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tions de la Chambre des communes, & il est raisonnable de croire qu'elles n'euffent jamais été prifes, fi les raifons de l'Etat leur avoient été connues. On en jugera par la Lifte fuivante, qui contient le veritable nombre des Vaiffeaux de l'Etat, qui ont fervi pendant cette Guerre pour la Cause Commune dans la Mediterranée, dans le Canal & dans la Mer du Nord. Ce font tous Vaif feaux de Ligne; on n'y a compris ni les Frégates, ni les autres moindres Vaiffeaux.

En 1702,,55.: 1703.,50.1704,56.:

1705., 56.: 1706.,54.: 1707., 49. : 1708., 53.: 1709.,50.: 1710., 43.; & 1711., 40.

Tout cela eft de fait: On le peut prouver en tout temps par de bons & valables Documents. Ainfi c'est à tort, & fans fondement, qu'on charge l'Etat de n'avoir pas fourni fa quote-part aux Armemens de Mer.

Le fecond point regarde les Troupes en Flandres, furquoi l'on se plaint; Que les Etats Généraux n'y ont pas observé la premiére Proportion de trois contre deux; Tom. I. Z

dont

dons ils feroient convenus avec le feu Roi Guillaume; Qu'ils ont fourni 20837. hommes, moins que leur quote part; Et qu'ils n'ont pas fatisfait à la condition de la deffense du Commerce & de la correfpondance avec la France, fur laquelle pourtant, l'augmentation de Troupes avoit été accordée en 1703. Pour l'éclairciffement de ce point, on a cru qu'il ne feroit pas inutile de joindre ici fous le nombre 2. l'état des Forces, tant de la Reine que des Etats Généraux

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qui a été remis à la Chambre des Commures, & qui autant qu'on peut en juger, a fervi de fondement à fes Refolu

tions.

c'eft

La premiére chofe qui fe préfente à rcmarquer fur cet état des Forces qu'on y confond fous l'année 1701. dans un Article général les 44992. hommes que l'Etat retient en fervice après la Paix de Ryswick, avec les 34866. hommes qu'il y prit de nouveau immediatement après la mort de Charles II. Roi d'Espagne ; & que fous l'an 1702. on a pareillement mêlé enfemble les Troupes que l'Etat avoit prites cette année là, avec celles qu'il avoit négociées de divers Princes des le

com

commencement de l'année précedente. Si tout cela n'avoit pas été confondu, on auroit vû clairement que l'Etat avoit augmenté les Troupes de plus de cinquante mille hommes, long-temps avant que du côté de la Grande-Bretagne, on en fût venu à aucune augmentation confiderable; ce qui meriteroit bien d'être porté en compte, en égard aux dé. penfes que l'Etat y a faites & fupportées

feul.

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On ne s'arrêtera point à relever certaines erreurs particulieres qui fe font glif fées en cet état des forces. On fe contentera de dire, & de montrer, qu'il ne prouve nullement ce qu'on prétend qu'il prouve. On n'y voit point, par exemple, que les Etats ayent forni 20837. hommes trop peu, ni la Reine de la Grande-Bretagne 13892. hommes trop, pour la Guerre de Flandres. Et certes il eft étonnant de voir une telle conclufion tirée d'un état, par lequel au contraire il paroît fort clairement que l'Etat des ProvincesUnies, touc inferieur qu'il eft en forces & en puiffance à la Grande-Bretagne, n'a pas laiffé de fournir & d'entretenir depuis le commencement de la Guerre jufqu'à Z 2

Cette

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cette heure non feulement autant de Troupes que cette Couronne, mais beau coup d'avantage. De là on peut comprendre, que ce n'eft pas d'une maniere naturelle, qu'on a pu en tirer cette étrange Conclufion. Il a falu pour cela fuppofer

deux chofes.

L'une, qu'au commencement de la Guerre, l'Etat s'eft obligé de fournir en Fiandres, foixante mille hommes en Campagne, contre quarante mille que fourniroit la Grande-Bretagne, & que pardeffus cela, il entretiendroit quarante-deux mille hommes pour les Garnifons.

L'autre, que l'Etat eft tenu de contribuer felon cette proportion de foixante contre quarante, ou de trois contre deux, à toute la dépenfe des Troupes, qui ont été prises depuis en fervice par Sa Majefté Britannique & les Etats Géné

raux.

On ne voit point, par cet état de Trou pes, furquoi on prétend établir la feconde Propofition. Pour la premiére, elle s'y trouve fondée fur un Meflage Verbal que le Roi Guillaume de glorieuse memoire auroit envoyé en 1702. au Parlement,

par

par le Sieur Vernon Secretaire d'Etat; & dans l'Adreffe de la Chambre des Communes, on fuppofe qu'il y a fur ce fajet un accord conclu, en agreement; & il eft à prefumer qu'on prétend que la feconde Propofition foit une fuite de la premiére.

Il eft affurément fort étrange, de voir qu'on ne faffe point de difficulté de charger un Etat à fon infçu, d'un manquement fi confiderable, fans en avoir d'autres preuves qu'un Meffage Verbal, ou un Accord qu'on fuppofe gratis avoir été conclu, & qu'on avoue même un peu audeffus, qu'on ne trouve pas avoir été ratifie. Il est vrai, que l'Etat fût obligé de voir la Grande-Bretagne, au commencement de la Guerre, ne fournir que quarante mille hommes aux Pais-Bas, avec une fi grande difproportion, à ce qui fut fourni par l'Etat; mais il eft vrai auffi que l'Etat a été obligé de le voir, non en vertu de quelque Accord ou Convention, ou par ce que cela étoit raifonnable; mais par ce que le Parlement n'en avoit pas accordé d'avantage. Les raifons n'en font pas inconnues à tout le monde, &, plufieurs Perfonnes pouront encore s'en fouZ 3. venir

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