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laume à entrer en Guerre, que felon le Traité de la Grande Alliance, ces Motifs furent d'affifter l'Empereur en fes pretentions, fur la Monarchie d'Espagne, & les Etats Généraux dans le recouvrement de leur Bar

riere perdue. Enfuite on ajoûte, qu'à tous gards, les Alliez font également interessez avec la Grande-Bretagne au fucces de la guerre, & &que dans la plupart ils le font beaucoup d'avantage. Cependant, ce même Traité de la Grande-Alliance, fur lequel on le fonde, porte en termes exprès dans le préambule, que les Anglois & HolLandois étoient fur le point de perdre Laliberté de leur Navigation & de leur Commerce, dans la Mer Mediterranée, aux Indes, G ailleurs; & la France & l'Espagne s'uniffoient de plus en plus, pour opprimer la lis berté de l'Europe, & pour ruiner le Com merce: Motifs qui intereffent la GrandeBretagne fi directement & de fi près, qu'on peut en conclure qu'elle ne fait pas moins la Guerre pour foi-même, que pour l'Em pereur, l'Etat, ou les autres Alliez. Ce la paroit encore plus clairement par l'Ar ticle léparé conclu le 12. Avril 1702. enare l'Empereur, la Reine de la GrandeBretagne, & les Etats Généraux, & qui

que

doit avoir la même force, que s'il étoit inferé de mot à mot dans le Traité principal. L'affront fait au feu Roi Guillaume, Sa Majesté prefentement regnante, & à toute la Nation Britannique, par la reconnoiffance du pretendu Prince de Galles pour Roi d'Angleterre, d'Ecoffe & d'Irlande, ý eft expreffement marqué entré les Motifs de cette Guerre, auffi-bien que dans la Déclaration de Guerre de Sa Majefté; lequel Motif n'auroit pû entrer dans l'Adreffe de la Chambre des Communes, fans trop affoiblir la Propofition ci-deffus mentionnée, favoir qu'à tous égards, les Alliez font auffi intereffez que la Grande-Bretagne au fuccès de la Guerre, & dans la plupart ils le font beaucoup plus. En verité on ne comprend pas fur quel principe on a pû fonder cette Propofition, ni en quel fens elle peut s'accorder avec les Doman des de la Reine de la Gr. Br. pour la Paix, Sa Majefté demande, que le Roi T. C, lareconnoiffe, qu'il reconnoiffe pareillement la Succeffion dans la Ligne Proteftante de la Maifon d'Hanover, felon qu'elle est établie par les Actes du Parlement; qu'il refuse toute aide & toute affiftance au Prétendant; qu'il faffe avec la Grande-Bretagne un

que

Traité

Traité de Commerce; qu'il démoliffe les For tifications de Dunkerque & qu'il en comble le Port; qu'il cede à S. M. les Iles de St. Chriftople & de Terre-Neuve, avec Acadie, & qu'il y joigne auffi tous les au tres Pays qui font au Nord de l'Amerique. Ces demandes la, comme on voit, ne font pas de nature à intereffer autant ou plus les autres Alliez que la Gr. Br.

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Pour ce qui eft du Commerce dans la Mer Mediterranée, on ne peut pas dire, avec la moindre apparence de raifon, que tous les Alliez y ayent un interêt égal avec la Gr. Br. Puifqu'il eft connu & hors de toute conteftation, tant à l'égard du Commerce en général, que particulierement à l'égard du débit des Manufactures de Laines en Espagne, dans les Ports de la Mediterranée, & fur tout en Turquie, que la Grande-Bretagne y eft de beaucoup plus intereffée que l'Etat, qui eft pourtant celui de tous les Alliez à qui le Commerce dans la Mediterranée touche le plus.

1 Paffons maintenant à l'examen de ces Articles, par lefquels on prétent que les Etats Généraux n'ont pas fourni leur quo

te

te part aux Dépenfes de la Guerre. Le premier regarde le fervice de la Mer. Sur ce point on avance, que pendant quelques années les Etars Généraux y ont fourni les deux tiers moins, & en général plus de la moitié moins que leur Contingent. Voila une Propofition bien générale. Une autre Propofition contraire, & générale comme celli-ci, fufiroit peut-être pour y répondre, & on pourroit en après laiffer au Jugement de ceux qui connoiffent la fituation où fe trouvent les affaires, laquelle de ces deux Propofitions générales feroit la plus propable. I feroit même affez difficile d'y repondre autrement, fi on n'avoit eu communication par des voyes particulieres, du Memoire qui a été remis à la Chambre des Communes, de la part des Commiffaires de l'Amirauté de la Gran de-Bretagne: Car c'eft dans ce Memoire qu'on trouve la Spécification des Vaiffeaux de Ligne, qui ont été fournis année par année de la part de S. M. Brit., & de la part des Etats Généraux, pour agir conjointement dans le Canal & dans la Mer Mediterranée. On le trouvera ci-joint fons le N. 1. C'eft fans doute fur ce Memoire, que les Refolutions de la

Cham

Chambre des Communes font fondées.

On y pole pour certain, que la quote part de l'Etat dans les Armements de Mer avec la Grande-Bretagne est de trois con◄ tre cing, & l'on fe fonde fur la Convention du 27. Avril 1698. Mais fur cela il faut remarquer, que l'Article VII. du Traité du 9. Juin 1703., par lequel ladite Convention eft renouvellée, porte, que l'entiere quote-part des Vaiffeaux de guerre que chacun devra fournir, en vertu de cette Convention, fera reglée tous les ans, &que l'on conviendra en même temps du Rendez-vous, comme auffi des ftations, que les Vaiffeaux devront tenir respectivement. En conféquence de cela, S. M. la Reine de la Grande-Bretagne a trouvé bon d'en voyer ici, prefque tous les ans, un de fes Amiraux. On a tenu avec eux les Conférences néceffaires, & l'on y a principa lement déliberé fur le nombre des Vaiffeaux qu'il falloit armer, & fur les lieux où ils devoient être employez. Surquoi il eft arrivé ordinairement, que les Projets fournis de la part de S. M. Brit, portoient plus haut, que ceux de l'Etat, le nombre des Vaiffeaux, & qu'on y faifoit

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