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nale, qui en ont fait le dépouillement, en eussent, sans doute, donné connaissance, s'ils avaient découvert la moindre trace d'un fait non moins scandaleux que faussement allégué.

Le commandeur, DE FERRETTE.

VARIÉTÉS.

La fontaine des Innocents, gravée en couleur par M. Carrée, d'après le dessin de M. Poijet, architecte du roi et de la ville. Le prix de cette estampe est de 6 liv. sur beau papier vélin, et se trouve à Paris, chez l'auteur, rue Saint-Jacques, vis-à-vis la fontaine Saint-Severin, no 2, et chez tous les marchands d'estampes.

Il est étonnant que l'art de la gravure, qui a fait de nos jours des progrès si rapides, ait laissé jusqu'à présent dans un entier oubli un sujet aussi important à traiter, aussi curieux en lui-même et aussi intéressant. C'est au burin de M. Carrée, déjà avantageusement connu par plusieurs ouvrages de ce genre, que nous devons cette gravure agréable; et nous sommes dédommagés de l'attente, par la délicatesse et le goût avec lesquels M. Carrée a traité ce monument précieux.

Lettre sur la cage de l'abbaye de Citeaux et sur la personne de dom Patouillot, qui y a été renfermé, adressée à M. l'abbé de Citeaux, et aux départements qui renferment cette abbaye, et celles de la Frenade, d'Oléron et des Chamsbons.

M. l'abbé et supérieur-général de l'ordre, en parcourant en 1776 nos montagnes méridionales, j'aboutis à une des abbayes de votre ordre, celle des Chamsbons, toute environnée de précipices, et j'y trouvai une pierre précieuse qui appartient à votre ordre, et que je voudrais restituer aujourd'hui à la nation; je veux dire un de vos religieux inconnu, fait pour illustrer votre corps par ses talents, son amour de la liberté, son savoir dans l'agriculture et l'histoire naturelle, et surtout par ses mémoires sur l'ordre de Citeaux.

Ce religieux, vraiment précieux, se nomme dom Patouillot; il eut la bonté de me guider dans nos montagnes, et avec ce guide je traçai sur nos cartes la division naturelle de nos terres primitives, calcaires, volcanisées, etc.

Cereligieux disparut de la société en janvier 1780, et le prieur des Chamsbons m'écrivit en ce temps-là que vous l'aviez renfermé à Citeaux, quand il vous portait les doléances et la procuration des religieux de votre ordre.

Toute l'année 1780 et 1781 se passèrent a vous écrire et à faire supplier votre révérence de rendre la liberté à mon ami Patouillot vous ne daignâtes pas écouter mes prières, ni les honorer d'une róponse. Je me liat avec plusieurs de vos religieux, ils n'assurèrent que le logement que vous aviez donné à mon arai, à Citeaux, était une cage de fer.

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tenir dans une cage, vous vous illustrerez, si, en l'appelant ici, vous écoutez ses vues et ses projets de réforme? Ce Robinet voulait bien les mémoires de dom Patouillot, mais il ne voulait pas me rendre la personne de mon ami. Robinet m'amusa longtemps; pour se délivrer de moi, il me fit enfin une réponse signifiante; la voici : Je ne vous conseille pas de vous mêler du sort de dom Patouillot.

En 1786, désolé d'ignorer la situation de mon ami, j'écrivis à M. de Bays, avocat à Nuitz; il a été subdélégué, et il a honoré sa vile commission par une probite scrupuleuse; il alla à la recherche de la cage et de l'oiseau si cruellement emprisonné; il osa en parler à l'abbé, qui en nia l'existence; il interrogea les ouvriers, qui répondirent qu'il existait en effet une cage qu'ils avaient réparée, et où avait été renfermé un frère qui avait donné un soufflet à sa révérence l'abbé général de Citeaux. Avec ces instructions nouvelles, je m'adressai au parlement de Dijon; j'écrivis à M. de Morveaux, savant distingué et ci-devant procureur-général. M. de Morveaux agit avec zèle et activité, pour retrouver la personne de dom Pa touillot, arrêté à Citeaux au mois de janvier 1780. Ces découvertes ne furent pas cependant intéressantes, on me renvoya à diverses abbayes de l'ordre, à la Frenade, à Oléron, etc., etc. J'écrivis à la Frenade, j'écrivis à Oléron, dom Patouillot était inconnu partout.

En 1787, j'allai à la poste pour faire charger des lettres pour Citeaux, pour la Frenade, pour Oléron; les commis me répondirent: si le ministère cache dom Patouillot, la poste ne peut accepter vos lettres chargées à son adresse.

