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M. d'Efpinoufe; l'Eveillé, de 64, M. de Balleroy; le Solitaire, de 64, M. de Montecler; l'Alexandre, de 64, M. de Trémignon; le St. Michel, de 64, M. de la Biochaye; l'Adionnaire, de 64, M. de l'Archantel; l'Indien, de 64, M. de la Grandiere; le Protée, de 64, M. de Coqueray; le Bizarre, de 64, M. de St. Riveul; le Triton, de 64, M. de la Clocheterie, tous capitaines de vaiffeau.

FRÉGATES. La Concorde, de 40 canons, capitaine, de Cardaillac; la Junon, de 40, de Marigny, la Terpsichore, de 40, Lombart; la Médée, de 40, de Kergariou; la Diane, de 40, de Chambertrand; la Gloire, de 40, de Bavre; la Bellone, de 40, de Gonidec; la Belle-Poule, de 40, de Lamaria; la Surveillante, de 40, de Couëdic; la Senfible, de 36, Bidé de Chavagnac ; l'Inconfiante, de 36, de Ravenel; l'Aigrette, de 36, de la Brétonniere; la Magicienne, de 36, de Bodes; l'Atalante, de 36, le baron de Durfort; l'Hermione, de 36, de Tréville; le Roffignol & le Henri, de 26, l'Etourdie, de 24 canons.

CORVETTES. La Sylphide, de 24 canons, de la Morilliere; l'Hélene, de 20, de Montguyor; l'Ecureuil, de 18, de Briegnoux; le Sérin, de 18, Dumefnil; la Favorite, de 12, de Kerfaint; la Curieufe, de 12, de Morville; le Chaffeur, de -12, de la Ville-Bouquais; l'Efpiegle, de 12, du Drefneuc; le Sénégal, de 20 canons, prife fur les Anglois.

COTTERS. La Guépe, de 18 canons, de Fou-geraye; l'Expédition, de 16, de la Jaille; la Levrette, de 14, de 14, de la Bourdonnaye; le Serpent, de 14, Ance de la Laune; le Pilote, de 14, de Clonard; le Mutin, de 14, de Roquefeuille; le Cerf, de 14, de Varage;, le Huffard, de 14, de Langle; la Chance, de 12, de Portloue; l'A lerte, de 8, du Chêne, & un de 6 canons.

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BRULOTS. L'Erafme, le Londres, le Hurt, l'Anna-Galey, le Sandwich, le Dashwood.

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TOTAL. Un vaiffeau de IIO canons un de 106, un de 86, deux de 84, un de 80, douze de 74, & dix de 64, en tout, 28 vaiffeaux de ligne; 18 frégates, 9 corvettes, II cotters, 6 brûlots, & 2 galiotes, faifant ensemble 74 bâtimens, montés de 3018 canons.

Il faut ajouter à cette lifte les vaiffeaux la Bourgogne & la Vidoire, qui doivent joindre la flotte en mer. Alors le nombre des vaiffeaux de ligne fera de 30. On dit que 55 corfaires ont ordre de fe joindre à ce grand armement.

La Bretagne & la Normandie fourmillent de troupes; & plufieurs régimens partis de divers points du royaume, font encore en pleine marche vers les côtes. Les officiers-généraux nommés pour l'armée raffemblée dans ces provinces. font le comte de Vaux, commandant en chef; le marquis de Langeron, le duc d'HarcourtLillebonne & le marquis de Lugeac, lieutenansgénéraux, le comte de Rochambeau, le comte de Caraman, le comte de Melfort, le marquis de Cruffol d'Amboife, le comte de Vaubecourt & le comte de Wal, maréchaux-de-camp; le comte de Puyfegur, major-général; MM. de Zanthieu, de Laborie & de Chamolles, fes aides-majors; le marquis de Jaucourt, maréchalgénéral-des-logis; le marquis de Lambert, adjoint; MM. de la Rofiere, de Beville, de Bufferent, de Soulanges & le marquis de la Faïette, aides-maréchaux-des logis. L'armée eft compofée des régimens d'Auftrafie, Barois, Beauce, Conty, la Couronne, Flandre, Limoufin, Lorraine Maine, Normandie Orléans, RoyalDeux-Ponts, Royal, Saintonge, Savoie, Soiflonnois & Touraine, un bataillon de Toul, du corps royal d'artillerie, 150 dragons du régiment

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de Noailles, & le régiment provincial de Paris pour le fervice de l'artillerie.

Pour ne rien omettre de ce qui concerne les difpofitions qui ont précédé & qui fuivent le départ de l'armée navale françoife, nous rapporterons ici les trois lettres fuivantes:

De Marseille, Le 18 Mai.

