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MÉDECINE rurale & pratique, tirée uniquement des plantes ufuelles de la France, appliquées aux différentes maladies qui règnent dans les campagnes, ouvrage également utile aux Seigneurs de campagne, aux Curés, & aux Cultivateurs ; par M. PIERRE-JOSEPH BUCHOZ, Docteur aggrégé au Collège Royal des Médecins de Nancy, & à la Faculté de Médecine de Pont-à-Mouffon, Membre de plufieurs Académies: un vol. in-12. A Paris, chez LACOMBE, Libraire, quai de Conti.

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E feul motif du bien de l'humanité a infpiré cet ouvrage à l'auteur; le même motif doit le faire accueillir favorablement du public, & fur-tout des personnes à qui il paroît être plus fpécialement confacré, je veux dire, des Seigneurs de campagne, de MM. les Curés, & des Cultivateurs. Les premiers font déja dans le goût, pour la plupart, d'entretenir, dans leurs châteaux, de petites pharmacies au fervice & pour le befoin de leurs vaffaux,

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dont ils ne font plus feulement les Seigneurs, mais dont ils deviennent encore les pères par ce zèle louable & précieux. La médecine rurale ne peut que leur fournir de nouveaux moyens de l'exercer avec moins de frais, puifque les remèdes fimples, qu'elle indique, n'exigent pas même, les apprêts toujours difpendicux d'une pharmacie.

Les feconds, par les feuls devoirs attachés à leur ministère, & par les mouvemens de leur propre cœur, ne feroient que trop portés fans doute à procurer à leurs paroiffiens fouffrans & malades les fecours que ces pauvres gens vont fouvent leur demander en vain. La modicité de leur bénéfice ne leur permet pas toujours d'avoir dans leur presbytère des pharmacies bien fournies & bien montées. Ils font quelquefois eux-mêmes dans le cas, à caufe de leur éloignement des villes, de manquer des fecours de la médecine. L'ouvrage que nous annonçons remédie à ce double inconvénient, en les mettant à portée de devenir en quelque forte leurs propres médecins, & de l'être encore de leurs pauvres paroiffiens. Ce fecond titre, ajouté à celui de pafteur, ne pourroit que leur attirer plus de confiance, de refpect & d'amour de la part de leurs ouailles.

La petite peine qu'ils auroient d'ailleurs à aller herborifer quelquefois autour de leurs villages, & à fe procurer par euxmêmes les plantes dont l'ufage & la vertu leur font indiqués dans ce livre, cette peine, dis-je, ne feroit bientôt plus qu'une diftraction agréable à leurs autres fonctions, & occupation fatisfaifante pour leur zèle & leur charité. Le Botaniste François, qui fe vend en deux petits volumes chez le même Libraire, pourroit fervir à leur donner une connoiffance plus parfaite. encore des plantes médicales, afin de ne pas fe tromper dans le choix, ni dans le temps de les cueillir, ou la manière de les fécher, &c. &c.

A l'égard des Cultivateurs, cet ouvrage peut du moins être acheté par les plus aifés d'entre eux qui, dès qu'ils auront reconnu la facilité & l'efficacité des remèdes, qu'il fuggère, ne manqueront pas d'en faire part à leurs voifins dans le befoin. Il y a de l'humanité dans les campagnes. Ainfi le fervice que l'Auteur cherche à rendre aux villageois s'étendroit peu à peu & deviendroit général. Tout bon citoyen ne peut que feconder des vues auffi falutaires à l'Etat que précieufes pour l'huinanité.

L'Auteur a divifé fon livre en trois parties, la première comprend toutes les for

mules dont on peut fe fervir dans les différentes maladies qui régnent dans les campagnes, & que l'Auteur a employées avec fuccès dans une infinité d'occafions: ces recettes font toutes tirées, comme il l'a dit lui-même, du régne végétal, & appliquées aux maladies les plus fréquentes. Nous avons fait, ajoute-t-il, rarement ufage des médicamens des autres régnes, & fi nous avons été obligés d'en employer quelques-uns, ce n'eft que comme véhicules, tels que l'eau, le beurre, la cire, les chairs de poulet, de veau, & d'autres chofes de pareille nature qu'on a toujours fous la main à la campagne.

La feconde partie eft une lifte alphabé tique des différentes plantes qui entrent dans les formules ou recettes de la première partie. On a ajouté à chaque plante une note fommaire de ses vertus. La troifième eft deftinée aux définitions des différentes maladies communes à la campagne on en rapporte les fymptômes & les caractères diftinctifs, & toujours en termes les plus clairs, & les plus à portée de toutes fortes de perfonnes. On renvoie aux différentes formules fuivant l'exigeance des cas. L'ouvrage eft terminé par des obfervations fur des cures intéreffantes opérées par des végétaux.

LETTRE

LETTRE à M. D'ARNAUD, Confeiller d'Ambaffade de la Cour de Saxe, &c.

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E choifis, Monfieur, la voie du Journal le plus répandu pour confacrer la reconnoiffance que je vous dois par rapport à tous les plaifirs que me fait goûter la lecture de vos excellens ouvrages, & en même temps pour vous communiquer quelques réflexions dont vous tirerez le parti que vous jugerez à propos. Ce que j'aime dans vos écrits, c'eft que l'auteur fait s'y cacher, & qu'on y voit éclater par-tout l'homme, & l'homme le plus fenfible. Ce font des effufions de l'âme la plus éloquente. Je ne connois que M. Rouffeau, de Genève, & vous, qui ayez le talent d'émouvoir à ce point, & d'exciter cet attendriffement délicieux qui tourne toujours au profit de l'humanité. Malheur au bel efprit qui ne cherche qu'à fe faire admirer comme des bateleurs à la foire qui veulent nous attacher par des tours de force; la curiofité eft bientôt fatisfaite; les defirs du fentiment font inépuifables, & cette riche mine fe renouvelle fans ceffe fous vos mains. Votre tragédie de

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