Je reçois enfin aujourd'hui, une lettre d'un homme public et connu, qui m'écrit en ces termes : - La mésintelligence survenue entre l'abbé-général de Citeaux et ses religieux, pour partager le magot, et l'inventaire qu'y a été faire notre municipalité, a donné lieu de faire des recherches et de découvrir votre cage, non en fer, comme vous me l'aviez mandé dans un temps, mais en bois, et en bois de plan à jour, que l'abbé m'avait toujours nié, et où quelques religieux ont été placés, de même que dans les vade in pace où ils ont péri. Je me trouvai aussi à Dijon avec M. de Morveaux; nous en parlames, et par le récit qu'il nous fit, je vis, et je lui observai que c'était pour le même sujet pour lequel j'étais allé sur les lieux, que vous lui avez aussi écrit. Toutes ces infamies-là sont à présent révélées.

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Voilà, M. l'abbé, le résultat de mes recherches; si vous aviez jugé à propos de me dire où est mon ami Patouillot, vous en auriez évité la publicité : j'ai le droit de vous demander ce qu'est devenu mon ami; vous devez répondre de sa personne. Votre ordre est peut-être à la veille de sa dissolution; et à qui est-ce que je m'adresserai, pour savoir ce qu'est devenu mon ami? Votre silence m'a forcé à vous le demander publiquement: je le demande en même temps à tous les départements où vous avez des abbayes: dom Patouillot n'est pas à vous, mais à la société ; je le réclame; et j'ai des raisons personnelles d'avoir sou extrait mortuaire, s'il est mort; ou de le voir, En 1783, 1784, 1785, j'allai chez le ministre de la s'il est encore en vie et si ma lettre est sans effet, je Bastille et des prisons; j'assistai à ces comédies qu'on le demanderai à l'Assemblée nationale. Un honnête appelait des audiences, je balbutiai mille fois en homme peut-il rester dans l'inaction, quand son tremblant les mots d'humanité, de bjenfaisance et ami est dans les fers? et quand on reçoit la lettre de MINISTÈRE GLORIEUX, demandant mon ami Pa- dont je cite ci-dessus un fragment, doit-on garder le touillot; le ministre de la Bastille, à chaque audience, silence? Je désire que ceux qui ont fait la reclierche faisait légèrement la pirouette sur ses beaux talons de dom Patouillot, et dont je publie ici les décou rouges, et me laissait balbutiant les mots de minis- vertes, ne m'aient envoyé que des faussetés; mais, tere glorieux, de bienfaisance, et d'humanité. encore un coup, vous devez à votre probité reconnue, J'allai chez Robinet, et je lui disais: Savez-vous que et que j'avoue volontiers, et à votre ordré, et à ces dom Patouillot a des vues profondes et une bonne accusations de vos ennemis, si c'est une fausseté, histoire de l'ordre de Citeaux, et qu'au lieu de leune réponse sur dom Patouillot, renfermé en 1780

par vous à Cîteaux, selon la lettre de dom Quartier, et renfermé jadis dans une cage, selon vos religieux, et selon M. de Bays; et si tout cela est un tissu de calomnies, je serai le premier à le publier.

L'abbé SOULAVIE.

P. S. Cette lettre est recommandée à la justice des municipalités des Chamsbons, de la Frenade, de Citeaux et Oléron, et à leur défaut aux départements; et si la cage existe à Citeaux, on supplie de garder un dessin de cette machine, pour orner l'histoire du despotisme français et du monachisme.

N. B. L'article sur la paix et la guerre qui a paru dans le numéro 182 est de M. l'abbé Soulavie.

THEATRE DE LA NATION.

La tragédie de Barneveldt, qu'on a donnée mercredi dernier pour la première fois, attendait, depuis 1766, les honneurs de la représentation. Il est vraisemblable qu'elle n en aurait jamais joui, sans l'heureuse Revolution qui a rendu la liberté aux citoyens et à l'art dramatique, à cet art d'autant plus estimable, qu'il est propre à répandre rapidement les grandes idées de morale, de philosophie et de politique, c'est-à-dire les vérités essentielles qui établissent la gloire des souverains et le bonheur des peuples.

M. Le Mierre, auteur de cette tragédie, a suivi l'histoire aussi exactement que peuvent le permettre les convenances theatrales.

