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suppléans ne pouvoient se mettre au Bureau sans le consentement de l'Assemblée. L'Assemblée l'a ordonné.

On est rentré dans les Bureaux, et M. le Duc de Liancourt a eté élu Président à la pluralité de 600 voix sur 800.

Douzième semaine de la Session.

Du 20 Juillet. MM. Fréteau et Grégoire ont lu les adresses des villes de Valence. Mayenne, Paroisse Saint-Enand près SaintBrieux, Pontarlier, Accret, Crémieux, Langres, Laon, d'une ville de la Senéchaussée de Nimes, Villers-Cotercts, Grenoble, et le Thimerais.

Les pouvoirs impératifs de M. le Comte de Castellane et du Depute du Clergé de VillersCoterets ont été révoqués.

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M. l'Archevêque de Vienne a présenté M. le Duc de Liancourt à l'Assemblée, en disant: Messieurs, vos suffrages ont élevé M. le « Duc de Liancourt à la dignité de votre Pré« sident; je lui remets la place que vous m'av ez donnee; c'est ma dernière fonction; << elle est bien propre à faire oublier ou à réparer toutes celles que j'avois exercées jusqu'à présent.

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M. le Duc de Liancourt a remercié l'Assemblée par une barangue très - applaudie. (Nous avons déja annoncé que, dans ce Journal, exclusivement consacré à recueillir des matériaux pour l'Histoire, nous ne pouvions rapporter que les discussions, et non les discours particuliers de cérémonial.)

Un Membre de la Noblesse a prié l'Assemblée de voter des remercimens à M. l'Ar

chevêque de Vienne; demande agréée par acclamation.

M. le Président annonçant que M. Dufrêne de Saint-Léon, premier Commis des finances, et charge par l'Assemblée de suivre M. Necker, ne l'avoit point trouvé à Bruxelles samedi dernier, a lu la Lettre par laquelle M. Dufréne lui apprenoit le départ de ce Ministre pour Francfort.

Ensuite M. le Président a averti que des Députés de Pontoise s'étoient rendus à Versailles, samedi, pour prier l'Assemblée de faire séjourner dans leur ville le régiment de Salis, afin de mettre la ville à l'abri des incursions de sept à huit cents brigands; qu'il en avoit rendu compte au Roi, et que Sa Majesté avoit ordonné au régiment de Salis de séjourner à Pontoise 48 heures.

Il a dit avoir chargé M. le Marquis de la Fayette d'instruire l'Assemblée nationale de ce qui se passeroit toutes les nuits à Paris, et que M. de Nicolay, premier Président de la Chambre des Comptes, Jui ayant demandé son agrement, pour présenter à l'Assemblée nationale un Arrêté de sa Compagnie, il lui avoit indiqué le jour de jeudi.

Enfin, M. le Président a annoncé que les travaux, nécessaires pour le nouvel arrangement de la Salle, obligeoient de tenir la Séance du lendemain à l'Eglise Saint-Louis: « Nous » avons, a-t-il dit, des travaux qui doivent « aller ensemble et avec promptitude, la Constitution et les Finances; et nous ne « devons perdre d'autre temps que celui qui « seroit nécessaire pour le sommeil et la «<< subsistance. Il a prié le Comité de la Constitution de s'assembler à l'instant même, et celui des finances à cinq heures.

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M. Camus, l'un des Députés envoyés à Saint-Germain et a Poissy pour calmer l'émeute, a fait le rapport de ce voyage; il a vivement attendri l'Assemblée et les spectateurs.

M. Goupil de Préfeln a prié l'Assemblée de voter des remercimens à M. l'Evêque de Chartres et à ses Collgures. Cette demande a été applaudie et agréée.

On a repris l'examen des pouvoirs de MM. les Evêques d'Ypres et de Tournai, sur le rapport fait, dans les dernières Séances, par M. Merlin. Il s'agisoit de savoir si ces deux Prélats, qui ont leurs sièges dans la Flandre Autrichienne, mais qui possèdent en France des fiefs attachés à leurs Eglises, ont été vaFablement élus Députés aux Etats-Généraux, et si, en conséquence, ils peuvent prendre place dans l'Assemblée nationale. Ce point de Droit public a été décidé contre eux, à la pluralité de 408 voix contre 288.

