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des invocations fréquentes du fecours de Dieu.

LA THEO

des.

Les femmes qui portoient le cofret ou GONIE. les corbeilles facrées, ou du moins un Les Ména tyrfe, c'est-à-dire, tantôt une pique, en mémoire des premiéres chaffes; tantôt une torche de bois réfineux, en mémoire de la nouveauté de l'hyver,fe nommoicnt Ménades, Tyades, & Baffarides. On les apeloit Ménades, c'est-à-dire, celles qui portent les affiches, parce que les fetes ou les réglemens, & toutes les figures facrées qui en étoient inféparables, fe nommoient Manes en ancien langage, c'eftà-dire réglemens : ce que les Grecs ont rendu par Thefmoe. Les attitudes égarées de ces femmes qui enchériffoient à l'envi fur les lamentations & fur les geftes reprefentatifs autorifez par l'ufage, en prirent le nom de Manie. Ces femmes fe nommoient Thyades (a), c'eft à dire, Les Thya vagabondes, quand elles fe difperfoient fur les montagnes comme autant de chaffeufes. On les nommoit Baffarides Les Bala ou vendangeuses (b); parce que ces fétes fe célébroient après les vendanges, & quand

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(a) De n thouah, vagari; de-là vient Suv, facrifier, & notre mot tuer parce que ces courfes ne tendoient qu'au maflacie des bêtes.

(b) Debatfar, vindemiare.

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rides

LE CIEL quand on commençoit à pouvoir faire
POETI- ufage du vin nouveau.
QUE.

, pa

Après les courfes & tout le train roiffoit en dernier lieu un vieillard monté fur un âne (a), & qui s'avançoit d'un air tranquile en offrant du vin à la jeuneffe fatiguée, & invitant chacun à prendre quelque repos. Peut-on fçavoir ce que Silène. c'eft que cette figure qui fait la clôture de la fête? En jugeant du perfonnage par fa paifible monture, par la coupe ou la taffe qui pend à fon côté (b), par l'exhortation obligeante qu'il fait aux chaffeurs, & par fon nom de filen ou filvan, qui fignifie falut, repos, ou leçon de repos, on devine fans peine que la part qu'il prend à la reprefentation, eft de peindre l'état des vieillards que leur âge difpenfoit de cette courfe, & la fécurité qui devenoit la récompenfe des foins du labourage, & de la chaffe donnée à propos aux bêtes de la contrée. Ainfi toutes les parties du tableau avoient une exacte correfpondance, & rien n'étoit oublié. dans la reprefentation. Mais ce perfonnage devint hiftorique, ainfi que tout le refte: & comme il invitoit tout le monde

(a) Ibat pando Silenus afello.

(b) Gravis attrita pendebat cantarus ansâ.
Virgil, Eclog. 6.

1

1 Silene et les Satyres. 2. Latone ou le Lezard 3 Anubis ou Mercure a la maniere des Grecs le Lezard et la Tortue avoient rapport a la demar des Egyptiens au bord de leau a prés le lever de la Ca= nicule

1

LA

GONIE,

à la jubilation, l'on fit de ce docteur commode le précepteur de Bacchus : tel dif- THE Ociple, tel maître. On peut voir dans la fixiéme éclogue de Virgile quelques traits de la morale de Silène : ils font parfaitement d'accord avec la matérielle physique qu'on lui prête.

lut.

Quelquefois ce vieillard eft apelé Syl- Sylvain de Selav favain, ce qui eft toûjours le même nom, & le même fens. Il tient dans fes mains un jeune arbre avec fes racines (a). Ce nouvel acteur exprimoit très-bien par cet attribut les progrès du jardinage & de F'agriculture, dont la liberté & les fuccès étoient dûs aux foins que la jeunesse avoit pris de s'attrouper pour courir fus aux animaux malfaifans.

Bacchus

2o. Après la representation de l'ancien Les inftrue état du genre humain, dont le fens fut tions de entiérement perverti par la métamorphofe qu'on fit de ces perfonnages fymboli ques en autant de dieux, les fêtes d'Horus ou du labourage contenoient encore les diverfes leçons ou les réglemens des travaux annuels, dont il étoit impor tant que le peuple fçût les commencemens & la durée. C'eft ce qu'on lui annonçoit dans cette féte & dans d'autres par les divers habillemens ou attributs qu'on

(a) Et teneram ab radice ferens ; Sylvane, cupreffum.

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