« La trève entre l'Espagne et la Hollande est sur le point d'expirer. Maurice de Nassau, prince d'Orange, dont les vaes ambitieuses se portent jusqu'à la souveraineté despotique, veut que les Hollandais reprennent les armes, que l'on recominence la guerre; et c'est par ce moyen, qui doit donner un nouvel éclat à ses qualités guerrières et à sa renommée, qu'il espère parvenir à son but. Barneveldt a lu dans l'âme du prince. Il a vu qu'il n'avait pris le parti des Gomaristes contre les Arméniens, sous le prétexte de soutenir le culte dominant, que pour entretenir dans les esprits une effervescence qui put un jour servir à ses projets. Barneveldt donc parle pour la paix, tant pour s'opposer à l'ambition de Maurice, que pour Assurer le bonheur de la Hollande, dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées. Il est soutenu dans son dessein par Pambassadeur de France, qui s'oppose, au nom de sa cour, à toute entreprise capable de troubler encore la Hollande. Maurice accuse alors Barneveldt d'avoir conspire la perte de la république, d'avoir voulu la livrer ux Espagnols, et le respectable vieillard, dont cinquante ans ecoules dans des travaux patriotiques attestent les services et les talents, est mis dans les fers comme un vil scélérat. C'est en vain que l'ambassadeur français obtient que Barneveldt se justifiera devant les Etats; Maurice est issez puissant pour s'y opposer, assez adroitement perfide pour lui proposer la vie, s'il consent à se démettre de son titre de Grand Pensionnaire; et sur le refus que celui-ci en fait, en présence des députés des Etats, assez barbare pour livrer à la mort celui à qui il a dù la plus belle partie de sa gloire. A cet instant, le fils de Barneveldt, suivi J'un gros de peuple, force la tour, et veut arracher son pere a l'esclavage et an trepas. Le vieillard excuse cet attentat dans un fils, et le blâme dans un citoyen. Il est déterminé à monrir sans tache. Son fils lui offre, en fré-. missant, un poignard pour s'arracher du moins à l'ignominie du supplice, en se donnant la mort. Caton se la donna, s'écrie-t-il: Socrate l'attendit, répond le vieillard. Cette scène sublime est du plus pressant intérêt. Des soldats entrent, emmènent Barneveldt, en laissant son fils en prison. Au dernier acte, l'épouse de Barneveldt demande inutilement à Maurice la grâce de son fils. Maurice s'étonne de ce qu'elle parlé pour un fils, quand elle n'a point parle pour un époux ; il était innocent, et mon fils est coupable, réplique l'infortunée. Cette réponse est consacrée par l'histoire. Barneveldt est conduit à Péchafaud où il meurt. Le peuple se révolte. Le fils de Barneveldt reparait à la tête d'un parti qui menace le prince: il est contenu par le retour de sa mère éplorée, par l'ambassadeur français, qui annonce à Maurice que la trève est continuée. Celui-ci, honteux et désespéré d'un forfait inutile, se retire en présageant sa chute. »

On ne saurait donner trop d'éloges aux quatre premiers actes de cette tragédie, dont les caracteres sont ressemblants à l'histoire, soutenus, bien en contraste. Les scènes sont bien attachees, bien filées; les mouvements en sont justes, vrais, sentis, et les développements annoncent en même temps une âme élevée et un esprit très-éclairé. Mais il est impossible de ne point blâmer le cinquième acte, qui est vide d'interêt et d'action, et qui nous parait manqué entièrement. Il est quelquefois nécessaire de parachever un dénouement, mais les parachévements doi

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N° 186.

GAZETTE NATIONALE OU LE MONITEUR UNIVERSEL.

POLITIQUE. SUÈDE.

Lundi 5 JUIllet 1790.

De Stockholm, le 11 juin. On vient de publier tous les détails des affaires de postes qui ont eu lieu dans la Finlande, depuis le 5 jusqu'au 25 mai. Voici la substance des divers rapports. Les Russes ayant surpris, le 5, Anjala, nos troupes s'assemblèrent près de Willikala, où se rendit le général Platen avec un renfort. Ce général attaqua l'ennemi près de Korwis, le chassa et fit reprendre Hirrenskoskoe; le 6, les Russes, au nombre de 3,000, reprirent Korwis, mirent le feu à la forêt où était notre artillerie, et forcèrent nos troupes de se replier sur Willikala; à cette occasion le général, ses deux adjudants et plusieurs autres officiers ont été blessés. Les Russes, ayant appris ce qui s'était passé à Fredericsham, commencèrent à se retirer: le 20, le général Pauli les attaqua avec quelque succès; mais il ne put point parvenir à joindre le corps du baron d'Armfeldt: le même jour l'ennemi fut obligé de quitter Willikala; le 21, le général Pauli retourna à son poste de Philpola, d'où il écrivit au général de Numsen, pour le prier de ne plus permettre qu'on mit le feu aux malheureux villages. Les manœuvres de ce général tendent à forcer l'ennemi de repasser le Kymène. Le général Pollet s'est retiré de Willikala; cette retraite lui a coûté environ 100 hommes, tant tués que blessés.

Les dernières nouvelles que l'on a reçues du roi, sont datées à bord de l'Amphion, à la voile, entre Pilke et Biorko, le 2 juin. A cette époque, le roi était en parfaite santé, et se proposait de se porter en avant avec la flottille légère, pour tâcher de rencontrer, à l'entrée du golfe de Wibourg, la flottille russe que commande M. le prince de Nassau. Le duc de Sudermanie croisait alors avec la grande flotte, entre les Scheeren et Biorko. Ces mêmes lettres, du 2 juin, ajoutaient que l'escadre russe de Cronstadt, forte de dix-sept vaisseaux de ligne et deux frégates, était sortie, et que le 15 mai au soir on l'avait aperçue près de Borko.