M. le Président du Grand-Conseil ayant fait demander la permission d'être admis, M. Bouche a exposé que ce Magistrat ne pouvoit paroitre que comme le Député de sa Compagnie, et qu'il devoit parler debout et découvert. M. de Mirabeau a soutenu, cette opinion. M. Fréteau a observé que quand an individu se présentoit à l'Assemblée nationale, il paroissoit devant le Législateur, et que son attitude ne pouvoit être assez respectueuse; mais que les Compagnies ayant Phonneur de représenter le Roi, méritoient des égards.

M. le premier Président du Grand-Conseil est entré, et a prononcé debout le discours suivant :

MESSIEURS,

Le Grand-Conseil m'ayant chargé de

porter au Roi les témoignages de sa reconnoissance, pour les preuves que Sa Majesté vient de donner à son Peuple, de sa sensibilité, de sa confiance et de son amour, on m'a imposé aussi l'honorable devoir de remettre aux Représentans de la Nation P'Arrêté que la Compagnie a pris à ce sujet. »

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Quel nouvel ordre de choses; de' prospérités, Messieurs, ne nous annonce pas la Déclaration vraiment paternelle que le Roi a faite an milieu 'de vous, qu'il ne peut faire qu'un avec la Nation! Cette prospérité nous est donc assurée, puisque nous l'attendons du concours de cette auguste Assemblée, du zcie patriotique qui l'anime; zele dont l'heureux effet a été de faire succéder, presqu'en un instant, et comme par ime espèce de prodige, la confiance et le calme au plus effrayant orage. »

Après ce Discours, M. de Vaucresson a déposé sur le Bureau l'Arrêté de sa Compagnie, et M. le Président lui a répondu entre autres: Que l'Assemblée nationale recevoit avec plaisir les témoignages de respect du Grand« Conseil.

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Des Députés des Actionnaires de la Caisse d'Escompie ont présenté à l'Assemblée un hommage de reconnoissance, en offrant des renseignemens sur la caisse et le crédit ptblic. Après la réponse succincte du Prési dent, M. de Mirabeau a déclaré que le lendemain il soumettroit à l'Assemblée un travail pressant, sur la situation actuelle de la Caisse d'Escompte: cette lecture a été renvoyée au Comité des Finances.

M. le Comte de Lally-Tolendal a fixé ensuite l'attention de l'Assemblée sur un projet

de Proclamation, dont il a motivé la nécessité.

La tranquillité, a-t-il dit, paroissoit rétablie, mais la commotion étoit générale dans le royaume; et il ne seroit peut-être pas si facile de l'appaiser : les scènes sanglantes de Saint-Germain justifioient ces craintes ; les Députés de l'Assemblée nationale avoient pensé être la victime, de leur patriotisme; leurs noms ne devoient plus être prononcés qu'avec respect. En Normandie, à Pontoise, les désastres se multiplioient; et il n'étoit pas possible de les regarder comme étrangers à l'Assemblée nationale: loin d'elle le stor cisme qui la porteroit à dicter tranquillepent des lois, quand l'effervescence commande des meurtres, et à s'occuper de la, liberté de ceux dont on ne priseroit pas la vie. Seroil il juste, quand le Roi, éloignant son Ministere, est venu déclarer qu'il se fioit à RAsserblée, de l'abandonner sur Pobjet de ses soins les plus chers, et de ne pas lui suggerer des moyens à la place de ceux qu'il a rejeté ? C'étoit de l'Etat en général qu'il s'agissoit; et il falloit rassenibler les parties éparses du Gouvernement; on n'empiétoit point sur le pouvoir exécutif en s'occupant de cet objet, parce que, de quelque manière que Tes pouvoirs se partagent, ils doivent être divisés -entre le Roi et l'Assemblée.

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Après ces réflexions, l'Orateur a fait lecture de la Proclamation suivante qu'il soumettoit à l'Assemblée.

« L'Assemblée nationale considérant que depuis le premier instant où elle s'est formée, elle a fait tout ce qu'elle a pu et tout ce qu'elle a dû pour mériter la confiance des Peuples; »

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