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mitez de l'Egypte, étoit annoncé par un La Ofiris qu'on nommoit Neptune. Depuis THEO l'introduction de l'idolâtrie, les Egyp- GONI tiens qui haïffoient la mer, n'honorérent point Neptune: mais ils confervérent fon nom qui fignifie l'arrivée de la flotte & le donnérent aux extrémitez de l'E gypte, ou au bord de la mer. C'est Plutarque qui nous le raporte. Protée allant aux extrémitez de l'Egypte, & vers lè Phare, compter les courfiers marins, & les pourvoir de tout, ne peut être què la vente qu'on alloit faire au Phare des denrées de l'Egypte à l'arrivée des barques Phéniciennes. Le nom de Protée le confirme. Il ne fignifie autre chofe que l'abondance des fruits, ou la production de la terre (a). Le nom de Poret ou Protée a produit évidemment ceux de port & de porter: parce que ce font les fruits de la terre qui ont été le premier objet des tranfports d'une côte à l'autre. Et fi l'on a feint que Protée en arrivant aú port du Phare, faifoit le dénombrement des phoques, puis prenoit diverses figures; c'eft parce que l'on venoit à bord de toutes les barques aporter les provifions

(a) De 17 parah, pario; & de 175 peri, fruitus, vient poret, partus, facunditas, copia fructuum. Genef. 49: 27.

LE CIEL fions néceffaires à l'équipage, & faire POETI les échanges des marchandises, en quoi

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confiftoit le commerce des anciens. On peut croire auffi que cette fable eut fon fondement dans la figure, tantôt d'un esclave, tantôt d'un cheval, d'un tonneau, ou de telle autre, qui étant mife dans les affemblées Egyptiennes, annonçoit ce que la flotte aportoit de confidérable; & qui par cette raifon, étoit apelée Protée, ou l'échange des fruits. de la terre.

X X V.

Mercure, Hermès, Camille.

Voilà un affez grand nombre d'hommes, & de femmes fort célébres que nous avons, ce me femble, acquis le droit de rayer dans l'hiftoire. Il n'en faut plus chercher ni le païs ni la datte, ni la généalogie, puifque nous avons prouvé qu'ils ne font tous rien de plus que rOfiris, l'Ifis, & l'Horus Egyptiens, c'eft-à-dire, les trois principales clefs de l'écriture ancienne, ou les fymboles de l'année folaire, de l'année civile, & de l'année ruftique.

Nous connoiffons une quatriéme clef qui eft le Toth, ou Taaut, c'eft-à-dire,

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12 Le Lever de la Canicule 3 l'ouverture de l'Année louverture des Echanges en été le Capricorne ou l'hiver en étoit la Cloture.

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le chien. De là font encore fortis tité de rois & de dieux dont nous al- GONIE. lons déméler, en peu de mots, les noms, les rangs, & les occupations.

Je ne répéterai plus pourquoi les Egyptiens donnoient à la brillante étoile, dont le lever les avertiffoit des aproches du débordement, le nom de Toth, ou Taaut qui dans leur langue vouloit dire chien, & qui eft encore celui que la Tayaur Vénerie conferve pour animer ou pour rapeler les chiens.

Athores

Les Egyptiens des tems poftérieurs ne manquérent pas d'en faire un de leurs ou Taaut.] rois qui avoit été transporté dans ce bel aftre. Ils le font fils de Ménès, & petit fils d'Ofiris. Ils lui attribuent l'invention des lettres fymboliques. Ils en font le confeiller de Ménès, & difent qu'il l'aida à régler l'ordre de leurs fêtes. Mais cette belle hiftoire eft uniquement fondée fur ce qu'on difoit anciennement en Egypte que c'étoit Toth qui introduifoit les Manes & renouveloit les indictions. Il ouvroit l'année en effet, & c'étoit au lever de la canicule qu'on la commençoit. Le premier de leur mois en pris le nom de Thot. Ce n'eft que par fuperftition que les Egyptiens s'abftinrent de compter exactement l'année facrée ou

civile,,

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