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Outre ces avis de Finlande, on mande encore de Louisa, en date du 5 juin, que les troupes portées à Albalfors, se sont mises en avant, et ont passé la frontière jusqu'à l'église russe de Pyttis, sans avoir éprouvé de résistance. Le roi est dans ce moment près de Wibourg, et la communication, par mer entre Fredericsham, Wibourg, Revel et Cronstadt, est entièrement coupée. Le 1er juin, on conduisit près de la forteresse de Swartholm vingt vaisseaux de transport chargés de fourrages, de blé et d'eau-de-vie: ces vaisseaux étaient destinés pour l'armée russe en Finlande; mais le roi s'en est emparé. Depuis on en a saisi plusieurs autres qui ont été conduits à Helsingfors. Les hussards suédois qui se trouvent à présent en Finlande, ont brûlé un magasin et une boulangerie de l'ennemi.

On est encore sans nouvelles ultérieures des actions qui se sont passées le 3 et le 4 de juin, entre les flottes russe et suédoise, dans le golfe de Finlande. Le seul avis qu'on ait reçu par la voie de Copenhague, c'est le rapport d'un patron de navire, entré à Travemunde: il a dit que la flotte du duc de Sudermanie a été maltraitée dans ces combats, de façon qu'elle s'est vue obligée de se retirer à Carlscrona; et que la flotte russe, composée des divisions de Revel et de Cronstadt réunies, au nombre de vingt-sept vaisseaux de ligne, était actuellement Tome V,

1 Série.

en croisière, et tenait bloqué le port de Carlscrona. Un semblable rapport mérite une confirmation ultérieure. Mais il reste constant que les Russes, depuis la jonction de leurs escadres de Revel et de Cronstadt, ont repris l'avantage, et sont les plus forts dans la Baltique.

ALLEMAGNE.

M. le maréchal de Lau

De Vienne, le 19 juin. dhon est parti bier pour la Moravie, accompagné de son neveu et de deux autres adjudants. M. le conseiller d'état de Spielmann est parti ce matin pour Breslaw. Il y a des personnes qui prétendent que les préliminaires de pacification sont déjà arrêtés, et qu'il ne reste plus que l'arrangement de quélques points secondaires. D'autres disent que rien n'est arrangé; que l'objet du voyage de M. de Spielmann était de porter au roi de Prusse l'ultimatum de sa cour; et que, si ces propositions ne sont point acceptées, M. le maréchal de Laudhon a ordre de commencer sur-le-champ ses opérations militaires. On saura donc, sous peu de jours, à quoi s'en tenir, relativement à la guerre ou à la paix. On attend avec impatience le résultat des conférences de Reichembach et de Jassy : les derniers avis de cette dernière ville font espérer un arrangement prochain avec la Porte.

Le 15 de ce mois, les ministres ont tenu une nouvelle conférence, immédiatement après l'arrivée d'un courrier de Berlin; elle a duré plus de trois heures : et le même jour, l'envoyé de Danemarck a reçu des dépêches de sa cour, qui ont donné lieu à une longue conférence qu'il a eue avec nos ministres. On présume que le roi de Danemarck prendra part à la guerre, si la pacification projetée n'a pas lieu ce qui annonce (si la présomption est bien fondée) que la pacification est fort avancée.

Il est arrivé hier un courrier, dépêché par M. le prince de Cobourg, avec la nouvelle que la garnison de Giurdschiow a fait dans la nuit une sortie, qu'elle s'est emparée d'une partie de l'artillerie, et d'autres instruments, pour faire le siége de cette place, et qu'elle a tué quelques cents hommes. On dit que MM. les généraux de la Tour et d'Auffers sont au nombre des tués.-On mande du camp de Woinich, dans la Croatie, que les 26 et 27 mai, M. le capitaine Quosdenchewich, à la tête de 400 Scressans, a fait une incursion dans la Croatie turque, qu'il a brûlé un village et amené soixante-quinze bœufs. 31 du même mois, M. le baron de Heusner, commandant d'un régiment de Licaniens, a fait une pareille expédition : il a enlevé à l'ennemi plus de mille pièces de grand et menu bétail; mais à sa retraite il a été surpris par les Turcs, et tué avec plusieurs de ses gens.

Le

Un incendie, qui a éclaté le 4 juin à Jaroslau, a mis en cendres plus de cent maisons en moins d'une heure et demie, la violence du vent ayant empêché qu'on ne pût arrêter plus tôt la violence des flammes.

FRANCE.