On fait en Provence beaucoup de préparatifs, quoique fans bruit. Plufieurs officiers qui étoient ici, ont eu ordre de fe rendre à Perpignan pour y joindre leurs corps refpedifs qui marchent de ce côté. Depuis plufieurs mois on y a fait paffer quantité de grains & de farine. Nombre de barques font arrivées à Arles, chargées de munitions. de guerre de toute efpece, Si les eaux du Khône ne leur permettoient pas de paffer, on les feroit débarquer, pour les tranfporter fur des alleges qui les rendroient au lieu de leur deflination. Les tréforiers des troupes, des vivres, &c. ont leurs caiffes remplies d'or & d'argent, fans compter le papier qui doit leur en procurer au befoin. On travaille depuis plus d'un mois à faire des fauciffons, des fafcines & des gabions dont on ignore la vraie deftination. Nos quatre chebecs ont mis en mer, ainfi que les frégates, la Gracieufe & la Pléiade, chacune de 26 canons. Le traité des bois que le roi de Pruffe s'eft engagé de fournir & de faire conduire dans nos ports, va s'exécuter.

De Rouen, le 26 Mai.

Les mouvemens font extraordinaires tant en Normandie qu'en Bretagne. L'on travaille ici à mettre en état tous les navires qui peuvent fervir au transport de troupes, & l'on a commencé aujourd'hui à conftruire des chaloupes de débarquement. On en va auffi conftruire 200 à St. Malo, où M. Groignard eft attendu pour diriger ce travail. On y a de plus freté, le 17 Mai, pour Juillet. e. quinz. 2779.

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le compte du roi, 60 navires de 150 tonneaux & au-deffus; il y en a 40 au Havre & 50 à Granville; ce qui fait 150 bátimens capables de transporter au moins 25 mille hommes; ils doivent être tous prêts pour le 1er. Juin. Le régiment de Normandie a ordre de fe rendre à Breft, & il a été prévenu qu'il doit s'embarquer. On a fignifié à tous les Anglois, qui font dans nos ports, de s'en éloigner de 60 lieues. Un petit batiment américain, arrivé à Nantes, y a apporté la nouvelle, que le général Lincoln a battu les Anglois en différentes efcarmouches dans la Georgie, & qu'il les a forcés d'abandonner plufieurs poftes.

De Bordeaux, le 30 Mai.

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Si l'expéditio contre Jerfey femble être abandonnée, les nouvelles que nous recevons de St. Malo, du Havre, de Dieppe, de Rouen & des autres ports de Normandie & de Bretagne noncent qu'il eft queftion de projets beaucoup plus importans. On a freté, pour 3 mois, au compte du roi, tous les bátimens du port de 100 tonneaux & au-dessus. Le roi paie 10 liv. par tonneau par mois, & garantit ces navires aux armateurs, qui doivent feulement fournir les pieces à eau pour les équipages; & ceux-ci feront à la folde du roi : le fret de tous ces navires doit courir du jour du traité fait entre les prépofés de l'adminiftration & ·les armateurs, auxquels on paie deux mois d'avance. Il a été envoyé des officiers dans tous les ports pour accélérer cette expédition qui devoit être préte pour le de ce mois; mais on croit qu'elle fera un peu retardée, attendu qu'on veut y joindre environ 250 chaloupes de débarquement, auxquelles on travaille avec la plus grande activité, même les dimanches & fêtes, dans tous nos ports.

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Dans ces circonftances critiques, s'il en fut jamais pour l'Angleterre, les fpéculateurs don

nent carriere à leur imagination. Ceux qui, àu mois de Janvier dernier, gageoient qu'avant la fin de Juin, l'Espagne fe déclareroit pour nous, offrent actuellement de parier 50 contre un. Ils fe fortifient dans leur opinion, fur ce qu'on dit que les gardes de la marine, avant que de s'embarquer, ont reçu ordre de fe munir de leur grand uniforme, & qu'on a emporté des cocardes blanches & rouges, en figne d'alliance avec l'Espagne.

Les uns difent que le comte d'Orvilliers ne s'eft hâté de mettre en mer que dans le dessein d'aller brûler la flotte marchande d'environ 400 voiles qui eft dans la baye de Torbay, ainfi que les bâtimens qui ont à bord 6 à 7 mille hommes destinés pour New-Yorck, fous l'escorte de l'amiral Arbuthnot. Mais il y a apparence que ce grand convoi fera parti de la Manche quand le comte d'Orvilliers fera à portée d'en reconnoître l'entrée. Au refte, les Anglois attendent de la Jamaïque une feconde flotte marchande, plus nombreuse que celle qui vient d'entrer dans leurs ports; ils en attendent auffi une de St. Christophe, une de la Barbade, qui devoit partir le 15 Mai, une de la méditerranée, une de l'Inde & une de Quebec.

Une troifieme claffe de politiques prétend que la plupart de nos préparatifs font dirigés vers l'Irlande, où l'on projette de débarquer 30 mille hommes. Cette fpéculation est soutenue par des lettres de Dublin, qui portent que les Irlandois ont armé 8 mille hommes, & que tout eft dans la plus grande confufion dans ce royaume.

En attendant que ces différentes versions s'éclairciffent, fe réalisent ou fe détruifent par les événemens, nous allons jetter un coup d'œil fur les prifes faites le plus récemment par la marine du roi & par nos armateurs,

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