragédie bourgeoife.

RENARD fit le Joueur, & ne corrigea guère: Ce n'eft pas en riant qu'on trace un tel portrait. Mais du crayon anglois tu peins ce caractère, Si dangereux, & qui fouvent a fait

La ruine & les maux d'une famille entière: Renard a fait un drame, & toi feul le fujer. Par la Mufe Limonadière.

FABLE S.

LE LION ET LE SERPENT.

Un jour le Roi des animaux,

N

Le terrible Lion, preffé par l'indigence,
Alloit, dit-on, chez fes vaffaux
Pour y trouver fa fubfiftance.
Mais ces Meffieurs, avec mépris,
Reçurent tous leur ancien maître,
Feignirent tous de ne le point connoître...
Vils ingrats! voilà donc le prix.
De mes bienfaits ? redoutez ma colère.
Vous êtes Roi, montrez-vous père.
Se venger c'eft foibleffe, & pardonner eft grand:
Seigneur, méprisez cette injure,
Dit un effroyable Serpent,
Qui paffoit par-là d'aventure.

Venez chez-moi : la même nourriture,
Tous deux ici près nous attend ;
Même lit, même appartement,
Et ce qu'enverra la fortune,

Sire, pour nous fera chofe commune.
Venez, c'est de bon cœur : j'en attefte les dieux;
Vous ferez mon ami; moi, je ferai le vôtre ;;
Et chacun de nous de fon mieux,
Tour à tour, obligerá l'autre.

Vivre avec un Serpent ne le flattoit pas
Mais, d'un autre côté, que faire ?
Jeûner, c'eût été rude effort,

fort:

Car les Lions ne jeûnent guère. Mourir de faim; affreux & trifte fort! Il aima mieux vivre. Il eut tort-;

Car l'infame reptile, ajoute encor l'hiftoire,
Pour repaître fa vanité,

Fit perdre au Lion la mémoire
De fa première liberté,
Rompit fon mâle caractère,

Et profita de fon adverfité.

Voilà les fruits de la mifère !

Par M. DROBECQ:

LE E mot de la première énigme du Mer cure de mai eft le ver devenu papillon. Ceux de l'épitaphe - énigmatique font: Latro pænitens, ou le bon Larron. Celui du premier logogryphe eft corde; dans lequel on trouve, en fupprimant la lettre r, code: l'on y trouve de plus cor, or, roc, ode. Et celui du fecond eft Carme: on y trouve la particule car, le pronom me, arme, âme.

N

ÉNIGM E.

ous fommes trois; un trait mince & ténu, A bientôt deffiné notre figure érique.

L'un de nous marche avec le dos rompú; Tandis que, s'appuyant sur un pied fort pointu, Deux fe plaifent à prendre une figure oblique.

Certain muet, fi-tôt que nous le couronnons, Parle ; & fa voix eft tantôt étendue,

Tantôt baffe, tantôt aigue,

Enfin à vos propos fouvent nous nous mêlons.

De nos honneurs, jadis, deux lettres revêtues Venoient de deux de nous exercer les emplois ; Mais par-tout, dans ce fiècle, elles font mal

venues,

Si ce n'eft chez les vieux bourgeois.

Par M. DE PRACIT, de Dijon.

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AUTR E.

ne fuis qu'un & je fais trois,
Et tout, & rien. Je fuis, par fois,
Par oui, par non, d'un très-grand poids.
En un mot chez toi, chez le Roi,

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Je fais le chaud, je fais le froid.

Me tiens-tu? Non. Lis donc, prends-moi, Dans ton œil, au bout de tes doigts. Mais quoi dans ces vers tu me vois, Vingt-fix, vingt-neuf & dix-sept fois,

Par le même.

AUTR E.

LICTE

ECTEUR, mères d'enfans jumeaux,
Nous fommes nous-mêmes jumellės,
Rarement on nous trouve belles ;
Mais l'on doit tout à nos travaux.

Sans nous des Zeuxis, des Apelles,
Connoîtroit-on l'art enchanteur :
Et le talent, non moins flatteur,
Des Phidias, des Praxiteles?

Nous avons même utilité,
Lorfqu'une fotte préférence

N'a pas détruit dans notre enfance
Notre parfaite égalité.

Tes yeux nous devinent peut-être,
Après ce fidèle portrait ;

Mais tu ne pourrois nous connoître,
Si l'une de nous ne l'eût fait.

Par une Société de Gens de Lettres,

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