De Paris, le 3 juillet. Deux particuliers se sont rendus mardi dernier à Saint-Cloud. Il était à peu près 10 heures du matin. Ayant quitté leur voiture à l'entrée de la première cour, ils sont montés au château, et ont été s'asseoir sous le vestibule du grand escalier qui conduit aux appartements. Là un peu écartés l'un de l'autre, presque immobiles, sans proférer une seule parole, ils ont passé la journée

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entière. On les avait remarqués, mais personne n'avait le droit de leur aller demander ce qu'ils faisaient là. On s'était donc contenté de ne les pas perdre de vue. Cependant vers le soir, on a été leur dire de se retirer. Alors ils sont descendus; mais au lieu de s'éloigner du château, ils sont restés dans la cour, se promenant à pas comptés sous les fenêtres de l'appartement même du roi. Cette singulière obstination leur ayant attiré un nouveau message, ils ont demandé s'il n'était pas permis de rester a cet endroit. On n'a pas insisté, et on ne les a plus contrariés jusqu'au moment de fermer les grilles. Ce n'est qu'à ce moment qu'ils ont été contraints à sortir des cours. Une fois dehors, ils ont été rencontrés par les patrouilles de la garde nationale de SaintCloud. Pressés de se nommer, l'un s'est appelé Paul; l'autre s'est nommé Pierre. La garde les a forcés de remonter en voiture, les a escortés jusque sur le pont, et les a vus s'éloigner.

Bientôt après on entend une voiture, et la même patrouille reconnait les mêmes hommes. Elle les arrête et les mène au corps-de-garde. C'est là qu'on les interroge sur le motif qui les amenait à SaintCloud ils ont répondu qu'ils y étaient venus par un ordre supérieur. On n'a pu en obtenir davantage; et ils ont été gardés à vue jusqu'au lendemain matin, que S. M., informée de ce qui se passait, a envoyé elle-même dire à la municipalité qu'il n'avait donné à personne l'ordre de se rendre à SaintCloud. On a donc demandé à ces messieurs qu'ils se nommassent et qu'ils expliquassent le prétendu ordre supérieur qu'ils ont reçu. L'un a dit qu'il était fils de M. d'Hosier, le généalogiste; l'autre, qu'il s'appelait Petit-Jean, fils du trésorier de la Corse, et tous les deux, que c'était de Dieu même et de la sainte Vierge qu'ils avaient reçu l'ordre de venir délivrer le roi à Saint-Cloud. On a trouvé en effet, dans la poche de M. d'Hosier, un papier sur lequel étaient écrits ces mots : Louis XVI, tu as perdu ta couronne, tu la recouvreras à Saint-Cloud; et sur M. Petit-Jean, une petite image de la Vierge, et une lettre signée d'elle. Ces deux hommes, dont le premier est assez jeune, et le second un peu plus âgé, ont été amenés à Paris et déposés à la prison de l'Abbaye. On a, dit-on, appris depuis, que ces visionnaires se connaissent il y a longtemps; que depuis six semaines ils faisaient des stations à Notre-Dame devant l'autel de la Vierge, et que c'est de NotreDanie qu'ils sont partis pour se rendre à Saint-Cloud. Ils paraissent tranquilles et n'ont point l'air de faire les inspirés; ils parlent peu, et ont un maintien sombre et morne. On espère que les remèdes convenables à la folie guériront ces deux malades, et qu'un bon médecin pourra les rendre à la société.

LITTÉRATURE.

Histoire de la Révolution de 1789, et de l'établissement d'une constitution en France; précédée de l'expose rapide des administrations successives qui ont déterminé gette Révolution memorable; par deux amis de la liberté. A Paris chez M. Clavelin, libraire, rue Serpente, no 10, quartier Saint-André-des-Ares, 2 vol. in-8 de 400 pages chacun avec une gravure. Prix: 7 liv. 4 s. pour Paris, et 8 liv. 4 s. rendus francs par la poste en province.

On a dit que l'histoire ne pouvait être écrite par des contemporains, qui, trop près des événements, ne les voient toujours qu'à travers le voile de leurs passions, et qui, arrêtes par mille considerations personnelles, ne sauraient les transmettre avec fidélité. Pour bien connaître les faits, a-t-on `ajouté, il faut en être à une certaine distance: il en faut une plus grande encore, il faut tout le calme du sang-froid et du désintéressement, pour bien juger, pour bien discerner les causes qui les ont produits. Voltaire pretendait qu'un historien ne devait écrire que dans un pays libre, et qu'il devait être lui-même parfaitement etranger à la scène dont il décrit l'action.

Ces principes étaient vrais, surtout avant que la liberté fut vendue à la France; toutes les operations du gouvernement étaient alors concentrees dans les cours: les

cabinets des rois étaient des asiles de ténèbres; et c'eût été un crime d'état de faire connaitre au peuple les ressorts d'une machine à laquelle on lui re'nsait toute participation on ne pouvait divulguer le passé que lorsqu'i n'avait plus aucun rapport au présent ; et encore fallait-il de grands ménagements pour ne compromettre personne, Aujourd'hui que le peuple français, fatigué d'une longue et rigoureuse tutelle, s'est enfin déclaré majeur et libre, qu'il veut que ses affaires soient soumises au grand jour, et qu'on lui en rende un compte exact, toutes ces considérations sont évanouies; mais il reste encore à l'historien ses propres passions, d'autant plus capables de l'égarer, qu'il a pris lui-même une part active aux événements qu'il raconte; et si le récit d'un témoin doit être authentique, le témoignage d'un intéressé peut être suspect.

Il est cependant incontestable que c'est aux contemporains seuls qu'il appartient de détailler les faits qui se sont passés sous leurs yeux; c'est ensuite à la posteríte à comparer leurs narrations entre elles, à déméier la vérite des objets sur lesquels ils diffèrent, et à rectifier leurs jugements sur les causes qu'ils peuvent avoir assignées avec trop de partialité. S'il manque quelques qualites aux contemporains, pour écrire parfaitement l'histoire, il faut bien au moins qu'ils en fouruissent les matériaux; et parmi ceux qui les recueillent, il s'en fant de beaucoup que le choix soit indifferent pour la posterité. Cenx, par exemple, qui voudront un jour écrire l'histoire si prodigieuse de la Révolution présente, et qui consulteraient ces pamphlets audacieux et ridicules dont nous sommes inondes, ces feuilles écrites avec du fiel, où les exces de la rage sont donnes pour du patriotisme, où le despotisme n'est attaqué qu'avec la fureur de l'anarchie, où la licence la plus effrenée ose parler le langage de la liberté, où ces ecrits, encore plus dangereux que lâchement dévoués à un parti, dénaturent tous les faits, pour en tirer avantage, et répandent les calomnies les plus atroces sur ceux qu'ils ne peuvent combattre par des raisonnements; assurément ceux-là donneraient une idee bien fausse d'une catastrophe aussi intéressante, et ce serait bien à tort qu'ils s'appuiraient du témoignage des contemporains.

On n'aura pas les mêmes écneils à craindre avec l'ouvrage que nous annonçons. A une exactitude presque partout rigoureuse dans les details, les auteurs joignent une circonspection dans les jugenients, qui doit faire applaudir à leur impartialite. Le ton sage et modere qui regne dans leurs opinions n'affaiblit pas cependant l'energie de leur style. S'ils sont réservés dans le choix des faits, ils n'en mettent pas moins de chaleur dans la composition de leurs tableaux. Partisans sans fanatisme d'une liberté sage et réfléchie, ils emploient tous les efforts du raisonnement et de l'eloquence pour la faire aimer. Ardents à dénoncer le despotisme et l'aristocratie, ils sont moins prompts quand il s'agit de nommer les coupables; ennemis de la chose, ils savent respecter les personnes, et ne croient point qu'on soit criminel par cela seul qu'on est accusé. S'ils attaquent avec force les abus du pouvoir arbittaire et les vexations de ses agents, ils n'en peignent pas avec des couleurs moins horribles les atroces vengeances qu'en a tirées un peuple égaré. Ceux qui n'aiment que les écrits violents et sanguinaires pourront accuser celui-ci de faiblesse et d'nn exces de ménagement; mais les esprits moderes sauront gre aux auteurs de leur retenue, et d'avoir écrit l'histoire de cette Révolution memorable comme voudront la lire nos neveux, lorsque l'elfervescence actuelle sera dissipée, et que les sentiments de haine personnelle auront disparu.

Pour apprécier avec justesse une régénération aussi complete et aussi extraordinaire, il faut bien connaitre la situation où nous nous trouvions et les causes multi

pliées qui minaient depuis longtemps le despotisme, et l'ont enfin renversé sur ses fondements. C'est par où les anteurs commencent. Ils font voir d'un côté les abus enormes, amonceles sous le règne précédent; de l'autre la Inmiere se repandant peu à peu sur les esprits, par le secours des écrivains philosophes. Ils parcourent la premiere administration de M. Necker, dont ils regardent le compte rendu comme l'époque où la nation vit clair pour la première fois autour d'elle. Ils examinent successivement les opérations de ses successeurs, rappellent la faiblesse ou l'ineptie des uns, les depredations, les coupables manœuvres des autres; la résistance des parlements, les persécutions qu'ils éprouvent de la part d'un ministère tyrannique et pourtant pusillanime, toujours entraîné au-delà de ce qu'il voulait faire, et toujours obligé de revenir sur ses pas. Ils n'oublient pas de faire remarquer les premieres insurrections du peuple, qui, en lui apprenant ce dont il était capable, et en l'eclairant sur ses forces, auraient dù avertir le despotisme de ce qu'il en devait

redouter.

Enfin les états-généraux sont convoqués. On retrouve ici toutes les difficultes que cette convocation a fait naître; les troubles qu'elle a excites en Bretagne; la conduite noble et patriotique du Dauphine, qui a si fort influe sur les dispositions du reste de la France; dans d'autres provinces, les menees sourdes de quelques corporations qui redoutaient la lumière; les intrigues de la noblesse et du clerge; les efforts de tout genre opposés par les ennemis da bien à la formation d'une assemblée qui devait dé

truire des abus où ils étaient trop intéressés; la première émeute excitée an faubourg Saint-Antoine; les dissensions élevées entre les trois ordres pour la vérification des ponvoirs; la séance royale; les alarmes du peuple; les dangers que courut l'Assemblée nationale; la reunion des ordres; tous ces événements, suivis pas à pas dans cet ouvrage, et presentes avec les plus grands details, précèdent la fameuse insurrection du 14 juillet, à laquelle on doit la Revolution.

On sait que la disgrâce de M. Necker, et l'approche des troupes nombreuses dont Paris était enveloppé, en furent la cause principale. Il était tout naturel que, dans des circonstances aussi critiques, le peuple, se voyant prive tout à coup du seul homme qui possédát sa confiance, et voyant les préparatifs menaçants avec lesquels on voulait contenir ses plaintes, crût tout avoir à redouter. Cette raison était sans doute bien suffisante pour l'entrainer hors de luimème, et lui inspirer enfin le désir de secouer un jong devenu trop pesant. Les auteurs y ajoutent le complot formé par les ennemis de la patrie, de dissoudre l'Assemblée nationale, de massacrer ceux de ses membres qui

n'étaient pas dévoués au parti de la cour, et de foudroyer la capitale, pour en imposer aux provinces; ils entrent même dans les plus grands details sur les moyens dont ce projet devait s'exécuter. On est faché de voir avec quelle confiance ils présentent un complot aussi noir, de l'existence duquel on n'a jamais eu de preuves suffisantes, qui, par son atrocité même, paraît dénué de vraisemblance, et dont la supposition n'était pas nécessaire pour justifier la conquête de la liberté. On est fâché de voir les mêmes hommes, qui ont mis tant de circonspection à croire la noblesse de Bretagne coupable des excès commis au champ de Montmorin, vouloir persuader, avec aussi peu de fondement, la réalité d'une conjuration aussi épouvantable. Le projet d'asservir de plus en plus le peuple, et de prolonger son esclavage, est bien assez criminel, sans supposer encore celui de l'égorger.

Ils conviennent, il est vrai, que cette supposition n'est fondée que sur des bruits populaires; mais par cela seul, peut-être, ne devaient-ils pas commencer par la donner comme réelle. Quoi qu'il en soit, les divers événements que cette fameuse journée produit, et dont elle est suivie, sont décrits avec beaucoup d'exactitude; les tableaux des mouvements populaires sont traces avec force, avec chaleur; rien n'y est dissimulé : les horreurs commises par une populace effrénée, n'y sont pas plus ménagées que les coupables desseins de nos ennemis. La prise de la Bastille, qui a produit tant de versions différentes, qu'il est difficile de s'en rapporter à aucune, est décrite ici avec toutes les couleurs de la vraisemblance: aucune autre relation de ce fait incroyable ne nous a parn satisfaire autant la raison. On doit des remerciments à ces écrivains patriotes, pour le soin avec lequel ils ont recueilli les noms de tous ceux qui se sont distingués à cette glorieuse action.

Nous ne suivrons pas les auteurs dans le reste de leurs travaux; il nous suffit de dire qu'aucun fait arrivé, soit à Paris, soit dans les provinces, pour peu qu'il offre le plus léger intérêt, n'y est oublié. Ces deux volumes se terminent à la fameuse nuit du 4 au 5 août, cette nuit qui vit se multiplier de toutes parts des sacrifices si nobles, et dont le mérite a été un peu diminué depuis. Ceux qui attribuent encore cès sacrifices à un enthousiasme aveugle, à l'ivresse d'un patriotisme mal entendu, doivent lire les détails de cette magnifique séance; ils verront que des discours éloquents, mais sages, des discussions tranquilles et approfondies avaient précédé le généreux abandon de tous les priviléges, et que la rédaction des arrêtés de cette même séance, discutés plusieurs jours après, excita trop peu de réclamations, pour ne pas croire qu'ils avaient été pris de bonne foi.

Il ne nous reste plus qu'à faire connaître le style de cet

sistance assurée; ce ne sera pas un acte de bienfaisance, mais de stricte équité. » Les auteurs proposent d'elever un monument sur cette place, et de graver les noms de ces deux victimes à côté de ceux des sauveurs de la patrie, ev d'honorer leur mémoire des regrets de tous les bons citoyens.

BULLETIN

DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE.
SÉANCE DU SAMEDI 3 JUILLET AU SOir.

M. le président annonce le résultat du scrutin. Sur 760 votants, M. Bonnay (ci-devant marquis de) a réuni 306 suffrages; M. Menou, 188; M. Larochefoucault, 187; M. Cazalès, 62; il y a eu 17 voix perdues: personne n'a obtenu la majorité absolue.

Les nouveaux secrétaires sont MM. Dupont, député de Nemours; Garat l'aîné; et Regnault, député de Saint-Jean-d'Angely.

On fait lecture d'une adresse et d'un mémoire, dans lesquels le régiment de Guyenne rend compte de la conduite qu'il a tenue lors des troubles de Nimes. L'impression est ordonnée, et M. le président chargé d'écrire à ce régiment pour lui témoigner la Satisfaction de l'Assemblée.

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M. Nérac commence la lecture de la relation du voyage du détachement de l'armée bordelaise envoyé à Moissac, adressée à l'Assemblée par ce détachement. La municipalité de Montauban s'est rendue fameuse et peut-être immortelle par la conduite la plus coupable. Nous devons dévoiler cette conduite, et prévenir la calomnie; car la municipalité de cette ville malheureuse ne peut se défendre qu'en calomniant les meilleurs citoyens, et peutêtre nous-mêmes; nous, que l'indignation avait armés, nous, qui devions paraître des ennemis, parce que le patriotisme nous animait. Il se pourrait que ce patriotisine eût mêlé quelque exaltation au zèle le plus pur; il se pourrait que nous eussions quelquefois passé les bornes de notre mission; mais, citoyens, marchant au secours de citoyens, nous avons cru faire ce que tous les Français auraient voulu faire; nous nous sommes crus envoyés par la France entière. Vons connaîtrez, vous jugerez. Nous vous tracerons le tableau pénible de la barbarie de nos ennemis; vous les verrez se jouant sans cesse des souffrances de leurs prisonniers, prodiguer les serments et les parjures... Notre détachement se met en marche le 16 et le 17 mai.......» (Plusieurs personnes demandent le renvoi de cette adresse au comité des rapports.) Il sollicite que, du moins, l'impression en soit ordonnée.

M. MARTINEAU: L'Assemblée ne peut décréter l'impression d'une pièce qu'elle ne connait pas; elle ne

ouvrage. Nous citerons le inorceau où les auteurs déplo- peut donner de la publicité à une adresse qui n'est

rent la mort de M. Delosme, major de la Bastille, aussi chéri des prisonniers que de Launay en était détesté; et celle de Becquart, bas officier, qui avait empêché le gouverneur de faire sauter la Bastille.

a M. de Launay méritait la mort, sans doute...., pour avoir, contre le vœu de la garnison et de l'état-major, versé le sang de ses concitoyens, fait tirer sur les députés de l'hôtel-de-ville, et conspiré, avec M. Flesselles, contre la liberté publique; mais une tête aussi coupable devait tomber sous le fer du bourreau, marquée du sceau de l'infamie dont la loi flétrit les coupables..... Mais qu'avait fait le vertueux Delosme, conduit sans doute par un génie bienfaisant dans l'affreuse enceinte de la Bastille, pour donner des consolations aux malheureux qui y gémissaient? Qu'avait fait l'infortuné Becquart? Il est prouvé qu'il ne tira pas un coup de fusil pendant le combat, et il sauva peut-être la vie à cinquante mille personnes..... Il laisse une femme et des enfants, livrés, par sa mort, à l'indigence et à la misère..... Vainqueurs de la Bastille, vous devez la vie à ce brave militaire..... Il méritait des couronnes civiques, et il a reçu la mort..... Nous ne pouvons rendre un père à ses enfants, mais acquittons-nous envers enx de ce que nous lui devons, et réparons, autant qu'il est en nous, cette funeste et cruelle méprise. Que la patrie les adopte; qu'ils reçoivent aux frais de la ville une éducation honorable, et que l'on accorde à leur mère une sub

autre chose qu'une dénonciation, sans savoir si les faits sont exacts.

Le renvoi au comité des rapports est ordonné.

- Une députation de la société qui avait présenté le 19 juin le monument qu'elle devait placer ellemême au Jeu de Paume à Versailles, le lendemain 20, en commémoration du serment prêté le même jour de l'année précédente par les représentants des communes de France, dépose sur le bureau le procèsverbal de l'inauguration de ce monument.

destiné

M. Charles Lameth demande que cet acte, à perpétuer le souvenir du patriotisme des citoyens qui ont élevé le premier monument à la Révolution, soit inséré dans le procès-verbal

Cette proposition, accueillie avec applaudissements, est décrétée.

Trois officiers du régiment Royal-Comtois sont introduits à la barre. Ils réclament contre un conseil de guerre tenu à Lille en Flandre, en 1773, et par lequel ils ont été destitués.

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